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Le pédopsychiatre Christian Flavigny revient sur l’éducation sexuelle dès la maternelle : «Il n’y a pas d’âge minimum pour parler de la sexualité à l’école. (…) C’est une question à laquelle l’enfant cherche une réponse, mais il n’en a pas parce qu’il ne sait pas ce qu’est la vie sexuelle.»

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Transcription
00:00Il n'y a pas d'âge minimum pour parler de sexualité à l'école.
00:05La question de l'enseignement de la sexualité à l'école est une question qui est mal posée.
00:12La question de la sexualité, c'est une interrogation que se pose l'enfant, pourquoi y a-t-il de
00:18sexe ? C'est une question qui le préoccupe, qui le titille on pourrait dire, mais à laquelle
00:23il cherche une réponse, mais il ne peut pas avoir la réponse, parce qu'il ne sait pas
00:28ce qu'est la vie sexuelle, il n'en a pas l'idée, et par contre, la seule chose qui
00:34je dirais alimente sa réflexion, c'est le fait qu'il y a des papas et des mamans.
00:39C'est ça je dirais qui fonde sa réflexion, aller lui parler, aller lui enseigner des
00:46choses sur la sexualité, ça n'est pas le propos de l'école.
00:49L'école ne peut que plaquer des réflexions qui sont peut-être plutôt des réflexions
00:55des adultes.
00:57Je vois par exemple, il est question d'apprendre comment se nomment les parties intimes, mais
01:02les parties intimes, je dirais, dans les familles, on sait très bien qu'il y a une façon de
01:05parler des parties intimes, et c'est comme cela que l'enfant découvre le fait qu'il
01:10y a deux sexes, et je dirais, il en retire une interrogation fondamentale, pourquoi y
01:15a-t-il des garçons, pourquoi y a-t-il des filles, mais surtout, il va avoir besoin de
01:20se construire lui-même pour s'affirmer dans son sexe.
01:23C'est cette question-là qui est fondamentale, et c'est cette question qui est occultée
01:27par tous ces enseignements, je dirais, qui sont à côté des questions que se pose l'enfant.
01:33La question que l'enfant se pose, c'est comment je vais me construire ? J'ai un
01:37corps de garçon, l'enfant le sait, j'ai un corps de fille, la fille le sait, et comment
01:41je deviens un homme ? Parce que c'est quand même ce qui est mon avenir en tant ayant
01:47ce corps de garçon, comment je vais devenir une femme ? Et ceci se construit dans un processus
01:52psychologique qui est l'identification aux parents, donc elle se fait au sein de
01:56la famille. Le garçon repère comment son père vit la masculinité, comment sa mère
02:04vit la féminité, comment elle vit la maternité, et c'est cela qui aiguillonne la réflexion
02:10de l'enfant. Donc aller lui parler de sexualité à l'école, c'est un plaquage de réflexion
02:16qui non seulement n'alimente pas sa maturation et son évolution, mais peut lui nuire au
02:21contraire.
02:22Lui nuire de quelle façon justement, docteur ? Parce qu'on comprend bien, selon vous,
02:26ce n'est pas le rôle de l'école d'apprendre à un enfant de maternelle, un enfant de maternelle
02:30c'est entre 3 et 5 ans, on le rappelle, d'apprendre à un enfant de maternelle de
02:34nommer ses parties intimes, ce n'est pas selon vous le rôle de l'école, mais vous
02:37nous dites aussi que ça peut le nuire, mais alors de quelle manière ?
02:41Par quel bruit ? La réflexion de l'enfant, ce n'est pas ce que l'on prétend lui enseigner,
02:51la réflexion de l'enfant c'est, je dirais, quelle est la bonne réponse que je vais faire
02:54à mes parents pour me construire comme le garçon qu'ils ont eu, puisque j'ai un corps
02:58de garçon, et qu'ils souhaitaient, au moins je voudrais être sûr qu'ils le souhaitaient,
03:03et je vais me construire au mieux comme ce garçon qu'ils souhaitaient, et pour la fille
03:08au mieux comme cette fille qu'ils souhaitaient. Et c'est ça qui est la question fondamentale
03:14de l'enfant. Et donc les enseignements qu'on prétend lui apporter sont un brouillage de
03:23sa réflexion, c'est ça qu'il faut comprendre. Alors ce brouillage, ce qu'il faut bien voir,
03:27c'est que pour la plupart des enfants qui reviendront à la maison, je dirais, ils en
03:32parleront à leurs parents, leurs parents remettront les choses en place, et sans doute
03:36tout cela s'effacera et il n'y aura pas trop de conséquences, mais pour un certain
03:40nombre d'enfants pour qui les familles sont en difficulté, n'arrivent pas à être attentionnées
03:45à ce qui se passe pour leurs enfants, cela pourrait être effectivement perturbateur.

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