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00:007h-9h, Europe 1 Matin. Il est 7h11 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le député LFI de Seine-Saint-Denis, Thomas Porte.
00:09Bonjour Thomas Porte, bienvenue sur Europe 1. Est-ce qu'on aura un Premier Ministre ce soir comme promis par Emmanuel Macron ?
00:16Mardi, à l'issue de ces entretiens avec les partis politiques, rien n'est moins sûr. Ce qu'il est en revanche, c'est qu'on n'aura pas vu un insoumis,
00:22ni un chef du Rassemblement National à ses rendez-vous élyséens du début de la semaine.
00:26Votre famille politique LFI, Thomas Porte, n'a pas voulu prendre part aux discussions, contrairement à vos alliés communistes, écologistes et socialistes.
00:34Vous n'avez pas de regrets de ne pas y être allé à l'Elysée ?
00:36Aucun regret, d'ailleurs je remarque que notamment les écologistes et les communistes à la sortie ont acté le fait qu'il n'y avait pas de compromis possible.
00:432h40 de discussion avec Emmanuel Macron, Gabriel Attal d'ailleurs qui a très peu pris la parole, Laurent Wauquiez, pour se mettre d'accord sur quoi ?
00:52Nous ne sommes d'accord avec rien avec ces personnes-là, c'est des gens que nous combattons politiquement.
00:57Et je donne un exemple sur la question du compromis possible, pas sur un exemple d'il y a 2 ans, 3 ans ou quelques mois.
01:02Le 28 novembre dernier, niche parlementaire de la France Insoumise, on dépose une proposition pour abroger la réforme des retraites à 64 ans.
01:08Il y avait une majorité dans l'Assemblée pour voter cette loi.
01:10Les macronistes, y compris le gouvernement, ont fait de l'obstruction parlementaire et gouvernementale sur une niche parlementaire.
01:16C'est la première fois dans l'histoire de la Ve République, donc il n'y a pas de compromis possible avec ces gens-là.
01:21Je regrette que nos partenaires aient eu la faiblesse d'esprit de penser qu'ils pouvaient discuter avec Emmanuel Macron d'un quelconque compromis, d'une coalition, d'un acte de non-censure.
01:31Tout cela n'existe pas.
01:32Mais si jamais ils obtiennent les socialistes par le plus grand des hasards, un Premier ministre socialiste, vous n'aurez pas de regret ?
01:38Parce que j'ai l'impression que c'est un peu la rancune qui parle, Thomas Porte, dans le positionnement de la France Insoumise aujourd'hui.
01:43Mais nous, ce n'est pas la question du ou de la première ministre, c'est d'abord pour quoi faire et pour quelle politique.
01:48Vous n'avez aucun espoir d'infléchir la politique du gouvernement en participant éventuellement aux affaires ?
01:55Mais on va faire croire à qui qu'on va faire un gouvernement avec Laurent Wauquiez, avec Gabriel Attal, avec des gens qu'on combat politiquement.
02:02Moi je respecte leurs idées, mais ce ne sont pas nos amis politiques, on a des programmes différents.
02:06Les électrices et les électeurs qui m'ont élu, m'ont élu pour un programme, un programme de rupture avec Emmanuel Macron.
02:11Donc sans compromis, pas d'eau dans votre vin, Thomas Porte, vous ne pensez pas que ce soit possible un gouvernement d'union nationale ou d'intérêt général, quel que soit le nom qu'on lui donne ?
02:18Déjà c'est assez savoureux cette formule d'intérêt général, parce qu'Emmanuel Macron avoue à demi-mot que les gouvernements précédents n'étaient pas d'intérêt général, ce que nous on avait déjà dénoncé.
02:26Mais je crois que la question du compromis, nous on est prêts à faire des compromis.
02:29Sur la question du budget par exemple, le budget déposé par Michel Barnier, ce n'était pas le budget de la France Insoumise.
02:34On a mené une bataille parlementaire, on a fait adopter 150 amendements, on n'a discuté que sur la partie recette puisqu'il y a eu le 49-3.
02:40On avait fait adopter des amendements.
02:42Mais comme quoi, la discussion ça sert !
02:44Bien sûr, mais la question du compromis, on n'y est pas opposé, mais elle se fait dans l'Assemblée Nationale.
02:49Nous ce que nous disons c'est un gouvernement du Nouveau Front Populaire, parce que nous avons gagné les élections, nous sommes arrivés en tête.
02:54Et l'histoire de la Ve République fait qu'on donne sa chance à la première force politique.
02:57Oui mais ça ne serait pas mieux qu'un gouvernement Barnier, un gouvernement Nouveau Front Populaire, mathématiquement, arithmétiquement, quand on voit la distribution des sièges à l'Assemblée.
03:07Oui mais la règle fait que la première force politique, on lui donne sa chance.
03:10Et Emmanuel Macron aurait dû nommer un gouvernement Nouveau Front Populaire.
03:12Et après, nous on aurait dû aller discuter dans l'hémicycle, texte par texte, pour trouver des compromis.
03:17C'est ce que dit Emmanuel Macron aujourd'hui.
03:19Si le gouvernement Nouveau Front Populaire avait été censuré parce qu'il n'y avait pas de majorité, acte !
03:24Mais il n'a pas respecté la lettre et l'usage de la Ve République.
03:28Et il a envoyé un mauvais signal démocratique.
03:30Vous avez des millions de gens qui sont venus voter avec une participation record aux élections législatives pour un programme de rupture le nôtre.
03:35Et Emmanuel Macron a dit ça n'existe pas, je nomme Michel Barnier 4ème force politique aux élections législatives.
03:39Vous m'avez dit ce que vous pensiez de l'attitude des socialistes, que c'était un petit peu les idiots utiles de l'aventure.
03:45C'est pas l'expression que vous avez employée mais c'était un petit peu l'idée.
03:47Je voudrais juste vous faire réagir à ce sondage quand même que je trouve très intéressant.
03:50On a deux sondages, le premier CSA pour Europe 1, c'est News et le journal du dimanche.
03:54Vous avez 65% des personnes interrogées qui estiment qu'Emmanuel Macron a eu tort d'exclure le Rassemblement National
04:01et la France Insoumise de ces discussions d'un gouvernement d'intérêt général.
04:04Et quand on voit les électeurs et les filles, ils sont 79% à reprocher au Président de la République de ne pas vous avoir convié, de ne pas vous avoir invité.
04:13Alors la question qu'on peut se poser c'est, est-ce que vos électeurs ne vous ont pas le signal ?
04:16Mais allez discuter avec Emmanuel Macron, il y a peut-être des choses à faire.
04:20D'abord je me méfie des enquêtes d'opinion et je vous rappelle que lors des élections législatives, 27 sondages sur 27 avaient donné le Rassemblement National en tête.
04:29Moi pour être sur les marchés dans ma circonscription, pour rencontrer un certain nombre de personnes, personne ne m'a dit d'aller discuter avec Emmanuel Macron.
04:36Personne ne nous a reproché notre absence de discussion avec le Président de la République.
04:39D'ailleurs Emmanuel Bompard qui est le coordinateur de la France Insoumise a déjà été à l'Élysée au moment où Emmanuel Macron avait ouvert ces espèces de grands dialogues.
04:46Ça avait duré 5-6 heures pour parler programme, pour parler idée, pour parler situation internationale.
04:51Nous avons déjà discuté, le sujet ce n'est pas est-ce qu'on veut ou pas discuter avec le Président de la République, nous on est toujours ouvert à discuter.
04:56Mais aujourd'hui on est sur une situation de blocage institutionnel avec un Président de la République qui ne veut rien négocier.
05:06Les discussions de l'autre jour à 2h40 pour dire que ce ne sera que le programme d'Emmanuel Macron, aucune concession avec le nouveau Front Populaire.
05:12Et finalement on va renommer un nouveau gouvernement avec François Bayrou, ancien ministre macroniste, pour faire quelle politique ?
05:17Vous croyez que ce sera lui ?
05:18Écoutez, moi j'ai entendu ce nom là, mais vous savez on n'est pas sûr d'avoir un Premier ministre ce soir.
05:22Parce qu'Emmanuel Macron avait dit 24h le jour de la censure, 48h la semaine dernière, puis c'était hier, ce soir on verra bien.
05:28Bon, allons sur peut-être pour vous le sujet le plus important, Jean-Luc Mélenchon, il croit dur comme fer qu'Emmanuel Macron va partir.
05:35Il faut aller lire la note de blog qu'il publie cette semaine.
05:37Il dit Jean-Luc Mélenchon, il y aura une présidentielle anticipée bientôt.
05:40Et d'ailleurs je crois savoir que les militants de LFI ratissent le pays en ce moment à la recherche de promesses de parrainage.
05:46Je crois que Jean-Luc Mélenchon n'est pas le seul à dire aujourd'hui qu'Emmanuel Macron est le problème.
05:50Nous effectivement on l'a dénoncé dès cet été avec le dépôt d'une motion de destitution du Président de la République.
05:56Je rappelle au passage qu'il a été bloqué en conférence des présidents à l'Assemblée par Marine Le Pen pour que nous ne puissions pas l'évoquer dans le périmètre des députés.
06:04Vous dites qu'il est le problème, mais lui il a dit très clairement la semaine dernière, il restera jusqu'au bout.
06:08Mais Emmanuel Macron dit ce qu'il veut et il dit souvent le contraire de ce qu'il pense et on n'est pas au tournement près de situation.
06:15Vous pensez qu'il va partir ?
06:16Moi je souhaite qu'il parte aujourd'hui puisque c'est le verrou démocratique qui bloque le pays.
06:19Mais je remarque, permettez-moi de le dire, Hervé Morin, dont des députés sont dans le groupe de la majorité, dit qu'il doit partir.
06:24David Lissnard, président des maires de France, qui n'est pas un insoumis, dit qu'il doit partir.
06:27Charles de Courson demande son départ.
06:29Jean-François Copé, qui n'est pas mon ami politique, dit qu'Emmanuel Macron est un problème.
06:33Aujourd'hui on a le peuple français dans sa très grande majorité, je crois, sur le départ du Président de la République.
06:38Vous avez vu les sondages pour le Figaro Magazine ?
06:41Marine Le Pen, 38% donné au premier tour.
06:43Jean-Luc Mélenchon, il est à 12%, quels que soient les candidats du centre.
06:47Parce que c'est un peu la variable d'ajustement.
06:49Oui, mais vous savez, je peux aussi vous répondre sur la question des sondages, j'ai dit ce que j'en pensais tout à l'heure.
06:52Lors de l'élection présidentielle précédente, Jean-Luc Mélenchon a commencé à 8% dans les sondages, il a fini à 22%.
06:58Marine Le Pen, elle était à 30,5% au premier sondage, elle a fini à 23%.
07:02Donc une élection présidentielle, y compris anticipale, n'est jamais jouée d'avance.
07:06Et on a les capacités de mobiliser et on a les capacités de gagner
07:09si on construit une candidature commune autour de Jean-Luc Mélenchon, qui est le mieux placé pour cette élection présidentielle.
07:13Elle a dit la semaine dernière sur CNews, Marine Le Pen, que de toute façon, si Détroit, le centre, vous, les Insoumis et le RN,
07:20une force politique devait disparaître pour le second tour, ce serait le centre.
07:24Vous croyez qu'en cas de présidentielle anticipée, il y aurait un match Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon ?
07:28Je crois que ça se décidera entre eux ou nous, effectivement.
07:31Puisqu'aujourd'hui, le Bloc Central est pot de chagrin.
07:35Il a été sauvé par le barrage républicain.
07:38Et nous, on assume d'avoir retiré des candidats pour empêcher d'avoir des députés du RN.
07:42Mais aujourd'hui, la force d'Emmanuel Macron a été balayée aux élections européennes.
07:46Elle a été balayée aux élections législatives.
07:48Et la motion de censure, c'est une défaite pour Emmanuel Macron.
07:51Parce que ce n'est pas contre la personnalité de Michel Barnier.
07:53C'est contre la politique qu'il continue à mener, celle d'Emmanuel Macron.
07:56Donc oui, il y a une opposition aujourd'hui entre savoir si on veut un pays gouverné par Marine Le Pen
08:00ou si on veut un projet de rupture porté par le Nouveau Front Populaire et incarné par Jean-Luc Mélenchon.
08:04Merci Thomas Porte, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis au micro d'Europe.
08:07Bonne journée.