Michel Barnier prêt à faire un geste vers le RN sur la réindexation des retraites sur l'inflation : "Il n'y a pas de marchandage"
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00:00– Mais on n'est pas dans du marchandage, on n'est pas dans du chantage.
00:02– Il y a eu marchandage ?
00:03– Il n'y a pas de marchandage, il y a eu une écoute, du respect.
00:07Ce texte que nous parlons demain qui va être soumis à cette motion de censure,
00:12parce que c'est le seul moyen que j'ai de le faire adopter, il est très important.
00:16Il était l'objet, je l'ai conçu en 15 jours,
00:19j'ai toujours dit que ce texte était perfectible,
00:20qu'il n'était pas définitif et qu'on l'a amélioré.
00:23On a écouté tout le monde et on a donné des avancées, des progrès,
00:28sur beaucoup de points, encore hier matin, sur le déremboursement des médicaments,
00:33où j'ai précisé des choses pour dire qu'il n'y aurait pas de déremboursement.
00:35– Vous avez précisé d'ailleurs que c'était à Marine Le Pen que vous ouvriez…
00:39– Oui parce que c'est la dernière qui m'en a parlé.
00:41– Cette concession, d'autres l'avaient demandée,
00:42mais vous avez précisé sur le communiqué que c'était…
00:44– Oui parce que c'est elle qui m'en a parlé hier matin.
00:47– Ça a donné l'impression que vous ne négociez qu'avec Marine Le Pen,
00:49ce que dénoncent aussi les sociétés.
00:51– Cette revendication, cette idée de ne pas dérembourser,
00:54elle était aussi dans les propositions de la gauche,
00:56comme la question des retraites.
00:57– Mais c'est elle qui vous l'avait adressée, c'est elle qui vous l'a fait.
00:58– Oui, pour être tout à fait claire.
00:59Allez-vous ou non faire un geste ?
01:00– La question des retraites avait été évoquée, le tout premier,
01:02par Laurent Wauquiez et la famille des Républicains,
01:05et puis ensuite d'autres groupes d'Ensemble pour la République ont l'évoqué.
01:08Et enfin, Madame Le Pen, nous avons fait un effort,
01:11puisque nous avons décidé de protéger les petites retraites,
01:16à peu près 43% des retraités se verront indexés comme c'était prévu,
01:20et protégés, ayant un petit effort à demander à tous les autres.
01:23– Donc vous ne changerez pas, vous ne bougerez pas sur ce point précis.
01:26– Monsieur Boulle, le texte dont nous parlons demain,
01:28il a fait l'objet de travail pendant des semaines et des semaines,
01:30on a tenu compte de tout le monde.
01:32Et puis il est arrivée une chose qui n'est jamais arrivée depuis 14 ans,
01:36c'est un accord entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
01:38ce qu'on appelle une commission mixte paritaire, c'est ce texte qui est soumis.
01:41Après quoi, puisque vous parlez des retraites, je vais aller au bout,
01:44parce qu'il faut être précis vis-à-vis des gens qui nous regardent.
01:47Sur les retraites, j'ai ouvert le dialogue social,
01:49non pas sur la loi elle-même qui a été votée,
01:51on se souvient avec beaucoup de turbulences,
01:53mais sur des sujets importants, la retraite des femmes,
01:56la retraite progressive, la pénibilité au travail,
01:59sur tous ces sujets, j'ai réouvert le champ du dialogue social
02:02comme nous l'avions fait sur l'assurance chômage avec succès.
02:04Parce que moi, je crois au dialogue social, je crois à la cohésion sociale,
02:07je pense qu'un pays où il y a des syndicats forts et une cohésion sociale,
02:10il se porte mieux.
02:12Et donc les députés du Rassemblement national,
02:14qui insistent sur les retraites comme d'autres,
02:16seront invités à donner leur avis sur ces raisons-là.
02:18– Cette mesure en faveur des retraités, la réindexation selon l'inflation,
02:23coûterait à peu près 3 milliards d'euros.
02:25Il ne s'agit pas de dire que ce n'est rien,
02:26mais 3 milliards d'euros, les dépenses de l'État cette année,
02:29c'est 1 600 milliards.
02:31Donc êtes-vous en train de dire que pour 0,2% de cette somme-là,
02:37vous êtes prêt à aller à une crise politique et à une motion de censure ?
02:42– Il y a un sujet qui a été délibéré, qui a été débattu,
02:46qui a été amélioré, y compris pour les plus petites retraites,
02:48et nous demandons un effort à tout le monde.