L’avis de Carole Juge-Llewellyn, entrepreneuse et auteure, fondatrice de l’entreprise Joone Paris.
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00:00Les gens ne peuvent plus se blairer, quoi.
00:01Moi, je marche dans la rue, j'ai mon fils, j'ai mes chiens.
00:04Je vais croiser peut-être une personne sur 5 qui va...
00:07« Ah, le chien sur le trottoir ! »
00:09« Tenez, met votre chien en l'aise ! »
00:10Faire des réflexions.
00:11« Ah bah oui, heureusement que vous ramassez la déjection ! »
00:13Bah en fait, je ramasse ma déjection parce que j'y suis obligée,
00:16parce que je n'ai pas envie que les gens marchent dedans.
00:18Mais je n'ai pas non plus envie de me prendre un commentaire.
00:19Si quelqu'un s'allume une clope dans la rue,
00:21est-ce que je vais aller le voir en disant
00:22« Bah voilà, j'espère que vous allez mourir d'un cancer ! »
00:24Je pense que les réseaux sociaux ont amené
00:26une forme de validation de « je peux tout dire »
00:29parce qu'au final, sur Internet,
00:31malheureusement, il n'y a souvent pas de conséquences.
00:32Et donc, ce qui fait que dans la rue,
00:34on se sent vachement plus libre d'ouvrir sa gueule.
00:37Il y a une partie positive,
00:38on se sent plus soi-même d'ouvrir sa gueule
00:40quand quelqu'un a un comportement irrespectueux, etc.
00:44Mais on se sent aussi beaucoup plus validé du fait d'ouvrir sa gueule
00:47dès qu'on a un truc à dire,
00:48même si ce n'est pas à propos et ce n'est pas le but, quoi.
00:50Je ne pense pas que c'est parce que les gens sont malheureux économiquement.
00:54Je pense que c'est un sujet de mal-être de l'autre, quoi.
00:56Du vivre ensemble, de l'anxiété globale.
00:59Et je pense que c'est assez lié à notre consommation
01:02qui est vraiment très élevée de médias sociaux,
01:04dont moi-même, je suis une grande consommatrice.
01:07Il y a une forme d'angoisse et d'anxiété
01:10et je pense qu'il faut qu'on arrive à sortir collectivement de ça
01:13parce que sinon, on va continuer d'être très malheureux.