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Découvrez le nouvel épisode de la websérie « Les Incontournables » sur le site de Paris Match.
Transcription
00:00Musique
00:20Toutes les espèces migres, toutes les espèces du vivant, faune, flore, humain également.
00:25Le musée de l'Homme, un des douze sites du muséum national d'histoire naturelle,
00:29a choisi de prolonger cette réflexion et de proposer une grande exposition
00:34centrée sur les migrations humaines, en croisant le regard des sciences humaines et des sciences naturelles.
00:40Cette exposition se structure en trois parties.
00:43Elle va à la fois interroger les questions de représentation qui gravitent autour de la mobilité humaine.
00:50Une deuxième partie propose un état des lieux de la connaissance scientifique aujourd'hui.
00:55Et la troisième partie va se conscrire dans le temps long.
00:58La particularité aussi de cette exposition, c'est justement d'essayer de faire un pas de côté
01:03et d'interroger l'étant ancien sur le phénomène migratoire.
01:07C'est-à-dire que les humains ont toujours migré.
01:09Depuis toujours, les hommes et les femmes se sont déplacés.
01:12Vous voyez qu'on a une scénographie assez particulière qu'on a réalisée avec le scénographe Alexis Patras.
01:18Il a eu un geste assez fort de vouloir utiliser le motif des caisses de transport,
01:23qui sont symboles aussi de circulation, de mondialisation, d'échange.
01:27Au sein de cette scénographie, vous allez voir un dialogue entre des données scientifiques,
01:32des films, des témoignages de personnes en migration aujourd'hui qui ont accepté de témoigner,
01:37mais aussi tout un ensemble d'objets, objets muséographiques, objets patrimoniaux,
01:40qui répondent à différents questionnements.
01:42En fait, dans la population mondiale, aujourd'hui, seuls 4% des personnes vivent en dehors de leur pays de naissance.
01:49Si on le traduit différemment, ça veut dire que 96% de la population mondiale vit dans son pays de naissance.
01:56Donc c'est vrai que c'est un chiffre qui paraît relativement modeste
01:59par rapport à cette impression d'invasion ou de submersion qu'on peut avoir face à certains discours.
02:06Aujourd'hui, tous les pays sont concernés par les migrations internationales.
02:10Nous sommes nombreux en plusieurs disciplines, 10 disciplines qui sont représentées dans cette exposition
02:15pour apporter des données fiables, des données comparées.
02:18Ce qui est tout à fait intéressant dans les migrations contemporaines actuelles
02:22est ce qui les caractérise, puisque aujourd'hui ça concerne toutes les catégories,
02:26toutes les classes d'âge, toutes les catégories sociales.
02:29Il y a quand même des tendances.
02:31Les femmes sont présentes dans la migration.
02:33Elles voyagent en famille, seules ou avec des enfants.
02:36Et la féminisation aujourd'hui représente autant que la masculinisation de la migration.
02:42Longtemps aussi, là encore, on a pensé que ces flux allaient du sud vers le nord.
02:47Mais aujourd'hui, les démographes en particulier le montrent,
02:50les flux de plus en plus importants, ce sont les flux qui vont du sud vers le sud.
02:56Je pense aussi à des pays vers l'Asie du Sud-Est qui deviennent vraiment attractifs
03:02par rapport non seulement à une migration non qualifiée, de main d'œuvre,
03:06mais aussi à une migration d'expatriés, à une migration étudiante.
03:11On part aussi, pour Jean-Marie, pour Jean-François, pour Jean-François,
03:15pour Jean-François, pour Jean-François, pour Jean-François, pour Jean-François,
03:19pour Jean-François, pour Jean-François, pour Jean-François.
03:22On part aussi pour, je disais, les études, on part aussi pour rejoindre la famille,
03:28on part aussi parce qu'on est amoureux ou simplement parce qu'on veut découvrir ce pays.
03:33Ce que montre aussi cette exposition, comment on peut avoir ce don d'ubiquité en quelque sorte,
03:39être présent dans l'absence et à travers notamment des moyens technologiques nouveaux
03:44que sont Internet ou aujourd'hui le téléphone portable.
03:47C'est à la fois une bourse de l'information,
03:49c'est aussi un réseau d'adresses, c'est quasiment un kit de survie.
03:57Nous sommes dans une partie de l'exposition qui s'intitule Migration et évolution
04:00et qui propose de prendre du recul, de changer d'échelle et de regarder en arrière
04:05sur les déplacements humains depuis l'émergence de notre espèce homo sapiens,
04:09voilà, 300 000 ans en Afrique.
04:10L'humain fait partie du vivant et comme tous les êtres vivants,
04:13les femmes, les hommes se déplacent, bougent,
04:16et ont bougé de tout temps.
04:17Les scientifiques disposent aujourd'hui d'un très grand nombre d'outils et de méthodes
04:21pour retracer de plus en plus finement ces migrations anciennes
04:25pour une raison simple, c'est que lorsque nous nous déplaçons,
04:28nous ne nous déplaçons pas tout seuls, nous nous déplaçons bien sûr avec notre corps,
04:33avec notre ADN, mais aussi avec nos outils, nos techniques, nos savoir-faire
04:38et puis aussi avec un peu de notre environnement que nous prélevons exprès
04:42et pour ce qui est des humains préhistoriques, ça peut être des matières minérales,
04:45du silex pour tailler, pour fabriquer les outils,
04:48mais aussi un peu de notre environnement que nous déplaçons sans nous en rendre compte,
04:52des animaux commencaux qui nous accompagnent comme le mulot ou la souris
04:56ou des bactéries dans l'estomac.
04:57Par exemple, la bactérie Helicobacter pylori qui est responsable de choses pas très sympathiques
05:02telles que les ulcères à l'estomac, sont étudiées par des généticiens
05:06et ils ont pu montrer que la décomposition de ces bactéries
05:09permet de retracer les migrations humaines
05:12puisque ce sont des passagers clandestins de nos estomacs
05:15qui nous ont accompagnés pendant des centaines de milliers d'années.
05:18Afin de retracer les migrations anciennes,
05:20il y existe de nombreuses traces de natures très variées
05:23telles que des empreintes de pas laissées sur le sol par ces humains,
05:26c'est le cas des pas de Whitesands au Nouveau-Mexique en Amérique
05:29qui sont datés à 23 000 ans et qui sont l'une des plus anciennes preuves directes
05:33de la présence de ces bactéries.
05:36Il y a 16 oeuvres dans la totalité de l'exposition,
05:40réalisées par 20 artistes qui viennent d'ailleurs de différents pays
05:45et qui ont pour la plupart migré dans un autre pays pour y vivre et y travailler.
05:50Les oeuvres de l'exposition recoupent différents médiums
05:53que ce soit de la photographie, de l'art, de l'artiste,
05:56de l'artiste, de l'artiste, de l'artiste, de l'artiste,
05:59de l'artiste, de l'artiste, de l'artiste, de l'artiste, de l'artiste,
06:02recoupent différents médiums que ce soit de la photographie, de la peinture,
06:05de la sculpture, de l'installation.
06:08En parlant d'installation, l'oeuvre majeure de l'exposition,
06:11c'est « Woven Chronicle » de Rina Khalat qui se trouve justement derrière moi.
06:16Cette artiste bouleverse notre perception d'une représentation
06:20d'un monde généralement eurocentré.
06:23Ici, elle renverse le planisphère pour mettre au centre du monde
06:27l'Australie ou l'Océanie en évoquant ici les rapports
06:31de domination entre le Nord et le Sud.
06:33Donc le planisphère est plutôt fait de lénage alors que les grands éléments,
06:38les grands fils électriques qui ressemblent à des barbelés
06:41sont superposés sur la totalité de l'œuvre
06:44et ceux-ci font référence en réalité à la migration contrainte.

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