Loin des murs blancs de l’hôpital, la villa a été conçue comme un lieu sécurisé et confidentiel pour libérer la parole et accompagner au mieux les femmes victimes de violences.
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00:00La maison des femmes, c'est quand même une structure à la base qui a été créée
00:08par le docteur Radha Athem, qui est gynécologue obstétricienne en Seine-Saint-Denis, qui
00:12a ouvert la première maison des femmes il y a plus de dix ans maintenant.
00:15C'est une structure qui marche extrêmement bien et en fait elle a montré à quel point
00:19la demande était présente, parce que ces femmes victimes de violences elles ont besoin
00:23de beaucoup d'interlocuteurs différents, elles ont besoin de soutien médical, de soutien
00:28psychologique, des assistantes sociales, des juristes d'aide à la reconstruction.
00:32Et en fait tous ces éléments, tous ces partenaires, ils existent, mais ils sont séparés
00:39en plein d'endroits différents, ce qui fait que les parcours pour ces femmes sont très
00:41compliqués et il y avait vraiment un besoin de réunir tout le monde dans une même structure,
00:48en guichet unique.
00:49Et ça permet d'avoir une structure vraiment très polyvalente, à la fois avec le monde
00:52associatif et le monde médical du CHU, ça permet que tout le monde travaille main dans
00:58la main et avec de bons résultats.
01:00Qui sont les femmes que vous accueillez ?
01:02Alors on accueille vraiment tout type de femmes, il n'y a aucune restriction d'âge, aucune
01:08restriction liée aux droits, il n'y a pas besoin d'avoir des droits sociaux en France
01:13et il n'y a pas de restriction en termes de violences, toutes les violences peuvent justifier
01:17un passage à la maison des femmes, les violences psychologiques, les violences physiques, les
01:21violences sexuelles, administratives, les cyber-violences, les violences au travail,
01:25toutes.
01:26Il y a beaucoup de femmes qui n'osent pas consulter parce qu'elles jugent que leurs
01:29violences ne sont pas assez graves, il n'y a pas de raison, il n'y a pas besoin d'obtendre
01:33un quota pour arriver ici et du coup pour le moment on a essentiellement des femmes
01:39entre 20 et 40 ans qui sont souvent des jeunes mamans, la grossesse est une période de la
01:45vie qui malheureusement est source d'aggravation ou de déclenchement des violences mais on
01:51a aussi des femmes qui ont entre 60 et 70 ans, on a des adolescentes, vraiment tout
01:57type de femmes et c'est ce qui fait aussi la force du lieu je pense, c'est que toutes
02:01ces femmes peuvent se rencontrer, elles peuvent discuter ensemble notamment dans la salle
02:05d'attente, dans les groupes de parole et se rendre compte qu'elles ne sont pas toutes
02:07seules et ça c'est vraiment hyper important parce qu'une des caractéristiques des violences
02:11c'est l'isolement et c'est des femmes qui sont souvent isolées de leurs proches,
02:16de leur famille, par leurs conjoints, souvent c'est des violences intrafamiliales, pas forcément,
02:21mais l'isolement est quelque chose qui est absolument indispensable à rompre et c'est
02:26une des choses qu'elles peuvent trouver ici et ça concerne tout le monde, toutes les
02:30classes socio-économiques, tous les âges, toutes les situations.
02:33Pourquoi faire ça dans une maison et non pas au CHU ?
02:38Alors le but c'était quand même d'avoir un lieu qui soit beaucoup plus chaleureux
02:41que le CHU, qui est un milieu hospitalier, qui est blanc, tout le monde travaille en
02:47blouse et où les professionnels sont dispachés sur plusieurs secteurs, à Montpellier notre
02:52CHU il est sur plusieurs bâtiments, les gynécologues ne sont pas au même endroit que la médecine
02:56légale, ils ne sont pas au même endroit que les juristes qui travaillent en dehors
03:00du CHU.
03:01L'idée c'était vraiment d'avoir un lieu unique qui soit chaleureux, on ne consulte
03:05jamais en blouse sauf pour les examens pour des raisons d'hygiène et où elles n'aient
03:10pas l'impression vraiment de venir chez le médecin.