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00:0020h-23h, Europe 1 Sport, avec Lionel Rousseau sur Europe 1.
00:07La grande soirée football sur Europe 1 Albanie-France, toujours en direct de Tirana avec nos envoyés spéciaux,
00:12Cyril Delamorin, Christophe Lamarre, et en compagnie de Jean-François Perez, Grégory Schneider, Alain Roche,
00:18on débat, et aussi avec nos envoyés spéciaux, bien sûr, de nos thèmes, ce qu'on vous a proposé, évidemment,
00:23dans le sommaire de cette émission, avant de vraiment se plonger dans la rencontre et la composition, d'ailleurs,
00:28très, très étonnante de Didier Deschamps, c'est bien, justement, qu'il ait innové.
00:32Avant de parler de ça, et avant de te projeter aussi sur l'euro, évoquons le dossier Benzema,
00:36le cas Benzema qui semble être devenu un sujet de société, car, je le rappelle,
00:41Benzema n'est toujours pas retenu par Didier Deschamps pour les raisons que l'on sait,
00:45alors il y a un vrai problème personnel, Deschamps ayant été accusé, plus ou moins, de racisme il y a quelque temps,
00:52c'est le président de la Fédération Française de Football, Noah Logret, qui a dit, Benzema, l'équipe de France, c'est terminé.
00:58Réponse de Benzema sur les réseaux sociaux, qui dit, moi, je vais décider de ma fin de carrière internationale
01:05quand je le voudrais, et si on me donne l'occasion, bien, de jouer avec, en plus, un pays où je serai éligible,
01:10entre l'Algérie ou l'Espagne, ce qui est totalement impossible, je vous démontrerai que je ne suis pas fini.
01:15C'est un message qui a été repris 70 000 fois sur les réseaux sociaux, ce qu'on appelle les retweets,
01:21170 000 fois likés, donc les fameux j'aime sur les réseaux sociaux.
01:26Tout le monde parle, à la machine à café aussi, de ce cas Benzema, alors qu'il n'est jamais invité,
01:31ou plus jamais invité avec l'équipe de France. Est-ce que ça dépasse, pour vous, Alain Roche, les choses du football aujourd'hui ?
01:37C'est-à-dire que c'est une autre affaire, et qu'on est vraiment sortis du contexte sportivo-sportif ?
01:43Déjà, je ne comprends pas pourquoi Noah Logret, le président de la Fédération, parle du cas Benzema,
01:48et prend l'initiative de dire que Benzema s'est terminé en équipe de France.
01:51Ce n'est pas à lui de le faire, c'est au sélectionneur. Le sélectionneur le démontre à chaque match,
01:56mais ce n'est pas au président de l'annoncer.
01:59Oui, ça dépasse le cadre, comme ça a été le cas juste avant le championnat d'Europe en France.
02:04On a parlé d'actes racistes de la part de Didier Deschamps, je ne dirai peut-être pas dans cela,
02:09mais un peu poussés par la fange française raciste qui aurait poussé Deschamps à ne pas prendre quand même Benzema.
02:16Bien sûr que ça prend des proportions, surtout importantes, quand vous parlez peut-être du meilleur attaquant français qu'on ait jamais eu.
02:22Oui, parce qu'il y a un gars qui joue 11 ans au Real Madrid et qui a marqué autant de buts,
02:27et que ce soit les entraîneurs qui passent, 4 Ligues des champions, et je ne vous parle même pas du Palmarès.
02:31Mais le choix a été fait par Didier Deschamps, et il ne sera jamais remis en question.
02:35On vous le disait en préambule, c'est une histoire d'homme, et ça ne changera pas. C'est comme ça.
02:38Maintenant, plutôt que de réanimer tout ça avec une déclaration de Noah Logret,
02:42il vaut mieux se taire, ne plus rien dire, et faire comme si rien n'était.
02:45Mais je ne crois pas que ça devienne un problème, pour moi, de société, c'est juste un problème sportif,
02:51mais ça a dérivé sur ce thème-là, ce qui est dommageable.
02:55Le choix, évidemment. On le précise, et on le disait déjà hier dans nos débats sur l'antenne d'Europe 1,
02:59si Benzema devait ne plus être international français et s'il pouvait jouer avec une autre sélection,
03:04il faudrait notamment qu'il soit déchu de la nationalité française, ce qui est totalement impossible aussi.
03:09Après, il choisirait peut-être de jouer pour l'Espagne, ou pour l'Algérie dont il est originaire.
03:14Voilà pour la question pratique et la question réglementaire.
03:17On a le sentiment, comme Grégory Schneider, dans ce dossier Benzema, je ne veux pas en faire trop,
03:21mais on a vraiment l'impression qu'il y a une fracture, que la France est scindée en deux.
03:25Avec d'un côté la France du foot, un peu traditionnelle, qui est pro Deschamps,
03:30et qui se dit qu'on gagne sans Benzema.
03:32Et puis cette France, avec les immigrés de la troisième génération,
03:38qui trouvent que Benzema est banni, tout simplement, de la sélection.
03:42On a effectivement l'impression que ça recouvre cette ligne de fracture-là.
03:46Nous on a quand même des outils, vous aussi, des réseaux sociaux, on peut un petit peu évaluer ce qui se passe.
03:50Déjà ça commence sur une affaire de chantage de sextape, ça commence hors du foot.
03:55Qui n'est pas encore jugé.
03:57Qui n'est pas encore jugé, ça commence sur un fait divers.
04:00Ensuite, on a eu un président, il a été écarté, puisque Valbuena avait donné une interview au Monde.
04:06Il a été écarté, je le rappelle, une première fois en décembre 2015,
04:10entre les deux tours des élections régionales, avec la montée du FN en fond.
04:14Le camp Benzema, l'affaire marquée.
04:17Manuel Valls, qui était quand même Premier ministre à l'époque, s'est prononcé pour son éviction.
04:21Tout le monde s'est emparé de ce truc.
04:24Le camp Benzema s'est un peu focalisé là-dessus en disant que c'est politique.
04:28Noël Legrède, je vous la fais courte, à l'époque, entreprit son Conseil fédéral
04:33pour préparer un retour de Benzema avant l'euro,
04:35puisque le Conseil fédéral n'en pouvait plus.
04:37Avant l'euro 2016.
04:38Avant l'euro 2016, entre Nice-Nord, la virée des Espoirs, Jérémy Ménez et Nasseri à l'auborne.
04:42Les mecs ont dit, maintenant ça suffit.
04:44Mais Legrède a quand même dit, attendez, on peut faire de ça un symbole.
04:47Il recevait un courrier odieux à la Fédération, il recevait des montagnes de courriers racistes
04:52en disant, oui, il faut virer les Arabes, c'est à cause d'eux.
04:55Legrède a dit non, et au dernier moment Deschamps a dit, non, je ne le prends pas.
04:59Pourquoi ? Parce que, sans doute, il ne voulait pas le bazar.
05:02Il ne voulait pas de conférences de presse où le nom de Benzema allait être évoqué.
05:05Il ne voulait pas non plus, il avait besoin d'entraîner tout le public français derrière lui,
05:09puisque c'était un euro à domicile.
05:11Moi, je ne vais pas vous sortir des craques.
05:13L'histoire de Graffiti aussi, Grégory.
05:15Oui, mais c'est juste après.
05:17Je ne vais pas vous sortir de craques.
05:18J'ai deux personnes du Conseil fédéral, à l'époque, qui me disent,
05:20moi, si l'euro est en Autriche, Benzema y est.
05:23Donc, il fallait emmener tout le public et Benzema était clivant.
05:27Donc, Benzema fait cette sortie sur la partie raciste de la France.
05:30Le Graffiti sur la baraque de Deschamps.
05:34Et là, Deschamps dit basta.
05:37Et là, l'histoire est terminée pour Benzema.
05:40Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a énormément de petites choses
05:42qui n'ont rien à voir avec le foot,
05:44qui se sont invitées là-dedans.
05:46Et qui ont, en plus, parasité la tête des acteurs.
05:48Les acteurs se sont dit, il y a quand même d'autres paramètres.
05:51La Premier ministre qui parle, ce n'est quand même pas rien.
05:53Et effectivement, depuis le départ, cette histoire échappe au football.
05:56Et vient même détruire l'idée qu'on peut se faire du football.
05:59Puisque quand un joueur comme Benzema est au banc de la sélection pendant trois ans,
06:03c'est un déni sportif.
06:05Mais effectivement, on est là-dedans depuis le départ.
06:07Alors, d'abord, on est plus sur le sportif.
06:10Et je suis entièrement d'accord que si ce championnat d'Europe n'était pas joué en France,
06:15je suis sûr qu'il était dans la sélection.
06:17Après, moi, je peux comprendre.
06:19Au-delà du choix sportif, c'est qu'on part en compétition pendant un mois et demi
06:23sur la préparation et la compétition elle-même.
06:26Si c'est pour ça qu'à chaque conférence de presse,
06:28on vous parle de Benzema, qui est dans le groupe.
06:30Comment il se comporte ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Où ça en est ?
06:32Ça va polluer son vestiaire.
06:34Et c'est ingirable.
06:35Je vais vous rappeler quand même, pour l'avoir vécu en 1996,
06:38qu'Antona était le meilleur joueur en Angleterre.
06:40Ginola était le meilleur joueur en Angleterre.
06:42Et Jacquet, c'est passé de ces garçons-là.
06:44On est partis quand même jouer au championnat.
06:46Ce sont les deux meilleurs attaquants qu'il y avait en France.
06:48Français, pardon.
06:49Et on allait jouer en Angleterre, dans le pays où jouaient ces deux garçons-là.
06:53Parce qu'on pensait qu'ils allaient créer le trouble au sein du groupe.
06:55Exactement. Jacquet avait pris la décision.
06:57Qu'Antona, je ne peux pas l'amener parce que c'est un garçon client.
06:59Ginola, il y avait eu l'histoire, souvenez-vous, en 1994,
07:02en France-Bulgarie, pour l'avoir vécu aussi,
07:04on disait qu'il avait mis un peu le bazar dans le vestiaire aussi.
07:07Ce sont des choix de groupe.
07:09Mais je peux comprendre l'avis de Benzema de se sentir lésé.
07:14Mais c'est totalement incompréhensible,
07:16parce qu'il n'est pas jugé sur un plan de vue sportif.
07:18D'autant qu'il a dit...
07:20Surtout de paix sociale.
07:22D'autant que Benzema a toujours eu une attitude,
07:25il l'avait dit sur une radio concurrente, il y a deux ans et demi,
07:28en disant, attendez, moi je n'ai pas appelé Deschamps,
07:30je n'ai pas à m'excuser, je n'ai pas à faire de contrition,
07:32je reviendrai sur le foot.
07:33Je veux être jugé sur le foot et je reviendrai sur le foot.
07:36Sauf qu'on ne lui en donne pas l'opportunité.
07:38Ça ne s'est jamais joué sur le foot.
07:41Jean-François Perez, est-ce que ça ne va pas trop loin, cette affaire Benzema ?
07:45Puisqu'on est à une demi-heure d'un match international et on parle de ça.
07:48Parce que ça intéresse les auditrices et les auditeurs.
07:50Ils sont vraiment concernés par ce sujet qui est incroyable, très clivant.
07:53Je n'aimerais pas qu'on fasse non plus un faux procès à Didier Deschamps,
07:56sur ses idées générales,
07:59parce que déjà, il a soutenu Karim Benzema très longtemps,
08:03n'oublions pas que Benzema, pendant même plus, plus, plus,
08:06une dizaine de matchs sans marquer un seul but,
08:08Deschamps le laissait à chaque fois, à chaque fois,
08:11en lui renouvelant sa confiance.
08:12Au bout d'un moment, il n'a plus pu.
08:14Donc ce n'est pas un problème de joueur, j'allais dire,
08:16ni de style de joueur, ni même de style d'homme,
08:18parce que Deschamps savait le gérer.
08:20Donc ça, c'est la première chose.
08:21Ensuite, si on veut parler ouvertement de choses politiquement incorrectes,
08:24Deschamps appelle des joueurs issus du Maghreb et de l'immigration maghrébine en équipe de France.
08:28Ça ne lui a jamais posé aucun problème.
08:30Donc la partie raciste de Didier Deschamps, il faut quand même aller chercher très, très loin.
08:33Hélas, il y a cette affaire de sextape qui n'est pas encore jugée.
08:36Donc ça, c'est quand même un vrai problème.
08:38On ne sait pas comment ça va se terminer.
08:39Mais Jean-François, il y a des joueurs aujourd'hui qui sont dans le groupe France
08:42qui ont été condamnés pour violences conjugales, notamment,
08:44mais qui sont revenus en équipe de France.
08:46On peut prendre dans un autre sport l'exemple de grand joueur Karabatic,
08:49notamment, qui a été condamné dans l'affaire des paré-truqués,
08:51qui est revenu en équipe de France.
08:52Benzema, lui, n'est condamné sur rien, mais il n'était pas appelé en équipe de France.
08:57Je ne dis pas que c'est décisif, je dis que ça joue contre lui.
08:59En fait, dans cette histoire, il y a le sportif,
09:02et évidemment, là, il n'y a strictement aucun problème.
09:04Il a sa place, tout le monde est d'accord ici.
09:06Il y a tout le reste, et le problème, c'est tout le reste.
09:08Et tant qu'il y aura tout le reste, Benzema ne reviendra pas en équipe de France.
09:12A la roche pour conclure sur ce sujet, après un petit mot de Grégory.
09:15Je vais aller très vite.
09:17Mettez-vous à la place d'une personne qui s'appelait Yé Deschamps,
09:20qui rentre chez lui et qui voit des tags chez lui de raciste.
09:23J'aimerais bien savoir comment les gens vont réagir.
09:25Comment vous réagirez-vous à ce genre de choses ?
09:27C'est une affaire personnelle.
09:30Il est rancunier, et Benzema ne s'est jamais excusé.
09:34Enfin, ce n'est pas à sa faute de Benzema.
09:36Il n'a pas appelé pour tenter de revenir.
09:38Et moi, je peux comprendre.
09:39J'ai vécu à Paris, et je peux vous dire qu'avec le plan Le Prou,
09:41quand on se fait menacer par les supporters,
09:43vous n'avez pas envie d'être sympa avec les gens après.
09:45C'est comme ça.
09:46Avec le plan Le Prou, il y a eu le démantèlement des clubs de supporters au Parc des Fins.
09:50C'est un vrai souci.
09:52Donc, c'est une affaire personnelle, il n'y a rien d'autre.
09:54On reparlera de toute manière de Benzema.
09:56J'en suis persuadé.
09:57Ah oui, j'en suis persuadé.
09:58Demain, ce soir ?
09:59Peut-être demain.
10:00Avant l'Euro, on verra.
10:01Avant l'Euro, c'est clair.
10:02La question va se poser.
10:03Pourquoi on ne prend pas Benzema ?
10:04La liste de Mars, elle va être bien la liste de Mars.
10:06Ça va être sympa.
10:07Ça va être très sympa.
10:08On revient dans quelques instants sur Europe 1.
10:10On est en direct de Tirana avec Christophe Lamarre et Cyril Delamorineri.
10:13Albanie-France, c'est ce soir.
10:14Et on se retrouve avec Grégory Schneider, Jean-François Perez,
10:17et notre consultant Alain Roche pour nos grands débats.
10:19On parle un peu plus ballon dans quelques instants.
10:21A tout de suite.