Retrouvez le replay de la chronique "Pourquoi ?" de l'Équipe de Greg du 10/12/2024.
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00:00Vous connaissez cet hymne ? Vous ne regardez pas la Formule 1 ?
00:10C'est un hymne qu'on entend souvent quand on écoute la Formule 1, c'est l'hymne autrichien évidemment
00:14puisque très souvent c'est une écurie autrichienne qui gagne, en l'occurrence celle dirigée par Red Bull.
00:18Mais il n'y a pas que dans la Formule 1 qu'ils gagnent et qu'ils réussissent des choses.
00:21Red Bull, on le verra ce soir avec l'adversaire du Paris Saint-Germain dans le football
00:25et ça nous a donné envie de ce pourquoi un brin provocateur,
00:28pourquoi Red Bull a révolutionné le foot.
00:31Alors d'abord Red Bull, quoi dans le foot concrètement ?
00:35Ils ont une galaxie, ils ont une multipropriété.
00:37Red Bull qui est parti de Salzbourg en 2005, donc en Autriche.
00:40Après cela, New York a été racheté en 2006.
00:44Puis Leipzig, Liffring en 2011 qui est un club satellite de l'autrichienne qui est basé à Salzbourg.
00:49Puis le Red Bull Bragantino au Brésil en 2019.
00:52En 2009, quand ils ont les trois clubs, c'est un modèle quasi unique au monde.
00:56Et s'il a fait des émules, c'est parce que le modèle a plutôt bien marché.
01:00Si on regarde un petit peu Salzbourg par exemple, 14 fois champion d'Autriche depuis que Red Bull dirige le club.
01:05Un huitième de finale de Ligue des champions.
01:07Ce n'était pas le cas avant.
01:08Si on regarde Leipzig, ils sont passés de la cinquième division à une demi-finale de Ligue des champions entre le rachat.
01:14Et aujourd'hui, New York Red Bull par exemple, samedi soir, il était en finale de la MLS.
01:19Évidemment détenu par Red Bull.
01:21Et puis Red Bull Bragantino qui sont passés de la B2 à une finale continentale.
01:25En l'occurrence, la Copa Sudamericana qui représente l'Europa League pour nos amis sud-américains.
01:30Pour quelle raison est-ce que Red Bull s'engage autant ?
01:32Pour l'image.
01:33C'est ce que m'a expliqué l'économiste du sport Pierre Rondeau.
01:37L'intérêt de Red Bull, c'est véritablement du naming.
01:39C'est véritablement de faire connaître sa marque et d'afficher à travers les performances sportives
01:45à quel point la boisson énergisante peut apporter des bonifications, des performances pour le consommateur.
01:51Faire entrer dans l'inconscient collectif du consommateur l'idée que Red Bull donne des ailes et qu'avec Red Bull, on peut performer.
01:59Donc c'est dynamique, c'est explosif, c'est énergique.
02:01C'est l'image qu'ils veulent donner au groupe Red Bull.
02:04Dans la Formule 1, dans l'export extrême, ça carte-tonne.
02:06Mais dans le foot aussi.
02:07Et ils vont montrer qu'on peut performer en étant jeune et en étant moderne.
02:11Alors, quelle est la recette du succès ?
02:13Tout de suite, pour leur image, on y revient.
02:15Ils ont revendiqué un football explosif et un football jeune.
02:18Le Mercato est là justement pour signer des jeunes joueurs.
02:21Ralf Ragnik, c'est l'ancien directeur sportif de Salzburg et de Leipzig.
02:25Il disait cela dans les colonnes de l'équipe en août 2017.
02:27L'idée est de signer de jeunes inconnus talentueux pour jouer un football explosif qui colle à l'image de la marque Red Bull.
02:33Donc la boisson énergisante, bien plus qu'un jeu frilou de contre-attaque.
02:36Le marché prioritaire de Red Bull est celui des 16-25 ans, des jeunes qui ne s'identifient pas à des joueurs plus vieux.
02:42Donc on a besoin de joueurs de leur âge ou à peine plus âgés.
02:44La règle d'or maintenant, c'est carrément à Salzburg qu'on ne recrute pas des joueurs de plus de 23 ans.
02:49Alors, comment on détecte ?
02:50Les jeunes, ils ont un réseau de scouting qui est ultra développé.
02:53Quelqu'un qui en parlait récemment, c'est Antoine Arnaud.
02:55Vous savez qui c'est ?
02:56Futur propriétaire du Paris FC dans lequel, on n'oublie pas, le Red Bull aura notamment une participation minoritaire de 15%.
03:03Ils ont aussi des outils, et notamment des outils de data qui sont absolument révolutionnaires
03:10et qui vont nous aider énormément sur toute la partie scouting.
03:14Ils connaissaient l'équipe du Paris FC, mais tous les joueurs de Ligue 2 sur le bout des doigts
03:21grâce au data qu'ils avaient eux-mêmes construit in-house qui était absolument exceptionnel
03:30et à mon avis qui ferait l'envie de beaucoup d'autres clubs, y compris de clubs de Ligue 1.
03:37Et donc le scouting marche très bien ?
03:39Le scouting marche très bien.
03:41Ils ont eu des craques ?
03:42Ils ont eu des craques, effectivement.
03:43Erling Haaland, par exemple, il arrive en provenance de Molde.
03:46Il a 18 ans, il cartonne, il fera 8 mois là-bas, il signera derrière à Dortmund.
03:50Il n'y a pas que lui, il y a Sadio Mane qui a été repéré également par Salzburg, repéré à Metz à 20 ans.
03:54Lui, il restera 2 ans du côté du club autrichien.
03:57Oupa Mekano, également, le français par exemple, qui lui va être recruté pour 0€
04:02puisqu'il va signer son premier contrat pro là-bas à 17 ans après avoir débuté à Valenciennes.
04:06Ces jeunes, ils sont séduits par un salaire plutôt intéressant,
04:09des conditions où ils peuvent s'épanouir dans un super centre de formation
04:12et qui ont d'ailleurs récemment remporté la Youth League, c'est la Ligue des champions des jeunes.
04:15Regardez, Arthur Girand, il a fait quelques images aujourd'hui du centre ultra moderne de l'Académie.
04:19100 000 m2, 4 terrains naturels chauffés, éclairés, 2 terrains synthétiques chauffés, éclairés,
04:24terrain couvert, 25 vestiaires, 88 chambres dans l'internat, salle de musculation.
04:29Des jeunes au pro, on est constamment dans la recherche de la modernité dans le groupe Red Bull.
04:34Lucas Gournadoua, c'est un joueur de 21 ans qui a été formé à Saint-Etienne,
04:37qui a signé là-bas il y a 2 ans, il disait cela lui dans les colonnes de l'équipe.
04:40Tu perçois l'exigence, toutes les séances sont filmées,
04:43on a beaucoup de tests psychologiques pour développer la vitesse de réaction, la réflexion.
04:47Ils te font travailler par ordinateur sur des images que tu dois intégrer, retenir et resituer.
04:52Ce sont les préceptes que le groupe partage à tous ses clubs, y compris dans la manière de jouer, de s'entraîner.
04:57Jesse Marsh, il est bien placé pour en parler, il était entraîneur des deux clubs,
05:00Salzburg et Leipzig, il en parlait récemment dans une émission de télé anglaise.
05:23C'est un modèle qui s'applique partout, pas forcément au niveau des matchs, pas forcément au niveau des entraînements.
05:28Le maître mot économiquement, c'est la mutualisation.
05:32Ils ont vraiment une logique de rationalité où ils vont mutualiser les efforts humains
05:36et les compétences humaines de chaque club.
05:39Ils vont aussi rationaliser leurs techniques et leurs méthodes d'entraînement.
05:42Il y a vraiment une logique entrepreneuriale très rigoureuse de la part de Red Bull.
05:46L'euro qui va être dépensé par Red Bull devra être récupéré par Red Bull.
05:52Et comment ils vont récupérer ces fameuses euros ?
05:54Ils vont revendre des joueurs plus chers qu'ils ne les ont achetés, très jeunes.
05:57Donc ils sont aussi un peu précurseurs dans ce qu'on appelle aujourd'hui le trading.
06:01Ils ont été précurseurs en plus du trading, c'est que ces mouvements se sont effectués entre leurs propres clubs.
06:07L'exemple parfait, c'est Dayot Upamecano.
06:09Il arrive à 17 ans, il n'a pas joué un match en pro à Valenciennes.
06:13Il signe son premier contrat pro, il n'est même pas formé là-bas, à Salzburg.
06:16Une fois qu'il est à Salzburg, il va être prêté dans le club satellite qui est situé dans la même ville, à Liffring.
06:21Là-bas, il va commencer à jouer en professionnel.
06:23Et derrière, une fois qu'il aura l'expérience, il va retourner à Salzburg.
06:26Il va exploser, il va signer à Leipzig quelques années plus tard.
06:29Et puis de Leipzig, il signera au Bayern Munich pour 40 millions d'euros.
06:32Il a coûté zéro en termes d'indemnités de transfert.
06:35Il n'a même pas été formé par le club, mais il a été revendu par la Galaxy Red Bull, 40 millions d'euros.
06:39Après, si on regarde sur les cinq dernières années, il n'y a pas non plus énormément de mutations,
06:44comme on peut voir dans certaines multipropriétés.
06:46On a calculé toutes les mutations sur les cinq dernières années.
06:48Il y a quatre clubs, donc on enlève Liffring qui est un club satellite.
06:51Il y a quatre clubs, quatre gros clubs.
06:53Il y a eu 14 mouvements en tout sur les cinq dernières années entre ces quatre gros clubs.
06:56Il y en a évidemment eu une majoritairement entre Leipzig et Salzburg.
07:00Il y en a eu six. Il y en a eu deux entre Bram Contino, par exemple, à Salzburg.
07:02Vous le voyez, trois entre Salzburg et New York.
07:04Il n'y en a jamais eu, par exemple, entre New York et le club brésilien.
07:08Donc, ce n'est pas non plus excessif.
07:09Ça existe, mais ce n'est pas non plus excessif.
07:11Alors, dites-moi, Adrien, deux clubs détenus par le même groupe qui joue la Coupe d'Europe,
07:15l'UEFA ne dit rien ?
07:16Chez Red Bull, on travaille bien au niveau sportif,
07:18mais on travaille aussi très très bien au niveau juridique.
07:21Ce qu'on peut appeler de l'optimisation juridique, si je puis dire,
07:24c'est assez hypocrite, mais ça a été en termes de droits et strictement en termes de droits
07:28validés par l'UEFA et par la réglementation de l'UEFA.
07:31La petite entourloupe, si je puis dire, c'est de dire que Salzburg n'est pas,
07:35juridiquement parlant, la propriété de Red Bull.
07:38C'est la propriété d'actionnaire de Red Bull,
07:40mais ce n'est pas directement la propriété de la marque Red Bull.
07:44Bon, c'est 100% de réussite, alors.
07:46C'est une grande réussite à l'échelle du foot.
07:49Maintenant, on va s'attaquer au dossier de l'image,
07:51puisqu'on a dit que Red Bull, c'était hyper important, justement,
07:53d'avoir une image pour la boisson énergisante.
07:55Ils ont créé un modèle qui a été copié dans le foot,
07:57mais est-ce qu'à l'échelle de l'image, ça marche bien ?
07:59En Allemagne, par exemple, non.
08:01Justement, la marque Red Bull est dévalorisée par rapport à ce qu'ils ont fait
08:04comme travail au niveau de l'eipsich.
08:06Explication avec notre correspondant sur place, Alexis Menuch et son beau maillot.
08:11La galaxie Red Bull est plutôt mal vue en Allemagne,
08:13même si son image s'est un petit peu améliorée ces dernières années.
08:16On parle un peu d'un manque de fair play.
08:18Avec des moyens beaucoup plus importants que la plupart des clubs de Bundesliga.
08:23Il y a eu des pancartes anti-Red Bull, avec le taureau rouge,
08:27qui est le symbole de la marque.
08:29Il y a eu aussi des attaques, d'ailleurs, de supporters,
08:32envers les supporters de l'AFC ou des dirigeants, il y a quelques années.
08:35Alexis Menuch, à qui on souhaite un joyeux anniversaire.
08:37D'ailleurs, dernière news qui est assez parlante.
08:39Jorgen Klopp a rejoint récemment, vous le savez, le groupe Red Bull.
08:42Il pourrait travailler notamment avec le Paris Saint-Germain,
08:45le Paris FC.
08:46Ça a fait beaucoup parler en Allemagne, le fait qu'il rejoigne le groupe Red Bull.
08:51Par contre, on ne digère pas.
08:53Parce que, tout sauf l'Afrique, les supporters vous le disent,
08:56ils préfèrent même le club de l'entraîneur Dubayer,
08:58mais surtout pas le RB laxique.
09:00Surtout pas le groupe Red Bull, parce que c'est l'ennemi des clubs de tradition.
09:04Donc ça, c'est en Allemagne, mais en Autriche.
09:06C'est pire, ce qu'ils ont fait.
09:07Parce que si on reprend l'histoire de Salzbourg,
09:09vous savez qu'ils ont récupéré en 2005.
09:11En fait, ils ont acheté un club historique qui s'appelle l'Austria-Salzburg,
09:13qui avait trois titres de champion, qui avait une finale de coupe de l'UEFA.
09:16Et ils l'ont littéralement rayé de la carte.
09:18C'est-à-dire qu'ils ont voulu effacer le palmarès,
09:20en supprimant tout, en changeant le nom.
09:22Ils ont refait le logo.
09:23Ils ont modernisé le stade.
09:24Ils ont changé le nom, évidemment, du stade.
09:26Même le maillot, il a totalement changé.
09:28Si vous prenez le maillot de ce qu'était l'Austria-Salzburg
09:30avant l'arrivée de Red Bull Salzburg.
09:32Regardez, c'était comme ça, la saison 2004-2005.
09:34En même été, on est passé de ça à ça.
09:36Forcément, les supporters ont été atterrés par ce changement.
09:40L'entraîneur de l'époque, Kurt Jura, va répondre aux supporters
09:43en disant quelque chose d'assez gentil, finalement, envers ses fans.
09:46S'ils veulent un club violet et blanc, ils n'ont qu'à en créer un.
09:49C'est l'entraîneur de Salzburg qui disait ça, juste après le changement.
09:51Qu'est-ce qu'ils ont fait, les supporters ?
09:53Ils en ont créé un, effectivement.
09:54Ils ont créé l'Austria-Salzburg, qui a récupéré le palmarès
09:57de l'ancien club de Salzburg.
09:59Et ils l'ont fait grimper, grimper, grimper, progressivement,
10:01jusqu'en troisième division autrichienne.
10:03C'est un peu l'outil de résistance en Autriche, anti-Red Bull.
10:06À des points qu'il y a quelques années, l'impensable a eu lieu,
10:08en Coupe d'Autriche, qu'ils ont tiré au sort.
10:11Le Red Bull, c'est tout.
10:26Alors oui, ils ont révolutionné le foot.
10:28Ils ont perdu, 6 ou 7-0.
10:29Ils ont révolutionné le foot en apportant des choses géniales.
10:31Ils ont été en avance.
10:32Et effectivement, sur le terrain, ça marche bien.
10:34Mais maintenant, culturellement, dans l'histoire,
10:36par rapport à ce qu'est le football,
10:38tout n'est pas parfait, franchement.
10:39On va continuer d'en parler, parce qu'il y a de tout.
10:41Il y a du foot, il y a de la success story,
10:43il y a du rejet également.
10:45Et puis, il y a évidemment un match ce soir qui nous intéresse.
10:47C'est la suite de l'EDG dans quelques secondes.
10:59C'est la suite de l'équipe de Greg, avant de revenir sur le pourquoi.
11:02Pourquoi Red Bull est une success story dans le football.
11:04On prend tout de suite la direction de Guingamp.
11:06David Aiello, pendant la pause, nous avez des nouvelles
11:08qui ne nous plaisaient pas.
11:10Des affrontements entre supporters, David.
11:17Oui, effectivement, jusqu'à présent, c'était le football qu'on aime ici,
11:20à Guingamp et du côté de Brest,
11:22avec beaucoup de sympathie de la part des supporters.
11:26Vraiment le côté bon enfant du foot.
11:28Et puis, il y a eu le cortège des 900 supporters du PFC
11:31qui a déboulé.
11:33Et des fights qui ont commencé.
11:35Heureusement, les forces de l'ordre, on rappelle qu'ils sont 350.
11:37Le match est classé niveau 4 sur l'échelle de 5 de l'UFA.
11:40Donc, il y a eu une très rapide intervention des forces de l'ordre
11:43pour calmer tout le monde.
11:45Et pour l'instant, le cortège se trouve juste derrière moi.
11:47Et il est en train de regagner la tribune.
11:49Donc, ça a été relativement bien maîtrisé par les forces de l'ordre.
11:51Et on espère que ça va bien se passer.
11:53Notamment, une fois que les supporters ont rejoint les tribunes
11:55en quelques instants.
11:57Merci David.
11:59Les supporters du PSG peuvent être un minima virulents.
12:01Ça se passe bien du côté de Salzbourg.
12:03Giovanni, vous le disiez tout à l'heure.
12:05Un petit millier de supporters parisiens
12:07sont déjà dans l'enceinte à 19h38.
12:13Greg, non, ils ne sont pas encore arrivés les supporters du PSG.
12:15On a croisé 2-3 fans français.
12:17Mais honnêtement, là, l'ambiance est très bonne.
12:19Tout va bien.
12:21Il y a déjà beaucoup de monde.
12:23C'est assez marrant d'ailleurs.
12:25Parce que pour le coup, d'habitude, c'est vrai
12:27qu'il y a une grande ferveur populaire autour du stade.
12:29Le seul endroit qui est plein à craquer pour l'instant,
12:31je ne sais pas si on le voit,
12:33c'est derrière moi, les grandes vitres.
12:35Là, vous allez voir des policiers qui arrivent.
12:37Mais c'est le salon VIP du stade.
12:39Alors là, je peux vous dire, Greg, que c'est plein à craquer.
12:41On boit un petit peu de vin blanc avec modération.
12:43Il y a les petits fours, il y a tout ça.
12:45Ça, c'est plein, plein, plein.
12:47Expérience de Vincent Deluc.
12:49C'est le seul endroit où il fait chaud.
12:51Je ne devais pas le balancer.
12:53Je l'ai fait.
12:55Merci Giovanni et David.
12:57Vous intervenez quand vous voulez.
12:59A priori, ça semble être rentré dans l'ordre
13:01avec l'intervention des forces de l'ordre.
13:03Merci de nous avoir prévenus.
13:05Merci de votre réactivité.
13:07On revient sur le pourquoi.
13:09Adrien, vous avez expliqué pourquoi la galaxie Red Bull
13:11s'est emparée du football.
13:13Ça vous plaît ce qu'a fait Red Bull ?
13:15C'est un exemple qui a servi à d'autres clubs
13:17qui ont essayé aujourd'hui de se calquer sur eux
13:19même s'ils ne sont pas en constellation.
13:21Ce qui m'intéressait, parce que je l'ai suivi
13:23c'est leur manière de recruter
13:25et surtout de venir chercher des garçons en post-formation
13:27parce que leur terrain de chasse...
13:29Expliquez peut-être la post-formation.
13:31En gros, tu as 18 ans.
13:33Tu hésites à signer ton premier contrat professionnel
13:35avec 17 ans ou 18 ans.
13:37Tu hésites à signer ton premier contrat professionnel
13:39avec ton club formateur.
13:41Eux, ils arrivent, ils te disent
13:43nous on va te développer, on va te lancer.
13:45Ils viennent chasser en région parisienne.
13:47Au Paris Saint-Germain, ils ont fait aussi des contrats.
13:49Ce qui est intéressant,
13:51c'est qu'ils savent convaincre.
13:53Quand Hupin Mécano,
13:55j'avais suivi son transfert
13:57parce que Hupin Mécano,
13:59avant d'arriver à Salzbourg,
14:01il va visiter quand même les installations
14:03Manchester United.
14:05Dans l'absolu, tu te dis
14:07Manchester United, Salzbourg,
14:09c'était en quelle année ?
14:11Il avait 17 ans.
14:13Donc ça veut dire qu'ils savent convaincre.
14:15Ils savent envoyer un jet.
14:17Ils savent envoyer des grosses primes à la signature.
14:19Et promettre du temps de jeu.
14:21Et te permettre de développer ton talent.
14:23Alors qu'on te dit,
14:25si tu restes dans ton club, tu vas faire des selfies sur le banc.
14:27Par exemple, au Paris Saint-Germain,
14:29il n'y a que des stars, tu ne joueras jamais.
14:31Ils ont su aussi jouer
14:33sur les failles
14:35et les insuffisances
14:37d'autres grands clubs.
14:39Et cet été, ils ont signé un jeune joueur de 17 ans,
14:4110 millions d'euros en provenance du Paris Saint-Germain.
14:43Ça ne veut pas dire qu'il n'y a que des réussites aussi.
14:45Ils n'ont pas peur de dépenser,
14:47de faire du temps de jeu.
14:49Pour compléter ce que disait Nabil,
14:51et ce qu'a dit Adrien tout à l'heure,
14:53c'est qu'on a pris 7 exemples de joueurs
14:55qui sont par exemple le club de Salzbourg.
14:57On n'a pas mis Leipzig.
14:59Mais tous ces garçons-là sont arrivés très tôt
15:01dans cette galaxie Red Bull.
15:03Et ont eu derrière, pour la plupart,
15:05des réussites assez incroyables.
15:07Sobozlay, qui aujourd'hui brille
15:09à Liverpool, Adeyemi,
15:11Sadio Mane, Erling Haaland,
15:13même Minamino qui brille à Liverpool.
15:15C'était le cas lorsqu'il avait été à Liverpool.
15:17Mais ils ont ce nez, en tout cas,
15:19pour dénicher des talons.
15:21Et c'est des gars qui ont été vendus encore plus cher.
15:23Vous avez les sommes au-dessus.
15:25Et d'ailleurs, parmi ces joueurs,
15:27vous pouvez voir Erling Haaland.
15:29Adrien l'évoquait aussi un peu plus tôt dans sa chronique.
15:31Hier soir, Pablo Longoria
15:33était l'invité de Zak Nani,
15:35le streamer Zak Nani dans son émission
15:37Zak en roue libre sur Twitch.
15:39Et le président de l'Olympique de Marseille
15:41a livré une anecdote assez savoureuse
15:43à ce sujet. Vous allez découvrir
15:45pourquoi. Et ça restera
15:47comme l'un de ses plus grands regrets
15:49de sa carrière, à Pablo Longoria.
15:51Des échecs qu'on a fait
15:53comme club, c'était Haaland
15:55à l'époque à la Juventus.
15:57Même un échec
15:59personnel. Il vient un jour
16:01à Turin. On le reçoit
16:03à faire un dîner, Federico
16:05Cherubini et moi
16:07avec son père. Il avait un tabou.
16:09Il parlait de Roy King.
16:11Il avait un tabou à l'époque
16:13avec le père. Il arrive un moment
16:15dans le dîner et il dit
16:17qu'il va être mon plan de carrière.
16:19A l'époque, il n'y avait pas
16:21la deuxième équipe encore à la Juventus.
16:23Il n'y avait pas beaucoup à offrir.
16:25Cette époque où
16:27Pablo Longoria était recruteur à la Juve,
16:29il voit Erling Haaland lui passer sous le nez
16:31et il a encore ce regret aujourd'hui
16:33le président de l'OM. Vous y seriez
16:35allé, Ludo, vous à 17 ans
16:37au tout début
16:39de la galaxie Red Bull. C'est un truc
16:41qui aurait pu vous tenter ? Ça n'existait pas encore
16:43l'internationalisation
16:45des jeunes comme ça.
16:47Quand ils lancent l'histoire, ça n'existe
16:49pas non plus. Je ne sais pas
16:51parce que j'avais tout pour réussir là où j'étais.
16:53Metz était déjà un club formateur,
16:55un des meilleurs clubs formateurs français.
16:57Je n'avais pas de meilleur endroit pour réussir.
16:59J'étais de là-bas. Je savais que j'allais avoir
17:01une chance, que je n'étais pas à Marseille ou Paris Saint-Germain.
17:03Je savais qu'on faisait jouer des jeunes
17:05du cru.
17:07Mais c'est vrai que
17:09ce format-là,
17:11il est bien ficelé.
17:13Il est très bien ficelé. Parce qu'ils prennent
17:15des clubs dans des divisions différentes.
17:17Ils te le prennent, ils te laissent
17:19le temps de te former tranquillement et puis ils te font
17:21basculer dans des clubs qui ont toujours
17:23les mêmes combinaisons, les mêmes stratégies.
17:25C'est bien ficelé.
17:27Après, on parlait de la
17:29post-formation. La post-formation, ce n'est pas
17:3118 ans. La post-formation, c'est déjà
17:3314, 13, 14, 15 ans.
17:35C'est 17 ans, là.
17:37Il ne parle pas à 13 ans.
17:39C'est après la formation.
17:41Après,
17:43ce qui me dérange, moi,
17:45c'est que dans tous ces clubs-là,
17:47vous parlez de post-formation. C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas de la post-formation.
17:49Ils vont chercher, aujourd'hui,
17:51les clubs internationaux,
17:53des gamins à 12,
17:5511, 12, 13 ans.
17:57Donc, moi,
17:59c'est la limite de tout ça.
18:01C'est-à-dire qu'à force d'aller piocher à droite...
18:03Il faut prendre la famille. C'est plus compliqué juridiquement
18:05que ça.
18:07Ils vont à 17 ans.
18:09Il n'y a rien de compliqué.
18:11En fait, ils te disent qu'il y a une académie.
18:13Tu as vu, tout à l'heure, les images où ils ont des jeunes
18:15qui n'ont pas 18 ans.
18:17Ils prennent quelqu'un qui a été formé de 10 à 17 ans.
18:19Je ne crois pas.
18:21Je crois qu'ils prennent des gamins
18:23beaucoup plus jeunes.
18:25Il faudra regarder.
18:27En tout cas, on leur reprochait des méthodes. Les Français
18:29leur reprochaient, notamment Eric Elie,
18:31des méthodes agressives.
18:33C'est pour moi la seule limite que je vois à cela.
18:35C'est qu'on va chercher des gamins
18:37de plus en plus tôt.
18:39Et que ça met en danger aussi les clubs français.
18:41Parce qu'on n'a plus la main
18:43sur comment former des gamins
18:45et ce qu'on leur offre.
18:47Et ça fait monter les enchères.
18:49Historiquement, en France, il se passait quoi
18:51à ton époque ou un peu avant ?
18:53C'est les clubs qui payaient, qui recrutaient les meilleurs jeunes.
18:55Au CERF, ils faisaient quoi ?
18:57C'était censé être des super centres de formation.
18:59Mais ils allaient voir les parents,
19:01ils achetaient une maison, ils trouvaient un boulot.
19:03Et ils payaient en fait déjà.
19:05C'était déjà les clubs qui payaient qui faisaient la différence.
19:07Ce qu'ont fait Salzbourg et Leipzig,
19:09c'est ce que faisaient au CERF et à l'ESCAN pendant très longtemps.
19:11Et au CERF, ils avaient 50 jeunes par formation.
19:13Vous avez raison.
19:15Les joueurs restaient en France en formation.
19:17Et 40 qui acquisaient le premier en France.
19:19Oui, mais il n'y avait pas de bossman.
19:21Ils nous ont fouté qu'ils soient en France techniquement.
19:23À l'époque, tu dis ça.
19:25C'était le plus-value pour le championnat de France.
19:27C'est le même système, avec des frontières qui sont élargies.
19:29Les premiers prémices, je me souviens,
19:31c'était Bénaud, Rapide, Beloufa,
19:33Antariaya, Patrick Vieira.
19:35Ils étaient partis très vite dans des clubs italiens.
19:37C'était l'Inter et le Milan AC.
19:39C'était les top clubs qui venaient chercher.
19:41Juste un parenthèse, parce qu'on parle de Red Bull.
19:43Une petite pensée pour Gérard Rouillet,
19:45qui a été directeur du foot à Red Bull,
19:47comme les clubs aujourd'hui.
19:49Le mot de la fin pour vous, Emilie.
19:51Est-ce que ça va continuer pour vous, cette success story ?
19:53La façon dont c'est géré ?
19:55Je pense qu'il ne faut pas oublier
19:57l'aura de ce groupe
19:59et de cette marque.
20:01Cible jeune.
20:03Une vraie stratégie derrière.
20:05C'est aussi pour ça que ça fonctionne.
20:07Le but, c'est de vendre des canettes.
20:09Ça marche, bien sûr.
20:11Pour les joueurs, avoir de la bouteille.
20:13Il y a un côté notoriété.
20:15Tout à l'heure, si on vous demande
20:17de citer trois marques de boissons énergisantes,
20:19vous n'en êtes pas capable.
20:21Ils ont vraiment recouvert le marché.
20:23Ce n'est pas un défi, j'ai Google.
20:25Aujourd'hui, dans la stratégie de marque,
20:27c'est pour ça que le projet avec le PFC
20:29est d'autant plus intéressant.
20:31En France, on va enfin découvrir
20:33ce que ça peut apporter ou pas.
20:35Je trouve que c'est un sacré challenge.
20:37J'ai beaucoup aimé le point des supporters
20:39dans les pays où on se rend compte
20:41que la pilule n'est pas forcément passée,
20:43alors que nous, de l'extérieur,
20:45on trouve ça génial.
20:47Localement, ça n'a pas plu.
20:49C'était une vraie plus-value.
20:51Alexis Redboule, vous restez bien avec nous.