• il y a 8 heures
De son premier passage télé rocambolesque à son entretien tendu avec Mike Tyson dans une salle de boxe en passant par un sketch des Robins des bois, Eva Kruyver s'est plongée dans les 50 ans de carrière de Michel Denisot. Découvrez tous les détails en vidéo !

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Transcription
00:0011h30, 12h30, on refait la télé sur RTL.
00:04Les improbables d'Eva Cruyffert.
00:07Bonjour Eva !
00:08Bonjour tout le monde, bonjour Michel, bonjour Eva !
00:10Vous aviez quel âge quand Canel Plus est née ?
00:13Moins 15 ans !
00:16Fil d'antagence !
00:18Voici donc vos infos improbables sur Michel Denison !
00:21Vous aurez des bons souvenirs !
00:23Elle a adoré le lancement de la chaîne !
00:24Ah oui, c'était super !
00:25Et elle a adoré surtout votre toute première fois à la télé, c'est le premier sujet dont on va parler !
00:29Oui, c'était il y a 55 ans, en 1969, sur l'ORTF Limoges.
00:34Vous aviez à peine 25 ans, Michel, quand vous vous êtes retrouvé à la présentation du journal local.
00:38Et l'histoire complètement improbable là-dedans, c'est que vous êtes arrivé à l'antenne
00:42parce que le titulaire, ce jour-là, avait un rendez-vous galant qu'il ne voulait pas louper !
00:47Il vous avait donc demandé de le remplacer.
00:49C'est bien ça ?
00:50Oui, vous êtes bien informé parce que c'était l'été, je crois,
00:54j'étais à la station de Limoges, j'étais à la radio,
00:56et la télé c'était à côté, mais j'y étais pas,
01:00et le présentateur avait un rendez-vous galant, la direction était en vacances,
01:04et il m'a demandé si je voulais le remplacer, évidemment que j'ai dit oui !
01:06Toute une époque !
01:07Évidemment que je l'ai fait, et le lendemain on s'est fait engueuler tous les deux, mais j'ai continué.
01:12Quand je dis que les concours de circonstances, dans nos métiers, il y en a, ça a commencé comme ça.
01:16Michel, on a retrouvé l'un de vos premiers JT sur l'ORTF Limoges, on adore le générique !
01:22C'est de la réforme régionale que traitait ensuite M. Jacques Chirac,
01:27le secrétaire d'État à l'économie et aux finances,
01:30soulignait que l'un des objectifs majeurs de la réforme
01:33était de donner à la région une partie des compétences de l'État.
01:37Il était super funky Michel Denisot à 25 ans !
01:40Jacques Chirac était en Corrèze, donc on couvrait la Corrèze aussi,
01:43donc il était très présent dans le journal régional.
01:46Non mais votre ton, attendez !
01:48Ça rigolait pas !
01:49Pas du tout !
01:50Quand on n'est pas sûr de soi, il faut parler fort !
01:54Alors Eva, vous allez maintenant nous parler d'une interview qui a marqué Michel Denisot.
01:58Entretien dans un cadre des plus improbables,
02:01une salle de boxe complètement défraîchie à Phoenix aux Etats-Unis,
02:04où vous aviez interviewé Mike Tyson.
02:06Le lieu était si vêtus que dans un premier temps, vous pensiez qu'il ne viendrait pas.
02:10Et pourtant, le boxeur avait fini par arriver dans une énorme voiture,
02:13et vous aviez pu l'interviewer dans une ambiance un petit peu tendue quand même,
02:17parce qu'il paraît qu'il ne supportait pas que vous baissiez la tête pour regarder vos fiches.
02:20Oui, c'était effectivement...
02:22On avait rendez-vous à New York, il n'y était pas,
02:24après on nous a dit qu'il fallait aller à Phoenix, on est parti à Phoenix,
02:26et puis on attendait dans un...
02:28C'était après sa sortie de prison,
02:30donc il se remettait dans une ambiance de boxe de base,
02:33donc c'était dans une salle assez glauque,
02:36et tout était fermé,
02:39et il y avait un type qui tenait la salle de boxe,
02:42comme dans les films de série B, qui n'avait plus de dents,
02:44qui avait un vieux mégot, etc. dans un coin,
02:46et puis à un moment donné sont arrivés trois vents noirs dans la poussière,
02:49et sont descendus toute son équipe,
02:52dont un type qui était avec lui,
02:54qui faisait un peu le bouffon autour de lui,
02:56qui s'appelait Crocodile,
02:58et lui est arrivé,
03:00puis s'est entraîné de façon très intense,
03:02ils ont mis du chauffage très très fort pour qu'il soit...
03:04qu'il élimine ce qu'il avait éliminé,
03:06du rap fond la caisse,
03:08les vitres tremblaient,
03:10et puis à la fin il est descendu du ring,
03:11donc j'avais rendez-vous avec lui normalement,
03:13et j'ai fait l'interview à ce moment-là...
03:14Vous deviez être tellement à l'aise dans cet environnement, Michel Denison !
03:16Ouais, mais j'étais très heureux d'être là,
03:18parce que c'est des moments privilégiés,
03:20des moments fantastiques, comme on aime dans notre métier,
03:22je ne savais pas après ce qu'il allait se passer,
03:24mais c'est ce que j'aime aussi, ne pas savoir ce qu'il va se passer,
03:26et donc l'interview après s'est bien passé,
03:28mais effectivement, à chaque fois je regardais ma fiche,
03:30de temps en temps, j'avais fait une interview d'une heure,
03:32donc de temps en temps je regardais ma fiche, comme tout le monde,
03:34et il me disait « look at me, look at me », il me tapait sur le genou,
03:36j'ai dit « ok ».
03:38Déjà quand il tape sur le genou, c'est 3 semaines de kiné,
03:40donc on n'a pas envie d'aller plus loin,
03:42c'est quand même Mike Tyson !
03:44Alors, il y a une de vos interviews, Michel,
03:46qui nous fait encore rire, 30 ans après...
03:48Oui, c'est celle de Fabrice Luchini dans « Télé Dimanche »,
03:52votre émission consacrée aux médias dans les années 90 sur Canal+.
03:56Dans cette émission, Luchini vous avait expliqué sa passion
03:59pour une célèbre sitcom de l'époque.
04:01Vous regardez assez régulièrement, vous m'avez dit « Hélène et les garçons ».
04:04Maintenant, Libé, dans la plume de Scoretti, dit « c'est du Romère ».
04:08C'est-à-dire, elle se parle de rendez-vous,
04:11tout est absolument émasculé,
04:13tout est arrivé au point degré de l'inintéressant,
04:17et ce degré zéro de l'inintéressant festile !
04:22C'est-à-dire, oui, Romère n'est pas loin !
04:25C'est fou quand même quand on entend tout ça,
04:27comme les invités se lâchaient à l'époque à la télévision.
04:29Aujourd'hui, ils font souvent de la langue de bois,
04:31c'est un robinet d'eau tiède, les interviews.
04:33Vous l'avez senti cette évolution au fil des années grand journal particulièrement ?
04:37Non, pas trop.
04:38C'est vrai qu'aujourd'hui, tout est formaté,
04:41il y a des responsables, des communicants qui sont autour de
04:44« voilà ce qu'il faut dire »,
04:46les fameux éléments de langage, une expression que je déteste.
04:49Et puis quand vous faites des photos,
04:51quand j'ai dirigé Vanity Fair après,
04:53vous voulez une photo d'un grand acteur, d'une grande actrice,
04:56alors c'est oui, mais on passe par les marques
04:59avec lesquelles ils sont sous contrat pour les avoir.
05:01Évidemment, la photo, c'est toujours quand c'est un mec,
05:03c'est toujours la main sur la joue pour qu'on voit la montre,
05:06vous remarquerez ça, que ce soit un footballeur,
05:08donc c'est différent.
05:10Ça ne vous manque pas cet exercice de l'interview télé ?
05:12Non, franchement, j'ai été bien servi, j'ai travaillé longtemps,
05:15je suis à jour de cotisation,
05:17j'ai fait des choses qui m'amusent aujourd'hui, qui m'intéressent,
05:19comme le livre pour lequel vous m'invitez,
05:22et donc ça, ça me plaît, c'est épisodique,
05:25après je fais autre chose.
05:26En disant que c'est une drogue l'antenne ?
05:28Non, ça a pu l'être, ça l'a été,
05:30mais maintenant, franchement, je ne me sentirais plus tellement à ma place,
05:33sauvé un événement exceptionnel, peut-être, mais c'est tout.
05:36Mais au début, quand vous avez décroché,
05:38vous avez ressenti comme un manque, justement, par rapport à cette analyse ?
05:40Non, parce que j'ai continué à faire des émissions par quotidienne,
05:44mais des émissions, je ne sais plus si c'était hebdomes, mensuelles, etc.,
05:47petit à petit.
05:48C'est mieux si on décroche doucement que brutalement.
05:51Oui, c'est un peu comme avec les patchs, en fait, c'est progressif.
05:54Vous verrez, vous verrez.
05:56C'est dans Télé Dimanche que Marc-Olivier Faugé
05:58a fait ses débuts à l'antenne, à vos côtés.
06:00Il donnait les infos médias de la semaine.
06:02Il n'était pas encore la bête d'antenne qu'il est devenu par la suite.
06:05C'était même là, Borieux.
06:06C'est lui-même qui le dit dans le livre.
06:08Je crois qu'il dit aussi qu'il souhaitait même arrêter.
06:11Oui, il a travaillé avec moi comme bras droit, disons,
06:15et donc je sentais qu'il avait envie de faire de l'antenne,
06:18il faisait des brèves,
06:19et je n'étais pas sûr que ce soit son chemin.
06:23Mais il a une telle volonté, etc.,
06:26il a décidé que c'était son chemin,
06:28et il l'a fait, il m'a remplacé lui aussi.
06:30Il m'a remplacé un jour, c'était un concours de circonstances,
06:32j'étais à l'époque président du PSG,
06:34et puis on faisait des matchs,
06:36quand on jouait en Coupe d'Europe,
06:38on faisait des matchs le matin contre la presse et les dirigeants, etc.
06:40Donc c'était à Milan,
06:42et je me suis cassé la clavicule,
06:44j'ai pris un choc avec un mec qui jouait pas bien en face,
06:48et donc je me suis cassé la clavicule,
06:50je ne pouvais plus faire l'émission, il m'a remplacé,
06:52et du coup ça lui a mis le pied à l'étrier,
06:53comme moi je me suis remplacé à Limoges.
06:55En tant que présentateur du Grand Journal,
06:57vous étiez évidemment le guichet des plaintes,
06:59pour tous ceux qui étaient la cible de vos humoristes, n'est-ce pas Eva ?
07:01Oui, improbable mais vrai,
07:03vous avez dû faire face au mécontentement
07:05de plusieurs personnalités qui n'aimaient pas leur caricature
07:07au guignol de l'info,
07:09Valéry Giscard d'Estaing vous a ainsi alpagué
07:11une fois dans une télécabine à Avorias,
07:13et Jacques Chirac, lui, c'était aux toilettes
07:15à la mi-temps d'un match au Parc des Princes en 1995.
07:17Qu'est-ce qu'il vous avait dit Jacques Chirac ?
07:19Jacques Chirac,
07:21c'était à la mi-temps d'un match,
07:23il était à l'escure,
07:25on va aux toilettes,
07:27faire pipi,
07:29je ne sais plus de la phrase exacte,
07:31mais Giscard, en revanche, je m'en souviens très bien,
07:33il était très astucieux,
07:35je faisais du ski avec ma femme à Avorias,
07:37et on se retrouve, alors incroyable,
07:39à monter dans la même cabine
07:41avec Valéry Giscard d'Estaing et sa femme.
07:43A noter que Valéry Giscard d'Estaing
07:45faisait porter ses skis par sa femme.
07:47Donc première anecdote,
07:49deuxième anecdote,
07:51nous sommes dans la cabine,
07:53et c'était à l'époque des guignols,
07:55où ils faisaient passer Giscard pour quelqu'un de vieux,
07:57qui n'entendait rien, etc.
07:59Et donc,
08:01j'aime faire 5 minutes avec Giscard en tête à tête,
08:03on était vraiment à mettre l'un de l'autre,
08:05et qu'est-ce qu'on dit ?
08:07Et à un moment donné,
08:09il a switché le truc, il m'a dit
08:11ça ne vous pose pas trop de problèmes les guignols ?
08:15Tout était dans l'hypertexte !
08:17Et bien, vous nous avez gardé
08:19le meilleur pour la fin,
08:21le plus improbable au sujet de Michel Deniso.
08:23Vous avez joué dans des sketchs
08:25des robins des bois,
08:27et le meilleur rôle restera pour nous
08:29la fois où vous aviez incarné un chanteur de mariage
08:31habillé en Dick Rivers.
08:33Et je vais vous interpréter
08:35Twist à Saint-Tropez.
08:37Twist à Saint-Tropez.
08:39Ça fait partie de l'ambiance
08:41de Saint-Tropez.
08:43Je crois que Michel Deniso aura un peu honte.
08:45C'est bien vous !
08:47J'ai un petit problème de rythme.
08:49Vous avez de la chance, c'est que de la radio, on n'a pas l'image.
08:51Heureusement qu'il n'y a pas l'image.
08:53Dans le livre Marina Foys des robins des bois,
08:55raconte une anecdote que j'ai peine à croire.
08:57Elle dit qu'Alain Degreff les a signés
08:59pour nulle part ailleurs au festival de Cannes
09:01avec en guise de contrat
09:03une signature sur une serviette en papier.
09:05Oui, elle a gardé la serviette en papier.
09:07Elle l'a toujours d'ailleurs.
09:09C'était comme ça, effectivement.
09:11Moi, je n'ai jamais vraiment signé de contrat pendant des années à Canal.
09:13Ah bon ? Vous allez pouvoir les attaquer alors.
09:15Ça se passait comme ça.
09:17On ne discutait pas.
09:19On n'avait pas d'agent.
09:23Moi, je n'ai jamais eu d'agent, sauf une fois
09:25pour le cinéma.
09:27Mais sinon, j'ai toujours fait les choses tout seul,
09:29sans avocat, sans rien.
09:31Ce festival de Cannes, très évoqué dans ce livre
09:33toute première fois, avec cette anecdote
09:35très drôle de Frédéric Beigbeder qui dit que vous lui avez remonté
09:37les bretelles pour une histoire de lunettes noires.
09:39Oui, je pense toujours que
09:41porter des lunettes de soleil quand il pleut,
09:43c'est un peu grotesque
09:45et que c'est une façon de mettre les gens à distance
09:47qui est un peu prétentieuse
09:49et suffisante.
09:51Vous n'allez pas me reconnaître que je mets des lunettes de soleil
09:53et d'une hypocrisie totale, parce que ça fait l'inverse.
09:55Il l'entend, ce message, quand vous lui dit ?
09:57Il n'en pense plus, oui.
09:59Même quand il fait beau, maintenant, il a très mal aux yeux.
10:01En revanche, grand, grand soin apporté
10:03aux chaussures, Michel Denisot.
10:07J'ai un petit fils qui est comme moi,
10:09qui regarde les chaussures des gens en premier.
10:11Comment ces chaussures pour vous plaire ?
10:13Si c'est vraiment des chaussures,
10:15il y en a de moins en moins, les gens portent des chaussures de sport,
10:17mais les vraies chaussures,
10:19il faut qu'elles soient bien serrées, bien propres,
10:21impeccables, etc.
10:23Je regarde souvent en premier les chaussures
10:25et c'est toujours bien, en opening,
10:27en ouvrant une conversation,
10:29de faire un compliment.
10:31Souvent, les chaussures, c'est un bon sujet.
10:33Ça n'engage pas, on ne dit pas
10:35« Ah, vous avez des belles chaussures ».
10:37Les gens disent « Ah, vous trouvez ? »
10:39Et après, on peut entamer la conversation.
10:41Vous le dites même quand vous ne le pensez pas.
10:43Bien sûr.
10:45Surtout, ça permet d'engager la discussion.
10:47N'empêche que vous,
10:49les chaussures, c'était si important
10:51que vous les regardiez avec attention,
10:53alors même que vous saviez qu'à l'antenne, on ne les verrait pas.
10:55Oui, j'aimais bien soigner
10:57ce qu'on ne voit pas.
10:59Et les chaussures, oui,
11:01j'avais toujours des chaussures nickel.
11:03J'ai fait attention à ça.
11:05Merci beaucoup, Eva Krüger, pour toutes ces infos.
11:07Vous avez une belle chaussure.
11:09Improbable aussi, la question qui arrive.
11:11La question fromage ou dessert ?

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