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Le journaliste, Florian Tardif, était invité dans l'Heure Des Pros, ce mercredi 11 décembre, sur CNEWS. Il s'est exprimé sur le procès de Christophe Ruggia : «Les victimes ont un profil». 

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Transcription
00:00On ne peut pas avoir de preuves.
00:01Florian Tardif.
00:02D'ailleurs, vous l'avez dit, désolé, je me permets de te tutoyer,
00:06mais vous l'avez dit à l'instant, dans les affaires de viol,
00:1190%, 94% des affaires sont classées sans suite.
00:17Dans ces affaires-là, c'est effectivement parole contre parole,
00:20où à ce moment-là, il faut avoir l'intelligence.
00:22Mais imaginez bien qu'on parle d'une enfant de 12 ans,
00:25qui il faudrait qu'elle prenne, déjà, il faudrait qu'elle ait l'intelligence.
00:29L'intelligence de comprendre la situation.
00:35Premier point.
00:35Deuxièmement, qu'elle comprenne également qu'il y a un pouvoir de domination
00:40de la personne en face d'elle vis-à-vis d'elle.
00:43Et que, troisièmement, il faudrait à ce moment-là,
00:46pour apporter la preuve de ce qui est en train de se passer,
00:49qu'elle filme la situation ou je ne sais quoi,
00:52ou qu'elle enregistre peut-être une conversation.
00:55Imaginez bien, imaginez-vous bien que quand on est en face de quelqu'un
00:58qui a 12 ans, 13 ans, même plus, ça peut aller bien plus loin.
01:02On ne peut pas avoir conscience de cela.
01:04Sur ce même plateau, vous-même aviez témoigné.
01:07Et c'est pour ça que vous pouvez en parler comme ça,
01:08parce que les preuves n'existent pas, que vous-même avez subi l'agression.
01:14Mais bien évidemment, mais vis-à-vis de personne,
01:17ce n'est pas du tout mon entourage.
01:18Et vous n'avez pas porté plainte.
01:19Mais que voulez-vous que je vous dise ?
01:20La majorité d'ailleurs.
01:21Que voulez-vous que je vous dise, justement ?
01:23Racontez-moi.
01:24Non, mais je ne peux rien dire, à part, effectivement,
01:26ce que j'ai vécu, des propositions qui m'ont été faites,
01:30des choses, mais totalement déliantes, par énormément de personnes.
01:34Mais quelle est la preuve ?
01:36À part mon témoignage.
01:37C'est du parole contre parole.
01:38À part mon témoignage, je n'ai aucune preuve.
01:40Les propositions en parole, ça, ce n'est pas assez...
01:43Même que ce soit des...
01:45Mais non, mais c'est des mains dans le dos, c'est énormément de choses.
01:48Je ne vais pas décrire tout ce qui s'est passé,
01:50mais on est à des années-lumières.
01:52Et lorsque je disais l'autre jour dans mon témoignage,
01:55c'est-à-dire que, malheureusement,
01:59les victimes ont un profil, je pense.
02:01Et j'avais le profil de la victime.
02:03C'est-à-dire qu'à un moment donné où ça, ça s'est passé...
02:06Vous aviez quel âge ?
02:07J'avais entre...
02:08Vous avez dit entre 15 et 20 ans.
02:09Non, c'était après, c'est quand je suis parti de la maison de mes parents.
02:12Et effectivement, je me suis retrouvé seul à Paris.
02:15Donc, j'avais entre...
02:16C'est surtout entre 18 et 20 ans.
02:17Et c'était dans ce milieu-là.
02:19C'était dans le milieu de la mode, du théâtre, du cinéma.
02:22Et bien évidemment que la personne en face de moi,
02:24que les personnes, parce qu'il y a eu de nombreuses personnes en face de moi,
02:27avaient un pouvoir de domination.
02:29J'étais incapable de le comprendre à l'époque.
02:32Aujourd'hui, j'arrive...
02:34Et j'avais 18 ans.
02:35J'avais 18 ans.
02:36J'étais incapable de dire cela à l'époque.
02:38Je disais à mon professeur de théâtre, je vous aime.
02:41Parce que c'était sincère.
02:44Mais on ne comprenait pas le même message.
02:46On ne comprenait...
02:47On n'avait pas du tout la même vision,
02:49la même analyse du message que je pouvais renvoyer.
02:52Sous-titrage Société Radio-Canada

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