Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est arrivé mercredi soir à Rabat pour une visite qualifiée de privée, mais dont la symbolique dépasse largement ce cadre. Cette visite intervient dans un climat de tensions exacerbées entre le Maroc et l’Algérie, marquant une nouvelle étape dans le jeu d’échecs diplomatique qui se joue au Maghreb. Alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune était récemment à Nouakchott pour tenter de rallier la Mauritanie à sa cause, que signifie cette visite du président mauritanien en terre marocaine ?
Karim Barketallah, analyste politique et économique
Mohamed Bouzdaini, journaliste
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00:00Les décodeurs d'Atlantique Matin. Débats, analyses, opinions. Le réveil de l'info, c'est Atlantique Radio.
00:08A première vue, la visite privée du président mauritanien Mohamed Welsheikh El Rezouani à Rabat pourrait passer pour ce qu'elle est, une simple visite privée.
00:19Mais au Maghreb, rien n'est jamais aussi simple. Car le contexte régional est, on le sait, bouillonnant, les relations entre Rabat et Alger sont ce qu'elles sont.
00:28La Tunisie de Qaïs et Saïd est une pâle copie de la grande nation qu'elle fut jadis, empêtrée dans une crise politico-économique qui semble être sans fin.
00:36Tandis que la Mauritanie tente tant bien que mal de garder une certaine forme de neutralité, dans ce qu'elle considère être ni plus ni moins que des bisbis entre voisins.
00:46Mais le forcing algérien met à mal cette neutralité mauritanienne.
00:50La visite bouddhne s'est rendue récemment à Nouakchott, une première pour un président algérien depuis 37 ans. Quelques jours plus tard, le président mauritanien débarque à Rabat.
01:01Coïncidence ? Peu probable. La Mauritanie, connue pour son équilibre délicat entre ses deux voisins, envoie là un message subtil mais clair.
01:10Nouakchott veille à préserver sa neutralité. Cette visite privée pourrait bien être une manière de réaffirmer sa volonté de maintenir des relations fortes avec le Royaume du Maroc.
01:20Et pour cause, les intérêts communs sont nombreux. Échanges commerciaux, coopérations sécuritaires dans une région troublée par l'instabilité au Sahel.
01:30Instabilité sur laquelle joue vilainement le régime algérien.
01:34Alors quelle stratégie politique et géopolitique pour la Mauritanie dans ce bourbier maghrébin ?
01:40Et pour faire simple, que vient faire vraiment le président mauritanien au Maroc ?
01:45On en parle aujourd'hui dans votre émission de débat Les Décodeurs d'Atlantique Matin avec Karim Barkatallah et Wissam el-Bousdaini.
01:53Mais on en parle juste après l'essentiel de l'info qui vous sera présentée dans quelques instants par Zeynep Cioudi.
01:59Les Décodeurs d'Atlantique Matin en ce vendredi 20 décembre 2024. Nous sommes ensemble jusqu'à 9h30 avec Karim Barkatallah, analyste politique et économique à ma gauche. Bonjour Karim.
02:11Bonjour Adil et merci de l'invitation et bonjour surtout aux auditeurs d'Atlantique Radio.
02:16Toujours un plaisir de vous accueillir sur cette antenne et Wissam el-Bousdaini, mon confrère journaliste à ma droite. Bonjour C. Wissam.
02:22Bonjour Adil et bonjour aussi aux auditeurs d'Atlantique.
02:25Alors nous allons parler de l'actualité au Maghreb puisqu'il y a pas mal d'actualités à décoder, à analyser,
02:33notamment cette visite dite privée du président mauritanien qui est arrivée mercredi soir à Rabat.
02:41Alors l'agence de presse officielle mauritanienne ne détaille pas le contenu de cette visite puisqu'elle a un caractère privé.
02:49Mais des médias bien informés nous ont appris que le président mauritanien était là, entre autres, pour accompagner sa femme
03:00qui a subi une opération chirurgicale, il me semble, dans le royaume du Maroc.
03:05Mais quoi qu'il en soit, rien n'est anodin en politique et en géopolitique.
03:10Toute visite est commentée, décodée, analysée et on la commente d'autant plus aujourd'hui
03:14puisqu'elle intervient quelques jours à peine après une visite, là pour le coup officiel, celle du président algérien Al Mujib Tebboune,
03:21la première du genre depuis 37 ans à Nouakchott.
03:24Et ce que l'on sait, et c'est la raison pour laquelle le sujet est abordé aujourd'hui,
03:27c'est que le régime algérien tente tant bien que mal depuis pas mal d'années maintenant de rallier la Mauritanie à sa cause,
03:34celle de nuire aux intérêts du royaume du Maroc.
03:38D'un côté, vous avez un forcing algérien. De l'autre, vous avez un pragmatisme et une discrétion marocaines.
03:45Et au milieu, vous avez une Mauritanie qui, encore une fois, je le rappelle,
03:49tente tant bien que mal de maintenir une certaine forme de neutralité entre les deux pays.
03:54La question initiale est toute simple. Est-ce que cette neutralité relative peut tenir sur le très long terme ?
04:01Je commence par Karim Tien.
04:04D'abord, c'est une visite qui s'inscrit justement dans un cadre apparemment privé.
04:09Il l'est, puisque l'épouse du président est actuellement soignée à l'hôpital militaire de Rabat, il me semble.
04:15Mais en même temps, elle coïncide avec un déplacement qui ne s'est pas fait depuis plus de 35 ans d'un président algérien en Mauritanie.
04:26Et on sait à quel point aujourd'hui, l'Algérie cherche des alliés qui vont perturber cette affaire de l'intégralité de la territorialité du Maroc sur le Sahara, etc.
04:40Et donc, l'Algérie fait tout ce qu'il peut pour déranger cela.
04:46Cette visite, en même temps qu'elle est privée, à mon avis, n'est pas anodine.
04:51Elle est certainement animée probablement de certaines intentions relativement bonnes de la part du président mauritanien, qui veut dire que le président algérien est venu.
05:04Et mon amitié avec le Maroc est intacte.
05:07Certes, aussi, derrière, il y a une diplomatie qui a dû bouger de façon très discrète.
05:13Je pense que vu le contexte, vu cette visite de Théboune en Mauritanie, ce n'est pas juste une visite privée.
05:22Elle s'inscrit dans un esprit de rassurer un peu le Maroc quant à l'amitié préservée encore par la Mauritanie, qui, effectivement, est très gênée par sa position entre l'Algérie et le Maroc.
05:38Et qui doit, un jour ou l'autre, se décider parce qu'on ne peut pas rester éternellement.
05:44Surtout que les plus grandes puissances ont déjà adhéré et soutenu le Maroc dans l'affaire du Sahara.
05:53Et reconnaissent cette affaire du Sahara et donc l'intégralité du territoire marocain sur le Sahara.
06:03La souveraineté du Royaume du Sahara.
06:06Et je pense que le président mauritanien, et il y a un autre sujet, je pense qu'on va aller un petit peu plus dans le détail un peu plus tard.
06:12Le Maroc, pour lui, la présence de la Mauritanie en tant que pays ami est très importante dans le cadre du projet Atlantique.
06:22Puisque la Mauritanie est ce pays qui bloque l'accès à la mer à deux autres pays qui sont amis.
06:29Et là, pour le coup, dans sa quête de d'isoler le Maroc dans une nouvelle forme de l'union du Maghreb arabe.
06:36Justement, l'Algérie tente effectivement de rallier la Mauritanie à cette cause.
06:41Avec la Tunisie de Qaïs et Saïd d'ailleurs.
06:43Mais d'un autre côté, en lien avec cette proposition marocaine pour l'Afrique Atlantique.
06:48La Mauritanie est le seul pays, aux côtés du Maroc, des pays maghrébins concernés par cette proposition.
06:55Qui va dans l'intérêt de tous les pays concernés de cette façade atlantique.
07:01On va y revenir d'ailleurs un peu plus tard, aussi avec cette main tendue au pays du Sahel.
07:05Et c'est une équation assez complexe.
07:08Parce qu'il y a les intérêts des uns et des autres qui divergent.
07:11Mais j'aimerais donner également la parole à Wissam Bouzani sur cette visite privée.
07:17Qui l'est d'ailleurs, mais qui aussi peut-être nous renseigne sur un état des lieux de la géopolitique du Maghreb.
07:24Qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui à savoir ?
07:26Beaucoup d'interrogations et très peu de réponses.
07:29Alors en fait, ce qu'il faut d'abord savoir, c'est que l'épouse du président mauritanien vient très souvent au Maroc.
07:37C'est une personne qui connaît très bien le Maroc.
07:39D'après ce que j'ai compris de discussions avec des confrères mauritaniens, elle a suivi une partie de sa formation au Maroc.
07:48Elle a un sentiment très positif sur le pays.
07:51Comme le président d'ailleurs.
07:53Comme le président d'ailleurs, parce que souvent, justement, c'est une bonne transition.
07:56Elle a dit souvent qu'on parle d'un prétendu sentiment anti-marocain chez Oudlazouani.
08:01Moi, je ne l'ai pas touché.
08:02Moi non plus.
08:03Ce que je vois surtout, c'est une politique d'équilibre qui est tout à fait compréhensible par rapport à la situation dans le Maghreb.
08:09Vous avez les deux puissances, je dirais maghrébines, qui s'écharpent depuis 50 ans au sujet d'un différent artificiel monté par Alger.
08:20Et à côté, vous avez la Mauritanie qui est justement le seul pays de la région qui est voisin des deux pays à la fois.
08:30Et qui doit donc tenir compte de cette réalité géographique qui est aussi une réalité géostratégique.
08:36Alors, par rapport à la question que tu avais posée au départ, c'est-à-dire sur la neutralité de la Mauritanie, si elle est pérenne.
08:45Moi, je dirais que du côté marocain, elle l'est parce qu'on ne fait pas de pression.
08:48C'est-à-dire qu'on laisse la Mauritanie agir selon ses considérations objectives.
08:54C'est-à-dire qu'on essaie de l'intéresser à ce qu'on fait, notamment au niveau du Sahel.
08:58Mais sans plus, alors que du côté d'Alger, il y a une vraie pression.
09:01Je parlerais même de forcing.
09:04Vraiment, ils font le forcing et leur capacité de nuisance, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
09:10C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, les Mauritaniens, tant bien que mal, la gardent cette neutralité, ne serait-ce qu'au niveau de la forme.
09:18C'est que la force de nuisance des Algériens sur le territoire mauritanien, elle est énorme.
09:23Et c'est assez compréhensible.
09:25Justement, parce que ce qu'il faut rappeler, c'est que ça, c'est l'histoire.
09:28L'Algérie a attaqué à deux reprises Nouakchott en 76 et 77.
09:34Lorsque la Mauritanie était toujours partie prenante directe dans le conflit du Sahara.
09:39La Mauritanie avait été attaquée au niveau de Zoëra, ce qui est principalement son cas économique, puisque c'est là que se trouvent les mines de fer.
09:48Et donc, il y a une vraie fragilité de fait.
09:52Ce n'est pas lié à la situation de l'état mauritanien dans cette région et qui rend la Mauritanie géostratégiquement très, très fragile.
10:01D'ailleurs, en fait, à l'époque, pour l'histoire toujours, le Maroc avait déployé près de 6000 soldats, si je ne m'abuse, au niveau de la Mauritanie pour essayer de protéger le pays face aux offensives algériennes.
10:12Donc, en fait, la Mauritanie est obligée de tenir compte de sa position, de ses relations avec les deux pays.
10:21Et je pense que le Maroc, de son côté, avec une certaine sagesse, une certaine finesse, évite de la mettre dans l'embarras.
10:28Je voudrais revenir sur la région du Maghreb dans sa globalité, en incluant la Tunisie également.
10:36C'est vrai que c'est l'une des régions les moins intégrées commercialement et économiquement au monde.
10:41Et les tensions politiques...
10:43C'est la moins intégrée.
10:44C'est la moins intégrée, effectivement. Vous avez raison de le rappeler.
10:50Et ce qui est déprimant parfois, c'est de voir ô combien le potentiel d'intégration est énorme, tant les économies des différents pays concernés sont complémentaires.
11:01Mais d'un autre côté, vous avez un contexte politique et géopolitique qui est ce qu'il est, à savoir qu'il est exécrable et que rien ne va dans le sens du rapprochement des pays concernés.
11:13Tant qu'effectivement, au niveau d'Alger, on tente par tous les moyens de saboter, de s'aborder toutes les initiatives qui vont au contraire dans le co-développement en intégrant tous les pays de la région.
11:23La proposition marocaine pour une façade atlantique plus intégrée est un exemple parmi tant d'autres d'un projet de co-développement avec la Mauritanie et tous les autres pays.
11:35Et en parenthèse, Adil, le projet s'adresse aussi à l'Algérie parce que le roi Mauricie l'avait...
11:41Alors c'est aussi la main tendue au pays du Sahel, dans laquelle effectivement l'Algérie peut aussi éventuellement être concernée si...
11:49Il a daroumla, comme on dit en dirigeant.
11:52Bon, c'est... je ne sais pas si vous partagez ce sentiment de... pas de dépression, parce que je l'ai dit tout à l'heure que c'était déprimant, mais c'est vrai qu'on ne voit pas le bout du tunnel arriver alors que le potentiel de co-développement il est énorme.
12:06Déprimant presque.
12:07Parce que quand même, quand on voit cette complémentarité qu'ont ces pays, et puis c'est des pays qui parlent quasiment la même langue.
12:15Je parle de la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, qui se comprennent.
12:18La trame est la même.
12:19La trame est la même, la même religion, la même culture.
12:23On se bat sur le couscous et sur le kaftan et sur des choses qui sont communes, dont l'artisanat de chacun est riche.
12:35Donc au lieu de réfléchir sur une construction, sur une complémentarité, laisser le Maroc tranquille avec le sujet qui est aujourd'hui presque un non-sujet tellement les pays importants ont adhéré à cela, il faudrait peut-être qu'au niveau algérien il y ait ce déclic qui ne semble pas venir.
13:02Ça fait 50 ans que les frontières sont quasiment fermées, fermées carrément.
13:07Toutes les tentatives de main tendue du Maroc n'ont abouti à rien du tout, sinon le contraire, toujours belliqueux, toujours dans le déni du côté algérien.
13:24Et c'est vraiment dommage pour les peuples d'abord et pour la prospérité de la région et pour aussi le positionnement géopolitique parce qu'aujourd'hui les défis sont énormes face à l'Europe, face aux Etats-Unis.
13:37Le Maroc aujourd'hui qui a des relations exceptionnelles avec les Etats-Unis, une zone de libre-échange, des accords de plus en plus importants.
13:46Tout ça pourrait bénéficier au monde de cette région-là, de l'Afrique du Nord, incluant la Mauritanie, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc.
13:57C'est vrai que c'est un sentiment de dépit, c'est un sentiment très gênant, mais ainsi il en est.
14:04Ce qui fait qu'aujourd'hui le Maroc a choisi sa propre diplomatie, a choisi ses propres alliances, a choisi un positionnement différent, séparé totalement de ses partenaires naturels.
14:20Et chacun est dans son échiquier je veux dire.
14:26Rapidement juste avant la pause, bon les Mauritaniens ils sont dans cette neutralité qu'on peut comprendre aisément, mais la Tunisie vous êtes bien placé pour en parler.
14:35Est-ce qu'ils ne voient pas ça justement que l'intérêt du co-développement régional va avec la vision marocaine plus qu'avec la vision algérienne ?
14:43Or aujourd'hui Kays Saïd a fait son choix, je ne peux pas le dire autrement.
14:47La Tunisie à travers le temps a eu un petit peu la position mauritanienne, c'est-à-dire qu'elle a essayé de ménager le chou à la chèvre,
14:54et le Maroc justement n'a pas mis de la pression sur la Tunisie comme il ne le met pas aujourd'hui sur la Mauritanie.
14:59Avec Kays Saïd...
15:01Ce qu'on ne fait pas l'Algérie aujourd'hui.
15:03Ce qu'on ne fait pas...
15:05De ne pas mettre la pression sur la Tunisie.
15:07Non, l'Algérie met la pression, mais de toute façon elle fait ce qu'elle peut.
15:11Il ne lui reste pas grand-chose.
15:13C'est pour ça qu'elle se dirige vers la Mauritanie aujourd'hui.
15:18Les relations avec la France sont exécrables à tel point qu'il accuse la France de vouloir déstabiliser, etc.
15:23Maintenant, la Tunisie c'est une position un peu différente.
15:26La Tunisie vit une crise économique très aiguë.
15:30C'est vrai qu'on aurait pu éviter...
15:32Mais ça n'explique pas tout.
15:34Ça n'explique pas tout.
15:35On continue le débat puisqu'il est déjà 9h.
15:37Zineb Joudi prend le relais pour un mini-journal en langue arabe.
15:40Et nous on se retrouve juste après pour la suite du débat.
15:42On va parler d'autres sujets.
15:44On va parler notamment de cette médiation marocaine pour la libération des 4 agents français
15:48qui étaient détenus au Burkina Faso.
15:50Et puis on parlera aussi de la FIFA qui a choisi la destination Maroc pour son bureau régional africain.
15:55A tout à l'heure.
15:56La suite des décodeurs d'Atlantique Matin.
15:59Avec ce matin Karim Barakatallah et Wissam El Bouzdeni.
16:04On a parlé en première partie des missions, des relations maroco-mauritaniennes, maroco-algériennes, mauritano-algériennes.
16:10On a parlé du Maghreb pour faire simple en incluant la Tunisie également.
16:13Maintenant j'aimerais que l'on aborde une deuxième actualité.
16:16Celle tout récente d'ailleurs.
16:19C'est la médiation marocaine pour la libération de 4 ressortissants français
16:25qui étaient détenus depuis, il me semble, fin 2023 au Burkina Faso.
16:30Le président français Emmanuel Macron a appelé sa majesté Laura-Marie Mathis pour le remercier de cette médiation.
16:36Ce qu'on apprend en lisant la presse française notamment,
16:40ce que ne dit pas la communication officielle,
16:42c'est qu'il s'agit de 4 agents de la DGSE.
16:454 agents du renseignement extérieur français qui ont été libérés.
16:50Mais dans son appel téléphonique,
16:53ce que je retiens aussi, surtout parce que les mots ont un sens,
16:56surtout dans une communication diplomatique officielle,
16:59c'est que le président français insiste sur le caractère humanitaire de la médiation et de l'approche marocaine.
17:05Et ça fait écho aussi à la récente visite du président français,
17:08du réchauffement des relations entre les deux alliés historiques.
17:14Qu'est-ce que vous en pensez ?
17:15Qu'est-ce que vous retenez de cette petite séquence
17:17qui peut paraître anodine pour certains,
17:19mais qui ne l'est pas forcément pour d'autres ?
17:21Sur l'aspect humanitaire ?
17:22Sur l'aspect humanitaire, mais surtout sur la médiation marocaine,
17:25sur le volet purement diplomatique et géostratégique ?
17:29Ce n'est pas du tout surprenant.
17:30En fait, il faut se dire que ce n'est pas la première médiation
17:33que fait le Maroc avec des pays du Sahel.
17:35D'ailleurs, avec le Burkina Faso, pas avec l'État,
17:38mais avec des groupes qui sont actifs au Burkina,
17:41on était intervenus en 2015 pour faire libérer un otage roumain.
17:45Tout d'ailleurs, en fait, l'octroi d'une décoration
17:48au patron de la DGEL l'année dernière par la Roumanie.
17:52Je parle de Mohamed Yassine Mansoury.
17:55Aussi, il y a eu une médiation dont on n'a pas beaucoup parlé au Maroc,
17:58mais qui a fait grandement...
18:00Comment dirais-je ?
18:01Qui a fait du grabuge au niveau de l'Afrique.
18:03C'était celle pour faire libérer des soldats ivoiriens
18:07qui étaient emprisonnés au Mali.
18:09C'était, je pense, en 2023 ou 2022.
18:11Il y avait vraiment, en fait, une énorme crise entre les deux pays
18:14et c'était le Maroc qui était intervenu en coulisses.
18:16D'ailleurs, en fait, Jeune Afrique avait livré tous les détails
18:18dans un article sur cette médiation
18:21qui avait grandement aidé les deux pays à dépasser cet épisode.
18:27Donc, au niveau de la médiation, on est déjà très actif.
18:29Et puis, on a, bien sûr, la crédibilité du Maroc.
18:33C'est un pays qui est respecté par toutes les parties,
18:36par ces pays du Sahel, par le Burkina, justement.
18:40Donc, Ibrahima Kamara a suivi une partie de la formation au Maroc.
18:44Lui aussi, effectivement.
18:45Vous avez raison de parler de ces notions de respectabilité
18:48parce qu'il faut beaucoup de respect envers le Maroc, en l'occurrence,
18:52pour libérer quatre ressortissants français
18:55qui, je le rappelle, étaient accusés d'espionnage par le Burkina Faso.
18:59Vraiment beaucoup de respect, beaucoup d'estime aussi.
19:02En fait, je pense que ce respect est aussi dû au respect,
19:05c'est un respect qui est mutuel.
19:07Parce que, justement, je ne suis pas dans le secret des dieux,
19:10mais j'imagine qu'il y a eu certainement des épisodes
19:14de condescendance qui ont peut-être compliqué les choses.
19:18Ce qui explique aussi ce ressentiment de rejet
19:21de tout ce qui est français en Afrique subsaharienne.
19:23Justement. Et le Maroc, en fait, a un grand respect pour tous ces pays.
19:26D'ailleurs, en fait, un simple fait,
19:28lorsqu'il y a eu les renversements, les putschs au Mali en 2020
19:33et au Niger en 2023, non, on n'a pas condamné.
19:35Parce qu'on voulait d'abord comprendre la logique de ces putschs.
19:40Est-ce que c'était voulu par le peuple ou bien est-ce que c'était...
19:43Des ingérences étrangères.
19:45Des ingérences étrangères ou des révolutions de palais.
19:48Et donc, en fait, ce qu'on a sorti comme communiqué,
19:51c'était des communiqués pour appeler au respect de la transition, etc.
19:56Alors que, par exemple, vous avez un pays,
19:58parce qu'on est obligé d'en parler, l'Algérie,
20:00qui avait condamné les deux putschs
20:02et qui a, par conséquent, des relations compliquées avec ces pays
20:05et qui, pour le coup, n'est pas en mesure, justement,
20:07d'avoir cette relation de respect et de crédibilité
20:10avec ces acteurs sahéens.
20:11D'où, d'ailleurs, l'échec de sa politique sahélienne sur les dernières années.
20:15Karim, qu'est-ce que tu penses de cette petite séquence ?
20:18Ça démontre à tel point la diplomatie marocaine
20:24n'est pas que économique en Afrique.
20:27Elle dépasse de loin.
20:29De toute façon, on ne peut pas réussir en économie
20:32si on ne maîtrise pas des outils
20:38qui sont la connaissance du terrain, la connaissance des gens.
20:42L'économie qui, généralement, arrive en bout de chaîne
20:44d'une logique et d'une vision bien ficelées.
20:46Il y a une politique, une réelle politique marocaine
20:50au niveau de l'Afrique.
20:52Ce n'est pas parce que beaucoup disent
20:54que le Maroc arrive avec sa banque,
20:56avec ses assurances, avec sa compagnie aérienne.
20:58Ce n'est pas ça seulement.
21:00L'argent est, certes, très important,
21:02mais on ne peut pas investir,
21:04on ne peut pas avoir autant de relations,
21:06on n'est pas au point de libérer des otages.
21:08Et ce n'est pas la première fois.
21:10Pas des otages, des prisonniers.
21:12Des prisonniers, oui.
21:14Mais il y a eu des otages qui ont été libérés par le passé.
21:16Donc la diplomatie marocaine
21:20et les services secrets marocains,
21:22très, très, très discrets,
21:24sont en train d'œuvrer pour l'essor économique du Maroc en Afrique.
21:30Et cette libération de ces agents français
21:36en est l'une des meilleures illustrations.
21:38L'amitié franco-marocaine n'en sera que renforcée, d'ailleurs.
21:44On l'a vu à travers la visite de Emmanuel Macron au Maroc,
21:48et la reconnaissance du Sahara.
21:50Et surtout de son appel, dans lequel il remercie chaleureusement...
21:54J'allais venir.
21:56Et son appel de reconnaissance, de sa part,
21:58pour dire merci.
22:00Vous avez fait du bon travail.
22:02Et Dieu sait qu'il en avait grandement besoin, en cette période,
22:06où, c'est vrai qu'au niveau de la politique interne française,
22:10c'est le chaos généralisé.
22:12Le chaos, il est aussi à Mayotte, dans ce territoire français.
22:16Je ne sais pas si tu as écouté sa déclaration.
22:18Il a dit, moi je ne suis pas responsable du typhon.
22:20Certes, tu n'es pas responsable, mais tu es responsable des conditions
22:22dans lesquelles étaient les gens avant la tempête.
22:24La prudence n'est pas ce qui le caractérise le plus dans ses prises de parole.
22:30C'est vrai que...
22:32Disons que c'est compliqué.
22:34C'est très compliqué aujourd'hui.
22:36C'est le Parlement qui veut reprendre le pouvoir.
22:38C'est un autre sujet.
22:40Mais par contre, en lien avec le sujet que nous abordions
22:44il y a quelques instants, cette médiation marocaine
22:46pour la libération des 4 ressortissants français,
22:48c'est ce que je disais aussi à Wissam avant la prise d'antenne,
22:50ça peut être perçu de deux manières différentes.
22:52En France, auprès de l'opinion publique française.
22:56Soit d'un côté, vous avez les plus optimistes et les plus joyeux
23:00qui diront qu'Emmanuel Macron a eu raison de renouer le dialogue
23:04avec ce partenaire stratégique qu'est le Maroc.
23:06En voilà un effet concret immédiat.
23:08La libération des 4 ressortissants français au Burkina Faso.
23:12Et puis vous aurez toujours des esprits chagrins
23:14qui diront que sans la médiation marocaine,
23:16Emmanuel Macron n'aurait rien pu faire.
23:18Donc là aussi, ça dépend où on se positionne.
23:22Comment vous pensez que ça a été perçu dans l'hexagone Wissam-Bouzdény ?
23:28Moi, ce que j'ai vu comme traitement, de façon générale, a été positif.
23:32D'autant plus que ça coïncide aussi avec la crise qu'il y a avec l'Algérie.
23:36C'est vrai.
23:38Une crise qui renferme vraiment un sentiment anti-français très très fort.
23:42Je pense qu'il a touché beaucoup de Français.
23:44Et donc les deux éléments coïncident.
23:48Et je pense que c'est le traitement ou l'image du Maroc aujourd'hui
23:54à la lumière du rapprochement opéré par Macron est plutôt positif.
24:00Ce qui est positif aussi, c'est Karim Drôné qui est là depuis pas mal de temps
24:05et qui attend gentiment son heure pour nous donner quelques secondes.
24:08Oui, c'est vrai. J'exagère un peu.
24:10L'heure 15, l'essentiel de l'info avec Karim Drôné.
24:12Et nous, on se retrouve par la suite du débat. A tout de suite.
24:14Suite des décodeurs d'Atlantique matin, toujours avec Houssem Bouzdani et Karim Barakatallah.
24:18On a aussi un troisième sujet à décoder, à analyser.
24:21C'est le choix qui a été porté par la FIFA sur le Maroc
24:25pour installer le premier bureau régional africain de la puissante FIFA.
24:32Ce sera chez nous au Maroc. On va en parler dans quelques instants.
24:34Mais juste pour revenir au sujet que nous abordions juste avant la pause info de 9h15.
24:39Cette médiation marocaine pour la libération des 4 ressortissants détenus au Burkina Faso.
24:45C'est vrai que vous l'avez souligné Houssem Bouzdani.
24:48D'un côté, vous avez effectivement cette coopération franco-marocaine qui s'accélère à tous les niveaux.
24:54Cet aspect judiciaire ou de coopération avec le Maroc pour la libération de ces 4 otages n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
25:02On a vu depuis la visite d'Emmanuel Macron les différentes pistes de collaboration
25:08et les différents sujets d'intérêt commun qui ont été poussés rapidement.
25:12Et d'un autre côté, vous avez effectivement une relation exécrable aujourd'hui entre la France et le régime algérien.
25:20D'un côté, vous avez le Maroc qui participe activement à la libération de 4 ressortissants français.
25:25De l'autre, vous avez un régime algérien qui emprisonne des ressortissants français.
25:29Ce n'est pas la même chose, ça n'a rien à voir.
25:31Je pense forcément à l'écrivain Alain Bessensal qui, on le sait, a été arrêté pour un seul motif.
25:41C'est sa prise de parole sur le Sahara marocain.
25:47C'est la seule raison pour laquelle il a été arrêté.
25:50Ça dénote un petit peu avec ce qu'on disait tout à l'heure sur les relations franco-marocaines.
25:57Est-ce que dans ce contexte, vous pensez que ces relations très tendues entre l'Algérie et la France
26:04sont amenées à le devenir encore davantage à l'avenir ?
26:08Et aussi, pour faire un lien avec le premier sujet, celui de la Mauritanie,
26:12la force de nuisance de l'Algérie en France est-elle tout aussi importante qu'elle ne l'est en Mauritanie ?
26:18En fait, je pense que ce qui se passe actuellement de façon globale, aussi bien avec le Maroc qu'avec la France,
26:25c'est l'aboutissement d'une logique d'hostilité entretenue depuis 60 ans par le régime algérien.
26:34J'ai en tête cette phrase de Marx que je ne retiens pas exactement,
26:40mais qui disait que l'histoire arrive la première fois en tant que tragédie, la deuxième fois en tant que farce.
26:45Et on est justement dans une période de farce algérienne, si j'ose dire,
26:51parce qu'on est vraiment dans des positionnements très clownesques même, je dirais, par rapport au Maroc.
27:01C'est-à-dire qu'il n'y a pas vraiment de raison objective à ce qu'il y ait cette hostilité entre les deux pays.
27:06Ben si, j'en ai une, c'est de légitimer la prise de pouvoir qui est illégitime par une jeune militaire.
27:13Justement, j'y viens.
27:15C'est très clair, c'est très simple.
27:16Non, j'y viens, mais je veux dire que du point de vue géostratégique pur, il n'y a pas de raison pour que l'Algérie...
27:22Mais ça saurait si les dirigeants algériens avaient une vision géostratégique, ça saurait. Ce n'est pas le cas.
27:28Malheureusement, ils n'en ont pas. En fait, ce que je voulais dire, c'est que c'est la même chose avec la France aussi.
27:32C'est-à-dire qu'il y a un discours anti-français, voilà, la France, l'ancienne puissance coloniale, etc.
27:37Et on en voit maintenant l'aboutissement avec ces manifestations, comme par exemple l'arrestation de Boadham Sansal,
27:43ce discours qui est tenu par une partie de la classe politique algérienne sur la place publique.
27:50Et du coup, en fait, moi, ce que j'y vois, c'est aussi un essoufflement.
27:57Je pense que c'est un modèle qui est en train de s'essouffler.
28:00Justement, en fait, c'est un modèle qui a été mis en place parce qu'il fallait légitimer le pouvoir de l'armée.
28:06Pourquoi est-ce qu'on aura une armée, je veux dire, à la tête du pays ?
28:09Parce qu'il y a un ennemi extérieur. Sans ennemi extérieur, il n'y a plus de légitimité de l'armée.
28:16Donc, du coup, ces militaires qui sont actuellement au pouvoir, ils ont poussé la logique jusqu'à la fin.
28:26Et on se retrouve du coup avec cette fuite en avant, avec ces mesures qui, voilà, ne veulent absolument rien dire,
28:35du point de vue froid des rapports interétatiques, qui normalement ne doivent pas être gérés ou dépendre du pathos,
28:45mais plutôt, voilà, de considérations rationnelles, ce que fait le Maroc, justement, avec tous ces pays, y compris avec l'Algérie.
28:51Karim, un dernier mot sur ce sujet avant de parler de la FIFA ?
28:55Que dire de plus ?
28:56Que dire de plus ? Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas vivre dans un monde isolé.
29:02Le Maroc, chaque fois qu'il prend une initiative, il y a en face un intérêt économique, si on parle du projet de l'Atlantique ou d'autres,
29:12l'Algérie met chaque fois la pression, sans donner de contrepartie, ne serait-ce que des petites bricoles pour boucler un budget ou pour payer une dette.
29:23Donc c'est ça la différence aussi entre deux diplomaties, l'une ouverte, qui tend la main, y compris aux Algériens,
29:31parce que cette initiative, elle est, comme on l'a dit tout à l'heure, aussi offerte aux Algériens et elle va apporter beaucoup,
29:38et un autre pays qui met la pression sur des pays qui sont gênés de par leur positionnement géographique,
29:44et c'est bien dommage, encore une fois, pour toute la région et pour ce bloc qui aurait pu être une puissance économique régionale.
29:52Bon, on va parler du dernier sujet programmé aujourd'hui, la dernière actualité,
29:57puisqu'il y a quelques jours, ça a été officialisé, même si on le savait, mais la Coupe du Monde 2030 sera organisée chez nous,
30:04avec nos amis espagnols et portugais, et quelques petits matchs au début de la compétition en Amérique latine,
30:11pour célébrer le centenaire de la Coupe du Monde, mais en marge de toutes ces festivités,
30:17il y a aussi une annonce très importante, c'est que la FIFA a décidé d'ouvrir un bureau régional africain pour sa représentation,
30:25ça dénote d'abord l'intérêt grandissant pour la puissante FIFA sur le marché africain,
30:33et le développement du football africain à l'avenir, et aussi le choix du Maroc pour abriter ce siège,
30:41qui n'était pas forcément acquis ou automatique, comme j'ai pu l'entendre ou le lire à droite et à gauche,
30:48parce que vous avez d'autres pays qui auraient pu aussi attirer l'installation de ce bureau régional de la FIFA,
30:56mais au final, l'instance a choisi le Royaume du Maroc.
31:00Est-ce que ça rentre purement dans un cadre, dans une logique sportive,
31:05ou est-ce que ça dépasse selon vous, de loin, le simple cadre sportif incarné par la FIFA,
31:12et je pense forcément au volet diplomatique, géostratégique aussi.
31:16Qu'est-ce que vous en pensez, Wissem ?
31:18Franchement, la FIFA c'est le foot, mais ça reste aussi une institution politique,
31:24donc ce choix est forcément politique.
31:26Ce qu'il faut dire, c'est que c'est le cinquième bureau régional dont elle se dote en Afrique,
31:31même si d'après ce que j'ai compris, ce ne seront pas exactement les mêmes prérogatives,
31:34c'est-à-dire qu'au niveau du Maroc, ça sera...
31:36C'est ça, c'est la première structure du genre qui sera vraiment amenée à opérer pour l'ensemble des activités du continent.
31:45C'est le bureau central à travers l'ensemble du continent africain.
31:48Absolument, et de toute façon en fait, aujourd'hui le Maroc est un acteur incontournable au niveau du football africain,
31:55principalement au niveau institutionnel, grâce au travail qui a été fait notamment par Faouzi Langer
32:01depuis qu'il est arrivé à la tête de la Fédération.
32:03Donc on est vraiment présent dans les instances, alors qu'il y avait vraiment un quasi-vide auparavant.
32:10Vide institutionnel, je veux dire.
32:12On est actif auprès des autres pays, on a vraiment une force de lobbying,
32:16et on peut faire avancer des projets pour le football africain et pour le football international.
32:21Par exemple, ce qu'il faut rappeler, c'est que c'est grâce entre autres au Maroc
32:27que la FIFA a réussi à mettre en place cette compétition de la Super Ligue,
32:31d'ailleurs de Super Ligue africaine, et d'ailleurs si je ne m'abuse,
32:33on est en train aussi de faire du lobbying pour accueillir le siège de cette compétition au Maroc,
32:39avec une concurrence apparemment avec l'Algérie.
32:43Donc cette décision est loin d'être anodine, elle est importante politiquement, symboliquement,
32:49et de toute façon elle s'inscrit dans cette logique qu'a le Maroc de devenir une plateforme diplomatique internationale,
32:54avec par exemple en 2020, il y a eu le siège de l'Observatoire pour la Migration en Afrique.
33:00Je ne me rappelle plus du nom exact, mais c'est l'organisme, je pense que tout le monde comprendra de quoi je parle.
33:07Il y a d'autres institutions à caractère africain, et voilà, le football c'est un outil important,
33:13c'est un outil de soft power important, on l'a vu avec la Coupe du Monde en 2022,
33:16jamais on a autant parlé du Maroc dans le monde.
33:20Jamais on en a parlé dans cette émission aussi, pendant cette période.
33:25Karim s'en souvient d'ailleurs je crois.
33:28Donc en résumé, c'est bien, c'est une bonne chose, et j'espère qu'on aura aussi d'autres instances internationales
33:35qui voudront s'installer au Maroc pour essayer d'agrandir notre aura à l'international.
33:43De toute façon, vous savez que c'est un sujet vraiment annexe,
33:47mais on a aujourd'hui cette ambition de devenir membre permanent du Conseil de Sécurité.
33:51Oui, on en a parlé cette semaine d'ailleurs dans cette émission.
33:53Ça passe par des petites choses comme ça.
33:55Et là aussi, vous aurez une candidature algérienne qui sera présentée.
33:58Inch'Allah.
33:59Croyez-moi bien.
34:00Karim, la FIFA qui choisit le Maroc.
34:02L'ambition du Maroc est grande, énorme.
34:05Sam vient de parler de cette ambition de vouloir devenir membre permanent du Conseil de Sécurité,
34:11de tenir la Coupe du Monde avec énormément de dossiers qui ont été déposés à chaque fois,
34:18jusqu'à un jour réussir.
34:21Pour moi, ce n'est pas quelque chose qui me surprend que cette installation de l'instance de la FIFA au Maroc,
34:30parce que c'est une conséquence footballistique de toutes ces infrastructures qui ont été mises en place au Maroc,
34:38ces centres de formation.
34:40On voit aujourd'hui des joueurs qui ont la possibilité d'aller jouer dans de grandes équipes,
34:46que ce soit en Espagne, en France, et qui choisissent quand même de jouer au Maroc,
34:51parce que c'est des petits jeunes et ils savent que leur carrière est devant eux.
34:56Mais ils choisissent quand même le Maroc parce qu'ils voient et ils sont conseillés qu'il y a une infrastructure,
35:02qu'il y a une politique, qu'il y a une véritable vision pour que le football ne soit pas juste cette Coupe du Monde du Qatar.
35:09Le football, ce n'est pas uniquement l'équipe nationale aujourd'hui.
35:12C'est un soft power qui est en train de donner des points de croissance au pays.
35:16Et aujourd'hui, on le voit à travers ce nombre de personnes qui visitent le Maroc.
35:23Il y avait Marrakech avant, mais aujourd'hui, il y a tout le Maroc.
35:26Il n'y a plus que Marrakech.
35:27Avant, on avait des artistes, on avait des gens qui venaient s'installer à Marrakech,
35:31qui ne connaissaient rien du Maroc, qui atterrissaient à Marrakech, qui quittaient Marrakech.
35:34Aujourd'hui, on parle du Maroc en tant que pays et il y en a qui vont s'installer ailleurs et qui vont investir ailleurs,
35:40et qu'on les voit à Tangier, à Gaza et partout au Maroc.
35:44Donc, cet outil-là est très important.
35:47L'arrivée du siège de la FIFA africain ici au Maroc n'est pas une surprise,
35:53tellement il y a un travail de fond qui a été effectué depuis plusieurs années.
35:57Ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas juste de la diplomatie.
35:59Certes, Mbakja a fait du grand travail, mais je pense que même avant lui, il y avait du travail qui était en train de se mettre en place.
36:06Mbakja a su valoriser ce travail, le mettre en exergue et faire sa diplomatie à son niveau,
36:12certainement avec d'autres gens, pour qu'on arrive à des résultats aussi importants.
36:18C'est l'ambition de ce pays qui se veut grand, qui se projette sur une autre dimension.
36:25C'est ça justement. On se projette tous déjà en 2025 pour avoir un avant-goût de ce que pourrait être une Coupe du Monde.
36:35Je ne sais même pas si on réalise encore aujourd'hui qu'on va organiser une Coupe du Monde.
36:39On en parle calmement comme si ce n'était rien du tout, mais je ne sais même pas si on réalise.
36:45Mais je pense qu'on réalisera rapidement, et c'est ça le grand défi du Maroc,
36:49lorsque les infrastructures nécessaires seront bâties, construites,
36:54lorsque les bonnes pratiques seront standardisées, installées dans nos différentes villes.
37:02Et puis juste pour conclure sur le sujet de la FIFA, il faut dire aussi que le choix a été grandement facilité
37:09par les avantages fiscaux accordés par le Maroc à l'instance dans le cadre du projet de loi de finances 2025.
37:16Je les rappelle rapidement, on en a parlé à plusieurs reprises sur cette antenne,
37:19exonération totale, quasi totale, pour toutes les activités de la FIFA au Maroc.
37:26Donc on peut dire aussi que le choix a été vite fait.
37:29Tout le pays aurait pu l'offrir aussi.
37:31C'est vrai, c'est ce qui se fait d'ailleurs, j'ai fait ma petite recherche par la suite,
37:34c'est ce qui se fait aussi dans d'autres contrées.
37:38Donc 2025, la Coupe, et après on verra la Coupe du Monde.
37:43C'est ça, on remporte la Coupe d'Afrique des Nations 2025 à domicile, ça c'est la première phase.
37:47Comme ça on va croire en 2030 à ce moment-là.
37:49Voilà, c'est ça, la Coupe du Monde, on verra.
37:51En tout cas, on sera contents déjà d'accueillir et de célébrer une Coupe du Monde de football en termes marocain.
37:56Merci beaucoup Karim, merci Wissam, c'est toujours un plaisir de vous accueillir.
38:00Au plaisir de vous retrouver prochainement pour d'autres émissions.
38:03Karim Droneh prend le relais dans quelques instants pour le journal de 9h30.