Le journaliste Arthur de Watrigant était l’invité de Face à Bock-Côté, ce samedi 21 décembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la situation politique en Roumanie : «Cette situation est déjà arrivée en France lors des élections régionales de 1998 et le vote sur le traité de Lisbonne. La démocratie, cela ne coûte pas très cher quand il faut la brandir, mais c’est un peu plus compliqué d’accepter quand elle joue contre vous».
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00:00Quel est votre regard, votre commentaire, Arthur de Patrigoron ?
00:03Ce coup d'État, on l'a déjà connu en France et il faudra peut-être s'en rappeler.
00:08Rappelez-vous les élections régionales de 98.
00:11Après la dissolution faite par Jacques Chirac,
00:14la droite ne conserve les présidences de ses conseils régionaux
00:18que par leurs élections avec l'aide des voix du Front National.
00:22Et donc courageux, évidemment, il y a la tempête médiatique et politique
00:26et le cirque antifasciste se lance dans une grande tournée comme il s'affaire
00:29avec des bruits de bottes mimées comme jamais.
00:31Et donc courageux, une grande partie des présidents élus
00:34démissionnent illico le lendemain pour se refaire réélire avec les voix de gauche.
00:38Il y en a d'autres qui s'y refusent.
00:39Il y a Charles Millon par exemple en Rhône-Alpes.
00:42Et donc à ce moment-là, la troupe antifasciste convoque ses plus grands clowns.
00:45Je rappelle qu'il y avait parmi eux Alain Jacobovits qui était président du Clif
00:48et qui avait déclaré, avec très à propos,
00:52que c'est par la voie institutionnelle que les nazis sont arrivés au pouvoir.
00:55Bon, il y avait également notre actuel Premier ministre Bayrou
00:58qui fit don de son plus bel organe pour participer à ce concerto contre la démocratie
01:03et que ce qu'il passait, l'élection a été invalidée par le Conseil d'État.
01:07Un mois plus tard, rappelez-vous, il y avait un sondage dans Figuero magazine
01:10qui attestait que 57% des sympathisants de droite
01:14estimaient que Charles Millon avait eu raison d'accepter les voix du FN
01:18et de ne pas démissionner pour laisser la région à la gauche.
01:20Donc on commence à savoir, la démocratie ça ne coûte pas très cher quand il faut la vendir.
01:24En revanche, c'est un peu plus compliqué à accepter lorsqu'elle joue contre vous.
01:28Un autre exemple, quelques années plus tard, c'est le traité de Lisbonne.
01:32Rappelez-vous 2005, les Français disent non au référendum.
01:35Les tenants du Ouïe ne comprennent pas pourquoi un peuple refuse une institution illégitime
01:39qui va leur apposer un droit.
01:41C'est en effet assez étonnant.
01:42Deux ans plus tard, Nicolas Sarkozy ressort de la Constitution l'air de rien.
01:46Alors c'est vrai que c'est dans son programme d'élection,
01:48comme le Kercher, la justice, l'immigration.
01:51Il a au moins tenu une promesse de campagne, c'est le traité de Lisbonne.
01:54C'est-à-dire la vente de la France à l'aide des coupes.
01:56Mais là, on était sur des voyants très rouges.
01:57C'est-à-dire, vous voulez cacher le cadavre au baie, sous le tapis, ça commence à se voir.
02:01Et donc forcément, les Français commencent à râler.
02:03Mais comme il n'est pas question non plus d'accepter les préférences du peuple qui sont inacceptables,
02:08on va verrouiller de manière un peu plus discrète.
02:11Par exemple, dernière dissolution, donc élection législative qui suit,
02:15on s'est assis sur des conventions non écrites.
02:16Ces conventions non écrites, c'est nommer à la vice-présidence de l'Assemblée
02:20et dans des commissions, le premier des personnes du premier parti d'opposition.
02:24Bon là, c'était l'ERN, donc on ne l'a pas fait.
02:26Encore mieux, cette fois-ci, histoire d'anticiper le fait accompli,
02:30on glisse une petite exécution provisoire pour empêcher une potentielle gagnante
02:34de la prochaine élection de se présenter, donc de gagner.
02:37Et donc comme un type qui n'est pas très confiant et qui met des bretelles avec une ceinture,
02:41on se dit que ça peut peut-être passer.
02:43Donc dans le doute, qu'est-ce qu'on fait ?
02:44On envoie sur orbite un potentiel candidat qui va remplacer Laurent Fabius,
02:48qui s'appelle Dupond-Moretti.
02:49Donc on connaît sa lutte contre le Rassemblement national.
02:52Donc la France avait créé des différentes strates,
02:55Conseil d'État, Conseil Constit, pour limiter les abus de pouvoir.
02:58Et ces gardes fous sont devenus en fait des gardes chiourmes
03:01qui permettent au pouvoir de rester en place.
03:03Et après aujourd'hui, on se demande tout peu d'eau,
03:04je ne comprends pas pourquoi les régimes ne fonctionnent pas.