Des hommes, des femmes et des enfants ont été libérés des cellules de la prison de Saydnaya, près de Damas, symbolisant des pires exactions du pouvoir de Bachar al-Assad. Hagards, ils peinent à croire que le président est vraiment tombé. Salah Hijazi, responsable adjoint du service politique à "L'Orient Le jour", raconte l'enfer de la prison Saydnaya en Syrie
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Selon les témoignages d'anciens prisonniers, il existe plusieurs cédules souterraines.
00:06Au total, la prison aurait abrité quelques 18 000 prisonniers.
00:11C'est presque la même population que la ville de Sednaï.
00:15– Alors des opposants à Bachar el-Assad étaient évidemment emprisonnés là-bas
00:18et je crois que certains ont cru, au moment de leur libération,
00:22que c'était Saddam Hussein qui les libérait.
00:24Saddam Hussein qui est mort en 2006.
00:28– Eh oui, ça vous donne juste une idée d'à quel point ces prisonniers étaient isolés,
00:35à quel point ils vivaient dans des conditions particulièrement inhumaines,
00:41sans aucun accès, même à leurs proches,
00:43parce que leurs proches leur auraient dit que Saddam Hussein était mort.
00:48– Oui, on entendait dans le reportage cette maman qui attend des nouvelles de son fils
00:52qui est incarcéré depuis 14 ans et qui ne sait pas ce qu'il est devenu.
00:55On apprend aussi qu'il y a des enfants qui étaient détenus dans ces geôles
00:58et qui vivaient dans la peur d'être pendus quand ils auraient 18 ans, c'est vrai ?
01:04– Oui, c'est une des pratiques que le régime syrien a pratiquée,
01:08la politique de terreur que le régime syrien aimait tellement.
01:13Il y a aussi des enfants nés dans les prisons du régime syrien,
01:17dont celle de Sednaï, c'est des enfants qui n'ont jamais connu la liberté,
01:21qui n'ont jamais connu autre chose que ces cellules qu'on voit sur les images.
01:28– Est-ce que cette prison, selon vous, a entraîné une radicalisation des prisonniers ?
01:33– Non, sûrement, mais pas que des prisonniers,
01:35mais c'est une usine à mort, c'est aussi une usine à radicalisation.
01:40Il suffit de lire le chercheur français Michel Sorat,
01:43qui a payé de sa vie le prix de son livre « L'État de Barbarie »
01:50car oui, effectivement, quand des prisonniers,
01:55quand des activistes pacifistes comme Ali Osman, Nabil Sherbasi,
01:59finissent dans des prisons pareilles,
02:02quand la politique n'existe que dans les cellules de ces prisons,
02:08je vois mal comment on peut faire de la politique sans rentrer dans la violence,
02:14sans essayer de reprendre nos droits via la lutte armée.
02:20– Voir plus.