En déplacement à Mayotte, François Bayrou a annoncé une série de mesures sur la reconstruction de l'archipel et le soutien aux habitants, deux semaines après le passage meurtrier du cyclone Chido. Mais après son départ, ces Mahorais qui n'ont pas pu échanger avec le Premier ministre, ont exprimé leur déception et leur colère au micro de BFMTV.
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00:00La visite est terminée, ça n'a pas réussi à affaiblir la colère des maorais.
00:03Vous voyez plusieurs d'entre eux qui voulaient interpeller le Premier ministre,
00:06qui n'ont pas réussi, ils sont extrêmement déçus malgré les différentes annonces qui ont été faites.
00:10Ce sont la plupart des militants qui souhaitaient justement aller voir le Premier ministre,
00:15l'interpeller, leur raconter leurs différentes problématiques.
00:19Cela n'a pas été le cas.
00:20On est justement à côté de l'un de ces habitants qui, lui aussi, est très en colère, très déçu.
00:24On entendait les différentes annonces et différentes mesures, Soufiane,
00:27qui ont été faites par le Premier ministre.
00:28Vous me disiez, ce n'est pas suffisant. Pourquoi ?
00:31Ce n'est pas suffisant. Pourquoi ?
00:33Parce qu'on a déjà entendu plein de promesses non-promises.
00:38Du coup, le blabla, ça suffit.
00:40Ce que la population veut exactement, c'est l'arrêt immédiatement de la reconstruction des bidonvilles.
00:48C'est ce qu'a promis François Baru, il a dit la destruction de tous les bidonvilles.
00:51Oui, mais on veut des actes.
00:52Il faut qu'en partant d'ici, soit demain ou ce soir vers Paris,
00:57il faut qu'il donne une autorisation au préfet de signer un arrêté
01:02permettant l'arrêt immédiat de la reconstruction des bidonvilles.
01:07Sans l'arrêt des bidonvilles, il n'y a pas de développement.
01:13Et sur les autres annonces, par exemple, le rétablissement de l'électricité,
01:17la rentrée scolaire, vous n'êtes pas satisfait ?
01:19Trop tard, autre semaine. Trop tard, le médecin a appelé la mort.
01:24Parce qu'il a fallu de bonheur s'organiser logistiquement.
01:30Imaginez-vous, ça fait 15 jours, il y a même des familles, 15 jours de pas.
01:34Ni d'électricité, ni d'eau, ni de réseau pour téléphoner, donner des nouvelles à leurs proches.
01:44Vous avez essayé d'interpeller François Baru.
01:46Il n'a pas répondu à vos questions.
01:47Comment vous vous sentez ? Vous êtes déçu par rapport à ça ?
01:49Déjà, je suis déçu.
01:50C'est un père qui connaît très bien les maoris, qui a véhiculé avec nos anciens,
01:56Bamana, Oury, Giraud.
02:01Mais aujourd'hui, voir comment il est passé devant ces dames, nos dames, nos vieilles.
02:11Aucun respect. Même truc de venir les voir.
02:15Au fait, c'est ça la colère de nos moments-là.
02:19Un bonjour d'élu, dire à ses citoyens bonjour, mépris.
02:25Ça veut dire quoi finalement ? Il vous a méprisé, c'est ça ?
02:27Vraiment, mépris, on ne sait même pas de quel mot on peut rajouter après le mépris.
02:31Si vous trouvez le mot, rajoutez-le, je vous permets.
02:34Concernant l'électricité, tout à l'heure, vous avez posé la question à mon collègue, mon camarade.
02:41Il n'y a pas de plan de sécours parce qu'ils savaient que le cyclone allait arriver.
02:45Ils n'ont pas prévu le plan de sécours.
02:47C'est aujourd'hui qu'ils viennent nous dire l'électricité dans deux semaines, dans trois semaines ?
02:51C'est quoi ça ? Ça s'appelle mépris.
02:54On les laisse pourrir.
02:56Ces citoyens soi-disant, c'est des citoyens français, ils contribuent.
03:00Mais aujourd'hui, ils sont dans la merde, on les laisse avec leur merde.
03:04C'est ce qu'on a compris comme réponse.
03:06Merci beaucoup. Voilà, vous avez entendu la colère, la fatigue, l'agacement aussi de ces habitants
03:10suite à l'annonce du Premier ministre et malgré les différentes annonces qui ont été faites.
03:14François Bayrou qui a d'ailleurs pris la direction de l'aéroport, il va se rendre ce soir dans l'île de La Réunion
03:19où il ira à la rencontre demain des bénévoles qui aident à cheminer l'aide jusqu'ici à Mayotte.