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Garance s'est enfermée dans sa salle de bain avec ses parents pendant le passage du cyclone Chido à Mayotte. Bidonvilles rasés, boue, voitures retournées... Depuis son appartement de Mamoudzou encore sans électricité, elle constate les dégâts après la catastrophe.

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Transcription
00:00Il y a le dernier appartement de ma résidence qui est complètement rasé.
00:03Il n'y a plus de toit, il n'y a plus rien.
00:08Il y a de la brume partout, des inondations partout,
00:10des voitures qui ont bougé, des voitures complètement cassées.
00:14Le paysage est apocalyptique.
00:16Il y a une vraie catastrophe naturelle qu'on a vécue.
00:18Mon appartement est situé dans les hauteurs de Mamoudzou.
00:21On est assez haut comparé à la mer.
00:24Ma mère avait peur d'une submersion sur l'île
00:28et leur appartement est vraiment très proche de la mer.
00:30Elle allait être submergée par une vague si elle était trop grande.
00:35J'ai préféré les inviter chez moi pour qu'on se confine ensemble.
00:40On a commencé à rentrer dans le cyclone vers 6h.
00:44Vers 9h-10h, ça a commencé à bien bouger.
00:47On a passé bien 30-40 minutes sur un gros coup de flip
00:54et dans du dur du cyclone parce que ma baie vitrée était en train de s'enlever du mur.
01:02Les rafales de vent allaient à plus de 250 km heure je crois.
01:06Ça passait à travers mon rideau et la baie vitrée bougeait toute seule.
01:10Si on ne la tenait pas, elle allait s'envoler dans mon appart.
01:16On est vite partis dans la salle de bain pour se mettre à l'abri.
01:18C'est à ce moment-là qu'ils ont fait quoi ?
01:20Là, toutes les maisons-civres, elles sont belles.
01:24On est restés dans la salle de bain pendant une heure, une heure et demie.
01:27Là, ça soufflait beaucoup.
01:29L'appartement bougeait, les murs bougeaient.
01:32C'était assez catastrophique.
01:34Je pense que dans la salle de bain, on était en train de discuter tous les trois
01:37et on se disait qu'on était en train de vivre la catastrophe la plus grosse de notre vie.
01:41Je n'avais pas du tout confiance en mon appartement.
01:42Je savais qu'à tout moment, ça pouvait être la fin.
01:45Le niveau d'eau dans l'appartement montait.
01:47Et puis après, ça s'est un petit peu calmé.
01:49Oh là là !
01:52Je suis allée dans la rue.
01:54J'ai vu qu'il y avait des arbres qui étaient tombés de partout,
01:57des tôles de partout, des câbles électriques de partout, des poteaux.
02:01Enfin, on ne voyait plus rien. Il n'y avait plus rien.
02:06Oh wow !
02:10Oh shit, la voiture !
02:11Comme s'il y avait des obus qui étaient tombés et qui avaient tout détruit.
02:18J'ai vu sur le fond de ma rue qu'il y avait des gens qui commençaient à sortir des bidonvilles,
02:23des bangas, qu'on appelle chez nous, avec beaucoup d'enfants, des bébés, tout ça.
02:27Du coup, j'ai commencé à les aider pour gravir les tas de tôles qu'il y avait,
02:33pour qu'ils séparaient les routes.
02:34Ils grolotaient, ils pleuraient, tout le monde était à l'ouest.
02:39On a aidé les mamans à déposer les enfants en sécurité.
02:44Chez moi, on peut voir une grande colline, c'est la colline des Hauts-de-Caouinie.
02:52Et en gros, à Caouinie, c'est là où il y a la plus grosse concentration de bangas, de bidonvilles.
02:59Et de chez moi, on peut voir toutes les cases de plusieurs couleurs en tôle.
03:03Là, on voit de la terre, en fait. Je ne vois plus de cases.
03:06Là, on n'a pas d'électricité, donc là, on est en train de survivre avec des batteries externes,
03:10mais qui vont bientôt s'arrêter.
03:12Donc je pense que si demain, on n'a toujours pas d'électricité, ça va être compliqué.
03:15Et j'ai des réserves, je crois que j'ai 100 litres d'eau de réserve.
03:21Ma cuve, elle fait combien ?
03:22100 litres à 3, ça va faire deux jours.
03:27Dehors, on n'a plus de câbles électriques, donc au niveau des réparations, ça va durer un jour.
03:33On n'a pas du tout le matériel pour sur Mayotte.
03:36Apparemment, on a eu des nouvelles sur Twitter, il y aurait eu deux morts.
03:42Et puis, il y a des pillages aussi depuis cet après-midi,
03:44depuis le moment où ça s'est calmé, les jeunes qui sont assez violents sur l'île
03:52commencent à piller les supermarchés, les maisons qui sont dégradées pour voler.
03:57Donc ça aussi, ça rajoute un climat où en fait, on ne sait pas, on sort ou on ne sort pas.
04:02Là, maintenant, tout de suite, c'est plus une question d'angoisse
04:05parce qu'on n'a pas de nouvelles des gens qui sont sur le territoire.
04:08On est les seuls à avoir du réseau.
04:10Les enfants qui sont à la rue, il y a des milliers de maisons qui ont été détruites.
04:17L'hôpital qui n'est pas fonctionnel.
04:21On n'a pas assez de réserves.
04:23Enfin, on ne sait pas où ça va aller en fait, on n'a aucune nouvelle.

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