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00:00Bonjour Carlos Macana. Bonjour. Alors on a l'habitude de dire quand le bâtiment va, tout va. Oui. Alors comment ça va vous ?
00:06Bah pas bien. Pas bien, pas bien. Donc effectivement on sent un petit recul en fin d'année sur de certaines commandes.
00:14Et aujourd'hui effectivement de vivre, on peut le dire, sans gouvernement.
00:17Donc ça nous freine un peu. Alors encore en plus les clients donc. Et on s'inquiète un peu pour l'année 2025.
00:26Vous voyez déjà que le début de l'année 2025 ne sera pas aussi producteur que...
00:31L'année 2025 est compliquée puisque des devis ont été faits pour pas mal d'entreprises.
00:36Malheureusement elles ne rentrent pas signées. Il y a une grosse baisse.
00:40Donc on s'inquiète quand même un peu. Mais on se dit bon peut-être qu'après les fêtes,
00:44avec un nouveau gouvernement, peut-être que les gens vont pouvoir se repencher sur les travaux.
00:49Mais aujourd'hui on s'inquiète quand même pas mal.
00:51Parce qu'ils hésitent, ils se disent on va pas se lancer dans les travaux maintenant.
00:54Ils ne savent pas comment ça va se passer pour l'année 2025.
00:57Comment tout le monde, même nous, va être mangé comme on dit.
01:01Et ils ont une certaine inquiétude. Il y a des choses qui ne sont pas prioritaires.
01:07Donc forcément ils ne font pas faire tout ce qui concerne les rénovations.
01:12Les soucis aussi des rénovations de primes de rénovation, qu'on en parle aussi, on ne sait pas non plus.
01:19Donc il y a pas mal de petites choses comme ça où les entreprises effectivement s'inquiètent.
01:24Est-ce qu'il y a des artisans plus touchés que d'autres ?
01:27Ou certains s'en sortent un petit peu mieux ?
01:29Alors oui, il y en a certains qui s'en sortent.
01:31On peut citer encore les couvreurs, on peut citer aussi les produits échauffagistes,
01:36comme il commence à faire froid donc forcément.
01:38Mais le reste, effectivement, les carreleurs, les peintres, les plaquistes,
01:43effectivement il y a une baisse.
01:45Et surtout, on va le signaler, surtout dans le neuf.
01:49Dans le neuf on a une énorme baisse.
01:51La rénovation, ça se bat encore un peu, mais ça baisse quand même tous les deux.
01:54Le neuf comme la rénovation.
01:56Vous arrivez à estimer, à chiffrer cette baisse à peu près ?
02:00Oui, on essaie.
02:03On a presque divisé par deux les demandes.
02:06Comparé à l'année dernière.
02:08Divisé par deux pour le neuf.
02:10Et puis la rénovation, on a un petit peu moins.
02:12La moitié d'un point quand même.
02:14On se bat quand même un peu.
02:16Mais c'est pas simple.
02:19On ne sait pas trop.
02:20Où vous allez.
02:22Carles Macanna, vous restez avec nous.
02:23On continue de faire un petit tour de la Côte d'Or pour sonder le moral des artisans
02:26et faire le point sur les chantiers, les perspectives.
02:28On en parle dans un instant.
02:29Travaux, construction, rénovation, les artisans du bâtiment.
02:32La parole ce matin sur France Bleu Bourgogne.
02:41Angèle veut devenir médecin.
02:43Du bachotage au premier stage, il est filmé par son frère.
02:46Moi, c'est ce qui m'a attiré le plus.
02:48C'est le rapport entre le médecin et la personne.
02:51C'est pour ça que je veux faire généraliste.
02:53Entre déception et prise de conscience.
02:56C'est là que je commence à avoir des séquelles physiques de travail à la fin.
03:00Je n'en peux plus de bosser.
03:01Plongé dans l'itinéraire d'un apprenti tout bible.
03:04Un documentaire en deux parties, ici Bourgogne-Franche-Comté,
03:07à retrouver jeudi à 22h50 sur France 3 et sur la plateforme France.tv
03:19Jusqu'à 9h, ici Matin, sur France Bleu Bourgogne.
03:26Il est 8h15, voilà où on en est.
03:28Après la censure puis la démission du gouvernement,
03:30de nombreux secteurs d'activité sont inquiets.
03:33L'examen du projet de budget de l'État est mis sur pause.
03:36Pourtant, il était très attendu par le secteur du bâtiment.
03:39Notamment, pour en parler, on reçoit ce matin Carlos Macana,
03:42le trésorier de la CAPEB de Côte d'Or,
03:44la Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment.
03:47Alors le vote du budget 2025 qui n'aura pas lieu,
03:50mais pourtant, vous êtes inquiets, mais tout ne vous convenait pas
03:54dans ce budget pour autant.
03:56Les aides, par exemple, pour l'apprentissage ?
03:58Oui, alors effectivement, il faut savoir qu'effectivement,
04:02c'est en recul, et puis il faut savoir que depuis un an ou deux,
04:05ils ont divisé la prime par deux,
04:07ce qui est pour une entreprise assez importante,
04:09parce que ça a un coût, la formation.
04:11Et effectivement, là-dessus, on n'était déjà pas contents.
04:14Donc effectivement, il y a eu une baisse par rapport aux compagnons,
04:19d'une part des compagnons du devoir et l'apprentissage en général.
04:23Donc on espère qu'ils reviennent un peu sur ce chiffre
04:27qui est important pour nous.
04:29Vous-même, à Binge, vous avez arrêté de travailler avec des compagnons
04:33parce que les aides avaient beaucoup diminué.
04:35Vous avez arrêté totalement ?
04:37Alors oui, arrêté, oui.
04:39Parce qu'effectivement, l'aide a été divisée par deux,
04:41ce qui est important pour nous, une petite structure comme la nôtre.
04:44Et puis aussi, il y a eu cette année un peu moins de demandes sur la région,
04:48donc de postes.
04:49Donc les compagnons sont peut-être partis ailleurs dans le reste de la France.
04:53Et effectivement, je n'ai pas assisté à chercher.
04:56Et aujourd'hui, pour l'année 2025, je ne me suis pas remis à rechercher
04:59parce qu'effectivement, la prime est quand même basse
05:02et on a besoin de cette aide-là pour former quand même.
05:04Elle représente quoi, cette aide, pour vous ?
05:06Alors en moyenne, c'est à peu près 8 000 euros par an.
05:09Et puis, il faut savoir qu'un compagnon a le salaire d'un salarié tétulaire,
05:15d'un CAP, c'est ce qu'on prenait,
05:17et c'est divisé par deux, donc ça fait 4 000 euros.
05:20La somme paraît énorme, mais sur une année de 10-11 mois,
05:23on a quand même besoin d'au moins 8 000 euros,
05:27c'est-à-dire à peu près 800 euros par mois,
05:29ce qui permet de former.
05:31Et en même temps, le jeune,
05:33il faut savoir qu'il est effectivement de 1 à 2 semaines
05:36toutes les 4 semaines en formation.
05:38Donc, il n'est pas là.
05:40Et autre inquiétude, votre président au niveau national,
05:42Jean-Christophe Repond, en parle,
05:44il dit que ça fait quand même plus d'un an
05:46qu'on attend des arbitrages forts sur les travaux de rénovation énergétique.
05:50Ça aussi, on voit que vous réagissez, c'est l'inquiétude ?
05:54C'est compliqué, oui.
05:55Parce qu'on nous pousse d'un côté qu'il faut en faire,
05:58et de l'autre côté, pour pouvoir le faire,
06:00il faut que les gens aient cette aide.
06:03Et pourtant, on essaie de se battre
06:05pour montrer aux clients qu'on est de bonne foi,
06:08puisque moi-même, je fais partie
06:10de la commission de la RGE de Calibat sur Bourgogne,
06:14et c'est vrai qu'on prouve déjà à l'État qu'on est sérieux,
06:19et qu'on a besoin de cette prime rénov'
06:21pour pouvoir lancer, d'une part, les travaux pour les clients,
06:23et nous faire travailler en même temps, forcément.
06:25Et ça, c'est un sujet, ça ne remonte pas à il y a quelques mois,
06:27ça fait déjà un moment.
06:28Non, c'est compliqué, oui.
06:29On n'arrive pas à trouver une issue positive.
06:33Certains de vos adhérents à la CAPEB
06:35sont dépendants des appels d'offres,
06:37des collectivités auxquels on demande
06:39de faire des économies, là aussi.
06:41C'est une inquiétude, le fait qu'elles risquent
06:43de moins investir, ces collectivités ?
06:46Oui, c'est un frein, puisqu'effectivement,
06:48il y a beaucoup d'entreprises qui travaillent avec eux,
06:50et si, effectivement, ils n'ont pas ces travaux-là,
06:53ils vont falloir qu'ils trouvent aussi
06:55d'autres travaux ailleurs,
06:56ou qu'ils vont se replier, forcément,
06:58sur des petits chantiers,
07:00et ça va toucher de plus en plus
07:01les toutes petites entreprises.
07:03Donc, il nous faut un équilibre,
07:05et le seul équilibre, effectivement,
07:06c'est de pouvoir relancer les collectivités.
07:08Il faut que l'État, effectivement,
07:10les accompagne mieux que ça.
07:11Alors, toutes ces incertitudes,
07:12ça peut conduire les jeunes ou moins jeunes
07:14à venir travailler dans le bâtiment,
07:17ça peut poser des questions de recrutement à l'avenir,
07:19ça vous inquiète, ça aussi ?
07:20Oui, un petit peu,
07:21parce que déjà en Bourgogne, cette année,
07:23on a perdu presque une centaine de salariés,
07:25donc on est à 9000 en début d'année,
07:27on est descendu de 100 à peu près,
07:29donc on est autour de 8900 salariés,
07:31on a perdu une centaine de salariés,
07:33et donc, effectivement,
07:34quand on entend ça,
07:35les jeunes, effectivement, se disent
07:37« Oula, est-ce que c'est vraiment un bon chemin ?
07:39Est-ce que c'est le bon chemin de métier ? »
07:41Alors oui, ça inquiète un peu,
07:42alors on essaye, quand même,
07:44de leur prouver,
07:45puis autour de nous, on en discute,
07:46avec des parents, on leur dit
07:47« Non, non, il y a quand même du boulot,
07:49même si on ne fait pas beaucoup de pas,
07:50parce qu'effectivement, ça ralentit,
07:52mais on essaye de leur donner, effectivement,
07:54la possibilité de rentrer dans le bâtiment. »
07:57Mais vous dites que ces gens sont partis,
07:58mais pourquoi ?
08:00Ça répond tout à l'heure,
08:01on a une baisse d'activité,
08:03il y a qui est là depuis un an,
08:05et surtout depuis,
08:07il faut l'avouer, depuis juillet.
08:09Depuis la dissolution.
08:10On est quand même restés quelques semaines,
08:12pour ne pas dire quelques mois,
08:13sans gouvernement,
08:14donc là, ça, effectivement,
08:16on a tous eu peur, quelque part,
08:18et donc ça a malheureusement provoqué,
08:20effectivement, des licenciements,
08:21puisqu'il y avait moins de boulot.
08:22Merci beaucoup, Carlos Macanade,
08:24d'être venu en parler avec nous.
08:25Merci.
08:26On le rappelle, vous êtes le trésorier
08:27de la CAPF de Côte d'Or,
08:28la Confédération des artisans
08:29et des petites entreprises du bâtiment.
08:31Bonne journée à vous.
08:32Merci, bonne journée à vous.
08:33Tous les jours, les bourguignons.