En 1991, MC Solaar sort son premier album, Qui sème le vent récolte le tempo. Sur cet opus, on trouve Jimmy Jay à la production de la plupart des morceaux, Hubert Blanc-Francard à la production du titre "Qui sème le vent récolte le tempo", et Philippe Zdar au mix. Hubert Blanc-Francard et Philippe Zdar, deux personnalités du monde de la musique, qu’on connaîtra plus tard sous le nom de Cassius.
Avec les tubes "Caroline", "Qui sème le vent récolte le tempo", ou encore "Bouge de là", l’album est un véritable carton. En France, mais aussi en Angleterre, pays dans lequel réside James Lavelle, le fondateur du label Mo’ Wax. Ce dernier est fasciné par cet album et par les intrus. Notamment celle du titre "Qui sème le vent récolte le tempo", qu’Hubert Blanc-Francard aka BoomBass a produite.
James Lavelle le contacte et lui commande un maxi, que BoomBass produit avec Philippe Zdar sous le nom de La Funk Mob et qui s’appelle Tribulations Extra Sensorielles. Le projet sort sur le label Mo’ Wax, aux côtés des opus de DJ Shadow, Luke Vibert, DJ Assault ou encore DJ Krush. Le maxi sera un véritable carton en Angleterre : le premier succès du duo en tant que La Funk Mob.
Aujourd’hui, BoomBass vous raconte la folle histoire de ce projet. Mettez votre meilleur casque audio et coupez les notifs, on est parti pour une plongée dans l’univers trip-hop de La Funk Mob.
Ecoutez l’intégralité du podcast Les Folles Histoires de Boombass juste ici : https://bit.ly/4gmwGhK
Avec les tubes "Caroline", "Qui sème le vent récolte le tempo", ou encore "Bouge de là", l’album est un véritable carton. En France, mais aussi en Angleterre, pays dans lequel réside James Lavelle, le fondateur du label Mo’ Wax. Ce dernier est fasciné par cet album et par les intrus. Notamment celle du titre "Qui sème le vent récolte le tempo", qu’Hubert Blanc-Francard aka BoomBass a produite.
James Lavelle le contacte et lui commande un maxi, que BoomBass produit avec Philippe Zdar sous le nom de La Funk Mob et qui s’appelle Tribulations Extra Sensorielles. Le projet sort sur le label Mo’ Wax, aux côtés des opus de DJ Shadow, Luke Vibert, DJ Assault ou encore DJ Krush. Le maxi sera un véritable carton en Angleterre : le premier succès du duo en tant que La Funk Mob.
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AmusantTranscription
00:001991, MC Solar sort le hit « Qui sème le vent récolte le tempo ». Derrière ce titre
00:09à succès, Boombaz a la production et Philips D'Art au mix. Les deux artistes sont alors
00:13contactés par James Lavelle, fondateur du célèbre label londonien Mowax. Le duo La
00:18Funk Mob est sur le point de naître, il deviendra plus tard Cassius. Boombaz de Cassius revient
00:24sur ce moment légendaire.
00:25Salut, c'est Hubert Boombaz. Aujourd'hui je vais vous raconter comment avec Philips
00:29D'Art on a fait un carton en Angleterre, mais c'était pas avec Cassius en fait, c'était
00:32avec La Funk Mob.
00:33Qui sème le vent récolte le tempo, le premier album d'MC Solar est sorti en 1991. Au milieu
00:48de l'année 1992, je reçois un coup de téléphone d'un jeune anglais qui s'appelle James Lavelle,
00:53qui doit avoir 18 ans à l'époque, et qui me dit en anglais bien sûr, j'ai écouté
00:59tes instrus, notamment Qui sème le vent récolte le tempo, c'est absolument génial.
01:23Je traite de la défaite du silence, le silence est d'or mais j'ai choisi la cadence, une
01:27vague, un cyclone, que dit la météo ? Qui sème le vent récolte le tempo. Qui sème
01:34le vent récolte le tempo.
01:36Et qui me dit, je veux absolument te sortir un maxi de ta musique sur mon label. Et je
01:42lui ai dit, ah bon t'as un label génial ? Ouais, ça s'appelle Mowax. Je connaissais
01:46pas trop à l'époque, y'avait pas l'internet, y'avait juste un peu de presse et le label
01:49commençait, et vraiment c'est via Philippe Ascoli, un copain, qui me dit, parle à ce
01:53mec, c'est un jeune gars, ça cartonne.
01:56Bon je lui ai répondu au bout d'une semaine, et puis je lui ai fini par lui envoyer des
02:00morceaux, j'avais des instrucs, j'avais préparé pour le prochain album de Solar,
02:04Prince Combat, qui s'appelait pas encore comme ça à l'époque, et je lui envoie.
02:07A l'époque on m'envoyait ça par cassette, par la poste, ça prenait 10-15 jours avant
02:14d'avoir une réponse, et puis là il me rappelle, il me dit, c'est wicked, j'aimais bien, il
02:17disait toujours ce mot là, c'est wicked, mais par contre c'est trop court, et je lui
02:22dis, qu'est-ce qui est trop court, il me dit, les instrucs, ils font 3 minutes 40, moi j'étais
02:26formaté à faire des chansons, j'avais pas idée qu'on puisse faire durer une chanson
02:3012 minutes, et je lui dis, ah bon, ouais, il me dit, si on fait un maxi, faudrait vraiment
02:34que tu fasses durer les chansons, etc, et là je me suis dit, y'a qu'une seule personne
02:38qui peut m'aider à faire ça, c'est Philippe, Philippe Zart, donc j'ai dit à Cem, écoute,
02:43pas de problème, je te prépare ça, on va faire ça avec Philippe.
02:48Et pourquoi Philippe, parce qu'au-delà de mon meilleur ami, il est devenu ingénieur
02:54du son, mais il a aussi découvert la house, la techno, le clubbing, et un clubbing que
02:58je connais pas, qui est celui, justement, du DJing techno house, et il me fait tout
03:03le temps écouter des morceaux qui sont hyper longs, des trucs de techno, des trucs que
03:06je comprends un peu rien, donc je me dis, bah génial, on va mélanger nos deux cultures.
03:18Et du coup, ensuite, on s'est retrouvés au Studio Plus 30 à Paris, qui était notre
03:22CF professionnel, avec Philippe, et pour la première fois, on a fait de la musique ensemble,
03:27en fait.
03:28Avant, ce week-end-là, j'étais un peu, je lui préposais à la musique, et lui, il
03:32préposait au son, en fait, on pensait que ça se faisait comme ça, et là, on a commencé
03:35à tout mélanger pour la première fois.
03:48En fait, on a fait ce maxi très vite, il y avait quand même 4 morceaux, donc on est
04:03sérieux.
04:04Je l'envoie les bandes à James, qui m'appelle, hyper excité, et qui, en fait, était vraiment
04:10un véritable directeur artistique, parce que je me suis rappelé qu'il avait fait
04:13une vraie direction musicale, c'est-à-dire que j'avais pas envoyé que 3 morceaux, j'avais
04:16dû en envoyer une dizaine.
04:18Il avait sélectionné, il m'avait vraiment donné des directions de production, de son,
04:24mais c'était vraiment important, et d'ailleurs, ça s'est vu sur toute l'existence du label
04:27après.
04:46Il y avait un groupe, en fait, produit par Ice Cube, qui s'appelait Dalench Mob, et
04:57j'adorais ce groupe et le nom, et je me suis dit, je vais prendre Mob.
05:01À l'époque, il n'y avait pas d'ookipédia, il n'y avait pas l'internet, je ne savais
05:04pas ce qu'ils voulaient dire, mais pour moi, c'était un vélo, quoi, une mobile-aide,
05:06donc je m'y trouvais bien.
05:07En fait, c'est une mafia, je le suis après.
05:09Comme j'étais à fond dans le funk, je me suis dit, bah tiens, je vais coller les mots
05:13et je me suis dit, tiens, La Funk Mob.
05:15J'ai découvert cinq ans après que Parliament et Funkadelic s'appelaient The US Funk Mob.
05:20Je ne l'ai pas volé à Parliament, je ne connaissais pas vraiment à l'époque, mais
05:23c'est plutôt un hasard la création d'une.
05:26C'était surtout au départ un nom de duo, de producteur, et c'est le nom qui va se retrouver
05:31à l'arrivée sur la pochette.
05:34La Funk Mob, les tribulations extra-sensorielles, sur le label Mowax, en 1994.
05:42Une fois sorti du studio, j'envoie les bandes à James en disant, voilà, ça s'appelle
05:57les tribulations extra-sensorielles, il me dit, waouh, génial, j'adore.
06:00Il reçoit la musique, là, il est comme un fou, il nous appelle, bravo, bravo, et puis
06:04pas de contrat, bien sûr.
06:06Moi, ce qui me plaisait bien, j'aimais bien l'idée de ne pas signer de contrat.
06:09À un moment, je lui dis, je vais faire peut-être une pochette, il me fait, non, non, je m'en
06:12occupe, t'inquiète pas, il y a la charte du label, je crois que c'est génial.
06:15Je me dis, ouais, carrément, parce que moi, je ne connaissais vraiment pas du tout.
06:17Et donc, disparition pendant tout le temps de l'enregistrement de l'album Prose Combat
06:21de Solar, son deuxième album, en 1994.
06:29Un jour, au moment de la sortie en 1994, on découvre que le label est devenu beaucoup
06:35plus sérieux et beaucoup plus écouté qu'en 1992, en fait.
06:39Il y a eu l'album de DJ Shadow, il y a l'album de DJ Crush, il y a un DJ Crush avec
06:45CL Smooth que James me propose d'en mixer.
06:48Pete Rock et CL Smooth étaient mes héros.
06:50Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas fini ce remix, je m'en mords encore les doigts
06:54aujourd'hui, je ne sais pas ce qui se passe, mais en tout cas, on voit que c'était
06:57devenu réellement un label qui était passé du label Underground au label Underground
07:02mais dans la lumière et qui devait certainement vendre des disques un peu partout.
07:05Il avait trouvé une distribution en France et il commençait à avoir des pourparlers
07:09avec Polygram, le futur universel.
07:12Mais moi, tout ça, je n'y faisais pas vraiment attention.
07:15J'avais en fait la vision du métier à grande échelle, Solar marchait beaucoup.
07:19Pour moi, un succès, en fait, ça ne pouvait être qu'un million de disques, sinon c'était
07:22un truc normal d'être en dessous.
07:24Pas du tout emblasé, mais je me disais, ça ne rapporte pas d'argent à moi, je n'y
07:26connaissais rien.
07:28J'étais persuadé, en fait, que Mowak, c'était un truc en galère, alors que pas
07:32du tout, en fait.
07:33C'était vraiment un label à la pointe des années 90.
07:47Et puis tout d'un coup, Philippe et moi, on commence à avoir des retours étranges
07:50de gens qui nous parlent de la Funk Mob et qui nous demandent si c'est nous.
07:54Ouais, c'est nous, pourquoi ? C'est sorti, enfin !
07:56Parce que James, dans sa jeunesse, avait un peu oublié de me prévenir.
07:59Il a fini par, finalement, m'envoyer des maxis.
08:01Et il me dit, il y a beaucoup de journalistes qui veulent interviewer.
08:04J'ai dit, quoi, les interviews sur la Funk Mob ?
08:06Pour moi, c'était complètement surréaliste.
08:07C'était un disque qu'on avait fait presque un an déjà avant, en 48 heures.
08:11Il faut bien se dire que 48 heures, dans une année, ça s'oublie assez facilement.
08:14Et je ne suis pas du genre à écouter mes morceaux, en fait.
08:17Philippe non plus, on n'était pas du genre à rentrer chez nous et écouter ce qu'on
08:20avait fait avant.
08:21Donc, c'était vraiment oublié.
08:23Donc, je lui ai dit, pourquoi pas la promo, mais je ne répondais jamais au téléphone,
08:27en fait.
08:28Je ne répondais déjà pas avant.
08:29Je ne réponds pas plus maintenant.
08:30Et les mecs ont essayé de me joindre.
08:32En plus, il n'y avait pas de portable.
08:33C'était un téléphone fixe.
08:34Donc, j'avais mon répondeur rempli de messages en anglais que je n'écoutais pas.
08:37Ça, je ne comprenais pas, en plus.
08:38Et donc, je suis passé à côté de la promo.
08:40C'est déjà, en premier pas, une façon de faire à l'avenir.
08:44Ce qui a rendu fou, James.
08:45J'ai, je crois, avoir répondu à NME.
08:47Parce que ça, je connaissais ce journal.
08:49C'est tout.
08:50Et pendant au moins un an et demi, j'ai entendu…
08:55Enfin, on a entendu parler de ce disque.
08:57Mais je n'avais vraiment aucun retour de Moax, en fait.
09:00Donc, je me disais, ça ne marche pas.
09:02En fait, c'est du vent.
09:03Il ne doit pas en vendre un seul puisqu'il ne m'envoie pas un rond.
09:05Et c'est peut-être 10 ans après, quand j'ai raconté cette histoire, qu'on m'a dit,
09:09genre, putain, mais tu as dû te faire un blé fou et que la fin quoi.
09:12J'étais là, genre, mais non, t'es fou.
09:13C'était une œuvre d'art.
09:14Enfin, on a fait ça pour s'amuser.
09:15Il n'y a jamais eu un rond.
09:16Et là, tout le monde dit, mais t'es fou.
09:17Il a vendu plein.
09:18Donc, je ne saurais jamais qu'on a assez vendu.
09:20Ce dont je n'ai absolument rien à faire.
09:23En fait, moi, je gagnais ma vie avec Solar.
09:25Et la Funkmov, ça a été le moyen pour Philippe et moi
09:28de découvrir qu'on pouvait faire de la musique ensemble.
09:31Et c'était bien plus important que de recevoir 3-4 000 balles dans l'anglais.
09:34C'est ce que je me suis dit.
09:35Même si je pense qu'il y avait beaucoup plus que 3-4 000 balles.
09:38Mais à l'arrivée, ce maxi,
09:41il y en a eu un deuxième que là, James a porté à bout de bras,
09:44qui est un maxi rouge qui s'appelle « Casser les frontières »,
09:47qui était la rencontre de la techno avec cette musique qui venait du hip-hop
09:51entre Carl Craig et Richie Rotin et Nightmare On Box,
09:54qui ont fait un remix.
09:55Moi, j'en avais fait deux aussi.
09:56Donc, c'était un vrai maxi qui faisait l'enchaînement.
09:59Et après, il n'y a plus rien eu.
10:00On a continué sans Solar.
10:02Il n'y a pas eu de suite parce que je n'arrivais pas à prendre au sérieux
10:05le fait de faire des morceaux aussi lents en instrumental.
10:08Je ne pouvais pas imaginer que des gens écoutent ça.
10:10Alors qu'en fait, il y en a plein qui l'écoutaient.
10:12Je me disais, il faut être complètement fou pour écouter ça.
10:15Du coup, ensuite, on a monté Cassius.