Le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone s'est exprimé, samedi 7 août, sur les vagues d'interpellations dans le milieu de la criminalité organisée, notamment la tentative d'assassinat du rappeur marseillais SCH, en août dernier, à la Grande-Motte, dans l'Hérault.
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00:00Merci d'avoir répondu présent à l'invitation pour ce point de presse suite à deux importantes
00:07vagues d'interpellations qui ont eu lieu le 18 novembre et le 2 décembre dernier dans
00:13des affaires. Pourquoi je vous parle de ces deux dossiers ? Parce qu'elles sont liées
00:17par une identité partielle d'auteurs, de mots d'opératoire et de commanditaires qui
00:23sont rattachées à la DZ de Mafia. Cette série d'interpellations s'est déroulée
00:31sur commission regatoire de juges d'instruction de la JIRS de Marseille dans des dossiers
00:37d'information judiciaire, le premier relatif à des faits d'extorsion en bande organisée
00:42et le second d'assassinat en bande organisée. La première affaire, celle du 18 novembre,
00:50a été ouverte plus précisément le 22 août 2024. Donc nous avons ouvert une information
00:57judiciaire des chefs d'extorsion en bande organisée avec armes, tentatives d'assassinat
01:02en bande organisée, destruction en bande organisée du bien d'autrui par moyens dangereux
01:06pour les personnes et associations de malfaiteurs en prévu de la préparation de crimes et une
01:12qualification importante qui ressortait de la procédure, direction de groupements et
01:18d'associations de malfaiteurs criminels en vue de la direction du digroupement. Et ceci
01:24est relatif à la suite d'extorsions de commerce, d'une boîte de nuit, le First à Cabriès ainsi
01:33que d'un incendie criminel d'un restaurant Subway à Saint-Victoré et qui appartiennent tous à la
01:38même personne qui faisait l'objet de ces extorsions. Dans le cadre de ce dossier, le directeur
01:47artistique de la discothèque, le First, c'est lui qui est à l'origine de ces faits, voulait
01:55imposer son ami en qualité de chef de la sécurité de cet établissement, ça relève de faits assez
02:04classiques d'extorsion, on va vous imposer le service de sécurité qui est diligenté par
02:12l'organisation criminelle. Pour ce fait, pour y arriver, pour parvenir à ses fins, il appelait en
02:19renfort l'organisation que l'on appelle l'ADZ Mafia. Ça aboutissait à une première action
02:26violente devant la résistance naturellement du patron de l'établissement, suivie par de
02:33nombreuses autres actions visant tous les établissements du fameux propriétaire du
02:37First, alors dans le détail et sans être exhaustif, incendie du restaurant Le Subway,
02:43tir à l'arme de guerre en vue de faire oppression et d'intimider, menaces, violences sur le service
02:52de sécurité classique de l'établissement, on se présente, on les maltraite et tout ceci en vue
03:02de faire céder le patron de cet établissement. En parallèle de ces actions, les malfaiteurs
03:09contraignaient la victime à entamer des négociations via la messagerie cryptée, la messagerie signal.
03:17Il convient de préciser à ce stade que la pression portée sur ce patron d'établissement
03:25était très forte puisque pendant plusieurs jours, tous les jours, pendant plusieurs heures,
03:30on lui mettait la pression, une pression qu'on pourrait qualifier de permanente. Les exigences
03:37initiales de ces malfaiteurs, se revendiquant de la désaide mafia, étaient de trois ordres.
03:42Il devait céder le First en résiliant son contrat de location-gérance avec la propriétaire des murs
03:49afin que ces individus en récupèrent la gestion. Il devait verser une compensation financière d'un
03:59montant de 300 000 euros. Et là, on lui donnait l'option, le choix, soit un versement unique de
04:05cette somme, soit un versement mensuel à hauteur de 30 000 euros. En rémunération, cette compensation
04:14financière était, c'était ce qu'indiquaient les malfaiteurs, en rémunération de la protection
04:20qui serait alors assurée par la désaide mafia pour lui et ses établissements. Donc on est dans
04:25une logique de raquette assez traditionnelle. Par la suite, ils exigeaient également que le
04:34propriétaire et ses directeurs d'établissement passent dorénavant par leur booker pour faire
04:41venir les artistes dans la boîte de nuit. Et là, l'intérêt, naturellement, d'utiliser leur
04:47propre booker, c'est que chaque fois qu'un directeur d'établissement fait venir un artiste,
04:54il y a une commission qui est versée au dit booker. Devant ces actions violentes,
05:01le directeur d'établissement a été contraint de déménager loin de l'ère marseillaise. Et
05:10devant ces menaces de mort répétées, il finissait par accéder aux demandes des malfaiteurs,
05:16premièrement en rendant les clés du first et en versant mensuellement une somme de 10 000
05:24euros aux personnes qui le raquetaient. Grâce à un travail de longue haleine de la police judiciaire,
05:31étaient identifiés tout d'abord trois détenus du centre pénitentiaire du Pompé,
05:39dont le fameux booker de la Dezen Mafia, une figure de la criminalité organisée des Bouches
05:45du Rhône, proche du dit directeur artistique du first, et une troisième personne, cette fois-ci
05:53détenue au centre pénitentiaire des Beaumettes, qui est considérée comme un des membres dirigeants
06:00de la Dezen Mafia. Dans cette procédure, les opérations d'interpellation étaient déclenchées
06:06le 18 novembre 2024 et conduisées à l'issue de la séquence, à la mise en examen de 22 personnes,
06:14avec 15 personnes placées en détention provisoire et 7 autres placées sous contrôle judiciaire.
06:21Nous avions à ce stade, et suite à ce travail minutieux diligenté par la police judiciaire,
06:26les commanditaires, les récupérateurs des enveloppes, si je puis m'exprimer ainsi,
06:32les membres des commandos, les personnes à l'origine des faits d'extorsion, et là aussi,
06:39c'est une caractéristique que l'on a déjà vue, monsieur Frizon, dans de nombreux dossiers,
06:43certaines compagnes et certaines personnes de sexe féminin qui prêtent la main,
06:48plus le booker de la DZ dont je vous ai parlé. Parallèlement à cette affaire,
06:56nous nous sommes saisis, au titre de la juridiction interrégionale spécialisée,
07:00qui, comme vous le savez, a une compétence sur l'ensemble de l'interrégion, des faits d'assassinats
07:08en bande organisée, tentatives d'assassinats en bande organisée, vols en bande organisée,
07:13suite aux faits survenus le 26 août 2024, aux abords de la discothèque La Dune,
07:21à la Grande Motte, sur le ressort du tribunal judiciaire de Montpellier.
07:26L'enquête était confiée en caussaisine à la DZPJ Sud et à la SR de la gendarmerie de Montpellier,
07:36raison pour laquelle monsieur Constant, le colonel commandant la SR de Montpellier,
07:41est également à mes côtés aujourd'hui dans le cadre de cette conférence de presse.
07:45Les victimes sont des proches, vous le savez tous, de Julien Schwarzer,
07:51qui est un rappeur connu sous le pseudonyme de SCH.
07:55Ces personnes qui circulaient en véhicule automobile étaient visées à l'aide d'armes
08:02de catégorie A. A l'occasion de cette action commando, Tahar Taibi décédé,
08:10Rachid Arabi était blessé avec un pronostic vital toutefois qui n'était pas engagé.
08:16A noter que c'est en raison d'événements forfuits que SCH ne se trouvait pas dans ce véhicule
08:25qu'il aurait dû normalement utiliser pour entrer à son hôtel après la représentation
08:31qu'il avait donnée dans la discothèque La Dune.
08:34Entendu par les services enquêteurs, Julien Schwarzer expliquait faire l'objet de tentatives
08:41d'exsortion, sans plus de précision, de clans criminels marseillais depuis environ un an
08:47et qu'il avait toujours refusé de s'acquitter d'un quelconque paiement.
08:51Il faisait, au regard de sa résistance en tout cas, c'est ce qu'il nous expliquait,
08:57l'objet depuis quatre mois de menaces de mort qu'il avait contraint à changer ses habitudes de vie.
09:05Je relève également que monsieur Schwarzer, dans le cadre de son activité d'artiste,
09:13pour ne pas nuire aux investigations, c'est ce que j'ai entendu, ne s'est pas exprimé sur ce dossier
09:20et on peut louer à ce stade là son sens des responsabilités
09:25puisque les investigations ont pu se dérouler parfaitement.
09:30Les actes de la commission rogatoire diligentés dans le premier dossier,
09:35c'est pour ça que les deux affaires sont liées,
09:38permettaient d'obtenir des captations d'échanges via des messageries cryptées
09:44et ces échanges ne laissaient place à aucun doute.
09:48Tout ou partie de l'équipe ayant attenté à la vie des proches de SCH
09:54et qui tentait de le raqueter, faisait partie de la même équipe des faits
09:59que pour les faits survenus au préjudice de notre patron d'établissement de nuit.
10:08Une phase d'interpellation était déclenchée conjointement
10:12par les militaires de la gendarmerie de la section de recherche
10:16et par la police judiciaire le lundi de décembre.
10:2122 personnes ont été placées en garde à vue.
10:24Les perquisitions dans un appartement qui était apparu en procédure
10:28dans le 16e arrondissement de Marseille permettaient de retrouver
10:32et de saisir une kalachnikov ainsi que des munitions.
10:36Cette vague d'interpellation là aussi,
10:39et je tiens à allouer l'efficacité des services très complète,
10:44permettait d'interpeller et d'entendre les trois commanditaires
10:49et organisateurs de cette action commando,
10:52dont deux étaient les mêmes que dans la première affaire
10:56et une troisième personne émergeait comme organisateur
11:00mais n'apparaissait pas dans le premier dossier.
11:03Les quatre membres du commando étaient également interpellés,
11:08dont un mineur de 17 ans au moment des faits.
11:12Étaient également interpellés les six personnes
11:15qui avaient participé à la fourniture des armes,
11:18dont le frère et la compagne d'une personne
11:21qui se révélait être les organisateurs des deux séquences
11:26dont je vous fais éteint.
11:28Six personnes qui avaient participé au préparatif et à la logistique
11:33et enfin les trois personnes ayant procédé au convoyage
11:38des véhicules avant les faits.
11:41Ces personnes ont fait l'objet d'une présentation
11:44devant le juge d'instruction et devant le juge des libertés
11:47de la détention jeudi 5 et vendredi 6 décembre.
11:51Nous avons 22 personnes qui ont été mises en examen,
11:56dont 16 ont été placées en détention provisoire
11:59et six sous contrôle judiciaire.
12:02Après vous avoir exposé les éléments objectifs de cette procédure,
12:07je vais essayer de prendre un petit peu du recul
12:10et de relever les traits saillants relatifs à ces deux séquences.
12:15Je tiens d'abord à vous signaler que les personnes entendues
12:20sous le régime de la garde à vue puis par le magistrat instructeur
12:24sont présumées innocentes à ce stade de la procédure.
12:28Ils adoptent des positions variées,
12:31certains reconnaissant l'intégralité ou partiellement
12:34les faits qui leur sont reprochés,
12:36d'autres niant l'intégralité des faits que nous leur opposons
12:40et donc je tiens à préciser qu'ils sont à ce stade
12:44présumés innocents.
12:46Les traits saillants tirés de ces deux séquences
12:50et de ces procédures sont les suivantes.
12:56Ces organisations criminelles cantonnées habituellement
13:02dans les activités de narcotrafic avec la délinquance induite
13:07qui se traduit par des narcomicides
13:10pour régler les problèmes de gains de territoire
13:13étendent leur activité à des activités habituellement dévolues
13:18au milieu traditionnel, c'est-à-dire leur enquête
13:22d'établissements de nuit ou de personnalités
13:25qui disposent d'une importante surface financière.
13:28Ce qui me paraît également intéressant,
13:31c'est selon la même méthodologie appliquée habituellement
13:36par le milieu organisé, on arrive dans l'établissement,
13:41on commence à semer du désordre,
13:44on propose son propre service de sécurité
13:48que l'on veut imposer au propriétaire de l'établissement
13:52pour finalement aboutir à la mainmise sur le dit établissement.
13:58Donc extension du domaine d'activité de ces organisations criminelles
14:03qui frémissaient depuis plusieurs semaines
14:06mais qu'il convient de suivre avec attention.
14:10Un deuxième tressaillant qui n'est pas nouveau
14:14mais qu'il convient de relever, c'est une pro-éjection
14:18et une capacité de commettre des actes
14:22sur l'ensemble de l'interrégion.
14:24Nous le savions depuis l'année dernière, M. Frison,
14:27avec la capacité de se projeter jusque dans des pays étrangers
14:32comme en Espagne pour commettre un certain nombre d'homicides.
14:37Mais là, naturellement, on est capable
14:40de se projeter dans la région montpelierenne
14:43et il est intéressant de relever à ce stade
14:46qu'un des membres suspectés d'avoir fait partie du commando
14:50qui a assassiné un des proches de SCH
14:54n'a pas été interpellé sur la voie publique
14:57mais a été extrait d'une prison lyonnaise
15:00puisqu'il avait été interpellé quelques semaines plus tôt
15:05alors qu'il est impliqué dans une action criminelle
15:10qui a été avortée fort heureusement grâce à l'action de la police
15:14pour éliminer sur l'air lyonnaise
15:17quelqu'un qui pourrait faire partie du clan des blacks
15:20et qui nous renvoie à notre guerre marseillaise.
15:24Troisième tressaillant, c'est la capacité
15:27et la possibilité d'avoir des alliances
15:31entre des personnes qui gravitent dans des mondes criminels différents.
15:35Est-ce que c'est une extension en tâche d'huile
15:40ou est-ce que c'est des alliances opportunistes ?
15:43Mais je me dois de relever que le booker de la DZ Mafia
15:49est un membre éminent de la criminalité organisée Corse
15:53qui a très vraisemblablement rencontré ces personnes-là
15:58qui sont moteurs dans ces faits d'extorsion
16:01dans le cadre d'incarcérations communes
16:03dans des établissements de la région.
16:06On constate également que peuvent apparaître dans ce dossier
16:11des gens qui pourraient être affiliés
16:13à ce que l'on avait appelé le clan de Marignane.
16:17Donc là aussi, avec la police judiciaire,
16:19nous suivons avec attention ces phénomènes
16:23qui, à ce stade, restent au stade d'épiphénomène
16:27mais que nous suivons avec attention
16:31pour naturellement éviter toute extension.
16:36Je terminerai mon analyse synthétique
16:41par les qualifications juridiques qui ont été utilisées
16:46et qui émergeaient des premières investigations
16:49de la police judiciaire,
16:51c'est-à-dire ces qualifications criminelles
16:54d'association de malfaiteurs
16:56en vue de constituer des groupements organisés.
17:01Notre arsenal juridique nous permet,
17:03quand l'affaire le justifie,
17:05d'aller sur ces qualifications-là.
17:08Ces qualifications nous permettent
17:12de mettre en oeuvre notre méthodologie.
17:15Notre méthodologie est la suivante dans ce dossier.
17:19C'est de mettre en oeuvre un travail de longue haleine,
17:23un travail de longue haleine
17:25pour traduire devant la justice
17:28et devant les magistrats instructeurs,
17:30dans le cadre de ces enquêtes
17:32que dirigent les dix magistrats instructeurs,
17:34de ne pas se contenter d'avoir que les exécutants
17:38mais d'essayer de remonter au sommet de l'organisation.
17:44Et pour y parvenir,
17:46il faut avoir des services de police
17:48au sens large efficaces.
17:50Nous disposons, avec la police judiciaire de Marseille,
17:54avec la section de recherche de Montpellier,
17:57de spécialistes qui ont cette capacité
18:00de travailler de manière efficace.
18:03Et je tiens à louer le travail minutieux,
18:08complet, diligenté par nos forces de sécurité intérieure,
18:13par nos services spécialisés.
18:17Je tiens également à louer l'esprit de coopération
18:21puisque tant M. Frison que M. Constant
18:25ont relevé la qualité de cette caussésine
18:30qui a été également, pour la police judiciaire,
18:36l'intervention également au niveau central
18:39de la direction nationale de la police judiciaire,
18:41avec l'UIN, vous pourrez préciser ce qu'est cette nouvelle unité.
18:46Quand nous avons la capacité de faire du travail de longue haleine,
18:53que l'ensemble des services qui sont aujourd'hui à mes côtés
18:57sont mobilisés pour lutter contre ce phénomène,
19:00nous arrivons au bilan suivant,
19:03et c'est sur cela que je voudrais terminer,
19:05bilan des deux opérations.
19:0744 personnes mises en examen,
19:1031 personnes placées en détention provisoire
19:13et 13 placées sous contrôle judiciaire.
19:16M. Frison, je souhaite vous laisser la parole tout de suite
19:20sur un point précis,
19:22puisque ce bilan sur ces deux opérations emblématiques
19:25s'inscrit dans un bilan encore plus large
19:29réalisé par la police judiciaire marseillaise
19:32contre cette organisation.
19:34Depuis le mois d'octobre, je vous cède la parole
19:36pour également faire ce bilan.
19:38Alors, les micros, comment fait-on ?
19:42Je me décale un petit peu, ça fait toujours...
19:46Oui, merci M. le procureur.
19:48Je pense que c'est le moment aussi
19:50d'expliquer un peu l'ampleur du phénomène
19:53auquel nous sommes confrontés
19:55au travers de nombreuses saisines
19:57qui incombent à la police judiciaire de Marseille,
19:59notamment depuis le début de l'année.
20:01C'est vrai qu'on a parlé des extorsions de fonds,
20:03c'est vrai que ce phénomène
20:05prend de plus en plus d'importance
20:08sur l'agglomération marseillaise,
20:10sur les bouches du Rhône, mais pas que.
20:12Dans d'autres villes du Grand Sud,
20:14on voit que ce phénomène
20:16est en constante augmentation.
20:19Et c'est vrai qu'on a diligenté
20:22depuis le mois d'octobre
20:24de nombreuses affaires dans ce domaine-là,
20:26notamment huit,
20:28qui ont permis d'interpeller
20:30un grand nombre de personnes.
20:32Mais on n'attaque pas le narco-banditisme
20:34uniquement sur l'effet d'extorsion,
20:36on les attaque également, vous le savez,
20:38lorsqu'on travaille sur les narco-missiles.
20:40On a eu la chance, depuis le 1er octobre,
20:42de traiter un narco-missile
20:44d'importance, c'est celui,
20:46vous en avez déjà parlé, qui s'est déroulé
20:48le 11 novembre 2023,
20:51à côté du McDo,
20:53du Grand Littoral, à Marseille,
20:5516e, mais également
20:57des affaires de trafic de stups d'importance,
20:59parce que, bien sûr,
21:01l'activité de base
21:03de tous ces narco-bandits,
21:05c'est également le trafic de stups.
21:07Et donc, depuis le 1er octobre
21:092024,
21:11la police judiciaire
21:13a quand même interpellé
21:15119 personnes,
21:19ce qui a conduit
21:21à 73 mandats de dépôt
21:23et 33 contrôles judiciaires.
21:25Donc ça vous montre également
21:29l'importance du travail
21:31qui est actuellement accompli par
21:33le service que j'ai le plaisir
21:35de diriger,
21:37et également la qualité de la réponse
21:39de la justice par rapport
21:41à ce phénomène. Et je ne vous parle
21:43que des chiffres qui ont vraiment un lien avec
21:45le narco-banditisme.
21:47Juste pour compléter un peu les propos
21:49de M. le Procureur,
21:51pour aussi dire
21:53qu'on a travaillé, bien sûr,
21:55dans ces dossiers, notamment
21:57le deuxième, avec l'ASR
21:59de Montpellier, également
22:01été associée
22:03dans ce dossier-là la police judiciaire
22:05de Montpellier. On en a parlé aussi
22:07au moment des interpellations de l'unité d'intervention
22:09nationale,
22:11de l'UIN de la DNPJ,
22:13maintenant vous savez tous
22:15qu'est-ce que c'est cette unité,
22:17mais je voudrais rendre hommage aussi
22:19au gros travail de terrain qui a été
22:21accompli dans les deux dossiers d'extorsion
22:23par la brigade de recherche et d'intervention
22:25de Marseille et
22:27de Montpellier, parce que
22:29on a affaire à des enquêteurs
22:31criminels, notamment les enquêtes
22:33étaient menées dans les affaires d'extorsion
22:35par la BRB Marseille, la brigade de répression du
22:37banditisme, que je salue également,
22:39et sans
22:41toutes ces personnes, ces résultats
22:43n'auraient pas été possibles.
22:45Merci M. Frison.
22:47On va faire les chaises municipales
22:49de l'autre côté pour laisser
22:51M. Constant
22:53de la section de recherche de Montpellier
22:55dire quelques mots sur leur action
22:57dans cette affaire.
22:59Merci M. le Procureur.
23:01Je souscris pleinement
23:03à ce qui a pu être dit
23:05au niveau de la collaboration
23:07et de la coopération qui a pu y avoir
23:09entre nos deux services,
23:11entre la section de recherche de Montpellier
23:13et la police judiciaire
23:15de Marseille.
23:17Ma présence ici
23:19confirme et démontre ce qu'a pu
23:21vous dire M. le Procureur, c'est que
23:23cette organisation s'exporte,
23:25puisqu'elle arrive effectivement
23:27aux portes
23:29de l'Hérault.
23:31Nous, nous avons été engagés
23:33le 26 au matin,
23:35dès la connaissance des faits
23:37sur le dossier
23:39SCH.
23:41La gendarmerie a engagé très rapidement
23:43des moyens conséquents,
23:45ce qui nous a permis de faire un travail
23:47déjà de police technique et scientifique
23:49efficace et rapide
23:51qui a permis par la suite
23:53d'obtenir des éléments matériels
23:55probants et un engagement conséquent
23:57d'enquêteurs,
23:59notamment de la section de recherche
24:01dans les premiers jours
24:03qui ont suivi les faits,
24:05pour exploiter
24:07une volumétrie considérable
24:09de vidéos,
24:11notamment de vidéos
24:13appartements aux communes
24:15environnantes, ce qui nous a
24:17rapidement mis sur la piste
24:19marseillaise
24:21et
24:23la saisine
24:25de la GIRS Marseille nous a
24:27permis de nous rapprocher
24:29de nos collègues
24:31de la PJ de Marseille
24:33et de travailler en étroite
24:35collaboration pour obtenir
24:37ce beau résultat
24:39qui est celui
24:41qui vous a été communiqué
24:43aujourd'hui par M. le Procureur.
24:45Merci.
24:47Je vous propose quelques questions.
24:53La réapparition
24:55dans les médias,
24:57dans les médias traditionnels,
24:59la réapparition des jeunes,
25:01des jeunes dansés,
25:03on a l'impression,
25:05enfin ce qui se dit beaucoup,
25:07c'est que derrière la vidéo de Marseille
25:09il y a des jeunes qui se cuisent,
25:11je vous cite la première affaire
25:13d'une figure du banditisme
25:15proche d'un directeur artistique,
25:17par ailleurs
25:19vous évoquez également
25:21à l'UPR Corse.
25:23On est dans une nouvelle
25:25configuration.
25:27Est-ce que c'est simplement
25:29une conjonction
25:31d'intérêts ponctuels
25:33ou est-ce qu'on est face à une organisation
25:35structurée, pyramidale,
25:37voire horizontale
25:39à titre camorra ?
25:41On y envoie.
25:45Ma réponse dans mes analyses
25:47synthétiques est que
25:49nous suivons avec
25:51attention ces points de convergence
25:53et dans votre question vous avez déjà
25:55donné
25:57mes réponses, c'est-à-dire
26:01nous constatons
26:03effectivement ces points de convergence.
26:05Est-ce que c'est
26:07une alliance de circonstances ?
26:09Étant précisé que
26:11l'estampille des
26:13aides mafias
26:15travaille également en propre
26:17et a également pour activité
26:19de prêter la main pour
26:21donner un certain nombre
26:23d'actions violentes et donc
26:25d'une sorte
26:27de prêts
26:29de manœuvres, donc il est trop tôt pour le dire.
26:31C'est un point
26:33qui me paraissait important de relever
26:35mais il est à ce stade
26:37très largement prématuré
26:39pour indiquer qu'il y aurait une fusion
26:41complète entre ce qu'on a pu qualifier
26:43de milieu traditionnel
26:45et les nouvelles organisations criminelles
26:47issues du narcotrafic.
26:49Monsieur le maire, est-ce que vous pourriez
26:51repréciser les liens
26:53de manière plus synthétique entre les deux affaires
26:55s'il vous plaît ?
26:57Les organisateurs sont les mêmes.
26:59Je n'ai pas été clair.
27:01C'est les mêmes.
27:03Et donc le lien
27:05il est quand même, on ne peut pas faire un lien plus important
27:07puisque ceux qui ont
27:09commandité
27:11l'assassinat du proche de LCH
27:13sont les mêmes qui ont organisé
27:15l'extorsion de cet établissement de nuit.
27:17Est-ce que cette équipe
27:19qui est en partie la même
27:21sur les deux affaires de LCH et Paris
27:23est en lien soi-même
27:25avec ceux qui donnent l'as aujourd'hui
27:27le personnel des Beaumettes, la direction des Beaumettes, etc.
27:29ou est-ce que c'est autre chose ?
27:31Alors
27:33sur le personnel des Beaumettes
27:35on peut penser que cela relève de la même
27:37organisation criminelle.
27:39Voilà, c'est tout ce que
27:41je peux vous dire.
27:45On retrouve un des personnages.
27:47Oui, absolument.
27:49Est-ce que vous confirmez
27:51que Yacine Akazane fait partie des
27:53personnes mis en examen ?
27:55Absolument, je vous le confirme.
27:57Il est mis en examen
27:59effectivement que sur la première affaire.
28:03Et il aurait opéré depuis sa cellule ?
28:05Oui.
28:07C'est un coup important
28:09Il reste encore
28:11beaucoup à faire
28:13mais
28:15si je vous ai réunis aujourd'hui
28:17c'est deux séquences
28:19qui sont très significatives
28:21par leur ampleur
28:23et comme je le disais au début
28:25de mon intervention
28:27par la capacité qu'ont eu
28:29les services enquêteurs
28:31de remonter
28:33jusque aux organisateurs
28:35de manière très précise.
28:37Nous avons eu une photographie
28:39et puis
28:41le nombre de personnes
28:43qui sont
28:45actuellement incarcérées
28:47depuis le 1er octobre
28:49dans le cadre de ces dossiers
28:51affaiblissent naturellement
28:53l'organisation.
28:55Vous parliez d'un ou de deux cerveaux ?
28:59Je ne sais pas si on peut parler
29:01de cerveaux.
29:03Il y en a un
29:05qui est impliqué
29:07et puis il y en a un second.
29:09Vous parliez de la Désert Mafia
29:11qui a élargi ses activités
29:13et qui avait des alliances avec d'autres mondes.
29:15Le fait de menacer de mort
29:17des agents pénitentiaires, est-ce que ça fait partie
29:19aussi de cet élargissement d'activités ?
29:21Alors sur
29:25les menaces de mort
29:27sur un personnel
29:29pénitentiaire
29:31là encore
29:33la sécurité publique
29:35puisque comme je le disais, ce qui est important
29:37c'est que toutes les forces de l'Etat
29:39soient unies, travaillent de concert
29:41pour lutter contre ce phénomène
29:43et vous me permettez par votre question
29:45de dire que
29:47j'inclus dans les forces
29:49de l'Etat chargées de lutter contre ce phénomène
29:51l'administration pénitentiaire
29:53dont les personnels
29:55dans des conditions très difficiles
29:57en lien avec le parquet de Marseille
29:59mettent en oeuvre des mesures
30:01pour limiter au maximum
30:03la poursuite d'activités en détention.
30:05Ils font dès lors
30:07l'objet de menaces et de pressions
30:09et eux qui sont en tout bout de chaîne
30:11on a la police et la gendarmerie
30:13qui sont au début de la chaîne qui prennent la mesure
30:15et là cette fois-ci ce n'est pas
30:17la police judiciaire, certes qui a récupéré
30:19les investigations, mais c'est la sécurité
30:21publique qui
30:23par une action très volontariste
30:25de protection de ses agents
30:27a permis immédiatement
30:29le lendemain des menaces de mort
30:31qui avaient été proférées, d'interpeller
30:33deux auteurs aux abords
30:35des Beaumet, qui après l'enquête
30:37diligentée par la police judiciaire
30:39ont été déférés
30:41devant un juge d'instruction et sont
30:43actuellement incarcérés.
30:45C'est très grave, il y en a un des deux
30:47qui vient de la région parisienne, je crois, ça témoigne
30:49encore de la force de travail
30:51C'est le recrutement
30:53sur les réseaux sociaux que l'on connaît
30:55depuis l'année dernière et selon
30:57exactement la même méthodologie.
30:59Je vous remercie.