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00:00La colère des agriculteurs s'exprime à nouveau, ils ont commencé à bâcher les panneaux d'entrée de villes après les avoir retournés l'an dernier.
00:07La FDSEA appelle à un feu de la colère ce soir à Dijon.
00:11Les agriculteurs piliers d'une ruralité déjà bien fragilisée par la fermeture des services publics,
00:16l'éloignement des bassins d'emploi, la désertification médicale.
00:19Comment les maires font face ? Qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?
00:22On pose la question à Bernard Pau, le maire de Vitaux, il est notre invité ce matin.
00:27Bonjour Bernard Pau.
00:28Bonjour.
00:29Les agriculteurs à bout, en colère, qui se mobilisent à partir d'aujourd'hui,
00:34qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous les soutenez ?
00:37Oui, je les soutiens. Déjà premièrement, quand on habite dans un territoire rural,
00:42on ne peut pas faire autrement que de les soutenir.
00:44Et ils ont certainement bien raison de continuer à faire entendre leur colère.
00:51Le principe des panneaux retournés, c'est quand même pas anodin, ça veut dire qu'on marche sur la tête.
00:56Alors, tout le monde est d'accord, mais j'ai quand même un peu l'impression
00:59qu'il n'y a pas tant de choses qui bougent pour remettre le monde sur pied.
01:04C'est ce qu'ils disent. La dissolution, ça a tout bloqué, rien n'a changé.
01:09Oui, et puis ceci dit, quand ils ont mis les panneaux à l'envers, c'était avant la dissolution.
01:14Alors, qu'ils doivent subir des contraintes, des normes pour respecter des qualités,
01:21et ainsi de suite, on peut tout à fait l'entendre.
01:23Seulement, je pense quand ils disent qu'ils en auront le bol,
01:27c'est que parfois, c'est d'abord tout et son contraire.
01:30Des normes qui peuvent parfois servir à rien, mais qui sont extrêmement coûteuses.
01:34Et ça, ce n'est pas propre à leur métier d'ailleurs.
01:36Je crois que c'est à peu près dans tous les domaines
01:38où on a quand même aussi un peu l'impression des fois de travailler pour on ne sait pas toujours bien quoi.
01:45Il faudrait peut-être effectivement que la technocratie réduise aussi la valure
01:52parce qu'on a un peu le sentiment de vivre normalement.
01:55Alors, vous les soutenez, vous le dites ce matin.
01:58En plus, à Vitaux, si on prend le nombre d'exploitations qu'il y a aujourd'hui,
02:02comparé à il y a 20 ans, est-ce que vous pouvez nous éclairer ?
02:04Combien il y a d'exploitations aujourd'hui dans votre commune ?
02:07Alors, à Brépois, enfin vite fait, 3 ou 4 exploitations.
02:12Peut-être qu'il y a 30 ans en arrière, il y avait peut-être une dizaine d'exploitations.
02:16Et puis 50 ans en arrière, sûrement encore le double.
02:20Alors, cet effet-là n'est pas propre, pour le coup, à l'agriculture.
02:23On est bien d'accord qu'on vit dans une mécanique aujourd'hui
02:27où il faut développer de l'activité, développer de l'activité économique.
02:30Et puis, bien sûr, on croit qu'en réduire les coûts,
02:33on pense qu'en développant des volumes, on réduit les coûts.
02:36Ce qui est certainement vrai pour une partie.
02:38Mais là, pour le coup, ce n'est pas propre à l'agriculture.
02:42Regardez les magasins de centre-ville, je prends souvent cet exemple-là.
02:47Ah oui, d'accord.
02:49Qui avaient toute leur place avant dans le tissu économique du commerce.
02:54Et aujourd'hui, ont du mal à faire face en face des grandes surfaces.
03:00On va en reparler aussi de ces centres-villes qui se vident petit à petit.
03:04Bernard Peau, vous restez avec nous et on va poursuivre aussi avec la crise agricole à nouveau.
03:09On en parle dans un instant.
03:10Et ça continue, bien sûr, en direct sur France Bleu Bourgogne.
03:12C'est ICI matin, à tout de suite.
03:14ICI matin, revient dans un instant.
03:44Sous-titrage Société Radio-Canada
04:14...
04:39ICI matin. Actu locale, musique et bonne humeur sur France Bleu Bourgogne.
04:45Il est 7h47, les agriculteurs reprennent leur mobilisation aujourd'hui.
04:49Plus de 10 mois après les premières manifestations.
04:52Les agriculteurs piliers d'une ruralité déjà bien fragilisée.
04:55On en parle ce matin avec notre invité.
04:57C'est Bernard Peau, le maire de Vitaux.
04:59Est-ce que c'est une crainte pour vous qu'un jour, il n'y ait plus d'agriculteurs dans votre commune ?
05:03Une crainte, ce n'est peut-être pas à ce point-là.
05:07J'imagine quand même assez mal la France sans agriculteurs.
05:10Il ne faut quand même pas non plus exagérer.
05:12Alors, ceci dit, qu'ils veuillent défendre leur parcelle de territoire, c'est le cas de le dire.
05:17C'est tout à fait normal, parce que ce sont quand même eux un peu...
05:20Il faudrait qu'on se le rappelle quand même, que ce sont eux qui nous nourrissent aussi un peu.
05:24D'ailleurs, si aujourd'hui il y a une bagarre avec le Mercosur et ainsi de suite,
05:27c'est évidemment pour essayer quand même de protéger cette origine de notre agriculture.
05:34Et justement, on parle beaucoup du consommer local pour les aider, ces agriculteurs.
05:38Dans les collèges, chez nous, on a un repas à 100% Côte d'Or une fois par semaine.
05:43Mais vous, à l'échelle d'une communauté de communes, qu'est-ce que vous pouvez faire ?
05:46C'est possible ça, des repas à 100% Côte d'Or dans les écoles ?
05:49Alors là, je ne vais pas parler à la place du président de la communauté de communes,
05:53même si j'en suis effectivement le vice-président.
05:55Il n'empêche que, pour le coup, c'est difficile pour les communautés de communes
06:02d'avoir des budgets aussi importants, parce que pour faire des menus 100% Côte d'Or,
06:07bien évidemment, jusqu'à maintenant, les coûts sont assez élevés.
06:11Et même si le département a fait le choix, effectivement,
06:16de faire des menus 100% Côte d'Or à des prix relativement, enfin extrêmement raisonnables,
06:21je crois qu'il faut que tout le monde en soit conscient,
06:23nous, les communautés de communes, n'avons encore pas les moyens de financer,
06:28ou tout au moins, après, c'est soit en finance sur le budget général de la communauté de communes
06:34pour faire des menus de qualité à des prix raisonnables,
06:37ou alors il faut aller chercher l'argent chez les parents d'élèves.
06:41Et dans le même temps, l'État demande à tout le monde aussi de se serrer un petit peu la ceinture.
06:48Et puis pour tout, on voit les agriculteurs de moins en moins dans nos communes,
06:53des services publics qui disparaissent, des centres-villes qui se vident,
06:55c'est le constat pour les solutions.
06:57Vous, vous avez un projet qui s'appelle Petite Ville de Demain,
07:01projet de rénovation totale de votre centre-ville,
07:04mais voilà, pour ça, les sous, et comment vous faites dans un moment
07:07où on vous demande de faire un petit peu attention aussi ?
07:10Oui, alors, on a toujours eu un peu l'habitude, de toute façon, d'avoir des projets,
07:15enfin ça c'est le minimum, d'avoir des projets,
07:17mais aussi de devoir contrôler nos dépenses en fonction de la situation économique.
07:22Un exemple pré-récent, on avait un chantier de rénovation du gymnase
07:27et de la salle polyvalente à Vitaux, le budget était prévu de 3 millions d'euros.
07:32Suite à la crise post-sanitaire, finalement, quand on a ouvert les pistes,
07:36on est passé à 4 millions d'euros.
07:38On est revenu en arrière, on a réduit la voilure.
07:41Et là, notre projet de Petite Ville de Demain, il y a un budget qui est prévu,
07:45on a mis en route le projet, je pense, qui tient debout,
07:50on a fait faire une étude financière aussi pour que ça soit réalisable,
07:54que ça soit réaliste, et en même temps, il ne faut pas qu'on soit mégalo, je l'ai dit de temps en temps.
07:58Mais de toute façon, si jamais on voit que ce n'est pas possible d'avancer à la vitesse qu'on a envie,
08:05on réduira aussi la voilure, on reprendra la vitesse qu'il faut pour arriver à faire avancer ce chantier,
08:10on le fera sur 8 ou 10 ans plutôt que 6 ans ou 5 ans,
08:14mais l'objectif sera toujours le même et on essaiera de le faire dans le budget.
08:18C'est toujours facile ce jeu d'équilibre.
08:20Une dernière question, Bernard Pau, demain débute le Congrès des maires à Paris,
08:24il y a ce sondage de l'Association des maires de France,
08:268 maires sur 10 affirment que leur mandat affecte leur santé.
08:29Vous, comment allez-vous aujourd'hui ?
08:31Très mal !
08:33Non, ne dites pas ça !
08:35Non, il ne faut pas non plus qu'on exagère, on n'est quand même pas non plus...
08:38Enfin, c'est vrai que ça prend beaucoup de temps, ça peut se consommer,
08:42et puis, je l'ai dit aussi l'autre jour, la vie de famille entre un coup,
08:45mais en même temps, si on a fait ce choix-là, c'est que c'est tenable !
08:49Merci beaucoup Bernard Pau d'avoir été notre invité,
08:52je le rappelle, vous êtes le maire de Vitaux, merci, bonne journée !
08:55Bonne journée à vous !
08:56Bonne journée aussi à vous !

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