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00:00Juste, on va rejoindre tout de suite notre équipe qui est devant le ministère de l'Intérieur.
00:04Pes Bovo se tient à une réunion de crise en ce moment en présence d'Emmanuel Macron
00:08à propos, bien sûr, de la situation à Mayotte. Adrien Spiteri, Audrey Laugret, bonsoir à vous.
00:12Ça y est, cette réunion a démarré, le président a rejoint la cellule de crise ?
00:19Oui, exactement, Laurence, cette réunion se tient en ce moment même au ministère de l'Intérieur.
00:23Nous avons d'ailleurs vu tout à l'heure Emmanuel Macron marcher de l'Elysée jusqu'au ministère de l'Intérieur.
00:28Elle se tient aussi en présence de 13 ministres, dont 3 en visioconférence,
00:32parmi lesquels figure notamment Bruno Rotailleau, le ministre de l'Intérieur démissionnaire
00:36qui est en ce moment même à Mayotte. Il prendra la parole tout à l'heure.
00:40L'objectif de cette réunion, c'est de faire un point sur la situation à Mayotte,
00:44situation absolument apocalyptique avec des bidonvilles qui ont été totalement ravagées
00:49après le passage du cyclone Chido et des rafales de vent à plus de 220 km heure.
00:54Autre objectif, c'est aussi de faire un point sur ces ponts aériens et maritimes
00:57qui ont été mis en place, objectif apporter de l'eau, de la nourriture
01:01mais aussi du matériel médical aux habitants sur place, en somme aider la population en détresse.
01:07Et puis dernier objectif, c'est aussi de faire un point sur les renforts qui vont être envoyés sur place.
01:12700 secouristes sont attendus d'ici à mercredi, 1600 policiers et gendarmes au total.
01:17Je vous le disais, à l'issue de cette réunion de crise interministérielle,
01:21Bruno Rotailleau, le ministre de l'Intérieur démissionnaire,
01:24devrait prendre la parole aux alentours de 19h30 depuis l'archipel de Mayotte.
01:29Merci beaucoup Adrien Spiteri, Audrey Legray, devant le ministère de l'Intérieur Place Beauvau.
01:34On va juste écouter le témoignage de Sabina qui est une habitante de Mayotte
01:36qui raconte la dévastation qui l'enquôte, écoutez.
01:40Là sur place, c'est le chaos total. C'est le chaos, c'est un désastre, c'est un phénomène.
01:46On n'a jamais vu ça, on n'a jamais vécu ça. Moi j'ai 48 ans et je n'ai jamais vu ça.
01:50Ça veut dire que là, au moment où je vous parle, je suis encore sous le choc.
01:56Je suis dehors à l'extérieur de chez moi.
01:57On survit, on vit avec la débrouille, on doit chercher de l'eau nous-mêmes.
02:02On doit chercher un endroit où avoir à manger. Il n'y a plus rien.
02:07Les magasins ont été vandalisés, ont été pillés.
02:10Il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas de courant. Les maisons sont détruites.
02:14Les hôpitaux sont complètement détruits aussi. Il n'y a plus rien.
02:18Personne n'est épargné.
02:20Ce témoignage hallucinant. Je le disais tout à l'heure, il y a la malédiction qui est sur cette île de Mayotte.
02:26Il y a la pauvreté, il y a la grande misère, il y a l'immigration incontrôlée.
02:30Et il y a un cyclone qui rajoute du malheur au malheur, Louis de Ragnel.
02:34Et c'est la France. Comment est-ce qu'ils n'ont pas les mêmes services que nous avons en métropole ?
02:4277% de la population à Mayotte qui vit sous le seuil de pauvreté.
02:47C'est le département français le plus pauvre de tout notre pays.
02:52En plus, c'est un département qui est isolé.
02:55C'est une île avec des ponts aériens, des ponts maritimes qui sont très compliqués à mettre en œuvre.
03:00Il y a quand même une réactivité de la part de l'État français.
03:04Il y a un A400M qui a déjà commencé à faire des rotations.
03:07Il y en a deux autres qui vont commencer à partir de demain.
03:09Il y a un avion de la sécurité civile, il y a des moyens.
03:12Il y a aussi les hélicoptères de la gendarmerie, de l'armée.
03:15Il y a quand même des moyens assez importants qui sont mis en œuvre.
03:17Ce qui me frappe, c'est que si ça se produirait n'importe où en métropole,
03:24tout le monde serait encore plus indigné qu'aujourd'hui.
03:26Je trouve qu'il y a une forme de tolérance pour Mayotte.
03:29C'est à géométrie variable, ça ne devrait pas exister.
03:33C'est une population qui se sent profondément française,
03:37qui a toujours vu son insularité, son exception un peu culturelle,
03:42mais comme une forme de complémentarité.
03:44Et qui a toujours voté pour...
03:45Exactement, ils ont voté à plusieurs reprises pour leur rattachement à la France,
03:48ce qui n'a pas été le cas d'ailleurs des Comores qui ont décidé leur indépendance.
03:51Bref, on ne va pas faire l'histoire de Mayotte,
03:53mais la situation est extrêmement inquiétante,
03:56d'autant plus qu'il y a une situation qu'on ne connaît pas encore,
03:59c'est celle de l'État des îles voisines des Comores
04:02qui justement ont pris leur indépendance.
04:04Et la grande crainte aujourd'hui, qui n'est pas encore évoquée,
04:06c'est qu'il y ait une immigration encore plus forte venant des îles des Comores.
04:11Pourquoi ? Parce qu'au moins à Mayotte, il y a l'État français,
04:14qui est peut-être un peu imparfait, tout ce que vous voulez,
04:16pas suffisant avec des aides qui arrivent trop lentement,
04:20mais aux Comores, il n'y a rien du tout.
04:22Donc la crainte absolue, c'est qu'il y ait des vagues migratoires encore plus fortes
04:26vers Mayotte, et que ça aggrave l'organisation des secours.
04:29Qui est déjà compliquée. Marc, toi, t'y es ?
04:31Non, justement, c'est là où on voit, encore une fois, l'importance de la France.
04:33Parce que s'il n'y avait pas la France, d'ailleurs, qui assure...
04:35Bon, c'est vrai que c'est un département extrêmement pauvre que vous voulez,
04:38mais globalement, il y a quand même des moyens qui se sont mis immédiatement.
04:42Donc finalement, heureusement qu'il y a la France,
04:44parce que s'il n'y avait pas la France qui était là,
04:46ça serait peut-être plus dramatique, entre guillemets.
04:48Mais encore une fois, au-delà de la France,
04:50moi, ce qui m'inquiète, c'est que toutes ces îles-là...
04:52A contrario, quand on voit l'île Maurice,
04:54je veux dire qu'elle a su se développer,
04:56elle est indépendante, mais elle a su se développer,
04:58elle a subi certaines infrastructures et autres.
05:00Donc voilà, ça veut dire que le drame,
05:02c'est qu'on entretient, malheureusement,
05:04cette pauvreté qu'on n'arrive pas à s'en sortir,
05:06c'est une sorte de malédiction,
05:08et c'est ça qui est extrêmement triste pour de telles îles.
05:10Rachel, et après ?
05:12Moi, je trouve que c'est d'une injustice sans nom,
05:14parce que ce n'est pas faute,
05:16notamment aux représentants et aux députés
05:18de cette île, d'avoir prévenu
05:20sur la situation sociale,
05:22sur la situation migratoire,
05:24sur la situation aussi climatique
05:26et environnementale.
05:28Moi, j'espère juste que face à ce chaos,
05:30les victimes ne sont pas mortes
05:32pour rien, en fait.
05:34C'est la première année que la France aurait dû
05:36être dans la mise en oeuvre de l'égalité territoriale,
05:38de l'unité nationale
05:40et de tous nos fondamentaux, qu'on ne cesse de répéter,
05:42qui ne sont pas mis en oeuvre,
05:44notamment par rapport à l'ensemble des dom-toms.
05:46Eric ?
05:48Juste un chiffre pour qu'on mesure bien l'extrême dénuement.
05:50Le revenu moyen
05:52à Mayotte,
05:543500 euros par an.
05:563500 euros par an.
05:58Donc vous voyez, ça fait moins de 300 euros
06:00par mois, donc c'est le département
06:02le plus pauvre, mais je voulais te donner ce chiffre
06:04pour que ceux qui nous écoutent
06:06et qui nous regardent fassent une petite comparaison.
06:08Un regard de 1 à 5 par an, c'est hallucinant.
06:10C'est considérable.
06:1277% des gens vivent
06:14en dessous du seuil de pauvreté.
06:16Donc la solution, c'est quoi, en fait ?
06:18Parce que là, on a une catastrophe naturelle.
06:20Est-ce que c'est l'occasion de remettre à plat un certain nombre
06:22d'infrastructures, de reconstruire,
06:24de faire un plan Marshall, pensait-il ?
06:26Certains députés et les fils, comme Jean-Luc Mélenchon,
06:28qui avaient trouvé ridicule qu'on abatte
06:30l'économie de ville.
06:32Contre l'opération Mambouchou.
06:34Contre le gré des gens. Donc je pense que là,
06:36Jean-Luc Mélenchon, il se fait petit dans son coin,
06:38mais c'est peut-être le moment de lancer un grand plan
06:40de reconstruction.
06:42Comment est-ce qu'on traite l'immigration
06:44qui vient des commores ? Parce que 3 500 euros,
06:46c'est rien.
06:48Les géances sont encore trop pour.
06:50350 clandestins qui arrivent chaque jour à Mayotte.
06:52Donc c'est ça aussi, le sujet.
06:54Parce qu'après, il y a une ville, vous en aurez d'autres, si on n'arrive pas à juguler
06:56cette immigration.
06:58La difficulté à Mayotte,
07:00c'est que vous avez pénurie d'eau, vous avez pénurie
07:02de beaucoup de choses, avec des cultures qui sont
07:04très simples.
07:06C'est très compliqué. Mayotte
07:08ne peut pas se développer sans
07:10un apport, forcément, de la métropole
07:12permanente, ou alors des îles voisines.
07:14Mais Mayotte, toute seule,
07:16ne peut pas s'en sortir, compte tenu
07:18il y a quand même 100 000 clandestins
07:20sur son sol.
07:22La première maternité de France
07:24était...
07:26Elle a été dévastée par le cyclone.
07:28Première maternité de France.
07:30Tout ce qu'il dit là est vrai, et
07:32d'un autre côté,
07:34c'est quelque chose qui va se reproduire.
07:36C'est quelque chose qui, malheureusement, risque
07:38de se reproduire, parce que
07:40le changement climatique
07:42est tel, que ça le plaise ou que ça ne
07:44plaise pas. Parce que
07:46ce cyclone
07:48Chilo n'est pas venu comme ça
07:50par hasard. Oui, il a modifié
07:52peu ou prou sa trajectoire,
07:54et pourquoi est-ce qu'il a modifié peu ou prou sa trajectoire ?
07:56Précisément parce que les eaux océaniques
07:58sont particulièrement chaudes, et
08:00pourquoi elles sont particulièrement chaudes ? Parce que nous sommes
08:02dans un réchauffement climatique. Donc, il ne faudrait pas
08:04non plus que l'on passe cet
08:06élément, qui est un élément quand même
08:08suffisamment important. Je dis ça parce que
08:10il y a pas mal de personnes qui nient ce réchauffement
08:12climatique. Là, je suis désolé,
08:14mais on en voit également les conséquences.
08:16Et là, c'est la combinaison de tous ces
08:18malheurs en même temps qui fait que cette île...
08:20On pense à tous les habitants de cette île,
08:22qui sont des citoyens français absolument
08:24dévastés. Il y a quelques années,
08:26on a intégré dans la Constitution
08:28le principe de précaution.
08:30Et on voit à quel point, par rapport à ce que vous disiez
08:32justement, à quel point la mise en oeuvre
08:34de ce principe... Alors, ça sert pour faire de la
08:36communication sur à peu près tout et n'importe quoi,
08:38mais quand il s'agit d'un enjeu vital
08:40comme celui-ci, je pense
08:42à Mayotte, je pense aussi
08:44à la Guyane, je pense aussi à la
08:46Martinique aujourd'hui,
08:48qui sont dans des situations catastrophiques.
08:50Et là, effectivement, le climat
08:52a rajouté du chaos au chaos,
08:54a amplifié encore les choses,
08:56et on a des représentants politiques,
08:58notamment les écologistes et notamment
09:00Jean-Luc Mélenchon, qui nous font des sorties
09:02mais d'une déshumanisation totale.
09:04Oui, parce que la question...
09:06La question du réchauffement climatique,
09:08c'est pas les voitures,
09:10c'est pas les voitures électriques,
09:12c'est pas aller puiser dans les...
09:14Pardon, c'est pas d'aller puiser
09:16dans les mines de lithium, c'est pas ça.
09:18C'est, concrètement,
09:20c'est ce qui se passe à Mayotte.
09:22C'est là l'urgence.

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