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En 1997, « L’anguille » gagne la Palme d’Or, « Hana Bi » le Lion d’or et « Princesse Mononoké » remporte un succès critique et public extraordinaire. Le Japon est le pays du cinéma levant !

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😹
Amusant
Transcription
00:00En 1997, celui qui est ma foi, séduisant comme James Stewart et inquiétant comme Robert
00:05Mitchum, pleurait, s'est presque sosie.
00:07C'est pour ça que j'ai demandé à Thomas Croisière de nous raconter le cinéma de 1997.
00:121997, année de cinéma ni pône ni mauvaise.
00:18Alors oui Mathieu, je sais que ce jeu de mots est interdit depuis la signature du traité
00:21de Vannes, mais je profite de ce retour au siècle dernier pour sans aucun sushi prendre
00:27le maquis humoristique, car en 1997 est palmé un film qui, à Cannes, n'est pas du QUOI
00:33puisqu'il vient du Japon.
00:35L'anguille de Shohei Imamura, seconde palme d'or du réalisateur après la bataille de
00:41Narayama.
00:42Et c'est quand même beaucoup plus pratique, deux palmes, pour nager, surtout avec une
00:47anguille.
00:48Unagi, c'est son titre original, raconte l'histoire de Takuro, pauvre pêcheur, qui
00:52après avoir assassiné sa femme adultère, s'émurait dans son mutisme et a pour seule
00:57confidente, une anguille.
00:59Ce drame social, qui passe par le rayon poissonnerie pour questionner notre humanité, me rappelle
01:03quatre des plus beaux vers, non pas de Vase, mais d'Alain Souchon.
01:07Tu la voyais pas ici l'histoire, tu l'aurais bien faite au bout de la loi, mais qui t'a
01:13rangé à plat dans ce tiroir, comme un espadon dans une baignoire.
01:18Eh bien oui, doucement, la vie t'a mis KO, mais quittons le morbillon et son baguette
01:23de Lanbiwe pour Venise et sa Mostra, où le jury ne se gondole pas, puisqu'en 1997,
01:30y est primé le septième long métrage de Takeshi Kitano, Anna Bee, qui contrairement
01:36à ce que pourrait laisser penser son titre, n'est pas l'histoire d'une héroïne prénommée
01:39Anna et à la sexualité fluide.
01:41Franchement Mathieu, je comprendrais, après cette avalanche de kalambours, que tel un
01:46chien enragé, tu me jappes au nez.
01:49Anna Bee, dans la langue de Murakami, signifie feu d'artifice, on y suit Nishi, un flic
01:55taiseux et démissionnaire, capable d'une violence brutale et efficace, rappelant la
02:00figure du poète samouraï, tout comme Forest Whitaker dans le Ghost Dog de Jim Jarmusch
02:04ou Alain Delon dans le Samouraï de Melville.
02:06Ce film, hanté par le silence de la mort, se conclut, son titre original oblige, par
02:11un bouquet final bouleversant, accompagné par les cordes de Joe Isaichi.
02:16Et si ce nom à consonance étrangère vous est familier, c'est qu'il est au mangaka
02:28Hayao Miyazaki, ce Kenyo Morikone, est à Sergio Leone ou John Williams, à Steven Spielberg,
02:41en 1997, Isaichi compose la musique de Princesse Mononoke.
02:48Mononoke, pouvant se traduire par créature étrange, ce film d'animation regorge de folklore
02:58nippon, dont les Kodama, des esprits de la forêt, le réalisateur y traite de l'incompréhension
03:03entre les hommes comme de l'importance de l'amour et de la nature, il prouve aussi,
03:07tandis que la même année, les studios Disney sortent Hercule, que l'animation américaine
03:16Hercule, alors que la japonaise avance.
03:19La même année, au pays de l'animation, le ventre, sortent deux autres pépites animées,
03:23The End of Evangelion, d'Edai Akihano, et Perfect Blue, de Satoshi Kon.
03:30Le maître Miyazaki avait à l'époque annoncé que Mononoke serait son dernier film, mais
03:35son triomphe critique et public firent que quatre ans plus tard, il accouchera du Voyage
03:39de Chihiro, œuvre essentielle qui, avec son Oscar et ses plus de 300 millions de dollars
03:44au box-office mondial, fera définitivement fermer leur claque-merde à ceux qui traitaient
03:49les dessins animés japonais de japoniaiserie.
03:52Eiga Banzai est VIVA LE CINEMA de 1997.

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