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Rémi Féraud, sénateur PS et candidat à la mairie de Paris, invité de franceinfo soir, mercredi 27 novembre 2024.

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00:00Bonsoir Rémi Féraud, vous êtes sénateur socialiste de Paris, ancien maire du dixième
00:05arrondissement.
00:06Si vous êtes là ce soir, c'est parce qu'Anne Hidalgo a renoncé à un troisième mandat
00:11et qu'elle vous a désigné, vous, l'un de ses fidèles, comme successeur, comme dauphin.
00:16Pourquoi vous ?
00:17Mais ce n'est pas une désignation, elle a indiqué sa préférence pour ma candidature
00:23parce qu'elle se situe dans une logique de transmission et moi je suis candidat parce
00:27que j'estime que je suis le mieux à même d'assurer cette transmission, de rassembler
00:32les socialistes, de rassembler la majorité municipale avec un seul objectif, c'est de
00:36faire gagner la gauche en mars 2026 et de faire que la belle histoire entamée avec
00:40l'élection de Bertrand Delannoy en 2001 se poursuive.
00:44Donc vous dites que vous allez rassembler.
00:45J'ai lu une de vos déclarations récemment, vous disiez « je compte bien être clivant
00:49» parce que l'un de vos projets pour Paris c'est la mise en place d'une zone à trafic
00:56limité comme c'est le cas déjà dans le centre, ça fait grincer des dents les commerçants
01:00notamment.
01:01Vous voulez étendre cette zone donc vous voulez rassembler ou vous voulez être clivant ?
01:04Je veux rassembler ma famille politique et on me prête un caractère courtois et rassembleur.
01:09Quand je dis que je veux être clivant c'est-à-dire que je veux avoir un projet politique volontariste
01:13qui change la vie des parisiens, qui l'améliore et puis qui ait une vision, une ambition pour
01:20Paris.
01:21Et si vouloir réduire la pollution dans tous les quartiers de Paris c'est être clivant
01:25alors je suis clivant mais c'était un clin d'œil.
01:27Vous entendez ceux qui disent que vous n'êtes pas extrêmement connu, vous vous faire injure
01:33de dire que vous n'êtes pas particulièrement médiatique et que Paris c'est une bataille
01:37difficile ?
01:38Mais c'est aussi une bataille de terrain, moi j'ai été maire du 10e arrondissement
01:42pendant 10 ans, je préside le groupe socialiste puis Paris en commun de la majorité municipale
01:48au conseil de Paris, je suis sénateur de Paris depuis 7 ans, j'aime passionnément
01:52ma ville, je partage la vie des parisiens, je suis un homme de terrain et une campagne
01:58électorale c'est fait aussi pour se faire connaître et c'est pour ça que je suis
02:02chez vous ce soir aussi.
02:03Au fond certains se demandent quand même si Anne Hidalgo ne vous a pas choisi justement
02:07parce que vous êtes extrêmement loyale, vous ne remettrez pas en cause son bilan,
02:13vous n'y ferez pas d'ombre finalement.
02:15Je crois que ça n'a rien à voir mais la fidélité, la loyauté, la transmission,
02:20le fait de poursuivre l'action que nous avons entreprise, de l'accélérer aussi
02:25dans certains domaines, oui ça me tient à cœur, oui je m'inscris dans la poursuite
02:29de l'action que nous menons depuis 2001, bien sûr dans la loyauté, dans la fidélité
02:34et dans la volonté aussi de renouveler notre projet, il faut de nouvelles propositions,
02:38nous avons toujours su nous renouveler à chaque élection municipale à gauche, eh
02:43bien il faut le faire pour 2026 aussi en y travaillant dès à présent.
02:47Vous avez une idée nouvelle pour Paris ?
02:49J'ai donné déjà des idées nouvelles et puisqu'on approche du 1er décembre,
02:55une date importante dans la lutte contre le sida, nous avons entamé avec une politique
03:00très volontariste, avec un objectif vers Paris sans sida en 2030, eh bien je veux que
03:04nous poursuivions cet objectif résolument pour qu'il n'y ait plus de transmission
03:09du VIH à Paris dans la prochaine mandature.
03:12Il faut évidemment par ailleurs continuer à être volontariste en matière d'écologie,
03:16en matière de solidarité, s'orienter vraiment vers les familles monoparentales.
03:21Il faut qu'on résolve la crise du logement en rendant aux Parisiens une grande part des
03:27250.000 appartements vides dans le parc privé aujourd'hui à Paris.
03:31Ça fait beaucoup d'ambition qu'il faut travailler ensemble.
03:35Vous voulez en faire quoi de ces logements vides ?
03:37Il faut pouvoir les remettre sur la location de longue durée, pas Airbnb, résidence
03:42secondaire, logement vide.
03:44Il faut que ce soit pour les Parisiens qui veulent travailler, vivre, étudier à Paris.
03:49Il faut que Paris reste une ville populaire.
03:51Vous savez qu'un autre très proche ou ex très proche d'Anne Hidalgo, son ancien
03:56premier adjoint Emmanuel Grégoire, avait déclaré sa candidature il y a quelques jours.
04:01Il a organisé son premier meeting dans la capitale hier.
04:05Écoutez ce qu'il disait de vous il y a quelques jours sur France Info, on l'a interrogé,
04:10sur votre cas, sur vous Rémi Féraud.
04:12Ce n'est pas un héritage être maire de Paris.
04:15Ce n'est ni un héritage, ni une rente de situation.
04:17Et ce que je sais, c'est que mon engagement personnel s'inscrit dans une famille politique,
04:22les socialistes notamment parisiens, et que je soumettrai ma candidature à leur choix
04:28et je respecterai leur verdict.
04:30Ce n'est pas un héritage, dit-il la mairie de Paris.
04:32Est-ce que vous êtes un héritier ?
04:34Je ne crois pas que j'ai jamais été considéré comme l'héritier.
04:37Donc non, chaque élection est une conquête.
04:40Et moi je suis aujourd'hui, je le crois vraiment, le bon candidat au bon moment pour assurer
04:46cette transmission et reprendre le flambeau pour préparer la suite.
04:51Mais comment vous allez faire ?
04:52Parce que peut-être que certains aussi au sein des militants de la Fédération de Paris
04:57qui vous départageront, parce que c'est-à-dire qu'il y a une forme d'injustice.
05:00Au début elle avait plutôt désigné Emmanuel Grégoire, il n'a pas des mérités, il est
05:05là.
05:06Aujourd'hui elle vous désigne vous.
05:07Qu'est-ce qui dit que c'est vous qui serez choisi ?
05:11Vous vous lancez dans une guerre de succession ?
05:14Absolument pas.
05:15Un départage, ce n'est pas une guerre de succession.
05:17Moi je me présente avec le soutien de la maire de Paris.
05:20C'est une chance qu'elle veuille transmettre.
05:23Et donc il faut saisir cette chance avec le soutien de la Mia et la Rage, responsable
05:29de la Fédération Socialiste de Paris, avec le soutien de la plupart des maires d'arrondissement.
05:34C'est extrêmement important à Paris.
05:35Et de nombreux élus.
05:37Et donc c'est eux qui s'engageront à mes côtés dans les jours qui viennent, ou qu'ils
05:43l'ont déjà fait, avec de très nombreux militants.
05:45Moi je suis confiant sur ma capacité avec toute cette équipe à rassembler et à nous
05:51tourner vers les Parisiens.
05:52Et à rassembler les autres partis aussi de gauche ?
05:53Moi je souhaite que nous soyons dès le premier tour l'ensemble de la majorité municipale,
05:59tous ensemble, devant les Parisiens.
06:01Parce que nous menons la même politique, parce que nous avons des conceptions de la
06:04ville qui sont extrêmement proches.
06:06On a des différences.
06:07Avec les écologistes ?
06:08Avec les communistes, avec les socialistes bien sûr, avec Place Publique et avec les
06:11Verts.
06:12Mais sans les Insoumis ?
06:13Bien sûr.
06:14Michel Barnier n'a jamais été aussi près d'être renversé par une motion de censure
06:18qui serait déposée par la gauche et soutenue par le RN.
06:22Justement, vos amis socialistes sont reçus à Matignon ce soir.
06:25Est-ce que vous dites comme Adi Dalgo, il ne faut pas censurer Michel Barnier, il faut
06:30trouver des solutions et négocier, dit-elle ?
06:32Moi je suis comme tous les responsables politiques qui ont l'intérêt de la France à cœur.
06:39Je ne souhaite pas de chaos, je ne souhaite pas de crise politique.
06:42Mais je sais aussi que les parlementaires socialistes, dont je fais partie comme sénateur,
06:48nous attendons du gouvernement aussi qu'il nous fasse des propositions.
06:52Si nous en sommes là, c'est d'abord parce qu'Emmanuel Macron a dissout l'Assemblée
06:57nationale sans raison politique valable, parce qu'il a mis des mois à ne pas respecter
07:02la victoire du Front républicain, en nommant un Premier ministre qui est un homme estimable
07:07mais qui s'appuie sur une majorité qui est sous l'épée de Damoclès du RN, parce
07:13que le budget n'est clairement un budget de droite.
07:16Mais à court terme, qu'est-ce qu'il faut faire ? Parce que là, la question qui se
07:18pose, c'est voter ou pas voter la censure.
07:20À court terme, c'est au Premier ministre de faire des propositions pour que la gauche
07:25ou une partie d'entre elles puissent ne pas voter la censure.
07:29On n'en prend pas le chemin, mais il est encore temps pour lui de faire des propositions.
07:32La porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon, pointe la responsabilité inouïe des socialistes
07:36si la gauche déposait une motion de censure et qu'il la votait.
07:40Elle les exhorte à se défaire des liens avec la France insoumise.
07:43Donc vous n'êtes pas d'accord avec elle ? Vous vous dites que c'est à Michel Barnier
07:47de donner des gages d'abord ?
07:49La réalité n'est pas celle-là.
07:52C'est notamment les macronistes qui ont refusé un certain nombre d'augmentation d'impôts
07:58pour les entreprises ou pour les plus gros détenteurs de patrimoine.
08:02Ce sont eux qui se sont mis sous l'épée de Damoclès du Rassemblement National plutôt
08:07que de rechercher un gouvernement conforme au front républicain.
08:11Donc elle n'est pas légitime pour utiliser ce genre d'argument.
08:15Donc pour vous, pour l'instant, il y a censure, sauf si Michel Barnier vous donne des gages.
08:21Si jamais il y avait censure et que le gouvernement tombait, le socialiste Boris Vallaud a proposé,
08:26en cas de chute du gouvernement, de discuter avec tous les partis de l'arc républicain
08:31hors Rassemblement National pour poser les conditions d'une non-censure pour le successeur
08:35de Michel Barnier.
08:37Ça va dans le bon sens ?
08:38Ce que propose Boris Vallaud, là, c'est une discussion qui est dans le cadre du front
08:42républicain.
08:43Et il a raison, je partage son avis.
08:45Même si je m'inquiète, comme tout le monde, qu'une censure ne débouche plutôt sur un
08:50chaos politique.
08:51Donc bien sûr que je partage entièrement son avis et j'espère qu'après la rencontre
08:58avec les différents responsables des groupes politiques au Parlement, et Patrick Cannaire
09:03et Boris Vallaud étaient reçus tout à l'heure, et bien le gouvernement va pouvoir faire des
09:06propositions, mais que la majorité toute relative qui le soutient le laissera faire
09:11aussi des propositions qui se tournent vers la gauche et pas seulement vers la droite
09:14ou l'extrême droite.
09:15Et dans ce cas, pour vous, un accord de non-censure avec les macronistes, c'est une bonne idée ?
09:20On est dans l'Assemblée Nationale telle qu'elle est, ce n'est pas une bonne idée
09:24dans l'absolu.
09:25Mais est-ce que c'est la moins mauvaise idée possible ?
09:27Ça dépend beaucoup des macronistes et de leur capacité à mettre de l'eau dans leur
09:32vin aussi sur la politique fiscale, sur la politique budgétaire, sur la justice sociale.
09:36Mais on n'a pas l'impression que vous privilégiez l'hypothèse d'une censure.
09:39On a l'impression que vous êtes très prudent, comme on vous écoute depuis deux minutes.
09:42Mais il n'y a pas un souhait qu'il y ait une censure.
09:44Il y a un souhait qu'il y ait les conditions pour qu'une non-censure soit possible.
09:48Mais on ne peut pas demander à la gauche de s'asseoir sur toutes ses convictions,
09:51sur toutes ses valeurs, au motif qu'il ne faut pas qu'il y ait de censure.
09:53Ça ne marche pas comme ça.
09:54Alors qu'en réalité, c'est parce que le jeu de dupes entre le gouvernement, le président
09:59de la République et le Rassemblement National conduit à cette censure et que Marine Le
10:03Pen exerce son chantage.
10:05Si on veut sortir de son chantage, alors il faut faire des efforts vers la gauche.
10:09On vous attend sur le fond, juste sur la forme.
10:11François Ruffin, qui est en désaccord avec Michel Barnier, a salué tout de même sa
10:15personnalité.
10:16Quelqu'un de calme, qui n'agit pas avec mépris, disait-il ce matin.
10:20Est-ce que vous pourriez dire la même chose du Premier ministre ?
10:22Tout à fait.
10:23Tout à fait.
10:24Il y a une forme de respect.
10:25Et ça fait du bien.
10:26Mais ça ne suffit pas.
10:27Ça ne fait pas une politique.
10:28Merci beaucoup Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris, d'avoir répondu aux questions
10:31de France Info.

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