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00:00Bonjour Julie, venez à côté de moi, ne vous éloignez pas trop.
00:13Bonjour.
00:14Alors est-ce que vous pouvez nous parler de votre propre expérience d'entrepreneure
00:19dans la tech, parce que vous avez un parcours extrêmement intéressant également et on
00:23aime bien avoir des témoignages ici au Think Tank.
00:27Avec plaisir.
00:28Bonjour à toutes et à tous.
00:30Justement, j'entendais les témoignages juste avant qui parlaient de rôle modèle.
00:33Moi, ça a commencé un peu comme ça.
00:35Il y a 100 ans, ça remonte, mon arrière-grand-mère a ouvert une agence matrimoniale.
00:40Ce n'est pas rien.
00:44Il faut remonter, il y a 100 ans, ce n'est pas rien.
00:47Et c'est elle qui ramenait l'argent à la maison.
00:49Ma grand-mère, mais du côté de mon père cette fois, pareil, était entrepreneur, elle
00:55s'est dans l'import-export, etc.
00:57J'ai toujours eu dans ma famille des modèles de femmes entrepreneurs qui se sont lancées
01:01dans des secteurs, l'import-export d'ailleurs qui n'était pas très féminin à l'époque,
01:07et qui n'ont pas eu peur de le faire, et c'était tout à fait normal dans ma famille.
01:11Et vous avez fait pareil ?
01:13Je ne me suis jamais posé cette question de me dire est-ce qu'en tant que femme, j'ai
01:16moins de chances d'entreprendre.
01:17J'ai foncé.
01:18J'ai créé une entreprise dans la tech, je ne venais pas de la tech, je venais du monde
01:22de l'horlogerie.
01:23Pareil, pas d'études dans la tech non plus ?
01:25Pas d'études dans la tech.
01:26Vous avez vu, tous les témoignages ce matin viennent dans la tech par d'autres parcours.
01:32Exactement, avec d'autres compétences, et après on s'entoure des bonnes personnes.
01:35Et on se forme sur le terrain.
01:37Et on se forme sur le terrain parce que c'est la meilleure école, l'entreprenariat.
01:40Et j'ai donc fondé une entreprise dans la tech en partant d'un besoin que j'avais détecté
01:44dans ma précédente expérience, et donc j'ai créé une plateforme d'intermédiation entre
01:48entreprise et freelance, complètement automatisée, donc vraiment un produit tech.
01:53Je suis passée par la levée de fonds, la revente, l'intégration de cette solution
01:57près d'une entreprise qui est cotée en bourse et que j'ai co-dirigée.
02:01Ça, c'est mon expérience.
02:02C'est passé vraiment par cette impulsion du rôle modèle dans ma famille qui m'a montré
02:08que tout était possible finalement, mais tout n'a pas été facile.
02:12J'ai quand même eu mon business plan qui restait deux mois sur mon bureau, je l'ai
02:16regardé, j'étais complètement bloquée, je n'osais pas passer à l'action, je procrastinais.
02:20D'ailleurs, c'est peut-être quelque chose que vous-même vous faites, mais moi, je suis
02:25allée voir une coach et j'ai dit « ce n'est pas possible ». J'ai cette intuition que
02:29je dois aller de l'avant, que je dois créer mon entreprise et j'ai mille freins dans
02:32ma tête, mille bonnes raisons qui me disent de ne pas le faire.
02:35Donc, j'ai levé un peu ces fausses croyances que j'avais et je me suis lancée dans l'aventure.
02:40Parlez-nous maintenant de la French Tech.
02:45Expliquez-nous justement les programmes sur la parité que la French Tech met en place
02:50déjà depuis un certain nombre d'années.
02:51La French Tech, elle pense parité dans toutes ses actions.
02:56C'est-à-dire qu'au-delà des programmes, par exemple, on refuse d'intervenir sur une
03:00table ronde s'il n'y a pas la parité.
03:01On veut vraiment que la parité fasse partie de toutes nos actions.
03:06Aujourd'hui, ça se ressent à différents niveaux.
03:09On a des programmes pour accompagner l'entrepreneuriat.
03:12Par exemple, je vais en citer un qui est le French Tech 2030 qui accompagne des projets
03:16de rupture.
03:17On est dans des projets industriels, dans des projets scientifiques dans lesquels on
03:22sait qu'il y a peu de femmes et pourtant, on a 30 % de fondatrices qui participent à
03:28ces programmes.
03:29Donc, il y a vraiment un résultat aujourd'hui dans les différentes actions qui sont menées
03:35par la French Tech qui s'inscrivent dans les programmes comme celui-ci mais aussi dans
03:39le programme French Tech Tremplin qui vient chercher des personnes éloignées de l'écosystème
03:44tech pour les aider et les pousser à entreprendre.
03:47Pouvez-vous nous parler du pacte parité et des cinq axes qu'il traite ?
03:54Le pacte parité, c'est un pacte qui a pour vocation de féminiser les startups qui existent
04:01déjà.
04:02C'est bien de travailler sur la création de startups en essayant d'avoir plus de femmes
04:06qui entreprennent ou qui rejoignent des comités de direction.
04:08Mais il y a des startups qui existent déjà et c'est important de les féminiser.
04:11En un an, on a plus de 700 signataires de ce pacte parité.
04:16C'est énorme, c'est un vrai succès.
04:18Maintenant, je crois que le pacte parité et la parité avant tout, c'est un enjeu économique.
04:25Ça, c'est un peu mon obsession.
04:27Ça va valoir aussi pour mes futures actions.
04:32Mais aujourd'hui, quand on sait que si on avait la parité dans le numérique en 2025,
04:37qu'on aurait 10% de plus de PIB, je me demande comment on peut passer à côté de cet enjeu, en fait.
05:00Bonjour, Arriba.
05:02Je vais vous donner ce micro.
05:04Peut-être qu'il va remarcher.
05:05On va voir.
05:06C'est la surprise.
05:07Je vous pose la question avant.
05:10Un mot sur FRED-B, parce que c'est un parcours entrepreneurial qui est très intéressant.
05:16Expliquez-nous comment vous en êtes arrivée à fonder cette entreprise dans la tech ?
05:22Allo ? Oui.
05:23Bonjour à toutes et à tous.
05:25Moi, je vais repartir en 2006.
05:29Je suis enseignante dans l'éducation nationale et je décide d'embrasser l'entrepreneuriat
05:33sans même me rendre compte que je changeais complètement de secteur.
05:38Je découvre qu'en France, 25% des camions roulent à vide et plus de 50% à moitié remplis.
05:44Et à l'époque, je vends mes articles encombrants de la maison, le lave-linge, le gros canapé, etc.,
05:49parce que je devais déménager sur eBay.
05:51Mes ventes sont annulées parce que le coût du transport est beaucoup plus élevé que l'article que j'étais en train de brader.
05:56Et cette étude que je découvre a des clics.
05:59Et je me dis que je vais me lancer dans la création d'une marketplace digitale
06:04où on pourra acheter des services de transport et de déménagement
06:07avec une ADN très forte.
06:08C'est l'impact écologique que j'ai envie d'avoir sur la France et l'Europe.
06:13Et je lance Fred Bay.
06:14On développe un outil technologique qui permet de mutualiser
06:18toutes les places disponibles dans les camions à vide et à moitié remplis.
06:22On est les pionniers en France et dans toute l'Europe d'ailleurs.
06:25Voilà.
06:26Et alors vous, est-ce que vous avez fait des études dans la tech alors ?
06:29Mais non, mais non, j'étais enseignante dans l'éducation nationale fonctionnaire en anglais.
06:34C'est vrai que vous l'avez dit, vous étiez enseignante.
06:36Mais vous auriez pu avoir une spécialité à un moment, ou faire un double cursus peut-être ?
06:44Non.
06:45On verra plus tard comment vous avez continué.
06:48Dans cette voie-là, Charlotte, alors est-ce que vous pouvez nous parler des programmes,
06:53de nombreux programmes ont été lancés par la région Île-de-France,
06:56notamment Jumping Tech, Olymp et d'autres,
07:00pour favoriser la parité des femmes et encourager les femmes entrepreneurs dans ces secteurs ?
07:07Alors l'idée pour nous, avant toute chose, c'était surtout de venir à la rescousse, entre guillemets,
07:14de ce secteur du numérique et surtout en fait de se dire pourquoi aujourd'hui
07:18on a beaucoup moins de jeunes filles dans ce secteur.
07:21Et donc une des compétences de la région Île-de-France, c'est les lycées, ça tombe bien.
07:25C'est les lycéennes qu'on veut aller toucher et donc on a mis en place le dispositif Olymp en 2017
07:31qui nous permet d'intervenir dans les lycées et sur l'année scolaire 2023-2024,
07:37c'est 7500 lycéennes de la seconde à la terminale qu'on a été sensibilisés.
07:41Alors la terminale, vous allez me dire, c'est peut-être déjà un peu trop tard,
07:44mais on arrive toujours à en sauver, entre guillemets.
07:48Et donc pour nous, l'idée c'est d'aller les sensibiliser avec des associations qu'on soutient
07:55et de leur donner envie de rejoindre des métiers scientifiques et également bien sûr des métiers de la tech.
08:03Et donc c'est ce qu'on fait avec ce dispositif Olymp et puis ensuite en effet le dispositif Jumping Tech,
08:08mais c'est pas nous, Jumping Tech, c'est surtout Become Tech,
08:12qu'on soutient et qui crée le Girls Camp et donc à titre d'exemple,
08:20samedi à la région, on recevait dans l'hémicycle 180 ambassadrices franciliennes des métiers de la tech
08:28et donc on est assez heureux et assez heureuses avec la présidente de région de pouvoir les soutenir
08:35et de leur donner envie d'aller dans ces métiers qui peuvent leur donner un autre avenir et on a besoin d'elle.
08:44Merci pour ces deux exemples. Julie, est-ce que vous pouvez nous parler du programme Tremplin,
08:49qui est aussi un programme dédié sur ces sujets ?
08:51Oui, en fait Tremplin, il adresse le sujet de l'inclusion d'une manière générale dans la tech.
08:56On a une tech, on sait que toutes les belles startups qu'on a aujourd'hui sont créées plus ou moins par le même type de profils.
09:03Ce sont des profils qui sont très brillants mais plutôt masculins et qui sont déjà issus des métiers de la tech.
09:09Donc l'idée avec Tremplin, c'est de se dire qu'on a partout sur le territoire des gens qui ont leur expérience,
09:15qui ont leur métier, qui ont des idées, mais en étant éloignés finalement de l'écosystème tech,
09:21ne pensent parfois même pas à entreprendre et à concrétiser ces idées en business.
09:26Donc il y a un vrai travail de fond qui est fait par ce que nous on appelle les capitales et communautés,
09:30qui sont des associations d'entrepreneurs qui se réunissent sous le nom de la French Tech partout sur le territoire, en France et à l'étranger,
09:37et qui font un vrai travail de maillage notamment avec d'autres associations,
09:42pour aller, même des missions locales, pour vraiment aller dénicher ces talents et les ramener dans l'écosystème tech pour leur permettre de lancer leur programme.
09:52Donc qui bénéficient ensuite d'un accompagnement financier, mais aussi extra financier,
09:56d'incubation, donc auprès d'incubateurs spécialisés pour faire émerger leurs projets,
10:02et ils rentrent dans cet écosystème tech avec les capitales et communautés qui les intègrent et bénéficient aussi du coup de toute l'entraide qu'on peut trouver entre entrepreneurs.
10:11Merci. Alors Ariba, vous, vous avez une vision, une expérience aussi internationale.
10:16Qu'est-ce qu'on peut prendre de positif sur ce qui se fait à l'étranger ?
10:19On entendait le témoignage de Laura Toledano, de Zalando, sur les modèles en Allemagne notamment,
10:28et à l'international, vous, qu'est-ce que vous prenez comme bonne pratique qu'on pourrait peut-être importer en France ?
10:35Alors, si j'avais à faire un comparatif rapide, moi je ne me comparerais pas avec l'Allemagne, mais plutôt avec la Suède et les Pays-Bas,
10:44qui sont vraiment pour le coup très en avance par rapport à la France, alors qu'on a des superbes programmes en France bien évidemment, et la Fresh Tech qui contribue énormément,
10:53mais quand on a à comparer, on a encore beaucoup de retard, et j'ai envie de parler d'incubateur en fait, dédié vraiment pour la tech et l'IA,
11:02je pense que c'est quelque chose qu'on manque, d'accompagnement de formation, dans ces domaines-là très ciblés, et l'accès au financement.
11:09C'est quand même le nerf de la guerre lorsqu'on est chef d'entreprise, on a besoin de financement, et lorsqu'on regarde un petit peu aujourd'hui l'Etat,
11:16bon les chiffres on les connaît tous, le Sista a suffisamment fait de communication là-dessus, on est très en retard, on a besoin vraiment de programmes très ciblés,
11:25très robustes, gouvernementaux, qui vont venir soutenir en fait l'entrepreneuriat au féminin, sur ces trois accès-là, donc le réseau, le financement,
11:35et quand je parle de réseau, c'est la partie accompagnement, formation, c'est tous ces sujets-là.
11:42Merci beaucoup Charlotte, vous êtes d'accord, est-ce que vous pouvez peut-être nous parler aussi de l'incubateur perco justement, parler d'incubateur, et du challenge IA ?
11:51Oui bien sûr, je souscris totalement à ce que vient de dire Ariba, ce qu'il faut avoir à l'esprit, c'est que nous aussi on a mis en place en fait un système de mentorat régional depuis 2024,
12:03parce qu'on a fait un plan en 2023 et on s'est rendu compte qu'au-delà même encore de la tech, et bien on avait des femmes qui avaient une facilité à entreprendre,
12:13mais qui ne perduraient pas dans la création de leur entreprise, et donc on a voulu mettre en place un système d'accompagnement, un vrai programme d'accompagnement dédié aux femmes,
12:21et c'est ce qu'on a fait en 2023 avec Alexandra Dublanche et Valérie Pécresse, parce que pour nous, l'objectif c'est de donner les moyens à une femme qui veut entreprendre de réussir sur la durée,
12:32et donc on l'a fait en développant une prise en charge des modes de garde pour les enfants, c'est-à-dire qu'une femme qui veut entreprendre demain, et bien on prend en charge son mode de garde à hauteur de 2000 euros,
12:44on le fait également avec le dispositif hashtag leader entrepreneur, alors c'est un dispositif qui est mis en place avec la CCI,
12:53et sur lequel quand on est arrivés en 2017, il y avait à peine 30% de femmes qui osaient accéder à ce dispositif, et aujourd'hui on est à plus de 50% de femmes qui sont suivies de la création jusqu'à l'accompagnement pour faire perdurer leur entreprise.
13:13Et enfin, et surtout, le PERCO, c'est l'incubateur régional qu'on a créé il y a maintenant 2-3 ans, et au PERCO, ça y est, enfin, on a la parité, puisque sur la dernière promotion, on a 50% de femmes qui ont été incubées, donc on est plutôt contents, même s'il faut que demain on arrive à plus encore.
13:33C'est un signal positif, merci beaucoup Charlotte, et pour finir Julie, peut-être un mot, un call to action, pour angliciser tout ça, pour les femmes qui nous écoutent, et l'importance de mettre en avant ces femmes entrepreneurs et chefs d'entreprise.
13:51Oui, on en parlait, les rôles modèles sont essentiels, maintenant, j'ai envie de dire, pas n'importe quel rôle modèle, parfois la marche est trop haute, on voit des femmes qui réussissent tellement bien, toutes les pans de leur vie, elles sont mariées, elles ont plein d'enfants, elles sont successfoules, et on a l'impression qu'on n'y arrivera pas,
14:10moi je crois que c'est le rôle de chaque femme qui commence un projet, qui entreprend, de mettre en avant sa propre expérience, dès les débuts, d'apprendre aussi à parler de ses galères, parce qu'il y en a, et c'est ça aussi le métier d'entrepreneur, c'est de savoir trouver des solutions, parce que parfois, la marche est trop haute, et finalement, les rôles modèles, ils sont partout, c'est pas uniquement la personne qui est successfoule, c'est l'arrière-grand-mère, qu'on a parfois pas connue, mais dont on a beaucoup entendu parler, c'est la voisine qui se lance, etc., donc oui, les rôles modèles sont essentiels,
14:39et je pense qu'on a tous un rôle à jouer là-dedans.
14:44Merci beaucoup à toutes les trois, on peut les applaudir pour leurs témoignages.