Notre reporter Julián López s'est rendu au Portugal pour enquêter sur les raisons et les conséquences de la fuite des cerveaux dans ce pays, ainsi que sur les solutions possibles.
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00:00En ce moment, le Portugal n'est pas à la hauteur.
00:02Bonjour, je suis Julián López, journaliste de Euronews.
00:04Cette semaine, j'ai voyagé jusqu'ici, jusqu'à Lisbonne, au Portugal,
00:07pour vous parler de la fuite de cerveaux.
00:13C'est un véritable défi, tant pour ce pays
00:15comme pour toute l'Union Européenne,
00:17spécialement pour les jeunes et les étudiants
00:19qui sont actuellement formés sur des campus universitaires comme celui-ci.
00:24Vous avez entendu parler de ce concept ?
00:31La fuite de cerveaux est la sortie des travailleurs qualifiés
00:34en recherche de meilleurs salaires ou conditions de vie et de travail.
00:38Les endroits qui accueillent cette force laborale
00:41éducée et élevée prospèrent.
00:43Mais qu'est-ce qui se passe avec les régions laissées à l'arrière ?
00:46Elles deviennent ce qu'on appelle les trames de développement du talent.
00:51La main-d'oeuvre qualifiée se réduit.
00:53La productivité diminue.
00:56L'éducation supérieure s'accélère.
00:59La démographie souffre.
01:02Cela devient un boucle qui oblige les jeunes de nouvelles générations
01:05à penser à s'émigrer.
01:09Selon la Commission Européenne, cette situation affecte 82 régions,
01:14presque 30 % de la population de l'Union Européenne.
01:19Le Portugal est un exemple clair des défis actuels
01:23et des solutions possibles qui sont en train d'être explorées.
01:27Le 30 % des jeunes portugais vivent à l'étranger.
01:31Le 70 % des immigrants portugais ont moins de 40 ans.
01:36Pour soutenir les jeunes qualifiés,
01:38le gouvernement portugais a mis en oeuvre un plan
01:41pour réduire les impôts sur les travailleurs de 18 à 35 ans.
01:47Le gouvernement portugais considère que cette mesure peut aider
01:50jusqu'à 400 000 jeunes.
01:53Cependant, l'initiative n'a pas été utile pour détruire les jeunes
01:57comme Constança Pijoao.
02:05À l'après-midi, une deuxième journée de travail commence pour l'amie,
02:09les deux licenciées en droit.
02:11Elles cherchent une maison à 14 000 kilomètres de distance.
02:16Elles sont en train de se déplacer à Timor-Oriental,
02:18dans le sud-est asiatique.
02:21Constança, un licenciée de 25 ans,
02:23a trouvé un nouveau emploi dans un cabinet juridique
02:27avec des conditions beaucoup meilleures que celles qu'elle apprécie en Portugal.
02:47Comme beaucoup de jeunes ici,
02:49Constança Pijoao voit Portugal comme une terre d'emplois difficiles,
02:52des salaires bas, des impôts élevés,
02:55des maisons inachetables et de mauvaises conditions laborales.
03:00Mais dans mon domaine, sans doute,
03:02il y a beaucoup de brain drain,
03:04et il y a...
03:05Je ne veux pas appeler ça une cravité,
03:07mais il y a beaucoup de pression,
03:09et beaucoup d'heures travaillées, et peu de repos,
03:12ce qui, sans doute, fait que beaucoup de jeunes
03:14veulent sortir de Portugal.
03:29Pour moi, si j'avais les conditions bonnes,
03:31je n'aurais pas hésité,
03:33si ce n'était pas pour le brain drain,
03:35je n'aurais pas hésité à rester ici.
03:41En plus de quitter son travail actuel
03:43dans une entreprise allemande,
03:44Pijoao devra quitter de trainer le rugby,
03:47sa passion depuis le petit-enfant.
03:50Bien sûr que je vais me soucier,
03:52mais comme pour tout dans la vie,
03:53il faut prendre des décisions,
03:54il faut abdiquer à quelques choses
03:57pour qu'au long terme,
03:59ce soit fait.
04:01Le père de Pijoao,
04:02ex-immigrant en Allemagne et au Royaume-Uni,
04:04comprend le projet de son fils
04:06et dit s'inquiéter pour le futur de son pays.
04:09Nous envoyons partir des gens
04:11avec beaucoup de connaissances
04:13et nous importons des gens
04:15avec très peu de connaissances.
04:17C'est un risque qui n'est pas pour Joao,
04:19c'est un risque pour le pays,
04:21et je pense que c'est terrible.
04:23Pour continuer à développer la société,
04:25notre économie et tout le reste,
04:27nous avons besoin de gens qui savent penser,
04:29qui sont bons éditeurs,
04:31qui sont scientifiques,
04:33qui s'intéressent à la culture.
04:37L'exodus juvenile est un thème
04:39de discussion commun entre la couple
04:41et ses amis en Lisboa.
04:44Mariana est gérante d'alliances commerciales,
04:47sa propre soeur travaille en Espagne.
04:49En ce moment, le Portugal n'est pas à la même hauteur
04:51que les jeunes,
04:53comme dans mon cas particulier.
04:55Je n'ai pas emigré,
04:57mais c'est difficile de penser
04:59à une vie plus autonome.
05:01J'habite encore chez mes parents.
05:03Quelqu'un d'entre nos amis
05:05a déjà posé cette question.
05:07Quelqu'un dans la famille
05:09a un cousin qui l'a fait,
05:11et il n'apparaît pas comme une grande surprise.
05:13Nous avons une population
05:15très invasive.
05:17Cela va créer un grand problème
05:19en termes de sécurité sociale.
05:21C'est important pour le gouvernement
05:23de penser à une mesure
05:25qui anticipe cela.
05:27Si cela n'est pas abordé
05:29à long terme,
05:31cela va créer des problèmes.
05:39En essayant d'affronter
05:41la situation, les régions
05:43de l'Union Européenne, les Etats-membres
05:45et la Commission Européenne
05:47participent à ce qu'ils appellent
05:49les organismes de promotion du talent.
05:51Ses effets sont visibles
05:53dans des œuvres comme celle-ci.
06:19Dans un endroit particulièrement affecté
06:21par l'évacuation des cerveaux,
06:23il est prévu que la région perdra
06:2530% de sa population
06:27d'ici à 2080.
06:29Thiago Pereira
06:31est le coordonnateur régional
06:33de l'organisme de promotion du talent.
06:35Nous avons, en virtu
06:37des questions démographiques,
06:39une double perte de talent
06:41parce que nous formons
06:43moins de jeunes qualifiés
06:45et nous sommes moins compétitifs.
06:47Il est estimé que jusqu'à 2030,
06:49l'Alentejo perdra 20%
06:51de ses élèves
06:53avec un diplôme supérieur.
06:55Nous devons retenir le talent
06:57que nous créons dans la région
06:59et l'infrastructure et l'école de médecine
07:01qui va naître à côté
07:03sont décisives pour ce processus.
07:05Quand ce processus sera conclu
07:07à la fin de l'année,
07:09nous aurons des professionnels
07:11de la santé qui n'en avaient pas
07:13et qui devront venir
07:15et nous aurons aussi
07:17des techniciens spécialisés
07:19qui n'en avaient pas
07:21et nous aurons aussi
07:23une formation qui n'en avait pas.
07:25Dans ce micro secteur,
07:27les gens, au cours des prochains
07:292 ou 3 ans,
07:31vont voir des résultats.
07:35Environ une quarte du budget
07:37du projet vient du Fonds européen
07:39de développement régional.
07:41Les autorités régionales, nationales
07:43espèrent que l'hôpital
07:45et le centre de formation
07:47créent ici jusqu'à 2 000 emplois qualifiés.