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Transcription
00:00Puis alors j'ai la chance de recevoir un grand du cinéma qui est aussi un grand sur scène et aussi
00:05une personne plutôt grande d'ailleurs dans la vie. Bonjour André Dussolier, merci d'être là.
00:10Merci d'être avec nous. Ce sont en ce moment vos toutes dernières représentations parisiennes
00:15de votre spectacle Sans Dessus Dessous. C'est au Théâtre des Bouffes parisien. On en parle
00:19dans un instant mais avant ça on va faire un petit tour dans votre grande carrière.
00:22Voici le premier son.
00:30C'est le trio pour piano de Maurice Ravel qui rythme le film Un coeur en hiver de Claude
00:42Sautet avec Emmanuel Béart, avec Daniel Oteuil. C'est aucune mémoire. Pour lequel vous remportez
00:49quand même votre premier César, ça a compté pour vous. C'est vrai, la rencontre avec Claude
00:53Sautet était importante. C'était un musicologue d'ailleurs au départ, Claude Sautet, il connaissait
00:57les mots et puis j'aimais beaucoup jouer dans ses films parce qu'il y a vraiment une part de
01:03silence qui est aussi importante que les mots qu'on dit et donc il y a de quoi jouer et puis
01:08c'était un homme tellement émotif en tout cas. Vous le décrochez ce César 20 ans après votre
01:15premier film, un 20 ans de carrière pour arriver à ce César. Vous en obtiendrez deux autres ensuite.
01:20Vous les attendiez ces récompenses ou c'est pas si important que ça pour vous André Dussolier ?
01:25C'est important sur le moment quand on le reçoit parce que ça dure un jour, c'est un plaisir parce
01:29qu'on est habitué quand même quand on fait ce métier à faire les montagnes russes et à savoir
01:33que le plaisir d'un jour ça va pas forcément se renouveler le lendemain. On est content oui sur
01:40le moment mais enfin on sait jamais et puis ce qui est important c'est de pouvoir jouer, de continuer
01:44à jouer, de jouer des rôles tout à fait différents. Un autre César vous l'obtiendrez pour ce rôle ?
01:49Il s'amuse bien, il ne tourne jamais dans les pièges, il ne se laisse pas étourdir par les néons des manèges.
01:55Il est libre Max. Il est libre Max. Il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler.
02:02Elle m'a dit d'aller siffler la roue sur la colline, d'attendre avec un petit bouquet d'églantine.
02:08J'ai cueilli des fleurs, j'ai sifflé tant que j'ai pu. J'ai attendu, attendu, elle est jamais venue.
02:13Ça c'est magique. On connaît la chanson d'Alain Resnais qui est absolument culte.
02:24Vous étiez l'un des acteurs fétiches. Vous avez fait combien de films ?
02:27Sept films. Et là c'était le premier film finalement d'Agnès Jaoui parce que c'est elle
02:33qui avait fait la bande-annonce de On connaît la chanson. C'était une belle idée quand même de
02:36reprendre les textes des chansons comme ça évidemment sans qu'il y ait de la musique derrière.
02:41Et ça vous vaudra donc votre deuxième César, celui du meilleur acteur cette fois-ci et dans On connaît
02:46la chanson, vous êtes ce personnage un petit peu naïf, très gentil, un peu au bord de la rupture
02:51mais toujours avec le sourire. Le candidat de service en fait que vous avez souvent joué d'ailleurs.
02:55Oui mais heureusement que ça a été contrebalancé par d'autres personnages beaucoup plus cyniques
03:00et épouvantables comme Staline, comme d'autres. C'est la variété qui est agréable pour un acteur.
03:06Et petit à petit vous avez saisi justement toutes les occasions possibles pour jouer des rôles plus
03:11sombres. Est-ce que vous avez eu peur à un moment qu'on vous colle cette étiquette de l'acteur gentil ?
03:18Alors au début l'étiquette la plus embêtante pour moi c'était le cinéma d'auteur. Parce que
03:25l'auteur vraiment oui, j'avais envie aussi, on a toujours envie de plaire au plus grand nom quand
03:30on est acteur. C'est vraiment un pauvre défaut pathétique mais bon évidemment et donc on a envie
03:35surtout de jouer dans des comédies. Moi j'avais joué des comédies et le cinéma d'auteur c'était
03:38plutôt sérieux, réfléchi. Donc j'avais envie d'en sortir, j'avais envie d'élargir le panel.
03:43Et il y a un film qui vous a fait connaître du grand public et pourtant vous n'apparaissez
03:48pas dans ce film, c'est celui-ci.
03:49Vous êtes le narrateur de ce merveilleux film de Jean-Pierre Jeunet, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain.
04:09C'est un rôle à part entière. Est-ce que vous diriez que c'est l'un de vos plus beaux rôles
04:12finalement même si on ne vous voit pas ? Vous avez tout à fait raison de dire ça.
04:15En fait le hasard a joué aussi son rôle là-dedans. C'est-à-dire que Jean-Pierre Jeunet ne trouvait pas
04:22la voix. Il voulait retrouver la voix d'une série, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
04:26qui s'appelait Les Incorruptibles et la voix avait un peu vieilli de l'acteur qui l'introduisait.
04:30C'était vraiment très fascinant et donc un jour il passe à Boulogne, il entend dans une salle de
04:36montage ma voix, il dit tiens celui-là je ne l'ai pas essayé. Donc on a fait un essai et c'était
04:40amusant de construire ça comme un vrai personnage, un journaliste comme ça qui raconte les événements.
04:45Et on s'est beaucoup amusé pendant 48 heures. Vous avez lu la recherche du temps perdu pour le
04:50livre audio aussi non ? Oui, ça aussi c'était une révélation pour moi parce que Proust vraiment
04:56j'avais l'impression, c'était très ennuyeux pour moi quand je le lisais, vraiment j'avais
04:59l'impression d'avoir compris ce qu'il voulait dire. Puis en fait non c'est en le disant que
05:02j'ai découvert la subtilité, l'humour aussi de Proust. Oui c'est un autre plaisir aussi.
05:10Il faut le lire à haute voix Proust, c'est ça qu'on va revenir à ce matin.
05:15Allez on va parler dans un instant de votre spectacle André Dussolier
05:18sans dessus dessous que vous reprenez en ce moment au théâtre des bouffes parisiens.

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