C'est dur pour Merwane Benlazar de parler des jeunes...
Retrouvez " Moi ce que j'en dis" de Merwane Benlazar sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/merwane-benlazare-moi-ce-que-j-en-dis
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AmusantTranscription
00:005 jours, seul chez lui, entre plaide, café au lait et une odeur de linge humide, jeudi
00:06neige, samedi 19 degrés, aujourd'hui pluie, bref, Merwan Benlazar a vécu les 4 saisons
00:12en un week-end et estime qu'une année s'est écoulée, il exige donc, avec modestie, un
00:16an de salaire, on cache, à Radio France, une mallette et un hélicoptère, voilà pourquoi
00:20la solitude, c'est pas fait pour lui.
00:21Bonjour tout le monde, bonjour, on est bien content de vous revoir après ces 5 jours
00:26de solitude.
00:27Bonjour Emmanuel ou Rebecca, votre vrai prénom c'est Emmanuel, mais vous avez un deuxième
00:32prénom quand vous faites de la romance, on doit vous appeler Rebecca, alors aujourd'hui,
00:36qui ai-je en face de moi, plutôt Emmanuel ou Rebecca ? Deux prénoms c'est une bête
00:41de technique, moi je faisais ça quand j'étais petit et que je prenais le bus sans ticket,
00:44je disais tout le temps que c'était Moustapha Akkani, je te jure c'est vrai, et la dinguerie
00:48c'est que Moustapha Akkani c'est un vrai mec et on s'était mis d'accord, on donnait
00:51tous son blase, donc Moustapha, paye-la tout seul ta dette, mais donc vous êtes romancière,
00:57écrivaine, une femme de lettres, vous avez déclaré, je cite, ça m'avait marqué,
01:01quand j'écris, dès que je sens que le lecteur s'est tranquillement installé dans l'histoire,
01:05je le malmène, je débusque toute position confortable, je la détruis, alors petite
01:11aparté madame, pardonnez-nous, j'aimerais m'entretenir avec mes équipes en privé,
01:15elle est zinzin, vous êtes là pour la promo de votre roman, le club des enfants perdus,
01:22515 pages, de mon côté, j'attendrai la version bande dessinée, je ne suis pas un
01:29grand lecteur, mais le club des enfants perdus, donc rapide briefing, on suit un groupe de
01:36bambins face à un monde hostile et ses pièges, pour ces tout juste adolescents, les dangers
01:40sont nombreux dans notre monde, la solitude, l'anxiété, ou encore Norman Tavo, c'est
01:46dur pour moi de parler des jeunes, j'ai 30 ans tout pile, pour les jeunes, je suis
01:55un vieux, pour les gens autour de la table, je suis un jeune, et pour les gens qui nous
01:59écoutent, on parle des auditeurs de France Inter, il y a un parking à déambulateurs
02:04devant la maison de la radio, vous savez ça, à la direction, ils réfléchissent à diffuser
02:09directement l'émission dans les sonotones, c'est une histoire de fréquence, on a déjà
02:14des marques partenaires, mais nos auditeurs, ils sont très très vieux, c'est des vieux
02:18de compète, ils écoutent la radio en permanence, juste pour être sûr qu'ils sont encore
02:22en train d'entendre, c'est incroyable, et nos auditeurs, qu'on salue dans tous les
02:30EHPAD de France, on leur parle à eux de la solitude des jeunes, et j'ai un peu de mal,
02:35ils sont tout seuls dans leurs EHPAD, à attendre que les petits-enfants fassent bientôt leur
02:39visite hivernale du 26 décembre, plus communément appelée « braquage annuel », tout seuls
02:45dans leurs EHPAD, à prendre des droites parce qu'ils ne veulent pas prendre le petit bonbon
02:48pour dormir, non, c'est un peu indécent de leur parler du fait que la génération
02:52TikTok, elle a du mal à vivre le post-Covid, et les jeunes, s'ils veulent de l'affection,
02:56en vrai, de la bienveillance, des bons conseils, j'ai une solution, les vieux sont seuls,
03:00les jeunes sont seuls, on les rabiboche, la solution c'est peut-être d'aller visiter
03:04papy plus souvent, ça fera deux heureux.