En déplacement à Mayotte, François Bayrou a annoncé une série de mesures sur la reconstruction de l'archipel et le soutien aux habitants, deux semaines après le passage meurtrier du cyclone Chido. Après avoir interpellé ce matin la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, Yann Pagan, professeur de collège à Mamoudzou, revient sur cet échange sur BFMTV.
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00:00Donc là je crois que l'extrait est parlant, madame Borne n'a aucune réponse à apporter.
00:05Je relève encore une fois le problème, tout le monde parle de l'électricité, de l'accès à l'école, alors certes oui c'est important,
00:12mais je le répète une nouvelle fois, il y a des enfants qui vont à l'école de la République qui aujourd'hui depuis 16 jours se débrouillent par eux-mêmes.
00:20C'est-à-dire qu'on est une équipe bénévole, c'est-à-dire que l'État
00:24ne fait absolument rien, si vous voulez, dans ces quartiers-là, dans ces bidonvilles,
00:29il n'y a pas eu d'accès à l'eau, il n'y a pas eu d'accès à la nourriture, pas d'accès aux soins.
00:33Tous les jours on voit des enfants, des femmes qui peuvent être enceintes avec des plaies béantes
00:38qui commencent à s'infecter ou qu'ils le sont déjà
00:41à un stade avancé et l'État est totalement absent de ces zones-là.
00:44Mais pourquoi ? Parce que ces zones sont difficiles d'accès ?
00:47Alors difficile d'accès c'est un argument certes, moi je veux bien être un petit peu sportif, je suis enseigneur d'EPS,
00:54on est tout un tas de bénévoles à intervenir sur ces quartiers-là,
00:57on ne va pas me faire croire qu'en 16 jours les forces de l'État ne sont pas capables d'accéder à ces quartiers.
01:04Donc pour moi c'est une volonté de ne pas secourir cette population-là et c'est ce que l'ensemble des bénévoles...
01:10Pourquoi une volonté ? Pardon, pourquoi il y aurait la volonté de ne pas secourir cette population particulière ? Pourquoi ?
01:16Le pourquoi je n'ai pas la réponse, moi je suis simplement dans une posture de constat.
01:22Ce qu'on remarque c'est que seuls des bénévoles, des élèves, des collégiens, des lycéens portent ce cours à leur semblable, c'est tout.
01:29Les forces de l'État sont absentes.
01:31Et alors madame Borne qui semblait ne pas avoir les réponses que vous attendiez et qui part d'ailleurs,
01:37qui ne va pas au bout de cette conversation, est-ce que vous avez senti quand même la ministre impliquée ?
01:43Parce qu'elle était là aussi sur place pour découvrir une réalité.
01:47Alors selon moi il y a quand même un clair manque de communication entre les services de l'État,
01:52puisque je ne sais pas si on le voit clairement dans cet extrait vidéo,
01:56mais madame Borne nous spécifiait que la marchandise avait été envoyée.
02:02Or comme nous l'avons fait à juste titre remarqué, on n'a pas vu la couleur ni de l'eau ni de la nourriture.
02:08Donc en l'absence de réponse, madame Borne tourne le dos, c'est bien dommage.
02:12On est encore deux mains à distribuer de l'alimentaire, des bénévoles, des enfants,
02:17qui font le travail de l'État en fait.