Michel Onfray analyse la censure du gouvernement Barnier et ses conséquences. «Que Jean-Luc Mélenchon ne prenne pas la France en otage», selon lui.
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00:00Je pense que si vraiment le peuple est souverain, quand le peuple vote Marine Le Pen, il est souverain aussi.
00:04C'est assez sidérant ces gens qui ont un petit peuple à disposition, leur petit peuple, et puis le reste du peuple c'est non.
00:10Donc si le peuple est souverain, moi je suis entièrement d'accord, à ce moment-là, écoutons elle et le RN.
00:17Je ne vote pas RN contre la France insoumise, je vote les deux, en disant qu'il faut que les Français soient représentés,
00:24tous les Français, y compris les Français qui n'ont pas voté, parce qu'on parle de trois tiers d'une certaine manière,
00:29mais je veux faire une plaisanterie, c'est quatre tiers, c'est un quatre-quarts la France.
00:33Il y a un quart qui n'a pas voté, c'est quand même 40 ou 50 % des gens, ce qui est beaucoup, et demandons aux sociologues qui sont ces gens.
00:39Donc c'est plus qu'un quart ?
00:40Oui, non, c'est pour ça que je plaisante sur ce chiffrage, en disant que pour moi la France n'est pas coupée en trois, elle est coupée en quatre.
00:45Donc une partie qui ne vote pas du tout parce qu'elle dit c'est fini, on n'y croit plus.
00:49Depuis 2005, vous nous avez demandé notre avis avec le traité constitutionnel, on vous a dit non.
00:52En 2008, les politiques de droite et de gauche ont dit finalement vous l'aurez toutes mêmes,
00:56donc il y a des gens qui disent moi je reste chez moi, je ne vais pas voter, ça ne sert à rien du tout.
00:59Puis après vous avez un bloc centriste, alors centriste, c'est-à-dire il y a des gens que ça gêne un peu à droite et à gauche,
01:05parce que la droite aujourd'hui elle est centriste, la gauche elle est centriste.
01:08Qu'est-ce qui distingue Juppé de Fabius, Mitterrand de Chirac sur l'essentiel ?
01:12Des questions de style, des questions de personnes, puis à la marge des petites choses, du sociétal,
01:15puisque c'est là-dessus qu'on excite tout le monde.
01:17Est-ce que vous voulez louer les utérus ou pas les utérus ?
01:19Ah là là, là on a des procrésistes, puis on a des fascistes qui s'opposent.
01:22Mais globalement tout ce monde-là défend la même chose.
01:24Donc qu'ils arrêtent de faire semblant de s'opposer, ils ne s'opposent pas.
01:27Quand Vallaud, Monsieur Vaufort, quand les socialistes, peu importe les noms,
01:31mais quand les socialistes sont au pouvoir, ils font de la politique de Macron.
01:33D'ailleurs le macronisme c'est quoi ? C'est trois quarts de gens qui viennent du parti socialiste.
01:37Et quand les républicains sont au pouvoir, qu'est-ce qu'ils font ?
01:39La politique que Macron fait quand il est au pouvoir et que les socialistes feraient s'ils revenaient au pouvoir, etc.
01:44Donc ils arrêtent de nous parler de la France, ils font exactement la même politique et ce sont des problèmes d'égo.
01:49Alors oui, Mme Pannot a raison, c'est une journée historique pour Jean-Luc Mélenchon.
01:52D'ailleurs on voit cette photo, il est goguenard et il fait ce signe.
01:55On voit bien la photo où il monte le pouce en disant, c'est bien, on a bien bossé, etc.
01:59Mais qu'ils ne prennent pas la France en otage, ni les Français en otage, ni le peuple en otage.
02:03Moi je suis pour le peuple souverain, y compris, je vous le dis, jusqu'à Mme Pannot.
02:07Le peuple vote et puis on fait avec le peuple, on ne dit pas comme Emmanuel Macron.
02:12Il y a trois groupes et finalement sur ces trois groupes, il n'y en a qu'un qui va gouverner.
02:17Et les deux autres, ce seront les gens qui resteront définitivement au fossé, ils ne font pas partie de l'arc républicain.
02:23Puis après on dit, c'est pas compliqué, moi qui suis dans la France insoumise, si un député, un ministre Rassemblement National, ne rêvons pas, on vote la censure.
02:31Et puis même chose, Marine Le Pen qui dit si, etc.
02:34On voit bien que c'est bloqué et que la seule façon de débloquer, c'est pour le Président de la République de dire,
02:39retournons au peuple, puisqu'ils sont tous en train de parler du peuple, retournons au peuple, allons-y.
02:43Autodissolution du chef de l'État qui dit voilà, on va faire une...
02:48D'ailleurs il faut voir avec les constitutionnalistes, on refait une présidentielle avec en même temps les législatives et on obéit aux résultats populaires.
02:56C'est-à-dire les institutions ne sont pas faibles, ce sont les gens qui sont à la tête de ces institutions,
03:00qui sont des cyniques et des pervers et qui les utilisent juste à leur propos personnel, pour des histoires de carrière.