L’avis de Virginie Cresci, journaliste et auteure de l’ouvrage « Le prix des larmes, Le coût caché des violences sexuelles » aux éditions Grasset.
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00:00L'affaire des viols de Mazan, ce qui me dérange,
00:02c'est qu'on ne parle pas de la santé de Gisèle Pellicot.
00:05Elle l'a dit elle-même, elle a dit « je suis une femme totalement détruite ».
00:09Mais qu'est-ce qu'on fait, encore une fois, collectivement pour la reconstruire ?
00:12Sa fille, elle l'a dit dans la presse qu'elle avait besoin d'aller en clinique.
00:16La clinique c'est payant, la clinique c'est privé.
00:18C'est-à-dire que la fille de Gisèle Pellicot, elle a payé de sa poche
00:20pour pouvoir aller dans cette clinique.
00:22Cette question du soin, cette question de la réparation,
00:25elle reste encore subsidiaire.
00:27Sur l'affaire des viols de Mazan, on regarde ses agresseurs,
00:31on regarde Dominique Pellicot.
00:33On dirige encore une fois notre attention sur les agresseurs,
00:36pour les faire condamner.
00:37Mais est-ce que faire condamner un agresseur, ça répare la victime ?
00:41Alors dans certains cas oui, dans certains cas non.
00:43Et la plupart des victimes ne voient pas leur agresseur condamné.
00:47Donc qu'est-ce qu'on fait d'elles ?
00:48Aujourd'hui, c'est la seule réponse que la société donne.
00:50C'est « si vous voulez aller mieux, portez plainte, faites condamner votre agresseur ».
00:54Et en même temps, moins de 1% des viols sont condamnés.
00:57C'est absolument effroyable de regarder la situation comme ça.