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00:00Encore, France Bleu au Sillon est la première radio à Perpignan et dans les Pyrénées-Orientales.
00:06Merci.
00:097h46 dans Ici Matin, renseignez-vous bien si vous avez des enfants à l'école.
00:13Demain jeudi, c'est jour de grève dans la fonction publique.
00:16Quasiment tous les syndicats appellent à manifester.
00:18Simon Kolbock, votre invité, c'est le patron du syndicat Force Ouvrière dans les Pyrénées-Orientales.
00:23Bonjour Jérôme Capdevielle.
00:24Bonjour Simon, bonjour toute l'équipe.
00:25Merci d'être avec nous ce matin en studio.
00:27Ça sert à quoi de manifester demain finalement ?
00:29Alors qu'on ne sait même pas si on aura encore un gouvernement.
00:32Écoutez, à votre micro, je ne vais pas faire de politique fiction.
00:35Déjà, la réponse sera demain.
00:37Ce soir même avec la motion de censure.
00:39Demain, nous serons dans la rue pour faire valoir nos revendications.
00:42Et quelle que soit la situation politique d'ailleurs dans le pays.
00:45Que le gouvernement soit en place ou pas.
00:47Et un gouvernement va en chasser vraisemblablement un autre, selon ce que l'on écoute actuellement.
00:53Donc, immanquablement, la pertinence de notre présence dans la rue demain,
00:57dans les rues de Perpignan et partout en France, est totalement justifiée.
01:00Est-ce que dans ce contexte quand même, à quelques semaines de Noël aussi,
01:03où c'est parfois compliqué en termes de pouvoir d'achat,
01:05est-ce que vous ne craignez pas que certains fonctionnaires,
01:07compte tenu justement peut-être de l'absence de gouvernement, se disent
01:10« Bon, demain je vais travailler et je me réserve pour les prochaines journées d'action ».
01:14Écoutez, en ce qui nous concerne, au niveau du syndicat,
01:16on n'est pas en train de faire des sondages d'opinion
01:18pour savoir si la pertinence de notre présence dans la rue est justifiée ou pas.
01:22On propose aux salariés et aux fonctionnaires en l'occurrence
01:25de s'emparer de ces journées de mobilisation, et notamment celles de demain,
01:29et derrière c'est à eux de disposer.
01:31Et nous faisons ce qu'il faut sur le terrain pour leur faire comprendre
01:34l'impérieuse nécessité à se mobiliser dans le moment présent.
01:38Vous n'avez pas hésité à annuler cette journée de mobilisation de demain ?
01:41Absolument pas.
01:42Souhaitez-vous, vous, que le gouvernement tombe cet après-midi à l'Assemblée ?
01:46Moi, je n'ai pas d'interaction sur ce sujet-là.
01:49Volet politique ne m'intéresse pas.
01:51Ce qui m'intéresse, c'est ce que...
01:52Vous manifestez demain contre tout un tas de mesures proposées par ce gouvernement ?
01:55Je vais préciser mon propos.
01:56L'interlocuteur, je ne le choisis pas.
01:58Nous ne le choisissons pas.
02:00Par contre, ce qui nous intéresse, c'est le contenu de la politique qui est mise en œuvre,
02:03et là, concrètement, s'agissant des fonctionnaires, le compte n'y est pas.
02:07L'interlocuteur, justement, le ministre de la fonction publique, Guillaume Casbarian,
02:12lui, vous ne le regretterez pas si jamais le gouvernement tombe.
02:15C'est celui qui a dénoncé à plusieurs reprises le mille-feuille administratif,
02:20qui avait dénoncé l'excès de bureaucratie,
02:22qui avait salué la nomination aux Etats-Unis d'Elon Musk,
02:25qui a été nommé par Donald Trump pour tailler dans les comptes publics.
02:28Avec lui, clairement, le fil est rompu, non ?
02:31C'est un peu martien, quand même, comme raisonnement,
02:35s'agissant de M. Casbarian.
02:37Je fais référence, bien sûr, à la volonté d'Elon Musk d'aller sur Mars.
02:40Qu'il y aille.
02:42Mais concrètement, quand on regarde la situation maugérienne contre M. Casbarian,
02:46c'est sa politique qui fortement nous dérange.
02:49Quand on a salué les fonctionnaires, pendant la Covid,
02:53qui ont été en première et deuxième ligne,
02:56qui ont maintenu le pays la tête hors de l'eau.
02:59Et aujourd'hui, on vient nous dire que ces mêmes fonctionnaires
03:02sont une charge pour la nation.
03:04À un moment donné, il faut être cohérent.
03:07Et la fonction publique dans ce pays, ça n'est pas un coût, c'est une richesse.
03:12On va parler des raisons de la mobilisation de demain,
03:15mais encore un mot sur cette situation politique, cette crise politique.
03:18Si jamais le budget n'est pas voté, si le gouvernement tombe,
03:21est-ce que les fonctionnaires doivent s'inquiéter pour le versement de leur salaire ?
03:24Écoutez, je pense que l'ensemble des Françaises et des Français
03:30sont aujourd'hui dans une situation anxiogène.
03:34Il ne faut pas se voiler la face.
03:37Cependant, je pense que les solutions qui sont envisagées par le gouvernement
03:41et par les politiques, toutes tendances confournues d'ailleurs,
03:44c'est de faire de l'austérité.
03:46Je pense que l'austérité, ça n'est pas une bonne chose.
03:49Mais les salaires, ils vont tomber ?
03:51Écoutez, à un moment donné, de toute manière, de fait, les salaires tombent.
03:55Pour la simple et bonne raison, c'est que déjà,
03:57quand vous ne revalorisez pas la valeur du point d'indice pour les fonctionnaires,
04:00concrètement, leur pouvoir d'achat baisse.
04:02Et ça fait déjà plus de 20 ans que ça dure.
04:04On a plus de 20% de baisse de pouvoir d'achat pour un fonctionnaire depuis 2011.
04:10Et vous qui présidez aussi le conseil d'administration de la CAF dans notre département,
04:13est-ce qu'il faut s'inquiéter, si jamais le budget n'est pas voté,
04:16s'inquiéter pour les prestations sociales ?
04:19Est-ce qu'elles seront, elles, versées aussi ?
04:21Alors, concrètement, je tourne ma casquette à 30 secondes,
04:24mais oui, en effet, il faut s'inquiéter.
04:26Alors, la CAF bénéficie d'une convention d'objectifs et de gestion
04:32qui a été votée avant d'en arriver à cette période d'austérité.
04:36Donc, nous avons une trajectoire financière positive
04:39et intéressante à faire valoir au niveau des collectivités,
04:42notamment pour les soutenir.
04:44Cependant, nous ne sommes jamais seuls contributeurs.
04:48On a d'autres partenaires financeurs, la région, les départements et les collectivités.
04:54Et on voit bien que là, il y a un effondrement des dotations de l'État
04:57et également du soutien de l'État sur ces projets-là.
05:01Et donc, si nous n'avons pas ces co-financeurs,
05:04immanquablement, il risque d'y avoir, à un moment donné, une difficulté à mettre en œuvre.
05:08Mais pas à court terme, pas demain, si jamais le gouvernement tombe.
05:11Écoutez, moi j'entends à la région déjà un recul,
05:17sur certaines grandes métropoles aussi, des reculs forts.
05:20La région veut reculer sur quoi ?
05:22Sur le niveau financier, à un moment donné, les dotations de l'État vont reculer.
05:25Donc, immanquablement, la région est obligée déjà de faire un rétropédalage
05:31sur un certain nombre de soutiens.
05:32Donc, oui, il va y avoir une période d'austérité également
05:35dans la mise en œuvre d'un certain nombre de politiques sur le terrain.
05:38Mais pas les prestations sociales, la région ?
05:40Les prestations sociales, elles sont réglementaires.
05:42Elles seront, bien entendu, mises en œuvre.
05:44Soyons très clairs, parce que je pense qu'il y a beaucoup de familles qui nous écoutent ce matin.
05:47Je vous parle, moi, des projets d'action sociale sur le terrain,
05:50soit des crèches, soit des centres de loisirs, toutes ces choses-là.
05:538h au mois d'ici, sur France Bleu, aussi, on a ici Matin,
05:56le patron du syndicat Force Ouvrière est notre invité,
05:59dans les Pyrénées-Orientales, bien sûr.
06:00Jérôme Capdevielle avec vous, Simon Colbeuf.
06:02Venons-en aux raisons de cette mobilisation de demain.
06:05Le budget 2025 ne verra peut-être donc jamais le jour, en tout cas pas sur cette forme-là.
06:08Mais qu'est-ce qui vous dérange le plus dans ce budget ?
06:11Concrètement, je pense que le problème de fonds est un problème de répartition des richesses.
06:17Aujourd'hui, quand on regarde la chasse aux milliards,
06:20parce que c'est un peu comme ça que c'est vendu,
06:23nous, à Eiffeau, on revendique depuis très très longtemps
06:27un contrôle sur les exonérations de cotisation des entreprises,
06:34ce qu'on appelait auparavant le crédit d'impôt, compétitivité, emploi.
06:38Ces exonérations, elles sont de l'ordre de plus de 170 milliards aux entreprises.
06:43Alors je ne suis pas en train de dire que d'aider les entreprises, ça n'est pas juste,
06:47mais je suis en train de dire à votre micro que ces aides ne sont pas justifiées, cependant.
06:53Et que quand vous et moi, nous bénéficions d'un crédit d'impôt,
06:57nous devons le justifier pour pouvoir en bénéficier.
07:00Et pourquoi les entreprises ne mettraient pas...
07:02Vous pensez à quelles entreprises ?
07:03Écoutez, à un moment donné, sur ces 170 milliards,
07:06je pense que je ne suis pas en train de cibler les petites entreprises,
07:10les TPE de notre département et les PME qui, entre guillemets,
07:14génèrent en plus beaucoup d'emplois et développent...
07:17Donc les grosses entreprises, c'est le CAC 40 que vous visez ?
07:19Je pense qu'à un moment donné, voilà, quand on brasse au niveau actionnariat
07:23des milliards et des milliards d'euros de bénéfices,
07:26on doit quand même, à un moment donné, être contributeur à la hauteur de ce que l'on gagne.
07:31Ce qui va pousser aussi certains fonctionnaires demain dans la rue,
07:34ce sont les trois jours de carence que le gouvernement veut instaurer.
07:38Alors il faut expliquer rapidement, aujourd'hui, quand un fonctionnaire tombe malade,
07:41qu'il a un arrêt maladie délivré par un médecin,
07:43il n'est pas indemnisé la première journée de son arrêt maladie.
07:46Le gouvernement veut passer ce délai à trois jours.
07:48Comme dans le privé finalement, Jérôme Capdevielle.
07:50En quoi est-ce que c'est un problème de s'aligner sur le privé ?
07:53Pas totalement. Parce que dans le privé, plus de 70% des salariés
07:58sont couverts par des conventions collectives,
08:00qui elles-mêmes contreviennent à ces jours de carence.
08:03En clair, il n'y a que 30%, pour le dire clairement à vos auditeurs,
08:07de salariés du secteur privé qui sont impactés par le jour de carence.
08:12Et donc les fonctionnaires, dès lors, sont là aussi stigmatisés.
08:16Je voudrais le dire. Déjà, premièrement, un congé maladie ne tombe pas du ciel.
08:21Il y a un prescripteur.
08:23Un médecin.
08:24Et le prescripteur, ce n'est pas le fonctionnaire.
08:26Donc déjà, il faudra qu'on se pose la question de fond.
08:29Est-ce que ces arrêts maladie sont justifiés ou pas ?
08:33Et s'il y a des abus ?
08:35Parce que peut-être que M.Casbarian considère qu'il y a des abus.
08:37Donc d'accord pour plus de contrôle, mais on maintient un seul jour de carence.
08:40À ce moment-là, il va falloir qu'il se rapproche quand même des ordres des médecins
08:43et que les choses soient véritablement regardées avec attention.
08:49Merci beaucoup Jérôme Capdevielle.
08:51Je rappelle que vous êtes à la tête du syndicat Force Ouvrière dans notre département.
08:54Demain, mobilisation dans la fonction publique à l'appel de nombreux syndicats.
08:58Le rendez-vous est à 10h30 Place Catalogne à Perpignan.
09:01Bonne journée.
09:02Écoutez les invités de notre matinale ici matin sur l'application Ici.
09:06Et maintenant sur France Bleu aussi, on pense à ce qui se passe dans pile poil 20 jours.
09:11Le réveillon de Noël et celui qui chante Noël, avec toi en l'occurrence, c'est Étienne Dao.
09:15Avec toi
09:20Noël avec toi
09:26Prie en moi, bonne étoile