Une information judiciaire a été ouverte pour assassinat et violences aggravées après la mort par arme blanche d'un adolescent mardi à Paris et l'un des suspects, âgé de 16 ans, sera présenté à un juge jeudi, a indiqué le parquet de Paris. Le mineur avait été interpellé sur place mardi. Mais face à cette recrudescence de la violence, le philosophe Michel Onfray, «il y a un effondrement du système judiciaire».
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00:00C'est la responsabilité des parents. C'est encore éduqué.
00:03Non, c'est la responsabilité de l'État.
00:05Tout ne ressort pas de l'État. L'État n'est pas responsable de tout.
00:08Je vous assure que si vous craignez, je parlais tout à l'heure du Maroc, j'y étais il y a quelques temps,
00:11moi on m'a expliqué que si vous touchez un policier, c'est 10 ans de prison.
00:15Toucher, c'est même pas frapper, tabasser, etc. La personne est sacrée.
00:19Imaginez, il y a eu à une époque un certain Jean-Luc Mélenchon qui disait
00:23« la République c'est moi, la République c'est moi », etc.
00:25Et le premier policier qui dirait « la République c'est moi » aujourd'hui
00:28on dirait encore un qui vote au Rassemblement National,
00:31il faut virer ce type de la police, c'est la racaille fasciste qui, etc.
00:35Mais ça devrait être ça. On devrait pouvoir dire d'un policier, d'un gendarme,
00:39d'un militaire que la République c'est lui.
00:41C'est justement comme ça que ça fonctionne.
00:43Et que dès qu'on touche, on peut toucher la main peut-être encore qu'eux, pourquoi pas ?
00:47Non, on ne touche pas. Point la ligne. On ne touche pas la reine
00:49et on ne touche pas le roi non plus d'Angleterre.
00:51Eh bien, c'est exactement la même chose.
00:53C'est-à-dire recréditer la force publique de sa puissance républicaine
00:57en disant voilà, il y a des gens auxquels vous n'allez pas toucher.
01:00Y compris même des gens qui auraient des uniformes.
01:02Je songe aux contrôleurs de train, je songe à plein de gens, aux douaniers bien sûr,
01:05aux pompiers bien sûr.
01:07Et une volonté, il faut une volonté.
01:09Et puis par la suite, il faut être crédible.
01:11Si vous dites qu'est-ce que je risque finalement ?
01:14Un bracelet électronique, qu'est-ce que je vais faire avec mon bracelet électronique ?
01:17Je vais voir mes potes, on continuera.
01:19Ou un travail d'intérêt général, ou un rappel à la loi.
01:22Oui, et il ne le fera pas.
01:23Ou un stade de citoyenneté.
01:24Il y a eu des rappels à la loi célèbres, pas seulement avec des racailles de banlieues.
01:28Et on voit bien que ça permet de continuer à faire carrière, je ne donnerai pas de noms.
01:31Mais on voit bien qu'il y a un effondrement du système judiciaire,
01:35qu'il n'y a plus de pensée.
01:36Vous savez bien que quand on essaie de penser cette question-là,
01:39on revient toujours à une théorie de la loi.
01:42Et la théorie de la loi aujourd'hui, elle est 68 ardes.
01:44C'est Michel Foucault qui faisait la loi auprès de Badinter,
01:46et on n'a pas touché à ça.
01:47Et c'est le syndicat de la magistrature qui a hérité de cette théorie,
01:50qui consiste à dire que le délinquant est un gentil,
01:53et celui qui se fait voler, de toute façon, c'est un méchant,
01:55puisque si on le vole, c'est qu'il le possède.
01:56S'il le possède, c'est un propriétaire.
01:57Si c'est un propriétaire, c'est un salaud.
01:59Donc il y a une possibilité, il devrait y avoir une possibilité
02:02de repenser aujourd'hui la question de la justice,
02:04pour éviter de mettre en prison des gens qui ne méritent pas de s'y trouver,
02:07et des chauffards alcoolisés qui ont été pris trois fois en train de boire,
02:15après avoir bu au volant, ce genre de choses.
02:17Et puis d'autres qui sont des trafiquants de drogue,
02:19d'autres qui sont des pédophiles, etc.
02:22Donc, pour le coup, il faudrait penser.
02:24Mais penser, ce n'est pas vraiment ce qui intéresse les politiciens.
02:26Ils veulent être élus, et quand ils sont élus, être réélus.
02:28L'idée de s'entourer de gens qui leur permettraient d'avoir un programme,
02:31et qu'on puisse dire, celui-ci, ce n'est pas celui-là,
02:33celui-là, ce n'est pas non plus cet autre.
02:35Parce qu'aujourd'hui, de toute façon, elle est où la pensée ?
02:37Elle est à Maastricht, elle est à Bruxelles.