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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Il est 19h32 donc, et nous parlons de François Bayrou, de ses consultations qui ont commencé,
00:12cher Rachel, peut-être.
00:13Déjà, on a le sentiment qu'il essaie de dresser un portrait de la France, puisqu'il
00:18a reçu notamment le président de la Cour des Comptes, Bruno Retailleau, ça c'était
00:24hier.
00:25Peut-être Pierre Movuscovici, mais peut-être dans le but de former son gouvernement, mais
00:28ce matin, il était plutôt avec Gérard Larcher, peut-être pour voir un peu dans
00:32quel état était la France, avant de dresser un plan, c'est-à-dire qu'en fait...
00:35Je ne comprends pas, moi, lors de son discours de passation de pouvoir, il nous a dit que
00:38c'était celui qui connaissait le mieux les problèmes de la France.
00:41Ah oui, Gilles Thauvin c'est taquin ! Non mais je ne suis pas taquin, je suis attaché
00:44à la rigueur et aux faits, et voilà, on ne peut pas penser qu'il fait des consultations
00:50pour, voilà, apprendre à connaître la France.
00:52J'espère quand même qu'à 73 ans, après avoir été ministre à de nombreuses reprises,
00:55maire de Pau et président du MoDem, j'espère quand même qu'il connaît un minimum la France.
01:00Oui, oui, dans mes bras veaux, oui ! Je ne suis pas sûr que requérir l'avis de M.
01:06Moscovici, qui est à la Cour des comptes depuis des années, soit le meilleur conseiller pour
01:12savoir ce qui se passe aujourd'hui dans le pays français.
01:15Ah oui, moi j'en ai assez.
01:16Arrachez les cannes ! Vous en avez assez, dites-nous ! Non, j'en ai assez parce que François
01:20Bayrou, c'est l'homme politique que l'on connaît, c'est aussi l'agrégé de lettres
01:24que l'on connaît, qui a un sens politique affûté, une culture remarquable, notamment
01:32il défend la langue française depuis des années, notamment la francophonie, et moi
01:37effectivement avec mes origines, les Senghors, etc., ça me parle énormément et je trouve
01:42que c'est la première pierre déjà à sa pensée politique.
01:44Il est dans ce moment-là où il assure la continuité de l'État, non seulement en
01:49termes de temps, mais aussi avec Mayotte en termes d'espace, notre continuité de cet
01:53État français.
01:54Par ailleurs, oui, il a une idée de la France qui est de dépasser les clivages, qui est
02:00sur la réconciliation et qui est justement sur la formation d'un gouvernement uni, fort
02:06et debout.
02:07Il y a tant d'enjeux et de défis au niveau national et international que nous, en tant
02:14que citoyens, je trouve que ce n'est pas une bonne chose de déjà critiquer l'ensemble
02:21de François Bayrou, ce qu'il pourrait faire, alors même que ça fait à peine 24 heures
02:25qu'il a été nommé.
02:26Oui, c'est très français ça, Rachel Khan, vous vous dites Rachel Khan, ce soir, on attend
02:30de voir.
02:31Plus que ça, on attend de voir, certes, mais sur la pensée, justement le dépassement
02:38des clivages.
02:39On le critique assez sur le milieu, etc., moi je pense qu'aujourd'hui, et d'ailleurs
02:42François-Xavier Bellamy le disait, dépasser la question des partis pour avoir un focus
02:48sur le pays, et bien c'est très précisément la pensée de François Bayrou.
02:52Alors, Gilles Torres, vous n'êtes pas d'accord ?
02:54Non, si je suis complètement d'accord, j'aurais envie qu'on dépasse les partis, sauf que
02:59le problème c'est qu'avec cette Assemblée Nationale, on est en pleine quatrième république,
03:02et donc c'est le régime des partis.
03:03On parle d'un Premier ministre qui a 36 députés, donc évidemment déjà qu'on est dans cette
03:09république des partis, Michel Barnier avait 47 députés, il était Premier ministre,
03:12c'est une situation qu'on n'a jamais vécue, donc sortir du clivage partisan, ça va être
03:17impossible parce qu'il y a trop d'enjeux, tout le monde pense soit à 2027, soit à
03:21leur petit siège de député, on voit bien en ce moment tout ce qui se passe autour par
03:24exemple du Parti Socialiste qui dit on pourrait rentrer au gouvernement ou non, faire un pacte
03:29non-censure ou non, et bien ça c'est pour une chose, c'est parce qu'ils veulent soit
03:33se débarrasser de la France Insoumise, soit trouver un espace politique en ce moment
03:39pour faire entendre une voix un petit peu dissonante à gauche, mais on voit bien que
03:43tout le monde aujourd'hui est mue par les réflexes partisans et la prochaine élection
03:47présidentielle.
03:48Et ça, ce n'est pas responsable, la responsabilité de nos élus, de nos représentants, le mot
03:55responsabilité d'un point de vue des racines latines, c'est apporter des réponses, moi
03:59j'en ai assez que nous ayons des députés à l'Assemblée Nationale qui n'arrivent
04:02pas à se parler, quand on est dans le monde de l'entreprise, admettons qu'on a un projet
04:07en commun tous les trois, et bien on n'a pas les mêmes idées politiques, on va réussir
04:11à se parler pour mener à bien ce projet, c'est ce qu'on attend de l'Assemblée Nationale.
04:15Oui, alors ça, Rachel Kahn, je crois que c'est un vœu pieux, si vous me permettez.
04:18Oui, mais on peut continuer d'y croire et d'avoir la foi quand même.
04:22Mais oui, vous avez raison Rachel Kahn, mais c'est vrai, va-t-il pouvoir aller jusqu'au
04:25bout François Bayrou, a-t-il les leviers nécessaires, Jules Torres, pour mener à
04:29bien son projet ?
04:30Je ne sais pas, ça dépend où est le bout, si le bout c'est 2027, François Bayrou, il
04:35pourrait connaître le même sort que Michel Barnier s'il ne respecte pas un certain nombre
04:39de conditions.
04:40Quels sont ses atouts ? Si on compare Michel Barnier et François Bayrou face à la situation
04:44que nous connaissons aujourd'hui, quels sont les atouts de François Bayrou par rapport
04:48à son prédécesseur ?
04:49Alors, ils ont tous les deux été président de conseil départemental, il y en a un qui
04:55est Pyrénéen, l'autre Savoyard, sans doute, est-il plus flexible François Bayrou ? C'est-à-dire
05:03que c'est quelqu'un qui est très souvent mesuré avec les oppositions, qui n'utilise
05:08pas d'anathème, je ne dis pas que c'est ce que faisait Michel Barnier, mais en tout
05:11cas, Michel Barnier, dès le début, on lui a donné des consignes claires, il avait deux
05:15solutions.
05:16Soit il se débarrassait du RN, mais dans ce cas, il avait besoin du PS, il a bien vu
05:20dès le début que le PS était dans une situation où il ne pouvait faire autre chose que de
05:26voter cette censure, donc il devait prendre les voix du RN et les accepter.
05:30Il ne l'a pas fait, il a été censuré, il a été combattu par une majorité de députés
05:36331.
05:37Aujourd'hui, François Bayrou, il a la même équation que Michel Barnier, on voit bien
05:42qu'aujourd'hui, peut-être que le PS est en train de bouger, peut-être que finalement
05:45ils ne bougeront pas, alors à ce moment-là, il devra accepter les voix du RN.
05:49Juste un mot sur le PS, si vous le permettez, et vous allez réagir.
05:53Le premier secrétaire du PS, qui a posé ses conditions, un accord de non-censure avec
05:59le gouvernement, il prévient une nouvelle loi immigration, mènerait les socialistes
06:02à voter une nouvelle motion de censure, Olivier Faure qui dit également dans les colonnes
06:07du Parisien qu'il a une divergence stratégique profonde avec Jean-Luc Mélenchon.
06:11C'est ce que je disais, François Bayrou...
06:13Mais il n'a pas reçu de coup de fil du nouveau Premier ministre, dit-il.
06:17C'est très simple, si François Bayrou veut la droite au gouvernement et avoir un pacte
06:21de non-censure, il faut qu'il fasse cette loi immigration qui a été promise lors
06:26du précédent gouvernement par Michel Barnier et Laurie de Rotailleau.
06:29On est reparti sur la censure à Schell-Kahn, vous avez beau avoir la foire à Schell-Kahn,
06:33regardez.
06:35Le sujet aujourd'hui, c'est que François Bayrou ne va plus pouvoir compter sur le
06:39Parti Socialiste parce qu'ils sont inféodés à Jean-Luc Mélenchon.
06:42Même si son propre ministre secrétaire dit le contraire, il dit qu'il y a une divergence
06:47stratégique profonde avec Jean-Luc Mélenchon.
06:48Il dit le contraire en disant qu'il y a beaucoup de lignes rouges et qu'il censure.
06:51Il ne dit pas qu'il faut la divergence stratégique profonde avec Jean-Luc Mélenchon, c'est ce
06:55que dit Olivier Faure.
06:56On voit bien qu'il est un peu empêché, notamment par sa base, parce qu'il pense
06:59à Jean-Luc Mélenchon.
07:00Dans six mois, Olivier Faure, comment va se retrouver le Parti Socialiste s'il y a une
07:04dissolution ?
07:05Il juge que Jean-Luc Mélenchon affaiblit la gauche.
07:06Oui, et lui, il affaiblit pas la gauche peut-être ?
07:09Je ne sais pas.
07:10Je ne sais pas, mais en tout cas, il n'augmente pas.
07:13Rachel Kahn.
07:14Oui, alors il y a beaucoup de sujets.
07:16Déjà, la différence entre Barnier et Bayrou, pour moi, c'est quand même une question
07:20de terrain.
07:21Quand on va à Pau, ce qu'il a réussi à faire, François Bayrou, dans cette ville-là,
07:28pour moi, c'est un peu de la géopolitique locale.
07:30Donc, il sait aussi manier les différentes tendances pour mener à bien un projet au
07:36niveau local.
07:37Maintenant, ce serait d'un point de vue national.
07:39Après, sur la question du PS et de la gauche, je pense que là, Olivier Faure est dans une
07:45mauvaise posture parce qu'effectivement, il y a énormément aujourd'hui, notamment
07:48de militants socialistes ou d'anciens leaders socialistes qui ne se reconnaissent absolument
07:55plus dans ce qui est devenu le Parti Socialiste.
07:58Donc, je pense qu'effectivement, ce n'est pas une question d'affaiblir Mélenchon,
08:03affaiblir la gauche.
08:04C'est simplement que les choix qui ont été d'être inféodés et ne plus du tout répondre
08:08à la couleur politique et aux fondamentaux qu'était le PS, oui, ça affaiblit l'ensemble
08:13du PS, c'est sûr.
08:14Jules Torres.
08:15Et le problème aujourd'hui du PS, c'est que, certes, Olivier Faure n'est pas tout
08:20à fait très connu des Français, mais quelle autre incarnation au sein du Parti Socialiste
08:25à part M. Hollande qui est omniabsent depuis une semaine, M. Cazeneuve, il n'est plus
08:32au PS, Didier Migaud, le ministre de la Justice, il n'est plus au PS, Pierre Moscovici n'est
08:37plus au PS depuis les années 2010, il n'y a aucune alternative aujourd'hui au sein
08:42du PS et c'est la raison pour laquelle ils se laissent mener par Olivier Faure et ils
08:49vont tout droit dans le mur, le PS, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il n'existe que grâce
08:54à la France Insoumise.
08:55Olivier Faure l'a bien compris.
08:56A la prochaine présidentielle, je ne vois pas l'émergence d'un candidat du PS, donc
09:01ils se rangeront derrière la candidature unique de Jean-Luc Mélenchon à gauche et ce seront
09:07les électeurs socialistes qui, encore une fois, seront lésés.
09:09Je voudrais juste un mot sur Olivier Faure, est-ce que le divorce, ça sent le divorce
09:14avec Jean-Luc Mélenchon, je pose la question parce que je suis en train de lire cet article
09:20du Parisien que m'a apporté Thomas Lacroix en studio, je le découvre avec vous, on lui
09:23pose la question à Olivier Faure, Jean-Luc Mélenchon est-il sorti du nouveau Front
09:28Populaire ? Réponse d'Olivier Faure, il pense que tout se résout par la seule présidentielle,
09:33ce n'est pas conforme au projet politique du Front Populaire qui mise au contraire sur
09:37la reparlementarisation de la vie politique, la 6ème République, ce n'est pas la 5ème
09:40Empire, gna gna gna, il fait donc cavalier seul.
09:43Il ne discutait pas autant quand il s'agissait d'avoir des places de députés.
09:47Oui, alors Rachel, qu'elle a raison, Jules Torres ?
09:50Bien sûr qu'elle a raison, Rachel, Olivier Faure, il a deux échéances en tête avant
09:56la présidentielle de 2027, d'abord il a une potentielle dissolution qui pourra arriver,
10:01elle pourra arriver en juillet, en août, en septembre prochain, Emmanuel Macron a dit
10:04qu'il ne voulait pas la faire mais il sera peut-être contraint, notamment par une motion
10:08de censure, donc déjà c'est la première des choses, le Parti Socialiste aujourd'hui
10:11ne peut pas se permettre de ne pas être dans une alliance à gauche et on voit bien que
10:15et les écologistes et les communistes veulent plutôt continuer avec la France Insoumise
10:20pour une nouvelle dissolution.
10:21Et puis la deuxième échéance, c'est celle des municipales.
10:23La France Insoumise pourrait être un gros caillou dans la chaussure de toutes les mairies
10:27socialistes sortantes, on pense à Paris, on pense à la ville de Nantes, on pense à
10:32un certain nombre de communes qui, sans le soutien de la France Insoumise, pourraient
10:37revenir à la droite.
10:38On pense également à Marseille où Benoît Payan, certes, a des sondages qui lui sont
10:41plutôt favorables mais qui pourraient, à cause d'une candidature de la gauche, de
10:45la France Insoumise, voir ses plans contrecarrés.
10:49On voit bien ces deux échéances électorales et on voit bien que ce sont les deux objectifs
10:53d'Olivier Faure au-delà de la présidentielle mais lui aussi est ému par des intérêts
10:56électoraux.
10:57Donc les socialistes ont dit qu'ils ne voulaient pas faire partie d'un gouvernement de dons.
11:01Moi je trouve qu'ils ont bien tort et c'est le sujet qu'on a en ce moment à droite.
11:06C'est-à-dire que les Républicains sont-ils plus forts à l'intérieur ou à l'extérieur
11:10du gouvernement ?
11:11A l'intérieur, on a bien vu, l'EPS aurait dû faire la même chose.
11:14Alors écoutez, dans un instant, nous allons parler de cette candidature.
11:18Attention !
11:19A moitié dissimulée !
11:21Vous y allez enfin ?
11:22Vous y allez enfin !
11:23Je reste où je suis, c'est déjà pas mal !
11:26Dominique de Villepin qui n'excrut pas une candidature à la présidentielle si jamais
11:30Emmanuel Macron tombe.
11:31Quelle irresponsabilité !
11:32Ah !
11:33Rachel Khan, je vous sens à la Amérique !
11:36Rachel Khan, je peux vous dire, attendez Rachel Khan, vous allez vous régaler jusque-là,
11:40franchement, ça vous a mis hors de vous, cette candidature à demi-mot de Dominique
11:44de Villepin !
11:45Je prépare des pop-corn !
11:46On se retrouve tout de suite sur Europe 1 19h44 !