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00:00Je m'appelle Nicolas Chabot, j'ai 30 ans, je suis régénère de la Vendée, j'ai fait
00:08un cursus universitaire à la fac de sport, donc STAPS, et puis derrière je suis rentré
00:13comme stagiaire avec le groupe professionnel à l'époque.
00:16C'est comme ça que j'ai intégré un peu la structure du FC Nantes.
00:18J'ai travaillé plusieurs années avec les jeunes, avec les garçons, sur la structure
00:21masculine.
00:22Et puis il y a 3-4 ans, j'ai eu l'opportunité de basculer en double catégorie.
00:26Il y a un an et demi, on me propose de reprendre l'équipe première, donc à ce moment-là,
00:29je lâche les garçons.
00:30Et puis c'était le début d'une belle aventure qui nous amène ici, maintenant, en D1.
00:35Comme toutes les équipes qui s'engagent dans ce genre de championnat-là, t'as envie
00:39de performer directement, t'as envie de gagner tes premiers matchs, t'as envie d'être
00:42le plus haut possible, t'as envie de tout gagner.
00:43Donc on l'espérait, on travaillait pour, on a organisé les choses pour.
00:46Il y a quand même une part d'incertitude, il y a une part toujours de choses que tu
00:50ne maîtrises pas.
00:51Il y a chaque match qui a son contexte aussi, des fois les poteaux sont sortants, des fois
00:54ils sont rentrants.
00:55Donc il y a plein de paramètres qu'on ne maîtrise pas.
00:57Et pour nous, tout s'est aligné assez rapidement pour qu'on puisse bien démarrer et être,
01:01on va dire, dans un confort sans être en recherche de points absolus, mais en tout
01:04cas, qui nous a permis aussi de développer notre idée, de développer notre projet,
01:07prendre de la confiance sur le terrain.
01:08Et puis derrière, les planètes se sont alignées pour que ça fonctionne bien.
01:14Déjà, à domicile, je pense que sur les quatre matchs qu'on a joués, on a joué
01:16deux gros.
01:17La moitié de nos matchs aujourd'hui ont été contre ces équipes-là et c'est sûrement
01:21les plus belles copies qu'on a rendues.
01:22Contre Saint-Etienne, il y a des choses qui m'ont plu, d'autres moins, mais contextuellement
01:27parlant, on est mal rentré dans notre match, on a fait une erreur technique qui nous a
01:29amené à prendre un but.
01:30Derrière, il y avait toute une confiance qui a été un peu perdue sur ce match-là.
01:34Et puis Dijon, c'est un autre contexte, un autre match, mais je pense qu'on avait des
01:38opportunités, même si Dijon a réalisé une très grosse prestation.
01:41Contre le PSG, il y a eu deux, trois situations fortes.
01:44Contre le PFC, elle se sauve une fois sur la ligne, on loupe un face-à-face, on frappe
01:47un poteau.
01:48Je pense que si on avait joué les matchs qu'on a joués à l'extérieur à domicile,
01:52le résultat aurait été le même.
01:53Et donc, on aurait dit « non, t'es injouable chez eux et catastrophique à l'extérieur. »
02:00Beaucoup d'émotions, nous, avec le staff, on avait nos familles, il y avait du monde
02:04dans la tribune, du monde au match, il y avait toute une excitation, tout un engouement.
02:07Donc, c'est essayer d'en profiter tout en restant mesuré.
02:10Il y a de l'énergie à transmettre à nos joueuses et moi, je ne peux pas me permettre
02:13de transmettre une énergie qui me dépasse, à savoir trop d'excitation, de joie ou trop
02:17de peur.
02:18Il faut essayer de rester neutre et stable, donc c'est ce que j'ai essayé de faire.
02:20Mine de rien, c'est aussi essayer de profiter du moment et en même temps, on reste très
02:24focus sur ce qu'il y a à faire sur le terrain.
02:26Et puis derrière, très vite, au vu de ce qui s'est passé, de la manière dont on
02:30a fait les choses, du fait qu'on ait réussi à tenir tête au Paris Saint-Germain, on
02:34l'a senti très vite, en fait, toute une attraction positive, un regain de confiance,
02:38d'énergie pour l'équipe.
02:39Là, on voit qu'on l'a répété contre le PFC, donc quand t'es capable de le faire
02:42au moins deux fois, ce n'est plus une histoire de chance, c'est-à-dire que les joueuses,
02:45elles ont fait le job.
02:46Et puis, on était fiers aussi de comment on l'a fait, de comment les joueuses l'ont
02:50fait, de comment on l'a fait tous ensemble.
02:51Donc, c'est des souvenirs qui resteront à jamais et puis à terme, c'est des souvenirs
02:54qu'on a forcément envie de revivre.
02:56Une fille comme Louise qui signe, une fille comme Juraban qui signe, c'est pour moi 6-7
03:03à 8 heures de travail.
03:04Il faut la connaître, il faut connaître ses failles, connaître ses forces, pouvoir
03:07discuter de foot avec elle, pouvoir parler de comment est-ce qu'on veut l'utiliser,
03:11comment est-ce qu'on la voit dans notre structure.
03:13En tout cas, c'est important.
03:14Donc, moi, je fonctionne comme ça et en étant le plus honnête possible et en détaillant
03:17le plus possible la façon dont on fonctionne.
03:19Et puis après, c'est une fois qu'elles arrivent, nous faire en sorte que tout ce
03:21qu'on leur a vendu, ça se réalise.
03:26En fait, c'est déjà quelque chose qu'on avait mis en place la saison passée.
03:29C'est-à-dire que c'est aussi moi une demande du club d'un moment donné, pouvoir développer
03:32l'académie, de faire émerger des talents.
03:35Et puis, c'est aussi, on va dire, ça fait partie de nous de l'ADN Nantes.
03:38Et l'année dernière, on a réussi à trouver cet équilibre-là entre quelques joueuses
03:41d'expérience, entre des joueuses un petit peu plus jeunes.
03:44Et ça fonctionne très, très bien parce qu'en fait, il y a un vrai respect des jeunes
03:48vers les anciennes.
03:49Et puis, il y a une vraie approche des anciennes qui, à un moment donné, prennent le temps
03:53d'aider les jeunes à se lancer et puis à se développer.
03:59Évidemment, la qualité des joueuses.
04:01Individuellement, les joueuses qui jouent en D1 aujourd'hui sont pour la plupart un
04:05cran au-dessus les joueuses de D2.
04:07Et puis, de la capacité à mettre une haute intensité sur une durée importante.
04:11Mais ça reste que l'année dernière, on a vécu quand même un très beau championnat
04:14et que la D2, ça commence à être de plus en plus relevé.
04:18On le voit, il y a de plus en plus de structures qui se développent aussi.
04:20Et ça n'a pas été simple pour nous de monter l'année dernière.
04:26Je crois qu'on est en retard en France.
04:28Quand on voit en Angleterre que les banques investissent dans le championnat, qu'il y
04:31a des choses qui se font.
04:32Le football français est très en retard dans ses infrastructures.
04:34Terrain, salle de vie, espace médical, espace de performance, salle de vidéo.
04:39On s'en sort bien parce qu'aujourd'hui, il y a de la qualité chez les joueuses, il
04:43y a de la qualité chez les coachs, donc sur le plan technico-tactique, ça répond bien.
04:48J'aime beaucoup Luis Henrique.
04:50Le management qu'il a envers le groupe, l'énergie qu'il a au quotidien, mais surtout
04:53pour moi, faire en sorte que l'équipe passe avant tout.
04:55J'aime aussi Ancelotti, j'ai lu pas mal de choses sur ce qu'il faisait.
04:59La capacité à laisser les individus s'exprimer, leur donner la confiance de s'exprimer.
05:03J'aime beaucoup Guardiola pour plein de choses.
05:05Gagner pendant autant d'années en pratiquant un jeu collectif aussi fluide, il n'y a pas
05:10aujourd'hui meilleur, je pense, que lui dans ça.
05:15Gagner des matchs, on gagnait beaucoup.
05:17L'objectif club, évidemment, comme pour tout promu, je pense que c'est d'essayer
05:21de se stabiliser et en fait, à travers cette stabilité-là, au plus haut niveau, tu peux
05:25développer à terme ton académie, tes infrastructures, ton projet global club.
05:29La saison, on va dire, parfaite pour nous, c'est d'essayer de s'insérer dans la première
05:32moitié du tableau.
05:33Aujourd'hui, tout le monde nous dit qu'on rivalise sportivement avec plein d'équipes,
05:36mais pour le moment, en termes d'infrastructures, de moyens, de moyens humains, de plein de
05:39choses, on est très, très loin de tous les standards.
05:41Pour vous donner un exemple, on a du mal à s'entraîner sur un terrain herbe la semaine.
05:46Les gens pensent que le foot féminin brase des milles, des cents, que les joueuses sont
05:51dans les mêmes conditions que les garçons, etc.
05:52Et notamment, comme je le disais, dans les infrastructures, encore plus liées à la
05:55France.
05:56Donc, ce qu'on peut nous souhaiter, nous, c'est, grâce à cette attraction-là, de
06:00pouvoir faire grandir le club et de pouvoir le développer.
06:05Moi, j'écoute énormément de musique.
06:06Je me lève le matin, à la douche, je vis tout le temps avec la musique, en fait.
06:10Je trouve que la musique, elle permet de véhiculer des émotions, elle permet de travailler sur
06:14la cohérence cardiaque.
06:15Mais nous, on l'utilise énormément et je pense que dans n'importe quel projet où je
06:19suis ou j'irais, j'ai envie d'utiliser ça parce que c'est le mindset qu'on a essayé
06:23de mettre en place ici et qu'on a mis en place depuis le moment où j'ai repris en tout cas
06:27l'équipe professionnelle.
06:28C'est de se dire qu'on peut être très sérieuse, on peut performer, on peut se concentrer,
06:33on peut se reconcentrer tout en ayant un contexte et une ambiance qui paraît très relâchée.