«Vous faites semblant de vous injurier les uns les autres, et vous vous apprêtez à voter les uns avec les autres» : suivez la prise de parole de Laurent Wauquiez devant l'Assemblée nationale.
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00:00Ici même alors, le 5 octobre 1962, un gouvernement pour la première et jusque-là la dernière fois de la Vème République tombait avec une coalition des contraires, celle de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite.
00:17Je me souviens encore des propos sur les bancs de la gauche, lorsque j'évoquais il y a deux mois cette réalité, et vous disiez « nous, jamais avec le Rassemblement national ».
00:29Et je me souviens des propos que l'on entendait, Mme Le Pen, sur vos rangs, où vous disiez « jamais avec la France insoumise ».
00:40Eh bien, nous y voilà. Nous y voilà. Vous faites semblant ici de vous injurier les uns les autres, et vous vous apprêtez juste à voter les uns avec les autres.
00:51Vous vous apprêtez à voter ensemble pour faire tomber un gouvernement. Est-ce une surprise ? Je ne le crois pas.
01:03Cette jonction de la France insoumise et du Rassemblement national, on la voyait déjà à l'œuvre depuis quelques semaines, lorsque vous tentiez d'abroger la réforme des retraites sans les financer.
01:16Ce mauvais génie d'autrefois, le voilà revenu parmi nous aujourd'hui. Et pour la première fois, tout le monde doit mesurer la gravité de ce moment.
01:26Pour la première fois depuis 62 ans, un gouvernement risque d'être renversé. Alors oui, bien sûr, nous avons tous conscience de la situation politique extrêmement difficile.
01:40Oui, il n'y a pas dans cet hémicycle de majorité. Oui, bien sûr, la France traverse une situation trouble et confuse. Mais le choix, le choix, lui, que vous avez à faire, il est parfaitement clair celui-là.
01:58Le choix que nous avons à faire, chers collègues, il est parfaitement clair. Et il n'y en a pas trois. Il n'y a que deux choix possibles.
02:05L'intérêt du pays ou l'intérêt des partis. Le choix de la responsabilité ou le choix du chaos. Le choix de la solution ou le choix du désordre.
02:19Les Français n'attendent pas, bien sûr, et nous le savons tous. Ils n'attendent pas de miracle dans cette période. Ils attendent en revanche que nous fassions du travail utile.
02:31Ce choix, monsieur le Premier ministre, cher Michel, c'est celui que vous avez fait depuis trois mois, avec dignité, avec respect, avec droiture.
02:45Et je veux vous rendre hommage parce que ce comportement contraste tellement avec le visage qu'offrent certains ici, sur les bancs de cet hémicycle.
02:54Vous vous êtes employés à éteindre l'incendie budgétaire dans un pays en faillite. Vous vous êtes employés, avec Bruno Retailleau, à remettre un cap dans notre politique de sécurité.
03:06Vous vous êtes employés à ouvrir des sentiers importants. Je pense à la lutte contre les narcotrafics. Je pense à la volonté de reprendre la main sur l'immigration irrégulière avec la volonté de rétablir le délit de cession irrégulier.
03:22Je pense à la volonté de remettre davantage de justice entre le public et le privé, avec le débat salutaire sur les jours de carence.
03:29Oui, monsieur le Premier ministre, vous avez essayé dans cette période de porter un choix de responsabilité.