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00:00Ça fait plusieurs années que je travaille sur la place des femmes et j'ai accompagné
00:08un certain nombre de lois sur l'égalité professionnelle et puis très vite je me
00:12suis aperçue que le sujet sur les inégalités, c'était notamment le sujet des violences
00:17faites aux femmes.
00:18Et chez Engie, on a 100 000 collaborateurs et on a donc statistiquement des femmes qui
00:25subissent des violences domestiques, des violences conjugales.
00:28Et nous, on a décidé il y a trois ans, après le confinement, après le Covid, d'imposer
00:33le 39-19, le 17 et le 114 sur les 11 millions de foyers de factures, de groupes et ce, non
00:39pas uniquement le 25 novembre, mais tous les jours, chaque fois que vous recevez une facture
00:43vous avez le 39-19, le 17 et le 114 qui sont des numéros d'appel d'urgence.
00:47Pourquoi ? En fait, tout simplement pour passer un message.
00:50Le message c'est quoi ? C'est de dire qu'Engie, évidemment, fait un acte politique
00:55et activiste sur le sujet en disant, nous, nous sommes contre les violences faites aux
00:58femmes.
00:59Et on les dit.
01:00Et nous, nous communiquons sur les numéros d'appel d'urgence parce qu'on sait que c'est
01:04important qu'à tout moment, elles puissent avoir accès à ces numéros, on ne les a pas
01:08forcément en tête.
01:09Et on le dit aussi à l'écosystème, donc de nos partenaires, pour les femmes qui subissent
01:13des violences, mais aussi potentiellement pour ceux qui sont des bourreaux.
01:17Et puis on le dit aussi à la société civile dans son entièreté et à nos clients.
01:21C'est très important.
01:23En fait, aujourd'hui, l'important, c'est d'avoir un triptyque ou quatre pieds qui sont
01:28la société civile, l'État, les associations et les entreprises.
01:33Et nous, on joue notre rôle là-dessus.
01:38J'ai fait une rencontre incroyable avec Angélique Cochy.
01:40Angélique Cochy, à l'âge de 12 ans, était potentiellement une grande championne de tennis.
01:45Elle a été confiée à un entraîneur qui l'a violée pendant deux ans dans des circonstances
01:49assez atroces.
01:50Elle a subi plus de 400 viols.
01:52Quand elle m'a parlé, Angélique, elle m'a dit « Voilà, Elisabeth, je sais que chez
01:55Angie, vous faites beaucoup de choses contre les violences faites aux femmes.
01:58Est-ce que tu pourrais m'accompagner contre les violences sexuelles sur mineurs dans le sport ? »
02:02Et je lui dis « Moi, Angie, là-dessus, je ne vois pas trop. »
02:05Et ensuite, elle me dit « Mais est-ce que tu connais les chiffres ? Les chiffres sont effroyables.
02:09Un enfant sur sept qui fait du sport, du sport, pas de haut niveau, du sport, est violé.
02:15Un sportif de haut niveau sur trois a subi des agressions sexuelles.
02:18Et un enfant, toutes les trois minutes en France, pas à l'autre bout du monde, en France,
02:23subit des agressions sexuelles.
02:24Donc là, quand elle m'a réveillée là-dessus, je me suis dit « Mais effectivement, c'est énorme. »
02:28Et puis elle m'a dit « Après, j'ai été violée au vu et au su de tous, même derrière
02:33des bâches de sponsors. »
02:34Et là, moi, ça a fait tilt dans ma tête.
02:36Je suis allée voir la direction générale qui m'a accueillie les bras ouverts.
02:40J'ai expliqué en fait une chose, c'est qu'aujourd'hui, contre actuellement, quand on est sponsor d'un
02:45open de tennis, on doit avoir le logo de telle taille, de telle hauteur, de telle couleur,
02:49on doit avoir tant de contreparties, etc.
02:51Mais jamais, on s'est dit « Est-ce qu'on peut faire quelque chose là-dessus ? »
02:55Et donc, contre actuellement, on a demandé, et on a été très bien accueillis par nos
02:5814 open de tennis et les patrons des 14 open de tennis en France, on a contre actualisé
03:03le fait que ces open, aujourd'hui, devaient avoir une séance de sensibilisation obligatoire
03:09contre les violences sexuelles sur les mineurs dans le sport, pour justement apprendre à
03:13nos enfants qu'il y a potentiellement des dangers, et qu'eux-mêmes soient tout à fait
03:18aware de ce qui se passe et très très attentifs.
03:24L'État ne peut pas tout faire, les associations ne peuvent pas tout faire, la société civile
03:29ne peut pas tout faire, et les entreprises ne peuvent pas tout faire.
03:32En revanche, si on agit tous collectivement, là, on peut faire changer les choses.
03:37Donc nous, si on met le 39-19, le 17-114, toutes les entreprises pourraient le faire
03:42d'une certaine manière sur des tickets de caisse, d'ailleurs, les centres Leclerc l'ont fait,
03:46le casino l'a fait, pour le 25 novembre, on pourrait le faire toute l'année.
03:49Toutes les entreprises ont une action et un rôle à jouer, mais les associations aussi,
03:54et l'État, et la société civile, je le dis toujours, on est plus fort ensemble que seul,
03:59et soyons ensemble pour éradiquer ces fléaux, pour que ce soit un mauvais souvenir dans plusieurs années,
04:05parce qu'aujourd'hui, c'est une catastrophe et il faut qu'on agisse là-dessus.
04:08Notre marque aussi a besoin d'être sur des opens de tennis qui ne subissent pas ce genre de violence.