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00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:0818h18, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:15Dominique Schelcher est avec nous, PDG de System U.
00:17Bonsoir à vous.
00:17Bonsoir.
00:18Merci d'être avec nous.
00:19On vient de parler de récession du budget 2025 qui n'a pas pu être voté,
00:24de loi spéciale, de récession, d'inflation.
00:27Quel impact ça a sur les consommateurs, Dominique Schelcher ?
00:30Les Français ont le moral dans les chaussettes.
00:33Et il y a un sondage là et là, dont je viens de prendre connaissance,
00:37qui me frappe vraiment et qui dit que le niveau d'inquiétude des Français
00:43est pire que pendant la période du Covid.
00:45Ça, c'est quand même du jamais vu.
00:47Et nous, sur le terrain, sur le carrelage qu'on lit chez nous, on le ressent.
00:52Les gens ont un peu la tête ailleurs.
00:54Alors, il y a des petits signaux positifs quand même.
00:56Par exemple, la volonté de se faire plaisir pendant les fêtes,
00:59elle est quand même là.
01:00Mais on sent que l'ambiance n'y est pas.
01:03Ça, c'est clair et net.
01:04Parce qu'ils sont inquiets.
01:05Donc, ils ont tendance à moins dépenser, évidemment, les Français.
01:07Les Français n'aiment pas l'incertitude.
01:09Ils n'aiment pas l'incertitude.
01:11Ils ne savent pas à quelle fiscalité ils vont être mangés l'année prochaine.
01:14Et ça, ça bloque les Français.
01:16Toujours, ça a toujours été le cas.
01:18Ceux qui peuvent mettre un peu d'argent de côté.
01:20Et puis, les autres font tant bien que mal.
01:23S'ajoute à ça toujours un problème de pouvoir d'achat.
01:25Je rappelle que 40 % des Français ont du mal à la fin du mois.
01:2940 % des Français ont du mal à la fin du mois.
01:32Et donc, tout ça cumulé pèse.
01:35Et on est, pour ces fêtes, à l'approche des fêtes,
01:38sur la suite de ce qu'on vit depuis des mois
01:40sous cette crise inflationniste, c'est-à-dire des arbitrages.
01:43Les Français font des choix.
01:45De plus en plus, dans le contenu de leur...
01:47Ils se concentrent sur l'alimentation.
01:49Absolument, l'alimentation, donc le contenu de l'assiette.
01:52Même, par exemple, les alcools.
01:53Le vin, l'alcool.
01:55Depuis le début de l'année, ces derniers mois, ça se confirme.
01:58On en vend moins.
01:59On en vend moins.
02:00C'est cher et ce n'est pas directement dans l'assiette.
02:02Et le chocolat aussi, ça se vend moins à cause du prix qu'à montée.
02:06La difficulté du chocolat, c'est qu'il a beaucoup augmenté.
02:09Je rappelle que la production mondiale est en difficulté
02:12pour des raisons, cette fois, météorologiques.
02:13Donc, moins de cacao dit tension sur les cours.
02:19Et donc, le chocolat, on va dire, a augmenté entre 6 et 7 % cette année.
02:24Et ça a un impact direct sur les ventes de cette année
02:27qui sont en retrait depuis le début de la campagne.
02:29Alors, on est quand même allé demander aux Français
02:31comment ils allaient faire leurs achats pour Noël, notamment dans l'alimentation.
02:34Écoutez-les en région lyonnaise interrogée par Olivier Madigny.
02:38Au calmement, sans trop de gentiment, pas de folie.
02:45Non, ce n'est pas un Noël comme les autres parce que moi,
02:48je suis franco-américain, donc je suis très inquiet pour la France.
02:54C'est compliqué, oui et non.
02:55Enfin, pas spécialement pour nous, finalement, il faut être honnête.
02:59Mais bon, tout est cher, il faut faire attention, c'est tout.
03:02Nous sommes retraités, mais bon, avec une retraite qui nous laisse vivre.
03:06Donc, effectivement, je vais quand même acheter
03:10quelques petits produits pour pouvoir faire un bon repas.
03:13Après, le contexte économique, je pense qu'on n'a qu'une vie
03:15et il faut profiter de ces moments, justement.
03:17C'est en ce temps de crise qu'il faut profiter de ces moments de fraternité,
03:20parce qu'il va nous remonter le moral.
03:22Il faut se faire plaisir malgré tout,
03:23parce qu'on travaille pour ça.
03:26On passe peut-être chacun une année compliquée,
03:30donc il faut savoir se faire plaisir au bon moment.
03:32Voilà Dominique Schellcher pour ces Français.
03:35Voilà, ils essaient quand même de se faire plaisir.
03:36Ça fait très représentatif de ce qu'ils nous disent à nous dans les magasins aussi.
03:42Voilà, ce n'est pas simple, l'ambiance n'est pas bonne,
03:44mais on va se faire plaisir à la dernière minute,
03:47mais peut-être un peu différemment.
03:49On vendra peut-être un peu moins de foie gras, moins de saumon fumé
03:52pour un peu plus d'huîtres,
03:53ce qui sont des tendances qu'on avait déjà depuis 2-3 ans, en fait.
03:57Oui, Draxel.
03:57Moi, ce qui me fascine dans votre métier,
03:59c'est qu'il n'y a pas un métier plus politique que le vôtre,
04:01parce que vous voyez la réalité concrète,
04:04vraiment le pouls de la France se trouve dans votre activité.
04:08Moi, la question que je me posais et que je voulais vous poser en disant
04:11qu'est-ce que les Français prenaient énormément à l'occasion des fêtes de Noël
04:16qu'ils ne prennent plus en raison de la baisse de leur pouvoir d'achat ?
04:20Alors, vous avez raison.
04:21Tout d'abord, on est au cœur de la vie des gens
04:22et c'est moi ce qui me passionne, évidemment, avant tout dans ce métier.
04:26Alors, qu'est-ce qui a le plus changé ?
04:29Il y a cette inflation qui est venue entre temps
04:33et qui les fait arbitrer, encore une fois, au cœur de l'assiette.
04:36Donc, tout ce qui est non alimentaire, non alimentaire, est très arbitré en ce moment.
04:40Et par exemple, en 10 ans, peut-être la tendance la plus forte
04:44pour faire des économies, mais parfois parce que c'est un peu bon pour la planète aussi,
04:48il y a eu le boom de l'occasion.
04:50Les jouets, aujourd'hui, il y a 10 ans, on n'achetait pas de jouets d'occasion.
04:52Aujourd'hui, on achète des jouets d'occasion.
04:54Le petit cadeau, le jeu vidéo peut être d'occasion.
04:58Le livre peut être d'occasion.
04:59Et dans l'assiette, qu'est-ce qui a considérablement changé en 10 ans ?
05:02Alors, dans l'assiette considérablement changée, je dirais,
05:05les fondamentaux sont les mêmes.
05:07Une bonne volaille, un saumon fumé, un foie gras sont toujours là,
05:11mais peut-être en quantité inférieure et que, encore une fois,
05:14comme je disais tout à l'heure, c'était flagrant.
05:16Par exemple, l'année dernière, on a vendu moins de foie gras.
05:18Il faut dire qu'il y en avait aussi moins, donc il était très cher.
05:21Et on vendait plutôt un pâté de campagne pour faire un peu le même effet.
05:26Donc, c'est ce type de raisonnement-là, très, comment dire,
05:32basé sur le pouvoir d'achat.
05:33Et au niveau du vin et des alcools ?
05:35Dominique Schellcher ?
05:37Sur les vins et les alcools, alors là, il y a vraiment une tendance forte
05:40ces derniers temps. On boit sensiblement moins.
05:43Et ce sont des produits chers dans le panier,
05:48donc ils sont moins achetés.
05:51Et sur les ventes de jouets, Dominique Schellcher,
05:53est-ce qu'il y a un impact ?
05:55Je sais que vous avez noté qu'on vend 50 millions d'euros de peluches
05:58pour adultes en France, c'est-à-dire qu'il y a un besoin de réconfort.
06:02Il y a un impact doudou, quoi, en fait.
06:05Alors, le jouet pour enfants est un peu épargné par tout ça.
06:09Et là, on voit que le cadeau pour l'enfant, celui-là, on continue à le faire.
06:13Éventuellement, on peut acheter d'occasion, etc.,
06:15mais on continue à faire le cadeau.
06:17Par contre, c'est vrai, et vous avez raison,
06:18j'ai mis ce chiffre sur mon réseau hier soir, je crois.
06:23Ça, c'est totalement révélateur de l'ambiance actuelle.
06:2650 millions d'euros de peluches pour adultes,
06:29ça, c'est complètement nouveau, pour répondre à votre question,
06:31par rapport à rien, disons.
06:33Les peluches pour adultes sont une vraie tendance.
06:37Mais pas que, il y a maintenant des catégories entières de jeux de jouets,
06:43par exemple, les Legos, je crois qu'un tiers de l'activité de Legos
06:47est faite avec des adultes aujourd'hui.
06:49Les cartes à collectionner, comme les Pokémon,
06:52Pokémon est la licence qui marche le mieux cette année
06:55parmi l'ensemble des licences.
06:58Elles sont beaucoup achetées par des adultes.
07:00C'est très intéressant d'avoir une société qui s'infantilise.
07:03On aimerait bien avoir une boîte de Playmobil.
07:05Oui, absolument.
07:06Un tout petit mot du Black Friday, ça a cartonné.
07:08Pourquoi ça marche bien, le Black Friday, Dominique Schenscher ?
07:10Je relativise, il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde,
07:13mais le panier moyen était inférieur.
07:15En fait, globalement, de mémoire, c'est 4% de chiffre d'affaires en moins cette année.
07:19Donc, les gens étaient là, mais là encore, ils ont acheté un peu moins.
07:22Et le Black Friday est devenu un rendez-vous incontournable.
07:25Maintenant, un mois avant les fêtes,
07:27c'est vrai qu'on fait de très bonnes affaires pour préparer les cadeaux de Noël.
07:31Ça, c'est une nouvelle tendance aussi, encore pour répondre à cette question.
07:34Mais ça ne tue pas les soldes, en réalité, le Black Friday ?
07:36Mais écoutez, cette année, on m'a dit, beaucoup de clients m'ont dit,
07:38mais finalement, le Black Friday est plus intéressant que les soldes.
07:42Absolument, donc les soldes...
07:44Et en vrai, c'est plus intéressant ou pas ?
07:45Bah oui, mais c'est très intéressant.
07:47Je vous le dis, en équipement, en électroménager, en ifi-son,
07:52c'est très intéressant, on fait de très bonnes affaires.
07:55Une question de Marc Twaty, qui va parler de l'inflation.
07:57Alors, justement, j'ai une question.
07:59L'inflation, en jante, en truc, puisque vous êtes là, il faut jouer à la transparence.
08:03Absolument.
08:03Comme vous le savez, effectivement, les prix, si on prend les chiffres de l'INSEE,
08:07les prix de l'alimentation depuis 2021 ont augmenté de plus de 22%.
08:11Je confirme.
08:12Vous confirmez ?
08:13Oui.
08:14Alors donc, c'est-à-dire, c'est autant qu'au cours des 13 années précédentes.
08:17Sauf qu'aujourd'hui, pour beaucoup de consommateurs, ils ont du mal à comprendre.
08:19C'est-à-dire que quand, effectivement, les prix des matières premières explosaient,
08:23notamment des produits agricoles, des produits alimentaires,
08:26matières premières augmentaient, là, on comprenait qu'il y avait une répercussion sur les prix.
08:29Sauf que là, alors je ne sais pas si c'est le cas chez vous,
08:31mais en tout cas, les prix des matières premières ont baissé,
08:34notamment au niveau alimentaire.
08:36Mais par contre, il y a peu de répercussions sur les prix à la consommation.
08:39Alors, comment vous expliquez ça ?
08:41Alors, je confirme tout à fait le 22% sur l'alimentaire.
08:44C'est tout à fait exact.
08:45Depuis 7 ou 8 mois, 8 mois exactement maintenant,
08:48les prix baissent, par exemple, dans notre réseau.
08:51Mais cette baisse n'est pas suffisamment visible,
08:53et je l'entends de la part des consommateurs, et on va se le dire,
08:57on ne reviendra pas au prix d'avant la crise.
08:59Mais pourquoi ?
09:00Et en me posant la question, vous connaissez la réponse.
09:02Il y a d'autres éléments qui ont bougé entre-temps.
09:05Les salaires ont progressé, donc il faut les couvrir.
09:08La deuxième vague, ça a été les services.
09:10Donc l'entreprise, tous ses frais de réparation, etc.
09:13coûtent plus cher, donc elle doit couvrir ça.
09:16Mais nous rentrons ces jours-ci,
09:18nous y sommes dans la fameuse période des négociations commerciales.
09:21Et là, l'objectif, c'est fournisseur par fournisseur
09:24d'essayer d'obtenir les baisses sur les matières premières qui ont baissé.
09:28Voilà, ça, c'est le job des équipes en ce moment même, là où on se parle.
09:34Oui, mais justement, par rapport à ça,
09:35moi, je me posais la question par rapport à notamment les agriculteurs.
09:40Comment leur garantir finalement aussi un prix juste
09:44pour les consommateurs et pour les agriculteurs ?
09:47En respectant la loi, et EU s'engage à respecter la loi laquelle ?
09:51La loi EGalim, qui dit quoi ?
09:53Qui dit que nous sommes obligés de ne pas négocier
09:56la part de matières premières agricoles.
09:58C'est ça, la loi EGalim.
09:59Et sincèrement, les deux, trois premières années,
10:01avant le cœur de la crise inflationniste,
10:03le revenu agricole avait progressé grâce à cette loi.
10:07Donc, nous, on entend bien continuer à respecter la loi
10:10et à défendre cette part de matières premières agricoles
10:13qu'il ne faut pas toucher.
10:14Et bien sûr, il faut un revenu décent pour les agriculteurs.
10:16On est les premiers chez nous à le dire.
10:18Et vous les rencontrez ? Ils continuent à manifester ?
10:21Ils sont encore à la rencontre ?
10:22Ils viennent en magasin en ce moment, ils manifestent, ils nous visitent.
10:25Ils viennent vérifier, par exemple, l'origine de France.
10:27Mais chez eux, on a des arguments.
10:29L'essentiel de nos produits frais est français.
10:31Ils savent que de longue date, on soutient un certain nombre d'actions.
10:34Et donc, nous, on n'a pas trop de problèmes avec les agriculteurs.