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00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Céline Zéros sur Europe 1-13h19, Céline c'est l'heure d'accueillir
00:06vos deux chroniqueurs du jour, le chroniqueur politique Olivier Tartigolle et le journaliste
00:09Yvan Youfolle. Bonjour les amis, ravi de vous retrouver. Bonjour. Voilà et on se pose cette
00:15question qu'on s'est déjà posée ici, qui sera le prochain locataire de Matignon ? Trois mois
00:19après Emmanuel Macron a promis de faire vite et il se murmure que nous pourrions peut-être connaître
00:24son nom dès demain. Alors plusieurs noms circulent pour Matignon, dont celui de François Bayon,
00:30écoutez Raphaël Glucksmann, l'eurodéputé PS, c'était sur France 2 ce matin, il est contre
00:35l'éventuelle nomination du maire de Pau. Un politique qui a choisi Emmanuel Macron depuis
00:402017 ça enverrait le message de la continuité politique et c'est pas ça qu'il faut. Donc pas
00:45François Bayon ? Il faut une personnalité qui soit compatible avec la gauche et qui soit
00:50suffisamment ouverte et ça peut être une personnalité de la société civile. Laurent
00:54Berger, c'est ça que vous pensez par exemple ? Laurent Berger, d'autres noms circulent, des
00:59personnalités de la société civile qui permettraient justement de créer cette coalition
01:03sans donner l'impression à aucun des camps politiques qui doivent aujourd'hui s'allier
01:07et bien de manger leur chapeau. Voilà Raphaël Glucksmann alors contre François Bayon et pourtant
01:12il tient la corde ce matin encore. Il a été très présent encore dans la presse dominicale, je suis
01:18d'accord avec vous, nous sommes sûrs d'une chose c'est que le calendrier va s'accélérer, d'autant
01:24plus que ça ne peut pas être les 51 jours de la dernière fois en attendant la nomination de Michel
01:28Barnier car tout simplement il y a une loi spéciale pour doter le pays d'un budget qui
01:34doit être absolument promulguée avant le 1er janvier. Donc ça s'accélère, il faut que ça
01:39passe au conseil ministre puis au parlement. Alors il y a différents noms, ça s'est resserré,
01:45dont en effet celui de François Bayrou qui comme j'ai dit la semaine dernière coche plusieurs
01:52cases. Tout va dépendre d'une réunion peut-être à l'Elysée avec l'ensemble des forces pouvant
02:00aller du PC jusqu'à LR pour voir les lignes rouges selon le terme consacré de chacun des
02:08forces politiques en présence. Dans ce fameux arc républicain Ivan Rioufol, il faudrait un Premier
02:13ministre qui soit capable finalement d'arrimer le PS au vaisseau amiral de la Macronie. Est-ce que
02:19François Bayrou ou Catherine Vautrin puisque c'est l'autre nom qui circule ? Je constate d'abord un paradoxe,
02:23c'est que plus le président de la République est indésirable, plus il se fait désirer et plus la
02:28Ve République retrouve son caractère parlementariste, plus elle se présidentialise dans la
02:33mesure où maintenant nous sommes encore à la merci précisément du bon vouloir du Président. Donc il
02:36y a vraiment un paradoxe au coeur même de la Ve République qui me fait dire que cette Ve
02:41République est en train de connaître ses derniers sous-brosseaux. Sur le reste, il me semble quand
02:48même qu'il faut regarder à nouveau ce qu'est devenue la société française et quand j'entends
02:52la gauche dire qu'il faudrait que le Premier ministre soit à gauche, j'ai le sentiment qu'il
02:56ne voit pas vraiment quelle est l'évolution de la société qui évolue naturellement et est
03:00devenue majoritairement à droite. Et donc il ne faudrait pas qu'on retombe tout de même dans
03:05l'erreur qui a consisté précisément à voir le gouvernement Barnier être censuré par Marine
03:10Le Pen et cette erreur serait, et c'est d'ailleurs en fait l'erreur qu'a commise le président Macron
03:16dès la semaine dernière, serait à chaque fois de mépriser encore davantage ceux précisément qui
03:21prétendent avoir le droit à la parole. Quand le Président de la République a dit que le Premier
03:26ministre était victime d'un front anti-républicain, il a donc rejeté ce qu'il appelle les extrêmes,
03:31l'extrême gauche, l'extrême droite, mais ce faisant il rejette 50% de l'électorat français.
03:35Et donc c'est une folie furieuse que de continuer précisément à perpétuer cette crise de la
03:40démocratie qui empêche toute une partie d'un peuple de s'exprimer et d'avoir ses représentants.
03:44Donc pour répondre à votre question, Beyrou, pourquoi pas Beyrou, on lui fera ses preuves dans le fond.
03:48Il y a 4 ou 5 trains aussi, ministre démissionnaire, qui est en tête de gondole.
03:52Je n'ai rien contre tout ceci, cela devient de la petite cuisine.
03:57Pour vous c'est quoi ? C'est des ministres qui ont des CDD, des premiers ministres qui ont des CDD ?
04:00Je ne vais pas porter de jugement, je ne me permettrai pas de ça, mais simplement il faudrait que ces
04:05premiers ministres, s'ils acceptent ce poste, acceptent également de s'ouvrir, notamment à ceux
04:10qui ont bousculé la politique, et singulièrement au RN.
04:14Il n'est pas normal que le RN soit le seul parti qui n'ait pas été reçu par le Président de la République.
04:19Le Président de la République ne comprend rien à rien, ce qui est bien possible.
04:23Justement Olivier, vous parlez du RN, Yvan, on va écouter Sarah Knafo, eurodéputée reconquête,
04:29qui était contre la censure et qui regrette le choix du RN.
04:34Elle était l'invitée de Sonia Mabrouk ce matin pour sa grande interview sur Europe 1 et ses news,
04:39et selon elle, la censure replace Emmanuel Macron au centre du jeu politique, justement.
04:43On était dans un système, encore la semaine dernière, où le RN avait les clés en main.
04:48Il pouvait dire à Michel Barnier, si tu ne fais pas ça, je te censure.
04:51Mais la censure, c'était une forme d'arme nucléaire, de dissuasion nucléaire.
04:56Mais le principe de la dissuasion nucléaire en France, c'est de ne pas l'utiliser.
04:59Ne pas l'utiliser à la fin, c'est-à-dire optimer...
05:01Donc vous estimez que c'est une faute politique de la part de Emmanuel ?
05:03Non, je ne vais pas utiliser des mots aussi forts que ça.
05:05Vous ne l'auriez pas fait ?
05:06Je dis ce qui est dommage, c'est qu'on passe d'un système où le RN avait les clés,
05:09à un système un peu inconnu, où c'est Macron qui décide.
05:12Le paradoxe de tout ça, c'est qu'on a voulu lui mettre une claque,
05:14et finalement, on l'a remis au centre du jeu.
05:16Je n'ai pas bien compris...
05:18Oui, c'est une analyse, puisque je n'ai pas bien compris, qui peut être partagée,
05:22le chaud-froid, le zig et zag du Rassemblement national,
05:26qui, vendredi, samedi, disait qu'il ne souhaitait pas être reçu,
05:30que la situation était telle qu'elle était.
05:33Puis, ce matin, notre son de cloche indiquant qu'il souhaiterait être reçu,
05:38mais là, par le futur Premier ministre.
05:41Nous verrons, l'avenir nous dira si le RN s'est tiré...
05:46Est-ce que le prochain Premier ministre, ou la prochaine Première ministre,
05:49sera toujours sous surveillance du RN,
05:51mais devra en même temps agréger le PS, être compatible avec les LR ?
05:56Il y a quand même beaucoup de choses.
05:57Là, c'est un choix, en effet, d'Emmanuel Macron,
06:00qui est de regarder plutôt vers sa droite, ou plutôt vers le centre-gauche.
06:03Et donc, selon la configuration, selon l'arbitrage politique qui va être donné,
06:08le RN sera plus ou moins influent.
06:11Je voudrais faire une réponse à Yvan Riaufold,
06:16sur l'état de la société française qui pencherait à droite sur certains sujets.
06:19Oui, encore que pour moi, la sécurité ou l'immigration
06:23ne sont pas des sujets de droite,
06:26mais sont des sujets dont il faut, bien évidemment, s'emparer.
06:28Mais si nous prenons la dernière enquête de l'IFOP sur les fractures françaises,
06:33on se rend compte que la question du pouvoir d'achat
06:36est de très loin la première des préoccupations françaises.
06:40On avait vu combien, pour les familles des classes moyennes,
06:43des classes populaires supérieures,
06:45le mouvement des Gilets jaunes avait véritablement alerté le pays
06:49sur la situation de ses familles.
06:51Et dans cette même enquête sur les fractures françaises,
06:53on voit que jamais, depuis que cette enquête existe,
06:56on a eu un niveau aussi élevé de Français souhaitant une autre répartition des richesses,
07:02proposant que l'on prenne un peu aux plus riches pour donner aux plus pauvres.
07:05Une réponse Yvan Riaufold ?
07:06Oui, je m'abrite derrière l'analyse de Dominique Reynier,
07:09le politologue qu'on ne peut pas soupçonner d'être vendu à l'extrême droite,
07:14qui disait dans une interview récente au Figaro
07:17qu'aujourd'hui, l'électorat de l'extrême droite
07:19était représenté à 80% par le Rassemblement national.
07:22Il disait même, le Rassemblement national, aujourd'hui, c'est la droite.
07:25Donc, il faut quand même comprendre que cette donnée sociologique politique
07:29s'impose maintenant à quiconque qui a la prétention de vouloir gouverner,
07:33en tout cas, en fonction des réalités du politique.
07:35Et donc, c'est pour ça que je m'affole de ne pas comprendre
07:40quel a été le geste de Marine Le Pen.
07:41Le geste de Marine Le Pen a été d'affirmer, naturellement, une autorité,
07:45d'affirmer une exaspération de toute une partie d'une population
07:49qui se retrouve dans son attitude
07:51à ne pas pouvoir être respectée du corps politique, dans le fond.
07:56Et donc, Marine Le Pen, moi, je pense qu'elle a eu raison, dans le fond,
07:59même si je n'avais pas compris au tout début,
08:01je n'avais pas prévu son geste,
08:05je pense qu'elle a eu raison de faire ce geste-là,
08:07qui est un geste d'autorité,
08:08et qui va se poursuivre si on continue à ignorer
08:11toute une partie d'un peuple au prétexte qu'il pue des pieds.
08:13En tout cas, à 13h27 sur Europe 1,
08:16on ne sait toujours pas qui sera le prochain ou la prochaine Premier ministre,
08:20mais ça flingue pas mal en coulisses,
08:22ambiance House of Cards pour constituer ce gouvernement,
08:25une lutte d'influence qui est féroce,
08:27qui se joue notamment entre le ministre de l'Intérieur,
08:29Bruno Retailleau, et Laurent Wauquiez.
08:30Alors, à quoi joue-t-il ?
08:31Est-ce que le NFP aussi peut résister à cette turbulence ?
08:34Eh bien, on va en débattre, à tout de suite.
08:35Il est 13h27, vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.