Où en est l’accessibilité sur la Côte d’Azur ? Nous avons traversé la ville d’Antibes avec Benoit Warnery, président de l’association Accéder Côte d’Azur, pour identifier les progrès réalisés et les nombreux obstacles qui subsistent.
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00:00Par contre, le chauffeur de taxi, il s'occupe d'***.
00:03Là, je vais avoir un problème pour monter.
00:07Bonjour, on est ce matin. Moi, c'est Benoît.
00:09On va parler d'accessibilité aux personnes en situation de handicap sur la Côte d'Azur.
00:15Quand je suis arrivé ce matin, à 9h05, je n'aurais pas pu me garer sur les places PMR
00:20puisqu'il y avait un camion de livraison qui était garé.
00:23Il y avait une voiture sans macaron qui était garée.
00:26Donc, l'ensemble des places PMR étaient occupées.
00:29Ces emplacements ne sont jamais respectés.
00:33C'est vrai qu'on a souvent tendance à considérer que le fauteuil est la majorité des handicaps.
00:38Le fauteuil, c'est entre 2 et 3 % des handicaps en France.
00:42La première cause de handicap qui dépasse les 30 %, c'est le handicap auditif.
00:48On oublie qu'une personne qui voit mal, qu'une personne qui entend mal,
00:51qu'une personne qui a des difficultés de compréhension,
00:54pour elle, c'est un véritable handicap dans la société d'aujourd'hui.
00:57Il faut changer les mentalités.
00:59Le cadre bâti, c'est une chose.
01:00Ici, quand je suis dedans, je ne peux pas utiliser le service.
01:04Je ne peux pas être reçu par quelqu'un qui parle, par exemple, la langue des signes
01:08ou qui a un dispositif pour converser avec une personne en situation de handicap auditif.
01:14En fait, on n'a rien compris.
01:16Il ne suffit pas d'aller.
01:17Il faut pouvoir aller et profiter des choses.
01:23Nous arrivons sur une agence bancaire où on a un niveau de sol fini.
01:27Qui doit être à plus 30 ou plus 40 centimètres et qui a équipé son agence
01:34d'un élévateur pour personnes à longuité réduite,
01:37qui donc permet de franchir simplement cette hauteur.
01:41Encore faut-il qu'il fonctionne.
01:43Aujourd'hui, il ne fonctionne pas.
01:46Et on va voir donc dans cette même rue, une autre agence bancaire qui a le même problème,
01:51mais qui, en invoquant des contraintes architecturales extérieures et patrimoniales,
02:00a choisi de ne rien faire.
02:02Voilà, donc cette agence bancaire est totalement inaccessible.
02:06Donc là, ici, on est face à une agence qui a choisi de ne pas recevoir les personnes à mobilité réduite.
02:13Regarde ce qui est bien, voilà, tu vois.
02:15On te dit qu'on accueille les quatre types de handicap.
02:18Et, chose extrêmement rare, on a le QR code qui permet à une personne de savoir à l'avance
02:25comment, en fonction de son handicap, elle va être reçue dans ce commerce
02:28et si elle peut profiter de tous les services.
02:33Alors là, on va se diriger vers la place de Gaulle pour aller jusqu'à la médiathèque.
02:43Non mais je ne peux pas.
02:44Il faut que je reprenne de l'élan.
02:49Voilà, c'est un endroit extrêmement difficile.
02:52Et le piège, c'est qu'on s'engage et qu'on se trouve coincé au bout, quoi.
02:56On sent quand même que l'impulsion qui a été donnée a permis d'avancer.
03:02Il y a encore des endroits où il y a des efforts à faire, mais on arrive à faire de belles choses.
03:08Un des gros avantages de cette médiathèque, c'est que tout a été pensé pour le handicap.
03:14L'ensemble des présentoirs, des livres ou des ouvrages de musique
03:17sont tout à hauteur compatible pour une personne en fauteuil roulant.
03:22Les déplacements entre les étages peuvent être effectués soit avec un ascenseur,
03:28soit au travers de passerelles en mobilité douce.
03:31Il y a un certain nombre d'ouvrages en facile à lire et à comprendre
03:34qui sont donc adaptés aux situations de handicap cognitif.
03:39On a des ouvrages sonores pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes.
03:43Tout est pensé pour une intégration maximale et une ouverture à la culture
03:47pour tous et sans barrières.
03:52Là, par exemple, je suis obligé de me pencher là pour ne pas risquer de tomber.
03:56Ça passe surtout qu'à côté, on a une agence Nismatin totalement inaccessible,
04:00donc tout passe bien.
04:01Ça, c'est un message pour le rédacteur en chef de Nismatin.
04:04Quand est-ce que l'agence d'Antibes sera accessible ?
04:08On voit que, suivant les rues, suivant les commerces,
04:11on a un magasin de montres qui n'a aucune accessibilité avec en face
04:15un magasin de vêtements qui a essayé de traiter une accessibilité.
04:18Alors certes, une rampe un peu raide.
04:21On a une charcuterie qui s'est mise au ras du fil du sol.
04:25Et en face, une boulangerie où on se demande comment on fait pour entrer.
04:28Nous sommes dans la même rue avec la même déclivité.
04:31Je vois que c'est possible dans une rue, que des gens l'ont fait.
04:34Pourquoi la magasine n'est pas accessible ?
04:36Je suis profondément déçu de se dire que non,
04:38on n'est pas encore une France qui est prête à se rendre accessible à tous et à toutes.
04:44Merci.
04:48Je suis malheureusement obligé de rouler sur la chaussée
04:52puisque sur les deux espaces de circulation de piétons,
04:54d'un côté, j'ai un présentoir et un scooter qui m'empêchent de passer.
04:59Et de l'autre côté, j'ai un présentoir de restaurant
05:02qui m'empêche de passer.
05:03Pardon madame, pardon madame, merci.
05:09La plus grosse difficulté, c'est l'incivisme.
05:12C'est le « j'en ai pour cinq minutes » et que je me garde sur une place BMR
05:16pour aller acheter mes cigarettes ou mon journal,
05:19ou pour livrer et où je réponds « mais j'en ai pour cinq minutes ».
05:22Je vais formuler tous les espoirs qu'on arrive à régler les problèmes d'accessibilité
05:26et de sécurité.
05:27C'est ce que j'ai fait.
05:28J'ai fait des recherches.
05:29J'ai fait des recherches.
05:30J'ai fait des recherches.
05:31J'ai formulé tous les espoirs qu'on arrive à régler les problèmes d'accessibilité
05:33avant de régler les problèmes d'incivisme parce que je crois que les problèmes d'incivisme,
05:37malgré tous les efforts qui peuvent être déployés,
05:40l'humain reste imparfait et que, oui, ce serait un doux euphémisme
05:46d'imaginer qu'on va résoudre l'incivisme en premier.