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"Oui, l'homophobie peut tuer."

Il reçoit des messages d'insultes et des menaces parce qu'il est homosexuel, et depuis peu cela s'intensifie. Le journaliste Jean-Baptiste Marteau a voulu pousser un cri d'alarme sur les réseaux. Pour lui, mais aussi pour toutes les personnes touchées par l'homophobie. Il raconte.

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Transcription
00:00J'ai publié il y a quelques jours un long message sur Twitter pour dénoncer toutes
00:03les insultes et les menaces homophobes que je recevais particulièrement en cette période
00:08des Jeux Olympiques.
00:09Je reçois des messages d'insultes et des menaces assez régulièrement depuis que j'ai
00:12fait mon coming out public il y a déjà plusieurs années, donc j'y suis habitué.
00:16Mais ces quelques mois, dans le contexte politique, sociétal dans lequel on se trouve, je trouve
00:22que les messages étaient de plus en plus prenants, de plus en plus menaçants, de plus
00:25en plus nombreux.
00:26Et là, depuis le début des Jeux Olympiques, je trouve qu'on a encore passé un cap.
00:28C'est devenu de plus en plus fort, de plus en plus nombreux et avec un sentiment d'impunité
00:35chez certaines personnes qui se disent « ça y est, on peut prendre pour cible les personnes
00:39LGBT de manière totalement gratuite et allons-y, de toute façon, il ne nous arrivera rien,
00:45on peut y aller ». Et là, j'ai voulu dire « stop, ce n'est plus possible, l'homophobie,
00:48ce n'est plus une opinion, c'est un délit et c'est bien de le rappeler de temps en
00:51temps ».
00:52Moi, ça va très bien.
00:53D'ailleurs, je suis bien dans ma vie, tout va très bien, ce genre de messages, je suis
00:55habitué, je suis blindé, je ne me sens pas en danger, tout va bien pour moi.
01:02En revanche, pour certaines personnes, ces messages, non seulement ils blessent, mais
01:06ils peuvent tuer.
01:07J'ai reçu des milliers de messages depuis que j'ai posté ce coup de gueule sur les
01:11réseaux sociaux.
01:12Il y en a un qui m'a particulièrement bouleversé hier, je vais vous lire un peu, c'est le père
01:19d'une petite fille qui s'appelait Paulina, jeune lesbienne qui s'est suicidée suite
01:25au harcèlement scolaire qu'elle a subi.
01:26Son papa, Laurent, a monté une association et il me dit « Jean-Mati, je suis tout cœur
01:30avec vous parce qu'avec mon association, nous aussi, on se bat au quotidien pour montrer
01:34que l'homophobie, ça peut tuer ».
01:35Oui, en fait, l'homophobie, ça peut tuer.
01:37J'ai déjà porté plainte de nombreuses fois suite à des messages.
01:40Je l'avais fait notamment quand ça a taigné ma fille de manière très précise avec des
01:44messages qui avaient été même envoyés par lettres directement à France Télévisions.
01:49Et là, l'entreprise, on l'avait fait collectivement, on avait évidemment porté plainte.
01:53Certains auteurs de ces menaces avaient été retrouvés et jugés.
01:58Après, je suis réaliste, je sais très bien qu'on ne va pas réussir à arrêter et faire
02:08condamner toutes les personnes qui permettent de livrer des messages insultants, homophobes
02:13sur les réseaux sociaux.
02:14Donc, je ne vais pas passer mes journées à déposer des plaintes, j'en ai fait énormément.
02:18Après, je me dis que peut-être qu'il est plus efficace plutôt que d'aller porter
02:22plainte à chaque message, à chaque insulte homophobe ou menace que je peux recevoir.
02:26C'est de dire publiquement qu'on doit tous collectivement se redresser contre ça.
02:32Je veux que cette période des Jeux Olympiques reste une fête, mais qu'on rappelle qu'il
02:36y a certaines bases, certaines choses qui sont intangibles et qu'on ne peut pas accepter.
02:40Effectivement, l'homophobie comme le racisme, comme l'antisémitisme, ça n'est pas acceptable.
02:46Et même en cette période olympique, il faut savoir dire stop, il n'y a pas de trêve.
02:50Je préfère prendre la parole publiquement.
02:52À mon avis, c'est peut-être plus efficace pour essayer de faire bouger les lignes et
02:56que demain, on n'ait pas encore plus de messages de ce type et encore plus de conséquences
03:01dévastatrices avec des jeunes et des moins jeunes qui pourraient en venir au pire suite
03:07à ces messages qu'ils reçoivent tous les jours sur leur téléphone portable.

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