• avant-hier
La caraque, arrivée jeudi des États-Unis, est accessible à la visite jusqu'au 12 janvier. Navire école et musée flottant, elle offre un beau panorama sur la navigation du XVIe siècle, tout en formant les marins aux manœuvres du passé.
Le 26 décembre, une drôle de manœuvre s'est déroulée dans les eaux de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Un navire semi-submersible arrivant des États-Unis a rempli ses ballasts pour immerger son pont et mettre à l'eau sa cargaison : la réplique d'une caraque espagnole du XVIe siècle. Et pas n'importe laquelle.

Navire école autant que musée flottant, la Nao Trinidad est l'exacte copie du navire à bord duquel Magellan a entrepris le premier tour du monde de l'histoire (lire ci-après). Gérée par la Fundación Nao Victoria (qui compte justement dans sa flotte la Victoria, réplique de la seule caraque du périple de Magellan ayant bouclé le tour du monde, ainsi qu'un galion du XVIIe siècle et une goélette du début du siècle dernier), la Trinidad fait escale à Port-de-Bouc.

La Fondation espagnole Nao Victoria fait voguer ses voiliers à travers le monde pour présenter l'art de la navigation ancienne au public -en s'appuyant sur de rigoureuses démarches historiques - autant que pour y initier les marins. De belles expériences pour eux, et de sacrés défis : "On visite beaucoup de lieux, on rencontre beaucoup de gens et beaucoup de problèmes, relate avec humour Pedro Alvarez, premier officier de la Trinidad. Sur ces bateaux, il faut un esprit vif et un corps agile." Déplacer sur les eaux ces 150 tonnes de bois, pourvues de trois hauts mâts, d'un fier beaupré et d'une immense voilure, ça ne coule pas de source.

Expériences de jeunes marins
Retour au 26 décembre. La Trinidad vient de s'amarrer face à l'ancienne Criée. José Torres, Leni Baez et Tony Sorrentino sont accoudés au bastingage. Ces trois Port-de-boucains ont 17, 18 ans, et sont inscrits au lycée de la mer de Sète. Ils viennent de participer à la traversée depuis Port-Saint-Louis et à la manœuvre dans le port en tant que matelots. "C'est notre première expérience sur un bateau de pirate !", s'amuse José. "On a mis plus d'une heure et demie de Port-Saint- Louis à Port-de-Bouc, ils ont eu un problème aux États-Unis, un des deux moteurs a lâché", relate Leni. Ce qui a permis aux matelots de faire le plein de sensations dignes de l'époque de la navigation à voile, et José s'en réjouit : "Un bateau nous est passé à côté, on a pris deux vagues, on le sent bien ! Ces bateaux, c'est fait pour s'adapter au vent, pour pencher avec."

Jade Gaubert est aussi élève du lycée de la mer de Sète, où elle prépare son brevet de capitaine. Elle n'en est pas à sa première expérience sur un bateau historique puisqu'elle a déjà œuvré sur le Pascual Flores, la goélette de la fondation Nao Victoria.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue à bord de la Nao Trinidad.
00:08C'est une réplique d'un bateau historique qui est amarré à Port de Bouc en provenance
00:18des Etats-Unis.
00:19Le Nao Trinidad, nef sur lequel Fernand de Magellan a effectué son tour du monde entre
00:241519 et 1522, est arrivé le 26 décembre dernier sur le port de Plaisance.
00:29Cette reconstitution faite par la fondation espagnole Fundación Nao Victoria a nécessité
00:34plus de 100 personnes et 14 mois de travail avant d'aller à l'eau.
00:37La Nao Trinidad a été construite en 2018, c'est une réplique à l'identique, sauf
00:44pour quelques détails.
00:45Bien entendu, on navigue avec des instruments modernes, GPS et compagnie.
00:51Il y a autre chose, c'est qu'on a des moteurs d'appoint, autrement ce n'est qu'avec
00:55les voiles qu'on avance, comme avant, comme dans le temps.
00:58Cette sensation de voyager dans une autre époque, les passants puissent s'y confronter
01:01lors de la visite, c'est d'ailleurs ce qui a retenu leur attention.
01:04Un équipage qui part en mer sans GPS, sans radio, c'est un peu inimaginable aujourd'hui
01:10mais avec les étoiles et des techniques rudimentaires finalement, ils arrivent à faire naviguer
01:16un bateau énorme à travers les océans, c'est incroyable de penser ça quand même.
01:21C'est vraiment extraordinaire pour l'époque et puis la découverte de comment on pouvait
01:24maintenir le bateau dans la bonne direction avec le système d'aiguilleau parce qu'il
01:29n'y avait pas de roues comme on voit dans les films pour traçant les bateaux d'époque,
01:35les corsets, etc.
01:36C'était vraiment extraordinaire.
01:38L'embarcation reste à Porteboucq jusqu'au 12 janvier où il est possible de la visiter
01:42pour y découvrir ses secrets.
01:44Ensuite, elle repartira en Espagne avant de continuer son tour du monde.

Recommandations