Le journaliste Régis Le Sommier était l’invité de 100% Politique ce mardi 19 novembre sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet des menaces que fait planer Vladimir Poutine sur l'Occident : «La population russe est traditionnellement assez résignée»
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00:00Écoutez, pour moi personnellement d'être ce soir à côté d'une centrale nucléaire de type Tchernobyl,
00:07dans une zone dans laquelle les derniers jours j'ai vécu au milieu des combats
00:13avec une équipe de dronistes russes pour que j'aie compris vraiment,
00:16je pourrais développer comment l'importance du drone qui est aujourd'hui centrale dans la bataille.
00:21Vous avez des échanges de feu à moins de 50 km de cette centrale.
00:25S'il y a en plus des missiles à longue portée qui sont utilisés,
00:29il y a une possibilité de catastrophe nucléaire.
00:32C'était déjà le cas à Energodar puisque les Russes, dans ce cas-là,
00:36avaient pris cette centrale sur un territoire ukrainien.
00:39Là, l'objectif d'ailleurs de l'incursion du 6 août dernier des Ukrainiens en territoire russe,
00:45c'était de prendre cette centrale pour faire une sorte de jeu d'échange avec celle d'Energodar.
00:49Donc on joue avec les centrales.
00:51On joue également avec la doctrine nucléaire.
00:55On joue avec un palier franchi encore supplémentaire à nouveau,
01:04avec cette possibilité pour les Ukrainiens de frapper dans la profondeur
01:08avec, on l'a dit, des missiles attaques MS américains.
01:12Donc on est dans une situation où, à chaque fois, il y a un petit…
01:17Vous savez, au début de cette guerre,
01:19Henri Guénaud avait signé une tribune dans le Figaro en avril 2022.
01:25Il avait repris un historien australien de la Première Guerre mondiale.
01:27Il avait dit « nous allons vers la guerre comme des somnambules ».
01:31Eh bien là, j'ai vraiment l'impression qu'on n'en est pas très loin.
01:34C'est très inquiétant.
01:35Alors pour vous dire la situation autour de moi,
01:38moi je suis avec des militaires, des dronistes.
01:41Donc c'est une race particulière de militaires beaucoup plus jeunes
01:44qui ont un esprit d'ailleurs très intéressant.
01:46Il y a les mêmes côté ukrainien.
01:49Cette guerre a véritablement fait exploser la guerre des drones.
01:53C'est devenu quelque chose d'incroyable.
01:55Mais les gens sont plus attachés à continuer cette guerre.
02:01La menace nucléaire, bon, on en parle.
02:04Le côté… Mais c'est pas…
02:06Vous savez, la population russe est traditionnellement assez résignée.
02:12Elle n'est pas très susceptible aux sortes de poussées de fièvre
02:20comme on peut en avoir nous en Occident.
02:22Mais là, c'est une zone de Russie
02:26dans laquelle les Ukrainiens ont engagé leurs troupes.
02:30Ils sont très présents.
02:31D'ailleurs, c'est l'un des seuls fronts où l'Ukraine résiste vraiment.
02:36Parce qu'on sent bien que c'est la dernière carte de Volodymyr Zelensky.
02:40Parce que tant que les Ukrainiens seront présents sur le sol russe,
02:44Poutine a dit qu'il ne négocierait pas.
02:46Or, sur tous les autres fronts, les nouvelles sont extrêmement mauvaises.
02:50La banlieue de Koupiansk est l'objet de combats.
02:52Les Russes vont probablement reprendre Koupiansk.
02:55Pokrovsk, il se rapproche de la ville.
02:57C'est une des dernières forteresses du Donbass.
03:00Il y a aussi la ville de Toretsk au milieu.
03:02La plupart, le front, donne des signes de faiblesse côté ukrainien.
03:07Sauf, évidemment, à Kours, où là, les Ukrainiens
03:10ont redéployé à nouveau des brigades extrêmement performantes
03:15alors qu'ils avaient à un moment mis des unités de moindre valeur militaire.
03:20Là, les Ukrainiens s'accrochent au sol de Russie.
03:25Et les Russes sont évidemment très motivés pour les enchasser.
03:29Donc, ça donne une situation encore très compliquée
03:32et une position de front avec dans l'entourage.
03:36Et ça, il faut le regretter d'une centrale nucléaire.