Regardez Lenglet-Co and You du 24 décembre 2024.
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00:00RTL Matin
00:03L'angle écho sur RTL. Bonjour François Langley.
00:06Bonjour Olivier.
00:07On va parler évidemment d'un nomination de ce nouveau gouvernement
00:10et c'est vrai que c'est un imparfait inconnu qui a été nommé ministre de l'économie.
00:14Il s'appelle Éric Lombard.
00:16C'est vrai, oui, c'est un financier éminent qui dirigeait jusqu'à hier une grande banque publique
00:21chargée du financement du logement des collectivités locales.
00:24C'est la caisse des dépôts.
00:25Auparavant, il a été assureur, il a été banquier, conseiller au cabinet de ministre des finances de gauche,
00:31comme Michel Sapin.
00:32En fait, c'est un homme de la société civile.
00:35Il n'est ni politique, ni même énarque.
00:37Bon, c'est pas un handicap.
00:39Mais c'est d'ailleurs pas la première fois qu'on nomme un patron à Bercy.
00:42Il y a eu Francis Maire, ancien patron d'usineur.
00:44Il y a eu Thierry Breton, qui était l'un et l'autre à l'époque Chirac.
00:48Et préparer un budget, François, évidemment, c'est l'une des missions les plus difficiles en ce moment.
00:53En ce moment, ça ne va vraiment pas être une signature d'arriver à Bercy.
00:56Non, c'est vrai, il n'y a que des coups à prendre.
00:59C'est pour ça que les poids lourds de la politique ont refusé le poste.
01:02D'ailleurs, poste qui était naguère, l'un des plus convoités.
01:04Il va partager cette mission impossible avec Amélie de Montchalin,
01:08qui est nommée, elle, ministre du budget.
01:11Elle, c'est une vraie politique.
01:12Mission impossible, c'est à ce point-là ?
01:14Écoutez, la situation des comptes s'est encore dégradée.
01:17En 2024, cette année, on va afficher 6,2% du PIB de déficit.
01:24C'est le plus mauvais chiffre de la zone euro.
01:26On se fait même donner des leçons par l'Italie, désormais.
01:28Or, il va être très difficile de faire quoi que ce soit.
01:32Réduire les dépenses ou augmenter les impôts.
01:35Si on écoute le Premier ministre hier, c'est plutôt réduire les dépenses.
01:38Très difficile, sans majorité à l'Assemblée, pour voter ces mesures de redressement.
01:43C'est d'ailleurs là-dessus qu'est tombé le gouvernement Barnier.
01:45Les Français, ils vous écoutent, François.
01:47Ils s'inquiètent, forcément.
01:48Qu'est-ce qu'il est raisonnable d'espérer ?
01:50Oh, écoutez, en matière budgétaire, pas grand-chose.
01:52Il faut que nos attentes soient modestes.
01:54Le budget 2025 sera élaboré dans les mois qui viennent, dans les semaines qui viennent.
02:00C'est d'ailleurs un retard inédit.
02:03Le Premier ministre a parlé hier soir, dans son interview sur BFMTV,
02:06d'un déficit, 2025, au-dessus de 5%.
02:11Son prédécesseur, Michel Barnier, avait voulu atteindre ce chiffre.
02:14Il avait dû en rabattre, progressivement, au fil des négociations avec l'opposition,
02:19mais aussi avec ses alliés.
02:21Il faut se faire à la réalité.
02:23Il n'y aura pas de redressement budgétaire avec ce gouvernement et cette majorité.
02:27Vous êtes très pessimiste, François.
02:29Que va-t-il faire, Eric Lombard ?
02:31Que peut-il faire, finalement ?
02:33Limiter la casse.
02:35Éviter que le trou ne se creuse encore davantage.
02:38Négocier un énième calendrier de redressement budgétaire avec Bruxelles.
02:43Et puis, travailler à ce que nos emprunts soient placés auprès des investisseurs qui nous financent.
02:48Il y a un risque à ce sujet ?
02:50Les montants dont on a besoin sont maintenant considérables.
02:54Hier, on apprenait que la France allait devoir emprunter 340 milliards d'euros en 2025.
03:01Ce n'est pas loin de 12% de notre PIB.
03:03Le jour même de sa nomination, notre nouveau ministre de l'économie aura donc battu un record.
03:08Jamais la France n'aura emprunté autant sous la Ve République.