[#LeCanapéRouge] Best Of 2024 du Canapé Rouge
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00:00J'aurais voulu que les Gabonais se sentent comme moi, mais je les rencontre au quotidien.
00:22J'ai discuté avec eux. Il y a eu, au premier mandat d'Ali Bongo, un gros espoir qui a été créé avec son projet « L'Avenir en Confiance » sur le TIC-TIC « Paix, Développement, Partage ».
00:38Cela a été rapidement déçu parce que des promesses ont été faites et n'ont pas été réalisées, notamment la promesse des 5000 logements par an.
00:48Cela a fait que plusieurs des réalisations d'Ali Bongo n'ont pas été perçues par les Gabonais, parce que les principales qui étaient attendues n'ont pas été réalisées.
01:00Au second septembre, ça a été plus difficile. On a eu de l'investissement direct étranger très important. On a eu de la création d'emplois. On a eu également de l'inclusion dans la fonction publique.
01:12Mais malgré tout, la vie a été difficile. Et le 30 août 2023, avec la prise de pouvoir par les militaires, les Gabonais ont vu naître un nouvel espoir.
01:25Ils ont pensé que du jour au lendemain, leur vie allait s'améliorer. Et j'observe malheureusement que pour beaucoup d'entre eux, la situation est même peut-être pire qu'avant.
01:34Vous savez, moi j'ai souhaité ne pas, dès les premiers instants, me prononcer. J'ai souhaité laisser aux militaires la possibilité de prendre leur marque et de dire au pays où ils allaient.
01:48Les militaires eux-mêmes ont donné le sentiment qu'ils étaient préparés. Ils sont allés dans tous les sens. Ils ont ouvert des chantiers partout. Ils ont annoncé plusieurs choses.
01:58Et on s'est rencontrés rapidement. Contrairement à ce qu'ils disent dans leur propagande, la plupart des grands chantiers qu'ils ont inaugurés, c'est ceux qui ont été initiés, financés, finalisés même parfois par Ali Bongo et ses équipes.
02:15Ce n'est pas un coup d'état, c'est une révolution de palais. Donc quand j'ai vécu ça, j'ai pris ça avec beaucoup de sérénité. D'autant plus que je savais que le problème n'est pas réglé. Un coup d'état ne règle pas le problème d'un pays.
02:35Encore moins une révolution de palais. Non, on diffère le problème dans le temps. Donc je savais que les problèmes étaient diffilés et que tout restait en entier. Donc je n'avais aucun problème et aujourd'hui mes positions de l'époque sont confirmées. L'histoire me donne raison.
02:54Je pense que les sétériens se cherchent. Quelqu'un qui a un projet pour un pays ne se cherche pas. Le projet est posé. Et si la population y adhère, effectivement on met en place le projet qu'on a prévu. Or les sétériens n'ont prévu qu'un projet.
03:17Donc ils se cherchent. Ils vont à gauche. Ils vont à droite. Rien n'est bien précis. Je regarde ça avec beaucoup de recul. Bien évidemment, c'est une transition. Dans la définition de la transition, c'est le passage d'une dictature à une démocratie.
03:37Je pense que les Gabonais, dans leur grande majorité, ont recommencé à espérer en de l'un de main meilleure et que le moral de nos populations est globalement optimiste.
03:59Maintenant, il n'empêche qu'il y a des situations sociales qui restent difficiles et qui demandent une amélioration nette, une amélioration visible.
04:18Maintenant, les grandes nations ne se construisent pas en un jour. Il y a des choses qui ont été commencées et qui doivent être poursuivies. La communauté internationale, d'abord, condamne les coups d'État.
04:36Mais elle cherche ensuite à savoir ce que les acteurs majeurs de la vie politique dans le pays pensent de cet événement. Au 30 août dernier, ce n'était pas différent.
04:55J'ai donc été mandaté par le candidat consensuel, j'ai été mandaté avec Thérence Niambou, à nous rendre à Montgomau, en Guinée Equatoriale, parce qu'à cette époque, il y avait un sommet, une rencontre des chefs d'État de la sous-région sur la question Gabon.
05:24Alors nous sommes partis pour discuter de sujets importants, déjà donner notre avis sur ce qui venait de se passer. Écoutez, nous avons gagné les élections présidentielles de 2023.
05:44Les militaires ont pris le pouvoir, ont fait un coup d'État. Ils ont fait un coup d'État alors que le pouvoir bongo PDG essayait de faire ce qu'ils avaient toujours fait dans le passé, un coup d'État électoral.
06:07Donc on était dans une situation où d'un côté il y a les véritables vainqueurs de l'élection présidentielle et les militaires qui ont fait le coup d'État.
06:20Vous savez, c'est difficile de faire un bilan pour des gens qui ont demandé deux ans de transition. Nous sommes là à mi-parcours. Il faut quand même rappeler que dès le 30 août, les militaires, à travers le CTRI, avaient fait deux propositions de gestion,
06:45à savoir restaurer les institutions et rendre la dignité aux Gabonais. Sur ces deux points bien précis, parce qu'aujourd'hui les Gabonais se perdent un peu dans tout, on apprécie plutôt les routes, on apprécie ceci, mais on doit rester focus dans ce qui avait été dit.
07:05Et par rapport à ce qui avait été dit, si on prend la restauration des institutions, on se rend compte que nous n'avons pas encore, plus qu'on ne sait même pas lesquelles des institutions nous devons restaurer. Nous allons laver un peu la Constitution qui va peut-être nous amener à ouvrir d'autres projets d'institutions à restaurer.
07:30Donc, par rapport à ce point, je dis que nous attendons toujours. Par rapport au deuxième point, la dignité, rendre la dignité aux Gabonais, je ne peux pas dire que si on fait aujourd'hui un radio-trottoir, sauf à moins de poser la question à des partisans, mais si on pose la question honnêtement aux Gabonais,
07:53ils vont dire qu'ils ne sentent pas encore cette dignité restaurée, dans la mesure où la vie est toujours chère, ils n'ont pas de logement, ils n'ont pas de travail, ils n'arrivent pas à se soigner, l'éducation, on va un peu à taton.
08:11Donc, en gros, ce n'est pas trop la faute des militaires, parce qu'en un an, ils ne pouvaient pas gérer tout ça, mais ils avaient quand même promis de restaurer cette dignité aux Gabonais. Je pense qu'ils auraient dû commencer au moins, ne fût-ce que par donner de l'eau et du courant à tous les Gabonais et faire en sorte que le panier de la ménagère soit abordable pour tous.
08:41Le comité de transition pour la restauration des institutions était un comité de transition pour la restauration des institutions. Leur mission principale était de restaurer nos institutions en donnant au pays un cadre légal différent, un cadre légal plutôt rassurant, qui permettrait de nous préserver de certains égarements.
09:01Il faut aussi reconnaître que notre pays est dans une situation socio-politique un peu catastrophique. Je ne peux pas reprocher au CTRI de faire des routes, je ne peux pas reprocher au CTRI de construire des écoles. Ce que je veux dire, c'est qu'il fallait sortir rapidement de la situation exceptionnelle dont nous nous trouvons pour qu'ensemble, dans un cadre normal, on décide de construire nos écoles, de construire nos routes.
09:27Les gens n'entendent pas quand on explique que l'essentiel du CTRI, c'était la restauration des institutions. Vous venez faire des routes, vous venez construire des écoles, en respectant quelles procédures ? On ne peut pas poser cette question-là parce qu'il ne s'agit pas d'un cadre normal. Elle coûte combien ? On rend des comptes acquis ?
09:49C'est toutes ces questions-là qui sont éludées dans la période de transition, pour laquelle je stime que si on s'était attelé à l'essentiel, on aurait à un moment donné de notre pays à se poser des questions sur l'utilité, la dépense et la méthode employée pour dépenser cet argent-là.
10:13Je le répète encore, l'essentiel pour nous, dans cette période-là, c'était de restaurer les institutions. Il y a un programme politique qui justifie qu'on construise une école là, qu'on mette un hôpital ici et là. Mais quel est le programme pour lequel ils ont été mis là ?
10:33La dépense publique, c'est amusant parce qu'elle est adossée au rôle de l'Assemblée nationale qui concentre l'impôt, mais qui autorise le CTRI à dépenser l'argent public. C'est le peuple en réalité. Ce n'est pas le peuple qui a mis le CTRI au pouvoir.
10:51Ces dépenses énormes, on aurait pu s'en faire l'économie et sortir de la transition pour permettre qu'un, les Gabonais acceptent le projet que vous avez proposé, deux, qu'ils concentrent les dépenses que vous allez réaliser parce que c'est leur volonté.
11:11Pour moi, cette question est beaucoup plus personnelle pour votre invité. Moi, en ce qui me concerne, je crois que la transition m'a sorti d'un état où j'étais prisonnier. Le contexte d'avant l'arrivée des efforts de défense et de sécurité, pour moi, était catastrophique.
11:37Le régime déçu avait suspendu mon salaire à titre provisoire au mois d'octobre 2012. Jusqu'à mon départ en retraite, j'ai fait toutes les démarches administratives possibles pour qu'on me rétablisse dans mes droits. Je n'ai pas eu mes droits.
11:57Et on m'a envoyé en retraite officiellement avec tout un arrêté qui me met en retraite. Mais je n'avais qu'une pré-retraite d'à peine 150 000 francs. Pour un fonctionnaire, on a un indice de plus de 2 000.
12:14C'est-à-dire que depuis que le pouvoir transitoire est là, je n'ai pas encore mes rappels, mais au moins j'ai déjà été régularisé en ce qui concerne ma pension retraite. Alors pourquoi ne pas être content ? Je crois que je me porte mieux depuis que la transition est là. Et c'est pour ça que je l'ai applaudi des deux mains.
12:38Je parle à mes compatriotes, je dis bien à mes compatriotes, je restitue la vérité. Il y a eu appel à contribution pour tous les Gabonais. Les Gabonais étaient invités à présenter leur diagnostic.
12:53Quand vous allez voir un médecin, vous êtes malade, puisque le Gabon était malade. Le médecin vous fait un contrôle, un diagnostic, pour ensuite prescrire une thérapie, c'est-à-dire le soin qui convient pour guérir votre maladie.
13:10C'est ce qui a été fait. Le premier ministre Raymond Doncima a été très clair là-dessus. D'un côté, vous mettez vos problèmes, vous faites le diagnostic, vous trouvez même la cause, parce que dire « je suis malade », ça ne suffit pas. Il faut qu'on trouve la cause qu'on doit soigner. Et c'est ça le diagnostic complet.
13:32Maintenant, si vous connaissez la cause, vous-même proposez le remède qui peut vous guérir. C'est ce qui a été dit pour que tous les Gabonais, que personne ne soit exclu. Donc cet appel à contribution était fondamental pour recueillir les problèmes, les besoins et les attentes des populations.
13:54D'abord, quand j'étais premier ministre et quand j'étais au gouvernement, des efforts ont été faits pour maîtriser la question de la dette. Au moment où je partais du gouvernement, nous étions à 56%. On ne m'a dit pas la suite, qu'il y a eu des dettes cachées. Là, quand on parle d'Assala, c'est une dette cachée. Quand on parle de Flaye-Gabon, c'est une dette cachée.
14:16Quand on parle d'Ebomaf qui vient acheter la CNI, c'est une dette cachée. Quand on parle des travaux qui vont être faits par Ebomaf sur les autoroutes, ce sont des dettes cachées. Et donc, si on associe tout cela, nos 71% sont largement dépassés. On va titoyer les 80% l'année prochaine, si on intègre ces éléments dont je viens de parler.
14:38Et je trouve qu'il faut d'abord la sincérité. La sincérité, c'est quels sont les vrais chiffres. C'est pour cela que, lorsque je dis qu'il faut une commission vérité, justice et réconciliation, je parle également de la gestion de l'État. Cet endettement-là, lorsqu'un pays a plus de 7000 milliards de dettes et que nous avons des difficultés qu'il y a actuellement, où est passé cet argent ? Poser cette question, ce n'est quand même pas insulter quelqu'un. Et donc, ce que fait le CITRI sur la question d'endettement, c'est très dangereux.
15:06Parce que le CITRI vous a annoncé avoir épongé toute la dette. Et on se rend compte que non, ils ont payé juste quelques échéances qui étaient prévues et qu'ils ont continué à endetter le pays. Mais ils endettent le pays pour quoi faire ? Ce n'est pas pour financer ce qui est productif, c'est pour essayer de faire la poudre aux yeux et dire au Gabonais, regardez, si en un an on a pu faire ça, imaginez ce qu'on fera en 7 ans. Non, si en un an on a pu endetter à ce point, il faut imaginer comment ils vont endetter en 7 ans.
15:34C'est en 7 ans qu'il faut poser la question. Or, tel que c'est parti, cet endettement n'est pas expliqué. Et là, vous pouvez bien me poser la question. Nous avons aujourd'hui à l'Assemblée nationale l'examen de la loi de finances rectificative 2024. Pendant qu'on examine cela, ils ont adopté déjà la loi de finances initiale 2025. Il fallait comprendre quelque chose.
15:58Moi, j'ai toujours dit que, de ce que je sais, l'État gabonais n'arrive pas à mobiliser plus de 1 700 milliards de ressources propres chaque année. Ils ont inscrit 2 500 milliards. J'attends voir comment ils vont faire pour mobiliser 2 500 milliards de ressources propres quand les entreprises ferment. Parce qu'elles sont en train de fermer. Quand l'économie est au ralenti, parce qu'elle est au ralenti, quand les besoins sociaux sont aussi forts, ils vont faire comment pour trouver ce financement-là ?
16:24Lorsque je suis nommé communiste, j'ai dit au présent à Nibongo, ma priorité sera la lutte contre la vie chère. Et lorsqu'on regarde les 12 axes stratégiques que j'ai posés devant l'Assemblée nationale, la lutte contre la vie chère est l'acte numéro 1. Cela a été tellement pris en compte qu'il y a eu un ministre d'État en charge de la lutte contre la vie chère. Nous avons organisé dans notre pays des assises provinciales sur la vie chère, qui ont abouti aux assises nationales sur la vie chère.
16:52Nous avons travaillé une nouvelle mercuriale des prix avec M. Luthier Nabouna, qui était à l'époque directeur général de la consommation, avec d'autres compatriotes qui occupaient plusieurs fonctions pour une nouvelle mercuriale. On a maintenu les subventions pour la farine de blé, les subventions sur le carburant, la gratuité des transports, la gratuité des soins de santé. On a maintenu tout cela.
17:14Dans mon discours de clôture aux assises, j'ai indiqué l'effort que l'État avait fait. J'ai voulu interpeller nos compatriotes sur les choix parfois qui sont faits et qui me semblaient peu pertinents. L'exemple que j'ai pris, j'ai dit que lorsqu'on gagne 300 000 francs CFA par mois et qu'on achète un téléphone portable qui coûte 1,5 million, ce n'est pas possible, ce n'est pas pertinent comme choix. C'est ce que j'avais indiqué.
17:41Et de là, j'ai dit que les gabarits voulaient suivre leurs moyens. Mais moi, j'observe, pour le déplorer, qu'aujourd'hui, on a tellement la vie de paraître. C'est quoi la vie de paraître ? La vie de paraître, c'est quoi finalement ? C'est simplement faire de l'esprouf, montrer qu'on est en costume cravate, refuser de monter dans l'ongori alors qu'on n'a pas d'argent parce qu'on estime que l'ongori, c'est pour ceux qui sont pauvres, refuser de faire ses courses à Montbouette parce que si on fait les courses à Montbouette, on dit qu'on est pauvre.
18:10C'est tous ces comportements que j'ai voulu interpeller. Je suis gabonais, je vis au Gabon et je sais les difficultés que les uns et les autres ont pour boucler les fins de mois. Je serai le dernier à dire une telle chose. Ma pensée a été mal interprétée, mal comprise.
18:26Le gouvernement, depuis il y a un an, a fait pire qu'en 14 ans. Nous étions en 2022 à 52% du PIB. Nous rentrons en 2023 à 54% du PIB. Aujourd'hui, on est en 71%, au-delà de la norme communautaire.
18:50Selon les vraies précisions du FMI, datant du 30 avril, c'est 73%. Ce qui veut dire que le prix de projection pour 2025, c'est 78%. Quand on parle de désentêtement, de quoi parle-t-on ? Je ne sais pas ce que ça signifie. Je perds mon latin.
19:17Le développement, ce n'est pas une quantité, une somme d'argent. Le développement se conceptualise. Si les États-Unis sont ce qu'ils sont aujourd'hui, c'est parce que leur développement a été conceptualisé. Si la Chine est ce qu'elle est, le développement de la Chine a été conceptualisé. Si la Corée est ce qu'elle est, le développement a été conceptualisé.
19:44À propos de la Corée, en 1957, elle avait le même niveau de vie que le Ghana. C'était le même produit intérieur brut. Mais la Corée se donnait l'option de devenir dans 50 ans un pays émergent, du fait de la conceptualisation.
20:02Aujourd'hui, on nous parle d'argent. Ce n'est pas un problème d'argent. L'argent est un moyen. C'est ce que j'ai appris et c'est ce que je fais apprendre. L'argent n'est pas une fatalité. Donc, on peut citer 6 ou 10 000 milliards. Ça porte la conséquence sur quoi ? Ça permet aux abonnés de mieux se loger. Qui est mieux logé aujourd'hui ? Ça permet de scolariser nos enfants. Qui scolarise bien ses enfants aujourd'hui ? On a eu une rentrée.
20:29Comparons avec la rentrée de l'année dernière. C'est exactement les mêmes incohérences. On peut mieux se soigner au Gabon ? Ce n'est pas vrai. Quelles sont les structures sanitaires qu'on a ? Ce n'est pas vrai. Donc, à partir de ce moment-là, ce n'est que des paroles qui ne portent pas à conséquence. Je suis désolé, regret de le constater.
20:51Le Gabon par rapport à sa dette. On a accusé Ali Bongo, dans le temps, d'une très mauvaise gestion. On l'a accusé d'avoir explosé la dette du Gabon, mais le FMI ne s'était pas exprimé.
21:15Il y a quelques mois, dans les réseaux sociaux, on a vu la communication du FMI sur le sujet. En matière d'autonomie financière, en ce qui concerne l'endettement, le FMI considère que le niveau acceptable, c'est entre 40 et 50 %. L'Union Européenne, c'est à peu près 60 %.
21:40La zone qui est la nôtre, CEMA, CEC, c'est 70 %. Au moment où nous parlons, nous sommes à 72 %. On prévoit que quand on va arriver en février 2025, on sera à près de 80 % de la dette publique, 80 % du PIB.
22:09La situation est grave. Cela peut, à terme, aboutir à une situation de cessation des paiements. Les notations des organismes, des institutions financières sur le Gabon ont baissé. La note du Gabon a été dégradée.
22:31Quand cette note est très dégradée, la conséquence, c'est qu'on ne peut plus emprunter. La conséquence, c'est que si on obtient des prêts, le coût de ces prêts devient extrêmement élevé.
22:48Ce que les autres peuvent avoir à 100 francs, on risque de l'avoir à 150, 160. C'est très grave. Les pays qui se développent doivent s'endetter. Mais en face de l'endettement, il doit y avoir de façon visible, de façon claire, l'investissement.
23:16Il semble que le rapport entre endettement et investissement, chez nous, ne correspond pas à un modèle de bonne gestion économique.
23:33Hier, en Conseil des ministres, un décret a été pris pour renforcer le commissariat général au plan, pour que désormais il gère le budget d'investissement. Mais le Gabon est parti de l'ASSEMAC, même l'un des fondateurs de l'ASSEMAC, la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale.
24:00Cette communauté a pris des circulaires pour la bonne gestion des finances publiques dans les six pays membres de l'ASSEMAC. Chaque pays devait transformer ces circulaires en lois locales.
24:20La loi, c'est la loi pour le budget et les finances. L'élément clé ou phare de cette loi, c'est la budgétisation par objectif de programme. C'est-à-dire qu'on ne fait plus le budget comme on le faisait avant.
24:37Le Gabon à 2 000 milliards, on divise ça par le nombre de ministères, on donne à chaque ministre pour gérer. On ne fait plus ça, parce que ça ne garantit pas l'atteinte des objectifs de développement.
24:52Or, nous devons développer notre pays, nous devons faire construire les infrastructures, nous devons gérer les ressources humaines, nous devons acheter des ressources matérielles, nous devons veiller sur les ressources environnementales et communicationnelles.
25:11Au départ, nous avons vraiment cru qu'Oligi voulait vraiment changer les choses. Mais au fur et à mesure que nous avançons, nous nous rendons compte qu'il fonctionne, qu'il veut fonctionner comme à l'époque de Bongo le père.
25:29Mais ce que notre jeune fils de président doit savoir, c'est qu'aujourd'hui, en 2024, nous ne sommes plus en 1990, on ne peut plus fonctionner. En 1990, il n'y avait pas les réseaux sociaux. En 1990, les Gabonais, le Gabonais lambda, ne s'intéressaient pas à la politique ou à la chose.
25:56Quand je dis la politique, ce n'est pas la politique politicienne, c'est-à-dire ne s'intéressait pas à la nation. Ils venaient, ils subissaient, on nous racontait des histoires, tout était écrit, on ne lisait pas. Mais aujourd'hui, les gens lisent, les gens s'informent, les gens sont cultivés.
26:09Mais le président Oligi, il n'a pas besoin de ça. Vraiment, ceux qui lui disent de faire ça, je soupçonne le PDG. Et je continue à dire à mon président, le président de la transition, monsieur le président, si vous voulez aller loin dans votre besoin, n'allez pas avec le PDG. Vous avez humilié le PDG, ils n'ont pas oublié ça.
26:34Et ça, ils vont vous le faire payer. Ils ont commencé en sortant en fanfare. Quand ils sortent en fanfare, c'est pour narguer les Gabonais en disant, vous voyez, vous avez crié pour rien, il est avec nous. Mais ça, on attend la communication.
26:51Qu'est-ce qu'il vient dire ? C'est vrai, Hoteles Fort nous dit, oui, le PDG, c'est un parti comme les autres. Non, non, non, le PDG, 56 ans, il n'est pas comme les autres. La preuve, les autres partis sont sortis, on n'en fait pas un drame. Mais quand le PDG sort, on en fait un drame.
27:11On en fait un drame parce qu'ils ont géré. Moi, je dis, mes anciens camarades auraient dû aller un peu goûter l'opposition. Qu'ils fassent un peu l'opposition, ils ne peuvent pas aller. Parce que si Oligi les amène encore avec lui dans le panier, et comme Oligi a l'intention de prendre 14 ans de pouvoir, ajouter aux 56 ans, mais mon Dieu, un siècle. On va gérer le pays avec des gens comme ça ?
27:41Provoquer ou attaquer le système en place, ça n'a aucun intérêt. Je veux dire, nous avons un premier jet de la Constitution, elle sera votée, elle sera mise en œuvre, et entre l'esprit, donc la lettre de la Constitution et la mise en œuvre, on pourra retrouver des difficultés d'exécution. Il faudra réadapter.
28:03C'est une Constitution qui inspire des innovations intéressantes pour notre pays, mais elles peuvent être difficiles d'application. Et si, au-dessus du terrain, nous nous rendons compte qu'elle pose problème, il faudra rapidement rectifier. L'intention est bonne, l'action peut être maladroite, et à ce moment-là, on va appliquer.
28:23Mais il ne faudrait pas qu'on retrouve des gens qui, animés par leur mauvaise foi, viennent à chaque fois remettre en cause, même si ce n'est pas pertinent dans l'application, juste parce qu'il faut qu'on les voit et qu'ils passent pour des personnes intéressantes.
28:37Donc je pense que oui, il y aura forcément des... Il serait ce que, vous voyez, l'adéquation entre les lois anciennes et la nouvelle Constitution, il y aura nécessairement une contention intense qui fera que la Cour constitutionnelle sera très sollicitée.
28:54J'avais proposé de créer un ministère en charge de la redevabilité. La redevabilité veut dire que les pouvoirs publics ont l'obligation de rendre compte aux citoyens de leurs actions et de leurs décisions.
29:20Ça, c'est la politique participative. Puisqu'il n'existe plus de ministère en charge de la bonne gouvernance et de l'évaluation des politiques publiques, il faut un ministère en charge de la redevabilité,
29:38qui a pour obligation que les pouvoirs publics doivent absolument rendre compte de leurs actions et de leurs décisions pour que le peuple soit bien informé.
29:53La question suscite beaucoup de pensées en moi. La première, c'est qu'on doit faire la différence entre ce qui est important et ce qui est urgent.
30:15Ceux qui gouvernent doivent s'attacher à faire ce qui est important, parce que parfois on peut ne pas faire ce qui est important parce qu'on s'occupe des urgences.
30:31C'est le premier principe qui me paraît nécessaire d'exprimer maintenant. Est-ce que c'est le rôle du CTRI de faire les ponts ? Je dirais non.
30:50Mais je comprends, parce que ce qui est important là, c'est la restauration des institutions, c'est créer le cadre, les conditions pour que plus jamais le Gabon ne vive et n'expérimente ce qu'il a vécu dans son passé.
31:08C'est mettre en place les contours qui permettent au Gabon nouveau, qui permettent à un Gabon meilleur de voir le jour. C'est ça qui est important.
31:23Maintenant, comme je l'ai dit, si les Gabonais n'ont pas d'eau, si les Gabonais n'ont pas de courant, c'est une urgence, il faut la traiter. Mais il faut faire attention de ne pas, à cause des urgences, se détourner de ce qui est important.
31:47Maintenant, on parle de plus de 4000 milliards d'investissement pour 293 projets. Moi je me souviens que quand Ali Bongo a pris le pouvoir en 2009, il avait annoncé 800 milliards d'investissement par an.
32:02Et à la fin des comptes, parce que 800 milliards sur 7 ans, c'est 5600 milliards. A la fin, on ne voit pas dans le pays l'effet de ces 5600 milliards qui ont été investis sur 7 ans.
32:28Certains économistes pensent qu'effectivement une somme aussi importante, et trop importante, faut pouvoir être absorbée dans le type d'économie que nous avons aujourd'hui.
32:43Donc, 293 projets, ça me paraît beaucoup. Est-ce que ce sont des projets qui sont tous des projets menés par l'État ? Ou est-ce que ce sont aussi des projets menés par des privés ?
33:03Dans un pays comme le nôtre, l'État ne peut pas tout faire. Il y a des choses que l'État doit faire, et puis il y en a d'autres pour lesquelles l'État doit mettre un système, un cadre, qui permettent aux privés de faire ce qu'ils doivent faire.
33:19Il faut la sincérité des chiffres. Et là, malheureusement, le CETERI a du mal à donner la sincérité. Et ce n'est pas la faute au gouvernement. Pour une fois, franchement, je ne pense pas que Raymond Ndomsima, qui n'est plus au ministre, soit responsable de ça.
33:37Il y a une nobuleuse qu'on appelle CETERI. Personne ne sait où ça loge. Personne ne sait qui compose quoi. Personne ne sait qui y fait quoi. Et c'est cette nobuleuse-là qui vient tous les jours vous dire « tel travail ici, c'est estampillé CETERI ». On ne dit jamais quel est le montant du financement.
33:54On dit financement CETERI. Le CETERI, c'est devenu un État dans l'État. Mais le budget CETERI, il vient d'où ? C'est fait comment ? Qui contrôle le CETERI ? Qui contrôle l'exécution de ce budget-là ? Donc, on ne peut pas avoir dit qu'on renouvelle un système et faire pire que le système complétement renouvelé.
34:12Le CETERI aujourd'hui est une catastrophe pour le pays, je le dis très clairement, parce qu'on ne sait pas qui c'est le CETERI. Ils rendent compte à qui ? Ils disent quoi à qui ? Quelle est l'institution de contrôle du CETERI ? Il n'y a pas d'institution sans en face une institution de contrôle. C'est ça l'équilibre des pouvoirs. Mais le CETERI est contrôlé par qui ? Et donc, ce n'est pas possible de continuer comme ça. Le gouvernement, je ne sais pas s'il a la main sur l'endettement d'État. Je ne sais pas.
34:37Je ne sais pas si la Direction Générale de la dette a la main sur tous les endettements qui se font là, les emprunts qui se font. Je n'en sais rien. Et donc, là-dessus, il vaut mieux être prudent. Parce que je n'ai pas tous les chiffres, mais je constate simplement dans les masses générales que ça prend l'ascenseur. Et à cette allure-là, nous allons avoir des problèmes dans 3-4 ans, pas plus.
35:01Donc, l'article qui ne va pas, c'est la séparation des pouvoirs qu'on nous ramène. La séparation. On ne peut plus aller en 2024-2025 avec un hyper président. Même à l'époque de Bongo, ce n'était jamais écrit. On avait quand même mis un faux, on avait mis un premier ministre. Mais quand même, même s'il ne gouvernait pas.
35:27Mais aux yeux du monde, on semblait être un peu démocratique, même si après, le président n'en met dessus. On veut qu'on ramène tout ça. Premier ministre, président de la République, chacun, le judiciaire dans son canal, le législatif dans son canal et l'exécutif dans son canal. Voilà, chacun de son côté.
35:47Le président gérant ce qu'il doit gérer, le premier ministre, et qui est d'ailleurs le fusible de l'autre. Parce que là, aujourd'hui, les PDG qui conseillent le président en disant « non, il ne faut pas faire ça, il vaut mieux faire ceci », ils ont sûrement menti au président en disant « on va t'aider à gouverner ». Non, c'est faux.
36:07Monsieur le président Olugi, ils ne vont jamais vous aider à gouverner. Ils vont chercher à vous évincer. Parce qu'eux-mêmes, ils ont leurs candidats. Ils ont des bénéités depuis. Donc, ne suivez pas ça. Ils ne vont jamais vous aider.
36:22Le CETRI, c'est un gouvernement des militaires. Vous savez, quand les militaires arrivent au pouvoir, ils récapitulent avec eux le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Dans les pays où il y a eu coup d'État, c'est comme ça. C'est pas parce qu'on a impliqué une assemblée élue, un sénat élu, un conseil économique élu et les collectivités locales où on a nommé des délégués
36:51que les gens pensent qu'on est en situation constitutionnelle normale. Non, on est en situation d'exception. Les gens n'ont pas à s'appuyer. Oui, la loi dit ceci. Quelle loi ? La loi, c'est les militaires, pour le moment. Attendons le vote de la Constitution.
37:07C'est pour ça qu'il faut encourager le CETRI, parce qu'il respecte le chronogramme pour que nous sortions de cette situation et qu'on ait un pouvoir, un document constitutionnel. Et dernière petite chose, les gens disent que le général Oligui avait déclaré qu'il rendra le pouvoir au civil.
37:31Mais rendre le pouvoir au civil ne veut pas dire rendre le pouvoir aux politiques. Parce que l'idée qui est derrière, c'est toujours, oui, Oligui veut se présenter, mais Oligui est citoyen. Quand il a enlevé son vêtement, s'il se balade dans la rue, quand un policier a enlevé son vêtement, comment vous allez reconnaître que c'est un policier ?
37:50C'est quand il a revêtu la tenue de l'État, la tenue républicaine, qu'il retrouve ses attributs. Donc les militaires, quand ils enlèvent leur tenue, je n'ai pas dit quand ils démissionnent de l'armée, c'est écrit nulle part que pour être candidat, il faut démissionner. Ils sont citoyens, ils payent les impôts, ils ont droit à la pension, ils participent à la vie collective, ils ont le droit de se présenter.
38:17Mais que les soupçons ne s'arrêtent pas sur le général Oligui. Oligui ne fait pas la constitution pour lui parce que, admettons qu'il soit candidat, admettons, il ne l'a pas dit, mais moi je le souhaite, parce qu'on est fatigués du pouvoir dans les mains des civils politiques.
38:36Ils disent qu'ils ont la force avec eux. Quelle force ? La force est une variable qui n'a pas de borne supérieure. Pourquoi ? Parce que tu te toucheras plus fort que toi. Moi, j'ai l'élection, j'ai les résultats, donc négocions.
38:57Pour notre pays, pour nos enfants, pour nos petits-enfants, pour les générations futures. C'est ce que j'espérais depuis le début. Et quand il est venu à la maison, c'est ce que j'espérais. C'est ce que j'espère toujours. Les bras ouverts pour que nous fassions avancer notre pays.
39:14Le populisme ne peut pas faire avancer un pays. Et là, c'est une fuite en avant. On va à gauche, on va à droite même. Et qu'est-ce qu'on ramène ? Rien du tout. Redressons notre pays autrement qu'avec des verbes, qu'avec des mots, qu'avec des actes.
39:35J'ai dit en ce qui concerne la transition, il faut que les gabonais tirent une trêve sur la transition et passent à autre chose. Le développement de notre pays. On a gagné une élection, qu'on ramène pour voir ceux qui ont gagné l'élection et on repart. Donc le reste là.
39:50Maintenant, à propos de Bénéviser, c'est ça la démocratie. Bénéviser a tout à fait le droit de parler. Je n'approuve pas tout ce qu'il dit, mais je trouve que c'est son droit. Nous sommes dans une république et dans une république, chacun doit pouvoir s'exprimer librement.
40:07Donc que je sois d'accord ou que je ne sois pas d'accord, Bénéviser a toute l'attitude pour s'exprimer. Et pour cela, c'est un facteur de démocratie.
40:19Que quelqu'un soit en prison n'est plus une question d'opinion des uns des autres. La prison, c'est du pénal. Et donc, il faut qu'on me dise le crime pour lequel je dois être en prison. Si je dois être en prison parce que j'ai été ministre d'Ali, commet tous les ministres d'Ali en prison. Si je dois être parce que j'ai été primiste d'Ali, commet tous les primistes d'Ali en prison.
40:42A vous, mal vous, parce que j'essaie d'être cohérent avec moi-même et je pense que la politique est une question de cohérence. Je ne peux pas avoir soutenu Ali en disant qu'on a fait des choses et le lendemain soutenir Olivier qui dit qu'Ali n'a rien fait. Ce n'est pas cohérent. A vous, mal vous, c'est parce que je dis que je ne rentre pas dans les institutions du CTRI. J'en profite pour répondre à ceux qui se répandent sur les réseaux sociaux que je serai là en train de faire la pression pour avoir un poste. Quel poste qu'Olivier va me proposer que je n'ai pas eu?
41:08Tous ceux qui sont rentrés au CTRI ne pourront plus être candidats à quoi que ce soit. Pourquoi j'irai le faire là? Pour faire quoi? Pour totalement annihiler mes ambitions? Ce n'est pas cohérent. Donc moi, j'attends qu'on me dise ce que j'ai voulu parce que depuis un an et plus, je ne suis plus à responsabilité. Mais je sais que des enquêtes sont menées sur ma gestion. On est allé mener des enquêtes au ministère de la Communication pour voir si là-bas, il y a eu des malversations éventuelles.
41:37J'attends les résultats. On est allé interroger la SG, le ministère de l'énergie. J'attends les résultats. Il n'y a rien sauf ce qu'ils peuvent fabriquer.