Bernard Cohen-Hadad : «Il faut beaucoup de temps»

«Il faut beaucoup de temps» pour que Mayotte retrouve sa situation, pense Bernard Cohen-Hadad, sur CNEWS, jeudi 26 décembre 2024.

Transcript

00:00La parole publique, l'action publique, n'ont pas la même efficacité, la même opérativité.

00:08Entre les mots et l'action sur le terrain, il faut beaucoup de temps, y compris pour les services publics.

00:14Pourquoi ? Parce qu'ils ont été aussi désorganisés.

00:16Maintenant, ce qui fait de la peine, et je le dis, c'est que nous sommes en période de Noël,

00:22de période de solidarité où on doit penser encore plus jamais aux autres.

00:29Il va falloir beaucoup de moyens, mais aussi il va falloir beaucoup de temps

00:33pour faire en sorte que, revenir non pas à la normale.

00:36On ne reviendra pas à la normale avant 8-12 mois.

00:39Et de toute façon, la situation entre guillemets à la normale de Mayotte n'est peut-être pas souhaitable non plus.

00:45Donc pour revenir tout simplement à ce que ces territoires ultramarins

00:49qui ont été oubliés par la République pendant des années,

00:52puissent enfin revenir des territoires comme les autres, y compris en matière de sécurité,

00:57y compris en matière sanitaire, parce que c'est ça qu'on a entendu avec cette enseignante.

01:01Pas uniquement comment on va pouvoir refaire la rentrée scolaire.

01:03Comment aujourd'hui on peut mettre de l'eau dans une casserole ?

01:07Comment on peut se laver ?

01:08Comment on peut tout simplement être un humain qui se respecte en ayant son hygiène ?

01:13Comment on peut circuler sans des risques de hooliganisme ?

01:18C'est ça la réalité.

01:19Et ça, il faut beaucoup de moyens, il faut beaucoup de solidarité nationale,

01:22et il faut que les politiques...

01:24Et moi là-dessus, je suis un peu rassuré du fait que Manuel Vaz ait été nommé à ce poste d'outre-mer,

01:30parce que, contrairement à ce que peuvent penser certains, c'est ma position.

01:34C'est un homme courageux qui n'a peur de rien.

01:36Il est clivant, mais on a besoin aujourd'hui de personnalités fortes pour bousculer le cocotier.