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00:00Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:08Et je remercie Jean-Baptiste Marty qui est là, qui est journaliste au service de police-justice d'Europe 1.
00:13Rudy Manavette là également, porte-parole syndicale du Police Alliance.
00:16Bonjour Géraldine Hamon. Bonjour à tous. Bonjour à Laurent Tessier. Bonjour à vous.
00:20Bonjour à Monsieur Blanc aujourd'hui, puisque notre ami Fabrice Lafitte est souffrant.
00:24On le salue. Bonjour à Olivier Guénec. Bonjour.
00:28Politique à Alexandre Omar. Jean-Baptiste, est-ce que vous pouvez nous donner les premières informations
00:33sur cet adolescent de 15 ans tué ce matin devant le lycée Rodin dans le 13e arrondissement de Paris
00:38après avoir reçu un coup de couteau ?
00:40Eh bien les faits se sont passés aux alentours de 8h, 8h30.
00:44Au moins 8 protagonistes commencent à s'affronter aux abords du lycée.
00:49Le micro Jean-Baptiste. Levez votre micro. Voilà.
00:52C'est mieux ? Oui je pense.
00:54Voilà. Donc il est environ 8h, 8h30.
00:57Plusieurs protagonistes, au moins 8, s'affrontent aux abords du lycée Rodin.
01:02Un couteau est brandi par un individu qui poignarde un jeune de 15 ans.
01:08Un jeune qui tombe directement au sol en arrêt cardio-respiratoire.
01:11Il est transporté à l'hôpital de la Piscine-Salpêtrière où il meurt aux alentours de 9h.
01:16Est-ce qu'on sait les conditions de cette bagarre, de cette rixe ?
01:20Moi je n'aime pas tellement le mot rixe quand je l'entends.
01:22Alors on a contacté le parquet. Il s'agirait d'une rixe entre bandes rivales, des jeunes, des mineurs
01:27qui ont l'habitude de s'affronter malheureusement dans ce quartier du 13ème arrondissement
01:32avec des antécédents. On peut le rappeler, c'était en septembre dernier, un autre jeune est mort.
01:37Donc c'était entre le quartier de Glacier et l'Amiral Boucher, des bandes rivales.
01:42Un jeune avait pris un coup de couteau dans la cuisse. Il était mort d'essuie de ses blessures.
01:46Donc ça s'inscrit dans ce contexte-là de violence entre jeunes de bandes rivales.
01:51Et l'auteur du coup de couteau a été interpellé ?
01:53Non, il n'est pas interpellé. Il est en fuite. On sait qu'il a lâché son couteau dans la cour de l'établissement scolaire
01:58donc du lycée Rodin à proximité. Il est actuellement recherché.
02:01Il a été identifié ?
02:03Ça pour l'instant on ne sait pas.
02:05Est-ce qu'il y a des témoignages ? Sans doute que des témoignages.
02:08La police va pouvoir faire son enquête assez rapidement.
02:10Et on imagine qu'il est en fuite, il est identifié. On ne sait pas non plus l'âge qu'il a.
02:14C'est ça, on ne sait pour l'instant rien. La police le recherche activement.
02:18Il y a des caméras de vidéosurveillance à proximité.
02:21On n'est pas loin du métro Glacier-Corvisard, sous la ligne 6.
02:26Tout ça va être exploité. Il est activement recherché.
02:29Ce qu'on sait, c'est que c'est un élève qui n'est pas scolarisé dans ce lycée Rodin.
02:33Il n'appartient pas à l'Académie de Paris, mais il appartiendrait à l'Académie de Créteil.
02:37Écoutez, nous sommes avec Rudi Mana, porte-parole du syndicat de Police Alliance.
02:44Je lui dis bonjour, M. Mana.
02:48Merci d'être avec nous, bien évidemment.
02:50C'est un nouveau drame qui vient d'arriver.
02:53Je voulais avoir votre ressentiment. Un drame de plus.
02:56Comme vous dites, cher Pascal, un drame de plus.
03:00On a encore affaire à une bagarre entre jeunes délinquants de deux cités.
03:05Cité Glacier et Cité Mouchet, ça a été précisé.
03:08On en est à la huitième depuis le mois de mai.
03:11Et on a affaire à des individus probablement assez jeunes,
03:14puisque la victime aurait 15 ans, à des individus qui n'ont aucune foi, aucune loi
03:20et qui se promènent avec des couteaux et des gaz lacrymogènes
03:23pour s'en prendre à d'autres individus.
03:25Et en l'occurrence, ce matin, la victime aurait pris des coups de couteau.
03:29Alors apparemment, il aurait même des blessures à la tête
03:31qui auraient provoqué sa mort 45 minutes après,
03:34malgré l'arrivée rapide des forces de police et des secours sur place.
03:38Alors que dire, Pascal, face à ça ?
03:40On va encore parler d'ultra-violence.
03:42On va encore parler de jeunes qui ont en dessous de 16 ans
03:45et qu'on ne peut pas condamner.
03:47On va toujours faire la même rengaine.
03:48Et pourtant, nous, avec Alliance, ça fait longtemps que l'on dit
03:51que la majorité pénale doit être abaissée,
03:53qu'il faut traiter plus durement les jeunes qui ont des couteaux dans les rues,
03:57parce qu'il faut le dire de manière très claire,
03:59tous ces jeunes-là ont des couteaux dans les rues.
04:01Et que vous en parliez aussi tout à l'heure,
04:04il faut des sanctions pénales extrêmement dures contre ces individus.
04:08Il faut qu'on donne un exemple.
04:10Il y en a marre de pleurer des morts.
04:13Il y en a marre de dire que le gamin qu'il a tué à 15 ans,
04:16alors on ne sait pas du tout, pour répondre à vos questions,
04:18on va le trouver très très vite.
04:20Je vous assure que les services de police sont tous dessus.
04:22On va identifier très vite et trouver très rapidement l'auteur de ce coup de couteau.
04:26Mais il y en a marre aujourd'hui de pleurer nos morts.
04:30Ça suffit.
04:32On a vu hier cette histoire abominable avec cette jeune fille pour un téléphone porteur.
04:3640 coups de couteau.
04:37D'abord il y a la généralisation du couteau.
04:41Je vous assure, je ne sais pas ce qu'il faut faire Rudi Mala.
04:44Je ne sais pas ce qu'il faut faire.
04:46Je suis démuni.
04:47Quand je vois également, et c'est encore un autre sujet,
04:50que cet après-midi, des hommes qui ont tabassé des policiers
04:55qui n'étaient pas en service,
04:56qui se comparaissent libres devant le tribunal de Nice.
05:01Comment est-ce possible ?
05:03C'est-à-dire que tous ces signaux de faiblesse
05:05qui sont envoyés à la société française.
05:08Vous savez, nous les policiers, on est scandalisés.
05:10Je vous entendais ce matin dans votre émission AC News.
05:12Vous parliez de mettre 10 ans.
05:15Mais vous savez, nous avec Alliance, on parle des peines minimums.
05:18Mais vous savez Pascal, si on parle de ça,
05:20on ne dit pas ça parce que ça nous fait plaisir de parler de ça.
05:22On ne dit pas ça parce qu'on veut faire de la surenchère.
05:25On dit ça parce qu'on voit beaucoup trop
05:28des policiers, des pompiers, des infirmières agressées
05:31avec des individus qui n'ont pas de sanctions pénales.
05:34Si on demande des peines minimums,
05:36c'est qu'il faut qu'obligatoirement ces individus aillent en prison.
05:39Ils savent que s'ils touchent le cheveu d'un policier,
05:42d'une infirmière, d'un médecin ou d'un pompier,
05:45ils vont au tronc.
05:46Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
05:48Restez avec nous, parce qu'Antoine Bienveau,
05:50qui est reporter d'Europe 1, est aux abords du lycée.
05:53Je ne sais pas s'il est là, mais en tout cas, il sera là dans quelques instants.
05:56On va laisser passer une première page de publicité,
05:59une page en couleur.
06:00On est le mardi 17 décembre.
06:02Je vous assure, on est à huit jours de Noël.
06:05On aimerait vraiment pouvoir parler d'autre chose.
06:08Il y a quand même une famille, ce matin,
06:11qui a vu pour la dernière fois son fils partir
06:13et qui ne le reverra jamais vivant.
06:15C'est ça la réalité de ce pays.
06:17Vous avez une jeune fille qui s'appelle Inès,
06:20qui est une adolescente qui a été tuée de plusieurs dizaines de coups de couteau
06:23alors qu'elle se défendait du vol de son portable.
06:26Elle avait pris contact avec son agresseur via Snapchat.
06:29C'était vendredi dernier.
06:30Elle avait 15 ans.
06:31Elle retrouve un garçon avec qui elle échangeait sur le réseau social.
06:34Le garçon avait préparé le rendez-vous.
06:37Elle pratiquait un sport de combat, pourtant.
06:39Elle était connue pour ne pas se laisser faire.
06:41Et face à son agresseur, elle tente de se défendre
06:43et il lui donne 40 coups de couteau.
06:4640 coups de couteau à un gosse de 15 ans.
06:49Le meurtrier présumé adolescent a été mis en examen pour vol avec violence
06:52et a entraîné la mort.
06:54Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
06:56Les pauvres gens, les parents de cette jeune fille Inès
06:59qui ont élevé leur enfant jusqu'à l'âge de 15 ans
07:01et qui la voient mourir dans ces conditions à 10 jours de Noël.
07:05C'est effrayant. Vraiment, c'est effrayant.
07:08Il est 11h10, à tout de suite.
07:09Et vous pouvez réagir avec Pascal Praud sur Europe 1 au 01 80 20 39 21.
07:15Europe 1.
07:16Pascal Praud et vous.
07:17De 11h à 13h sur Europe 1 Pascal.
07:18Et nous sommes toujours avec Rudi Mana
07:20que vous connaissez parce qu'il intervient régulièrement sur notre antenne.
07:23Il est porte-parole du syndicat de Police Alliance.
07:27Et puis on va être avec Franck dans un instant.
07:29Je vous rappelle, si vous arrivez à l'instant sur Europe 1,
07:31un adolescent tué devant un lycée, le lycée Rodin.
07:34C'est à Paris.
07:35La police a été alertée peu après 8h pour une rixe entre plusieurs personnes
07:41à proximité d'un établissement scolaire.
07:43Selon une source policière à l'AFP,
07:45à l'arrivée des policiers, les protagonistes avaient pris la fuite.
07:48Un mineur se trouvait en arrêt cardio-respiratoire
07:51présentant des blessures à la tête
07:53et un couteau était découvert à proximité de lui.
07:55Et en dépit des tentatives de réanimation du SAMU,
07:58son décès a été constaté à 9h15.
08:00Un magistrat de permanence du parquet s'est rendu sur place.
08:03Une enquête pour meurtre a été confiée à la Sûreté Territoriale de Paris.
08:07Une sécurisation du secteur a été mise en place
08:10sur instruction du préfet de police de Paris.
08:13La meurtre s'inscrit dans la continuité d'un phénomène de rixe entre jeunes récurrentes
08:16sur le secteur du 13ème arrondissement
08:18où 8 affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024.
08:23Ce phénomène fait l'objet d'une attention resserrée
08:25des groupements locaux de traitement de la délinquance
08:28réunissant le parquet de Paris, la préfecture de police,
08:31la préfecture de région, la ville de Paris, l'éducation nationale.
08:35Les agressions entre bandes rivales sont régulières à Paris et en Ile-de-France
08:39entraînant des interventions des forces de l'ordre
08:41pour des attroupements armés de dizaines d'adolescents
08:45et de jeunes hommes et des violences en Réunion
08:47non liées au trafic de stupéfiants, Rudy Mana.
08:50C'est-à-dire que vous avez ces bandes
08:53dans le 13ème arrondissement.
08:56Je ne sais pas si précisément vous connaissez la situation du 13ème arrondissement.
09:00Vous êtes plus sur la ville de Marseille, un expert de la ville de Marseille, Rudy Mana.
09:04Est-ce que vous pouvez nous apporter des précisions
09:07concernant la sociologie peut-être de ces bandes,
09:10l'âge de ces bandes, comment elles fonctionnent
09:12et au nom de quoi s'affrontent-elles ?
09:14Pourquoi est-ce qu'elles s'affrontent ?
09:16Si ce n'est pas des guerres de stupéfiants ?
09:18Alors, des informations que j'ai,
09:20on est dans un quartier qui n'est pas du tout chaud.
09:23On est quand même dans le 13ème arrondissement de Paris.
09:26À part ces bandes-là dans ces deux cités,
09:29il n'y a pas de véritable problème dans ce quartier-là.
09:32Alors, comment elles sont structurées ?
09:35C'est souvent des jeunes, des jeunes individus,
09:37très souvent mineurs,
09:39qui constituent des gangs pour un désir d'appartenance.
09:43En fait, comme ils sont très souvent déscolarisés
09:45ou que ce sont des mineurs de la compagnie,
09:48ces femmes mineures qui arrivent de pays étrangers,
09:51qui sont laissées à l'abandon et qui sont dans nos rues,
09:54dans toutes les grandes villes de France,
09:56ils appartiennent à ces bandes,
09:58ils appartiennent à ces gangs,
09:59comme on peut le voir en Amérique du Sud.
10:01Et ils ont l'impression d'avoir une appartenance
10:04à une société parallèle, à une bande parallèle,
10:07à une gang parallèle.
10:08Et du coup, ils ne respectent que les lois de cette bande.
10:12Et pour se faire respecter,
10:14ils aiment affronter,
10:16c'est terrible ce que je vous dis Pascal,
10:17mais c'est une réalité,
10:18ils aiment affronter d'autres bandes
10:20qui eux aussi se sont constituées
10:22parce qu'ils sont en manque de repères,
10:23parce qu'ils sont déscolarisés,
10:25et parce qu'ils n'ont rien d'autre à foutre de la journée
10:27que ce genre de choses.
10:28Donc, ils s'affrontent pour des territoires,
10:30pour des motifs totalement futiles,
10:33pour un regard entre les uns et les autres.
10:36On en est là aujourd'hui,
10:37c'est des phénomènes de gangs,
10:38de bandes qui n'ont pas lieu qu'en région parisienne,
10:40ils ont lieu partout en France.
10:41Et malheureusement,
10:42on a du mal à lutter contre ça
10:43parce que les lois ne nous permettent pas
10:45de lutter efficacement
10:47contre ces jeunes de 14-15 ans.
10:51Le 13e arrondissement,
10:52c'est un arrondissement, Géraldine,
10:53que vous connaissez bien ?
10:54Tout à fait.
10:55Ma fille est scolarisée à quelques mètres
10:57du lycée Rodin,
10:59j'habite juste à côté.
11:00C'est un arrondissement,
11:01j'y ai travaillé pendant quelques années,
11:03très agréable,
11:04et qui a changé dans le bon sens.
11:06Donc, c'est très étonnant et ça fait très peur.
11:08Alors évidemment, ce matin,
11:09contredit ce que vous dites,
11:11mais c'est vrai que,
11:12comme le disait Rudy Mana,
11:13ce n'est pas un arrondissement
11:15réputé pour une grande violence.
11:17Il n'est pas,
11:18pour reprendre le mot de Rudy Mana,
11:20particulièrement chaud.
11:21Franck est avec nous,
11:22qui est chauffeur.
11:24Bonjour Franck.
11:25Bonjour.
11:26Merci d'être avec nous.
11:27Vous nous appelez d'où ?
11:29Alors moi, de la région parisienne,
11:31des Hauts-de-Seine.
11:32Comme vous le savez,
11:33je suis un ancien policier,
11:34ce n'est pas la première fois
11:35que j'interviens dans votre émission.
11:37Et en plus,
11:38j'ai vécu dans le 13e,
11:39donc je connais particulièrement
11:41tout le secteur Olympiade, etc.
11:43Pour avoir vécu dans le 13e,
11:44pour moi,
11:45c'est l'un des départements
11:46d'arrondissements
11:47qui craignent le moins dans Paris.
11:49Ce qui s'est passé,
11:50ça n'a rien à voir
11:51avec la communauté chinoise
11:52qui est très présente
11:53dans cet arrondissement.
11:54Et encore une fois,
11:55on y voit qu'il y a eu encore
11:57un enfant qui a été tué.
11:58Un enfant qui a été tué
11:59par un coup de couteau.
12:00Et comme d'habitude,
12:01c'est toujours par le même...
12:03C'est exactement les mêmes individus.
12:05Ils veulent faire exactement comme...
12:07Alors là, pardonnez-moi,
12:08je n'ai pas encore de précision.
12:09Si vous sous-entendez...
12:11Si vous sous-entendez que...
12:13Oui, oui, bien sûr,
12:14parce que Pascal...
12:15Que ce sont des rivales
12:16et pourquoi pas des conflits ethniques,
12:18ça, je ne peux pas vous donner
12:19la réponse à ça.
12:20Mais moi, je le sais déjà.
12:21Et les auditeurs,
12:22ils le savent...
12:23Les auditeurs,
12:24ils savent très bien,
12:25à un moment donné,
12:26il faut nommer un chat,
12:27un chat, Pascal.
12:28Et de toutes les manières,
12:29il faut savoir que toute cette société
12:32est gangrénée par ces voyous
12:34qui, aujourd'hui,
12:35n'ont plus peur de sortir les mains vides.
12:37Moi, qui suis un ancien policier,
12:39je vous garantis qu'aujourd'hui,
12:40ce n'est plus du tout
12:41la même génération
12:42d'il y a 10 ans ou d'il y a 20 ans.
12:44Oui, nous sommes d'accord.
12:45Cette génération est encore plus dangereuse
12:47parce que la justice ne fait pas son travail.
12:50Cette personne qui est mineure,
12:52elle va être interpellée
12:53dans les prochains 48 heures
12:55ou va se livrer à la police.
12:56Dans les prochaines 48 heures,
12:58vous allez voir que
12:59c'est vous qui allez me rappeler
13:00pour me dire que j'avais raison.
13:01Et vous allez voir qu'il va être mis en garde à vue
13:04et ensuite, il va ressortir, il va être mis.
13:06Il va être mis en examen,
13:07il va ressortir libre
13:08parce qu'en plus de ça,
13:09lui, pour lui,
13:10ce sera comme un parfait.
13:11Quand il y a un homicide,
13:12je demande à Rudy Mana,
13:13homicide d'un jeune de 15 ans,
13:16généralement, il est emprisonné, Rudy Mana ?
13:18Alors, oui, là, très clairement.
13:20Il sera emprisonné.
13:22De ce que dit l'auditeur,
13:23bien évidemment, il a raison.
13:24Mais là, sur un homicide,
13:25s'il est identifié
13:26comme étant l'auteur de cet homicide,
13:28je serais extrêmement sûr
13:30qu'il soit libéré.
13:31Non, il va être placé, alors,
13:32dans ces prisons pour mineurs, etc.
13:34Mais il va aller, il va être incarcéré.
13:36C'est une certitude.
13:37On parle quand même,
13:38on parle d'un homicide.
13:39On parle d'un gamin de 15 ans
13:40qui est décédé, quoi.
13:41Donc là, là-dessus,
13:42je suis à 100 % sûr
13:45qu'il va être incarcéré
13:46si on a la certitude absolue,
13:47si les preuves sont amenées,
13:48comme quoi c'est bien l'auteur
13:50de ce coup de couteau.
13:53Nous sommes avec Antoine Bienveau
13:57qui est reporter à Europe
14:00aux abords du lycée.
14:02Antoine, j'imagine
14:04la sidération, la consternation,
14:06la tristesse et peut-être la colère,
14:08également,
14:09des habitants du 13e arrondissement.
14:12Est-ce que vous avez des informations
14:14à nous donner ?
14:15Est-ce que le lycée, par exemple,
14:16est fermé, Antoine ?
14:17Bonjour.
14:18Bonjour, Pascal.
14:19Alors, pour l'instant,
14:20je me trouve dans la rue Corvizar
14:21à une cinquantaine de mètres
14:23du lycée Rodin
14:24qui est protégé
14:25par un important dispositif
14:26de sécurité.
14:27Vous vous en doutez.
14:28Ce qu'on sait,
14:29en ayant pu échanger
14:30avec quelques riverains,
14:31c'est que l'agression
14:32se serait produite devant
14:33les grilles du lycée
14:34un petit peu avant 8h.
14:35Le jeune homme
14:36aurait pris la fuite,
14:37blessé,
14:38et se serait effondré
14:39une cinquantaine de mètres
14:40plus loin,
14:41à quelques mètres
14:42de là où je me trouve.
14:43Pas plus de précisions,
14:44pour l'instant,
14:45sur les motifs
14:46de cette agression.
14:47Mais en tout cas,
14:48le quartier est entièrement bouclé.
14:49On a pu voir
14:50quelques élèves témoins
14:51de cette agression
14:52qui ont été escortés
14:53par la police
14:54pour être d'abord
14:55confinés dans un café
14:56juste à côté,
14:57et puis emmenés,
14:58escortés par des camions
14:59de CRS,
15:00sans doute,
15:01pour les emmener
15:02au commissariat.
15:03Impossible, évidemment,
15:04d'échanger avec eux.
15:05On a pu voir
15:06leur regard assez marqué,
15:07leur visage fermé.
15:08Ici, dans le quartier,
15:09c'est vrai qu'on ne comprend pas.
15:10C'est un lycée
15:11qui est plutôt
15:12habituellement calme.
15:13Les riverains
15:14s'arrêtent devant
15:15le regard sidéré
15:16en nous demandant souvent
15:17ce qu'il s'est passé.
15:18Mais beaucoup
15:19n'ont pas d'informations
15:20et sont surtout
15:21dans l'incompréhension
15:22comment un tel drame
15:23a-t-il pu se produire
15:24dans cette rue Corvisard
15:25devant ce lycée rodin
15:26habituellement calme.
15:27Parmi les témoins
15:28peut-être que vous avez rencontrés,
15:29lorsqu'on parle
15:30de bandes rivales,
15:31est-ce qu'ils vous ont dit
15:32s'il y avait
15:3310 personnes,
15:3420 personnes,
15:3550 personnes
15:36qui s'affrontaient ?
15:37Ce n'est pas
15:38ce qui est revenu.
15:39D'ailleurs,
15:40la notion de bande
15:41n'est pas revenue ici.
15:42Certains jeunes
15:43d'un autre lycée
15:44qui est juste à côté
15:45à une cinquantaine de mètres
15:46m'ont dit qu'il y avait
15:47parfois quelques bagarres.
15:48Et c'est vrai que,
15:49pour tout vous dire,
15:50j'ai été moi-même
15:51dans ce lycée scolarisé
15:52il y a 10 ans.
15:53C'est vrai qu'il y a eu
15:54dans le passé...
15:55Ah oui,
15:56c'est tout à fait étonnant
15:57Antoine,
15:58que vous reveniez précisément.
15:59Donc,
16:00la thèse
16:01de la bande
16:02n'est pas forcément avérée.
16:03Peut-être était-ce
16:04simplement
16:05un petit groupe
16:06d'individus
16:07et pas forcément
16:08deux bandes
16:09qui se sont affrontées.
16:10C'est ça que je comprends
16:11à travers ce que vous me dites ?
16:12Selon les riverains,
16:13en tout cas,
16:14ils n'ont pas vu
16:15une agitation massive
16:16sur la tour.
16:17Il y a une grande tour
16:18juste à côté du lycée
16:19où résident
16:20plein de Parisiens.
16:21Elle a été
16:22fouillée par les pompiers,
16:23les habitants.
16:24Alors, on demandait
16:25s'ils avaient entendu des choses,
16:26mais beaucoup d'entre eux
16:27n'ont rien vu,
16:28rien entendu,
16:29car les faits se sont produits
16:30au petit matin.
16:31Il n'y a pas eu
16:32une grande agitation
16:33au moment de l'agression
16:34devant le lycée.
16:35Merci Antoine,
16:36parce que vous êtes
16:37extrêmement précis
16:38et j'imagine
16:39que vous allez pouvoir recueillir
16:40et nous,
16:41nous sommes évidemment
16:42à l'antenne jusqu'à 11h
16:43et puis après ce sera
16:44jusqu'à 13h
16:45et vous pouvez recueillir
16:46un témoignage
16:47d'un riverain
16:48qui nous rapporte
16:49comment ça s'est passé.
16:50Le lycée,
16:51vous ne m'avez pas dit
16:52s'il est ouvert
16:53ou fermé ?
16:54S'il est resté
16:55ouvert aux élèves
16:56ou pas ?
16:57A priori,
16:58plusieurs élèves
16:59sont arrivés à l'entrée.
17:00Ils sont repartis.
17:01Ils sont,
17:02a priori,
17:03rentrés chez eux.
17:04On ne voit plus
17:05d'élèves sortir.
17:06Donc, a priori,
17:07le lycée est fermé,
17:08mais je vous dis,
17:09on est assez loin
17:10car le périmètre de sécurité
17:11est vraiment très large.
17:12On a vraiment du mal
17:13à apercevoir
17:14parce qu'il y a maintenant
17:15très peu d'élèves
17:16qui circulent,
17:17ce qui laisse vraiment penser
17:18que le lycée
17:19a fermé ses portes
17:20ou en tout cas
17:21que les élèves
17:22sont confinés à l'intérieur.
17:23Eh bien, merci beaucoup.
17:24Vraiment merci.
17:25Je pense qu'on va vous retrouver
17:26de toute façon
17:27avant 13h.
17:28Rudy Mana,
17:29que dire ?
17:30Que dire, Rudy Mana ?
17:31Que dire que nous n'ayons
17:32pas déjà dit ?
17:33C'est ça,
17:34la difficulté
17:35de ces sujets-là.
17:36Parce qu'on...
17:37Et à chaque fois,
17:38je conclue d'ailleurs
17:39mes interviews
17:40de la même manière,
17:41mes entretiens à Egout
17:42de la même manière.
17:44Mais c'est bien ça
17:45le problème.
17:46Que dire que nous n'avons
17:47pas dit,
17:48que nous répétons
17:49inlassablement.
17:50C'est bien ça
17:51le problème aujourd'hui.
17:52C'est qu'inlassablement,
17:53on est en train
17:54de parler
17:55de faits que nous
17:56dénonçons depuis
17:57de nombreuses années
17:58avec ces mineurs,
17:59avec ces mineurs isolés,
18:00avec cette délinquance
18:01des mineurs
18:02qui n'est pas traitée
18:03à la hauteur
18:04où elle devrait l'être,
18:05avec ces peines minimums
18:06qui ne sont pas appliquées
18:07pour les agresseurs
18:08de policiers,
18:09de gendarmes,
18:10d'infirmiers,
18:11de professeurs,
18:12c'est la difficulté
18:13qu'on a en France.
18:14On en parle depuis
18:15moult mois,
18:16moult années
18:17et pas un seul,
18:18pas un seul
18:19homme ou femme politique
18:20n'a le courage
18:21de le mettre
18:22en application
18:23et on voit
18:24tous les jours
18:25notre pays
18:26qui est victime
18:27de jeunes
18:28qui meurent
18:29sous les coups
18:30de couteaux,
18:31sous les coups
18:32d'armes à feu
18:33et on ne fait
18:34pas grand chose
18:35face à ça.
18:36C'est bien ça
18:37la difficulté.
18:38Alors on a des policiers
18:39valeureux,
18:40courageux,
18:41qui tiennent un corps
18:42debout,
18:43il faut le dire,
18:44il faut le dire
18:45parce que ça maintient
18:46la République debout
18:47mais on n'est pas aidé.
18:48Est-ce qu'on a besoin
18:49aujourd'hui ?
18:50Et je le dis de manière
18:51très claire,
18:52il faut qu'on soit aidé
18:53et les seuls qui peuvent
18:54nous aider aujourd'hui
18:55à travers les lois,
18:56ce sont les politiques.
18:57Et bien merci beaucoup
18:58Rudy Mana,
18:59merci vraiment.
19:00Première demi-heure consacrée
19:01à 8 jours de Noël,
19:02à cela,
19:03je vous assure,
19:04l'esprit de Noël,
19:05on aimerait être
19:06infiniment plus léger,
19:07on l'est de temps en temps
19:08mais c'est désespérant.
19:09C'est vraiment désespérant
19:10de ne pas avoir
19:11qu'une pensée
19:12pour ces familles
19:13pour qui rien ne sera plus
19:14comme avant,
19:15c'est le premier jour
19:16du reste de leur vie.
19:17Perdre un enfant
19:18dans ces conditions-là,
19:19c'est évidemment
19:20atroce
19:21et sans doute
19:22pour des raisons futiles,
19:23pour des raisons futiles,
19:24c'est abominable.
19:25Il est 11h26,
19:26nous marquons une pause,
19:27on va parler de Mayotte,
19:28on a une actualité
19:29très importante aujourd'hui
19:30et pas toujours
19:31très réjouissante.
19:32A tout de suite.
19:33Restez bien avec nous
19:34la suite de Pascal Praet
19:35et vous,
19:36c'est dans un instant.

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