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00:00Et j'en profite pour saluer, dans quelques instants évidemment, on va accueillir nos amis d'Europe 1 qui nous rejoignent
00:06puisque de 18h à 19h, et bien c'est votre punchline week-end.
00:12Nous sommes ensemble jusqu'à 19h, édition spéciale, vous vous en doutez, sur nos deux antennes.
00:16Je vous présente mon équipe du vendredi, dans quelques instants, ils sont dans les starting blocks,
00:20actualité politique oblige, ça y est, c'est fait, François Bayrou a été nommé à Batignon
00:24après avoir été reçu durant 1h45 ce matin par Emmanuel Macron.
00:28On a longtemps cru que les carottes étaient cuites pour lui, et bien non, il a fallu attendre longtemps avant sa confirmation.
00:33Pour quelle raison cette attente ? On a quelques éléments de réponse avec nos invités.
00:38La passation entre Michel Barnier et François Bayrou a eu lieu, les premiers échanges entre les deux hommes ont eu lieu également,
00:44on vous raconte tout cela, on écoutera François Bayrou dans quelques instants.
00:47François Bayrou à Batignon, on vous fait écouter les réactions politiques aussi, elles sont nombreuses,
00:52pas de tous les camps d'ailleurs, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:55Les filles restent dans son couloir de nage, ils voteront la censure, les écologistes menacent de leur côté,
01:01les communistes jugeront sur pièce, l'EPS déclare rester dans l'opposition.
01:05Quant au LR, elle conditionne leur participation au gouvernement, au projet de François Bayrou,
01:12reconnaissant que leur choix est moins facile qu'avec Michel Barnier, on s'en doute.
01:17Enfin maintenant en question, quel gouvernement, quelles femmes, quels hommes, avec quels membres, qui va vouloir y aller ?
01:22On vous raconte tout cela, ou presque, tout en restant prudents, ce n'est pas le moment de prendre des risques.
01:28Avec moi pour commenter cette actualité sur Europe 1 et sur CNews, Judith Vintro, bonsoir,
01:33bon reporter, beaucoup de choses à dire ce soir ma chère Judith.
01:36Louis Doragnel.
01:37Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
01:39Programme chargé évidemment encore ce soir.
01:41Noemi Elioa, bonsoir, merci d'être avec nous.
01:43Nathan Devers, merci également.
01:46Thomas Bonnet, spécialiste politique.
01:48On a attendu ce matin, on n'y croyait plus, 1h45 d'entretien, le désert, le silence, et d'un seul coup la fumée blanche.
01:58La passation a eu lieu il y a quelques instants, vous l'avez vécu sur nos deux antennes.
02:03On va écouter une déclaration de François Bayrou avec un premier petit message très clair et très limpide.
02:11Devant une situation d'une telle gravité, ma ligne de conduite sera de ne rien cacher, de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté.
02:24Je sais que la tentation est dure.
02:26Écoutez, prenez un ou deux sujets, concentrez-vous là-dessus et laissez faire le reste dans la médiocrité.
02:36Je ne choisirai pas cette ligne.
02:39Je pense que nous avons le devoir, dans un moment aussi grave pour le pays, pour l'Europe et devant tous les risques de la planète,
02:51nous avons le devoir d'affronter les yeux ouverts, sans timidité, la situation qui est héritée de décennies entières.
03:05Thomas Bonnet, il y a quelques messages très clairs et très limpides.
03:11Oui, il a marqué un peu son empreinte, François Bayrou, avec ce discours.
03:16Ce n'est quand même pas là, et Datton le disait tout à l'heure dans la première heure, ce n'est pas là encore qu'il doit dessiner sa feuille de route.
03:21François Bayrou, il y aura la déclaration de politique générale pour ça.
03:24C'est vrai que pour ceux qui attendaient de voir sa première prise de parole pour se faire un avis sur l'orientation politique de François Bayrou,
03:31il va falloir encore attendre parce qu'effectivement, il a esquissé quelques-unes de ses priorités, quelques-unes de ses marottes, son mantra d'une certaine manière,
03:39mais on n'a pas encore, évidemment, trop d'informations sur les choix politiques qu'il va faire sur des sujets très importants.
03:46J'ai le souvenir que Michel Barani avait déjà, lui, à l'époque, lors de sa passation de pouvoir, il n'y a pas si longtemps, esquissé en partie une sorte d'orientation, une feuille de route.
03:54François Bayrou ne fait pas ce choix parce que la composition de son gouvernement va aussi être soumise, justement, aux orientations qu'il va choisir.
04:01Il va devoir réaliser beaucoup d'arbitrages et je pense que la composition de son gouvernement va être, à cet égard, très compliquée
04:06parce qu'il va devoir piocher dans différentes forces politiques avec les équilibres, les fameuses éliquilibres dont on parle à chaque composition de gouvernement.
04:12Louis Dorignal, vous étiez le maître des horloges, vous avez chronométré les deux discours.
04:18François Bayrou ?
04:19François Bayrou, il a fait un discours, je crois, de 11 minutes.
04:24Michel Barani ?
04:25Michel Barani, 6 minutes 30.
04:26Donc voilà, c'est plutôt concis.
04:29Non mais même un discours de 11 minutes, ça reste un discours relativement court.
04:32Donc le plus dur commence à partir de maintenant pour François Bayrou.
04:36Il va devoir voir de quelle manière l'aile gauche, voire la gauche, le Parti socialiste, comment est-ce qu'il peut travailler avec eux,
04:44même pourquoi pas avec les communistes, les écologistes, on verra, on n'en sait rien pour l'instant.
04:48Et puis il y a quand même un cas qui va être assez compliqué à régler, c'est sa relation avec les républicains.
04:54Historiquement, aux républicains, on n'aime pas du tout le modem, on n'aime pas du tout François Bayrou.
04:59Et encore plus si vous êtes sarkoziste.
05:02Et pour les sarkozistes, François Bayrou, c'est quand même celui qui est responsable de beaucoup d'échecs électoraux,
05:08et notamment la présidentielle de 2012 où Nicolas Sarkozy n'avait pas réussi à être réélu.
05:15Et il y a beaucoup de républicains ex-UMP qui en veulent mordicus à François Bayrou.
05:23Maintenant, il va devoir composer avec une équation qui est extrêmement complexe.
05:26On voit que Michel Barnier a eu le plus grand mal à essayer de faire avancer un tout petit peu l'action de son gouvernement,
05:32c'est dessiner un semblant de coalition où il voyait bien que les coups de poignard venaient d'abord et avant tout de l'interne,
05:39mais à la fin, c'est parce qu'il était fragilisé de l'intérieur que la France Insoumise et le RN ont décidé de le censurer.
05:48François Bayrou a quand même montré, je trouve, et c'est intéressant, il a rappelé que la tâche était extrêmement compliquée pour lui.
05:56Il y a peut-être une idée qu'on peut retenir un peu précise, c'est qu'il veut s'attaquer à la question du déficit et de la dette.
06:02Ça, c'est peut-être un des seuls éléments précis et concrets dont on dispose.
06:05Maintenant, quand on voit la difficulté avec laquelle Michel Barnier n'a pas réussi d'ailleurs à faire adopter un budget, bon courage François Bayrou.
06:15– Bon courage, oui, mais il voulait le poste.
06:17– Il le voulait, alors ça peut revenir, c'est assez drôle, enfin c'est assez drôle, c'est pas drôle, mais c'est cocasse.
06:23À 8h30, Emmanuel Macron appelle François Bayrou pour l'informer qu'il ne sera pas Premier ministre.
06:28Et ce qu'on dit, c'est qu'a priori c'était Sébastien Lecornu qui devait être choisi Premier ministre.
06:32À 12h30, 12h43, et bien finalement, c'est François Bayrou qui est désigné Premier ministre.
06:39Pourquoi ? Et après j'ai terminé, parce que François Bayrou a menacé, avec le modem de son parti politique,
06:46de quitter le socle, la coalition qui soutient de briquet de broc, mais qui soutient quand même l'action d'Emmanuel Macron.
06:53– Alors, avant de poursuivre le tour de table et connaître vos avis aux uns et aux autres,
06:58on se posait la question, comment cette nomination de François Bayrou à Matignon est-elle perçue par les Français ?
07:05Écoutez la réponse de ces Français, je vais les découvrir en même temps que vous.
07:11– Je suis surprise, je le pensais en dehors du paysage médiatique,
07:14on n'entendait plus trop parler de lui, c'est un sacré retour sur la scène politique.
07:19Surprenant, mais bon, à voir.
07:22– Pourquoi pas, s'il bosse bien, c'est tout ce qu'on lui demande.
07:25– Je trouve que les politiques, ils sont décevants.
07:29Si Bayrou met la main à la politique et au pays, c'est bien.
07:35– Je pense que pour lui, c'est une super promotion et qu'il est fou de joie,
07:39mais je pense qu'il va aller quand même dans le sens du...
07:45dans le sens de faire avancer le gouvernement.
07:48– Bon oui, il faut espérer qu'on arrive à avoir un gouvernement qui tienne dans la durée,
07:52qui peut s'y répondre aux attentes des Français avec peut-être un peu plus de sérénité.
07:55Je pense que voilà, ce serait déjà un très bon point.
07:58– Bon, il n'y a pas trop de surprises dans ses réactions.
08:02On pouvait le deviner, Judith.
08:04– Il y a bienveillance.
08:05– Oui, bienveillance, c'est vrai, il n'y a pas de...
08:07Voilà, c'est ce qu'on appelle un micro-trottoir,
08:09donc ça n'a de valeur que ce qu'on lui accorde.
08:12Mais soit etant dit, il n'y a pas trop de surprises, je trouve, Judith.
08:14– Et en tout cas, il n'y a pas eu de commentaires négatifs sur le retour du vieux monde ?
08:20– J'ai dit de va-t-revoir.
08:21– Il y a des choses comme ça que moi j'ai pu entendre, ne serait-ce qu'en venant ici, d'ailleurs.
08:25Enfin, je ne parle pas de cette maison sur le trajet.
08:28Il y a une chose dont on n'a pas parlé et qui distingue beaucoup Michel Barnier de François Bayrou,
08:36à part le fait que Michel Barnier a été nommé Premier ministre grâce à Emmanuel Macron
08:41et François Bayrou en dépit d'Emmanuel Macron, c'est leur ambition.
08:46François Bayrou, pas plus tard qu'en février dernier, quand Gabriel Attal a été nommé à Matignon,
08:52a redit, interrogé sur France Info en l'occurrence,
08:56je ne renonce à rien en parlant de la prochaine présidentielle.
09:00Alors là, il a confié à quelques proches qu'en allant à Matignon,
09:04il faisait le sacrifice de son intérêt personnel.
09:08Je demande à voir.
09:11La différence, c'est que Barnier, lui, ne caressait pas d'ambition présidentielle
09:18et on ne pouvait pas avoir de doute sur le sujet, en tout cas quand il est arrivé à Matignon.
09:23Très rapidement, de toute façon, c'est devenu hors de portée pour lui,
09:26donc il n'y avait pas de question sur les ambitions avec Michel Barnier.
09:30Avec François Bayrou, c'est tout à fait différent et c'est d'autant plus différent
09:34qu'on a parlé en long et en large en travers de l'étroitesse de son socle parlementaire,
09:40du fait qu'il n'y a pas de majorité pour réformer en profondeur ce pays.
09:45Or, quand au début de leur discours,
09:50Bayrou confirme qu'avec Barnier, il se connaisse depuis très longtemps,
09:55depuis les rénovateurs, c'est-à-dire depuis 40 ans à peu près, 30 ans,
10:02depuis 30 ans et que ça reste à faire, en parlant de la rénovation,
10:07ça montre quand même qu'il n'a pas pour ambition de gérer les affaires courantes
10:11jusqu'à la prochaine présidentielle, comme le lui demande en fait Emmanuel Macron.
10:15Donc ça va être intéressant de savoir jusqu'à quel point il acceptera de se plier
10:21aux intérêts et aux désidératas du président de la République
10:25et à quel moment il se dira, je suis en train de m'abîmer,
10:29penser qu'il n'avait pas Michel Barnier puisqu'il n'avait pas l'ambition présidentielle.
10:34– Ce que vous dites, c'est que l'élection présidentielle commence ce soir ?
10:38– Exactement, et qu'il y a une dimension incontrôlable chez François Bayrou
10:43qu'il n'y avait pas chez Michel Barnier.
10:45– Alors, je le dis pour nos auditeurs d'Europe 1, il y a Marine Le Pen
10:49qui est dans le Pas-de-Calais, qui descend d'un char de Noël
10:52accompagné du Père Noël, qui devrait s'exprimer.
10:56– Je vous commente l'image, elle est habillée en rouge aussi,
11:00elle est habillée en rouge Marine Le Pen, comme le Père Noël,
11:03et on l'écoutera puisqu'elle risque de prendre à nouveau la parole dans quelques instants.
11:07Je vous propose de poursuivre Noémie Allua avec vous
11:11et peut-être que je serai obligé de vous interrompre dans votre élan.
11:14Qu'avez-vous pensé un petit peu de ces prises de parole ?
11:17– Le fameux discours qu'il ne fallait peut-être pas tenir sur le retour du vieux monde,
11:21c'est vrai que François Bayrou, 73 ans, qui est dans l'arcane politique depuis des décennies,
11:27qui a été déjà ministre de l'éducation, qui a été garde des Sceaux,
11:30que tout le monde en France connaît parce qu'effectivement,
11:33il incarne à la perfection cette classe politique qui est là depuis des décennies,
11:39ce n'est pas forcément le changement qu'on pouvait imaginer.
11:42Maintenant, il a avec lui, malgré tout, si on veut regarder les points positifs,
11:46il a l'expérience, il a le réseau, il a la connaissance des sujets,
11:50et bien sûr que ce que l'on espère,
11:52et c'est ce qu'espéraient d'ailleurs les personnes que vous avez interrogées sur la question,
11:55c'est qu'il accompagnera le meilleur destin possible pour la France,
11:59parce que c'est ça qui compte demain, c'est de réussir à redresser nos comptes
12:02et c'est de promettre un meilleur avenir pour nos enfants.
12:05Et si c'est lui qui peut réussir à le faire, on l'espère, on se place derrière lui,
12:10on l'accompagnera et on espère qu'il sera capable et qu'il réussira
12:13de remettre la France sur le droit chemin, si je puis dire.
12:19Maintenant, effectivement, ce n'est peut-être pas le personnage qu'on aurait pu imaginer,
12:23ce n'est pas le changement.
12:24Vous vous souvenez de cette phrase de François Hollande,
12:26le changement, c'est maintenant, ce n'est pas pour tout de suite.
12:28Ce n'est pas pour tout de suite.
12:29Et nous sommes avec Mathieu Lefebvre, député Ensemble pour la République Val-de-Marne.
12:34Bravo Mathieu Lefebvre, je vous félicite.
12:37Nous étions ensemble il y a une semaine,
12:40souvenez-vous, je vous avais posé la question,
12:42et vous m'aviez dit à 95% François Bayrou.
12:45Et Sabrina Aristéobach qui était notre invitée également il y a une semaine.
12:49Bon, il a fallu que je la travaillais un petit peu pour décrire le profil idéal,
12:53mais vous aviez vu juste Mathieu Lefebvre.
12:56Moi, je crois que le moment est celui de l'intuition de François Bayrou.
13:00En 2007, il voulait faire travailler ensemble la gauche républicaine,
13:03la droite républicaine et le centre.
13:05C'était aussi l'intuition du président de la République en 2017
13:08et la situation aujourd'hui l'impose.
13:11Je pense que ce sera un Premier ministre qui permettra de trouver de la stabilité
13:15et un chemin pour les Français dans les mois à venir
13:18et qui sera utile pour répondre aux préoccupations concrètes des Français.
13:22Il a commencé à l'esquisser au cours de sa première déclaration.
13:25Vous connaissez l'équipe qui m'entoure ce soir,
13:28Louis de Raguenel, Thomas Bonnet, entre autres,
13:31qui nous disaient que les choses n'avaient pas été si simples que ça ce matin
13:34au cours de la réunion et de l'entretien entre Emmanuel Macron et François Bayrou.
13:38Ça a failli ne pas se faire, mais il a fallu taper du poing visiblement.
13:42Je ne suis pas dans le secret des dieux.
13:44J'observe que le président de la République avait dit sous 48 heures.
13:47C'est quasiment sous 48 heures.
13:49Mais l'important, c'est qu'on ait un Premier ministre qui soit rassembleur
13:52et François Bayrou a le profil d'un rassembleur.
13:55Maintenant, ce qui compte, c'est que les formations politiques
13:57puissent être au diapason de la responsabilité
14:00et qu'elles s'engagent dans un chemin avec lui.
14:03J'espère que toutes le feront.
14:05Ce qui compte, c'est quel budget on va donner au pays dans les prochaines semaines.
14:09Est-ce qu'on va parvenir à lui donner un budget ?
14:11J'ai vu tout à l'heure deux premiers ministres qui étaient très responsables
14:15de ce point de vue.
14:16Michel Barnier a rappelé avec beaucoup de courage
14:18que la censure ne règle aucun des problèmes budgétaires et économiques du pays.
14:22Et François Bayrou a alerté sur la question de la dette depuis des années.
14:26Maintenant, il faut se y affoler.
14:27Il faut le faire avec toutes les forces républicaines de ce pays.
14:31On l'a évoqué également.
14:33Le PS demande notamment à François Bayrou de renoncer au 49-3.
14:37Il y a également l'incertitude du côté des Républicains.
14:40On sait qu'il y a une rencontre très importante entre Bruno Rotaillot
14:43et François Bayrou ce soir.
14:45Comment sentez-vous les choses, Mathieu Lefebvre ?
14:48Je trouve que les Républicains ont raison de faire valoir la nécessité
14:51de savoir quelle sera la politique qui va mener l'importance
14:55et le quoi.
14:57La question du qui est évidemment très importante.
14:59Mais que va faire François Bayrou ?
15:01Je pense que toutes les forces républicaines doivent s'unir
15:05pour essayer d'aider François Bayrou.
15:07Le moment, ce n'est pas de lui mettre des bâtons dans les roues.
15:10On doit pouvoir l'aider.
15:11J'ai vu beaucoup de mes concitoyens aujourd'hui en circonscription.
15:14Ils m'ont dit « Maintenant, monsieur le député, il faut aider le nouveau Premier ministre ».
15:17Donc, je l'appelle à toutes les grandes formations politiques républicaines
15:21à essayer d'aider François Bayrou en lui faisant des propositions
15:24plutôt qu'en lui mettant des bâtons dans les roues.
15:27Qu'avez-vous pensé des discours de M. Barnier et de M. Bayrou
15:31avec un certain nombre de points communs ?
15:36J'ai trouvé d'abord que Michel Barnier a été très digne, très sobre dans sa sortie
15:40comme il l'a été ces derniers jours.
15:42Et courageux aussi, encore une fois, de rappeler l'Himalaya
15:46qu'évoquait François Bayrou.
15:47Il y a à la fois un Himalaya politique, mais il y a aussi un Himalaya budgétaire.
15:51C'est un pays qui vit à crédit, qui vit durablement à crédit.
15:55Il va falloir s'attaquer à cette question dans les prochains jours,
15:58dans les prochains mois.
15:59Nos défis n'ont pas disparu.
16:01Et puis, je suis évidemment touché par la question de la promesse républicaine
16:05qu'a évoquée François Bayrou.
16:06Avec le président de la République, on s'est engagé en 2017
16:09pour que personne ne soit assigné à sa place, assigné à résidence.
16:13On a essayé de le faire, c'est évidemment difficile,
16:16mais ce chantier-là est un chantier absolument essentiel
16:20parce que sinon, les femmes et les hommes de ce pays
16:22ne prendront plus en la politique.
16:23Mathieu Lefebvre, maintenant, c'est quelle équipe, quel casting ?
16:26Est-ce que votre téléphone a sonné, Mathieu Lefebvre ?
16:28Question plus personnelle ?
16:30Je pense que François Bayrou va d'abord...
16:32Regardez-moi dans les yeux et dites-moi toute la vérité, rien que la vérité.
16:35Vous savez, ce qui se joue maintenant, c'est d'abord la feuille de route
16:38des formations politiques.
16:40Quelles sont les réformes sur lesquelles François Bayrou va s'engager
16:44dans les prochains mois ?
16:45Il y a déjà des chantiers, ils ne partent pas de nulle part.
16:47La question du narcotrafic, la question budgétaire,
16:50la question de la réindustrialisation du pays
16:52sont évidemment des politiques essentielles.
16:54La simplification à tous les étages pour libérer nos entreprises
16:57des contraintes administratives qui pèsent sur elles,
17:00c'est ça qui doit prévaloir désormais.
17:02Et l'accord de gouvernement, ou en tout cas de non-censure
17:05qui sera négocié dans les prochains jours,
17:07il ne doit n'avoir qu'un seul objectif, c'est la réussite du pays.
17:10Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation, Mathieu Lefebvre.
17:13Si vous avez des informations, évidemment,
17:15puisque vous étiez un des premiers à nous confirmer
17:17la nomination de Monsieur Bayrou il y a une semaine,
17:20quasiment jour pour jour et quasiment à la même heure.
17:23N'hésitez pas, on est ouvert jusqu'à 19h dans PUNCHTIME WEEKEND
17:26et sur Europe 1 et sur CNews.
17:27Merci beaucoup et si jamais vous êtes ministre,
17:29vous nous appelez évidemment en premier lieu.
17:32Merci à vous.
17:33Merci. Nathan Devers, réaction.
17:36Moi écoutez, je trouve que le fait que François Bayrou arrive à Matignon
17:42montre bien qu'on a besoin aujourd'hui, je rebondis sur ce que vous disiez Judith,
17:47peut-être moins de quelqu'un qui a des ambitions présidentielles
17:51ou qui va être un présidentiable, même si c'est son cas,
17:53que de quelqu'un qui a, je dirais, une culture parlementaire.
17:57Parce qu'aujourd'hui, François Bayrou, il ne va être jugé pas tellement
18:00sur le fait de répondre aux attentes des Français ou non.
18:03Ce n'est pas par rapport aux Français qu'il va avoir une possibilité
18:07d'être censuré ou de tomber de main.
18:09En revanche, par rapport à la capacité de ménager les calculs,
18:13les tambouilles, les intrigues politiques des uns et des autres
18:17qui sont évidemment boutiquiers, notamment du côté aussi bien
18:21du Rassemblement National que des socialistes qui vont être
18:23les deux centres de gravité de son avenir politique.
18:26Et c'est à cet égard, si on fait la comparaison d'ailleurs
18:28entre Monsieur Bayrou et Monsieur Cazeneuve,
18:31ce qui à mon avis fait pencher la balance du côté de Monsieur Bayrou
18:35en dehors du fait qu'il a sans doute eu des arguments
18:37qui ont mis la pression à Emmanuel Macron.
18:39Mais c'est aussi le fait que Bernard Cazeneuve, son passé politique,
18:43là, par rapport à cette situation, aurait sans doute été impassif.
18:47Ça veut dire qu'il a eu une manière de mener des luttes,
18:51de participer à des clivages, de fâcher parfois des gens
18:55aussi bien dans son camp que dans d'autres camps,
18:57qui l'aurait mis là, aujourd'hui, dans une position de fragilité particulière.
19:02Donc en un sens, aujourd'hui, on le répète depuis les dernières élections législatives,
19:05on a besoin de quelqu'un qui a le profil d'un protagoniste
19:09de la Troisième ou de la Quatrième République.
19:11Ça veut dire qu'il est moins dans une logique de verticalité politique
19:14que de dialogue, que de concertation, que vraiment de culture,
19:17de ce que c'est qu'une démocratie représentative.
19:19Je crois quand même que c'est le pari qu'Emmanuel Macron a fait
19:23en choisissant François Bayrou, aujourd'hui,
19:26et en se disant que l'optique, c'était que ça dure.
19:28C'était de se dire que par rapport à cette situation,
19:30au vu de son passé politique, au vu de sa culture,
19:33et je pense que c'est très important, la culture,
19:35de marquer la rupture avec ce nouveau monde
19:37de gens dont la culture est celle des réseaux sociaux,
19:40des éléments de langage, des cabinets McKinsey, etc.
19:43Mais avoir des gens qui viennent ici,
19:45avec dans leur bagage culturel, les lettres classiques,
19:48l'histoire de France, Henri IV, peut-être que c'est ça
19:51qui permet aussi de sortir par le haut de la situation.
19:54– Et on rappelle qu'il a rappelé aussi que le 13 décembre,
19:57c'était la date de naissance d'Henri IV.
19:59– Exactement.
20:00– Qui occupe beaucoup d'importance.
20:01– Sauf qu'Emmanuel Macron ne l'a pas choisi.
20:03– Emmanuel Macron n'a pas choisi François Bayrou.
20:06– A part ça, votre raisonnement est parfait.

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