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Patrick Coulombel, co-fondateur des Architectes de l'urgence, était l'invité du Live BFM ce vendredi 27 décembre pour évoquer la situation à Mayotte après le passage du cyclone Chido. Il a été interrogé sur la question de la reconstruction de l'île. 

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Transcription
00:00On a peu de gens sur place que l'on a envoyé, c'est-à-dire qu'on est renforcé essentiellement avec des gens qui sont soit de Mayotte, soit de La Réunion.
00:08On est en train de faire des évaluations sur les bâtiments. Donc les évaluations, c'est plutôt de la mise en sécurité.
00:13Un gros programme qui va se mettre en place probablement pour les écoles et un certain nombre de bâtiments, des bâtiments publics en priorité.
00:20Ça, c'est la première chose. La seconde, c'est par rapport au matériel qu'on a envoyé, qui est en transit aujourd'hui parce que les problèmes logistiques ne sont pas simples.
00:27On a envoyé ces 70 000 m² de bâches de manière à pouvoir couvrir des bâtiments, de manière à avoir des besoins urgents qui soient traités.
00:35Donc ça arrive là aujourd'hui, demain. Demain, a priori, ça va commencer à se livrer normalement.
00:42– Que vous disent les personnes avec qui vous avez des contacts sur le terrain ?
00:46Qu'est-ce qu'elles vous racontent ? Vous parliez de situations quasiment qui se sentaient dans un pays du tiers-monde.
00:53Catastrophes naturelles, situations de guerre, quels sont les mots qui sont employés pour qualifier le passage de Chidô et ses conséquences sur Mayotte ?
01:01– On va modérer quand même tout ça parce que je crois qu'on est dans une situation qui est clairement complexe par rapport à tout ce qui est constructif.
01:08Les problèmes médicaux et les structures d'une manière générale qui existaient préalablement,
01:15à savoir en termes de santé, en termes d'habitat précaires et en termes d'éducation.
01:20On était quand même dans une situation initialement qui était quand même plus que le rat des pâquerettes.
01:24Je veux dire, il faut appeler les choses par leur nom.
01:25Donc aujourd'hui, relever un truc qui était déjà par terre, de toute façon on part d'en bas.
01:30Donc ça ne pourra être que mieux.
01:31– C'est plus facile de partir d'en bas et de construire ou de reconstruire différemment et beaucoup mieux
01:39ou est-ce que ça complique les choses ?
01:40– Est-ce que c'est plus facile ou c'est plus cher ?
01:42C'est aussi une question qui peut se poser, on peut la poser aussi comme ça.
01:44Quand on parle d'équation économique, clairement, à partir du moment où on aura une volonté
01:50qui va être affichée de dire, voilà, comment on va traiter le sujet de la reconstruction
01:54et à propos d'en avoir parlé, de la construction, parce que c'est ça dont il s'agit.
01:57Donc il y a un énorme problème foncier, puis il y a un problème aussi qui va se poser
02:01sur toutes ces populations qui sont là, légaliser tout ça ou pas légaliser,
02:04ce n'est pas moi qui vais le décider.
02:06Même si j'ai un avis, ce n'est pas le sujet.
02:08Ce qui est important, c'est de savoir…
02:09– On pourrait les intégrer, parce qu'on parle en l'occurrence des dizaines,
02:12des plus de centaines de milliers de migrants illégaux, notamment venus des Comores.
02:16Est-ce qu'on peut, dans la reconstruction, les inclure dans la reconstruction ?
02:20En dehors du fait que les politiques, le gouvernement, décidera de les régulariser ou pas.
02:25Mais est-ce que c'est possible ?
02:26– Tout à fait, c'est une question qui ne se pose pas vraiment,
02:30c'est-à-dire qu'on peut tout à fait intégrer les gens,
02:33ce n'est pas un problème d'origine, de papier, on sait faire,
02:36on sait intégrer physiquement, on peut les mettre au travail,
02:40dans une mesure où on pourrait les aider à faire de la construction
02:45dans des volets très assistés, c'est-à-dire qu'il faut mettre derrière
02:48des architectes, des ingénieurs, des gens qui savent construire,
02:50et puis engager tout ça sur le terrain.
02:52Mais après, le premier problème optique, c'est le foncier.
02:54Vous savez, il y a quand même un petit détail.
02:57Quand on dit oui, alors on a 100, 200 000 personnes à peu près,
03:01on ne sait pas combien il y a de personnes.
03:02Les évaluations, d'après ce que j'ai compris,
03:04elles sont faites en fonction des tonnes de riz qui arrivent par an sur l'île quand même.
03:08Bon, ça fait quand même un peu...
03:10On est loin d'un recensement officiel et classique.
03:12On ne sait pas combien il y a de personnes,
03:13c'est-à-dire, est-ce qu'il y en a effectivement 150 000,
03:15est-ce qu'il y en a 50 000, est-ce qu'il y en a 100, 200 000, je n'en sais rien.
03:19Donc aujourd'hui, les chiffres sont quand même très, très, très, très volatiles.
03:23Donc c'est aussi ces choses-là qu'il faudra peut-être mettre sur la table
03:25parce qu'en fonction de ça, les moyens ne sont pas les mêmes quand même,
03:27aussi à mettre en place, parce qu'il y a quand même une vraie question
03:29qui va se poser, c'est comment on va payer tout ça ?
03:31Et puis autant que ça coûte quand même...
03:34Moi, je suis d'abord incontribuable.
03:35Je n'ai quand même pas envie que ça coûte très, très cher.
03:37J'ai envie que ça coûte ce que ça doit coûter,
03:39mais dans une mesure où on puisse le faire avec les gens.
03:41Mais il y a aussi des problématiques qu'on connaît bien dans ce type de problème,
03:44c'est de faire des volets encadrés de reconstruction.
03:46On l'a déjà fait dans plein de pays, ça fonctionne.

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