• le mois dernier
Boulogne-Billancourt : Un jeune homme de 16 ans enlevé et torturé avant d'être victime d'une tentative de viol dans une cave - Il a également été frappé à coups de bâtons, obligé de boire son urine, obligé de danser nu... - VIDEO

Category

🗞
News
Transcription
00:00En ce moment dans ce pays, je voulais qu'on parle de ce qui s'est passé à Boulogne-Billancourt parce que je trouve que ça illustre quand même la violence qui gagne la France avec des méthodes que certains appellent la mexicanisation de notre pays.
00:09Dimanche dernier, un jeune homme de 16 ans a été enlevé à Boulogne-Billancourt par deux ou trois personnes avant d'être séquestré dans une cave où il a été victime d'une tentative de viol.
00:18Il a été frappé à coups de bâton et de poing. Il a ensuite été humilié en étant obligé de danser nu devant ses ravisseurs.
00:24Ils lui ont coupé les cheveux. Il a été obligé de boire son urine. Le calvaire ne s'est arrêté que quand il s'est mis à vomir du sang après avoir reçu des coups.
00:32Et finalement, il a été libéré. Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police, bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:39C'est glaçant. Est-ce que c'est ça, finalement, la mexicanisation du pays dont on parle ?
00:45Eh oui, vous avez l'exemple même. On voit bien qu'ils utilisent des techniques de la mafia du Mexique en n'ayant pas peur d'enlever une personne en plein cœur de Paris,
00:57de l'emmener dans une cave à Boulogne-Billancourt pour le torturer, le passer à tabac, mais pour juste, apparemment, une dette qu'il aurait de 4 000 €.
01:12Donc ça, c'est l'enquête qui va le déterminer. Mais on en est là. On en est là pour des futilités. On va finir, finalement, torturés, mutilés, violés.
01:23Et puis on peut même assassiner, puisqu'on voit bien que des jeunes gens de 15-16 ans sont tueurs à gage. Pour une poignée d'euros, ils vont tuer une personne,
01:35un jeune de leur âge. Vous voyez, on a affaire à des véritables enfants-soldats de plus en plus dans notre pays, parce qu'il y a la drogue,
01:44il y a ce pouvoir, finalement, financier qu'il y a derrière, cette mafia qui arrive tout doucement, mais depuis déjà une vingtaine d'années.
01:54On le dénonce depuis de nombreuses années que cette mafia arrive, gangrène les quartiers. On a fait genre, pendant une trentaine d'années,
02:03de fermer les yeux, d'acheter la paix sociale. Mais on voit bien que c'est en train de nous péter à la figure, et qu'on a de plus en plus de morts,
02:11de plus en plus d'actes de barbarie. Et ça devient extrêmement inquiétant, parce que c'est toute une jeunesse qui disparaît, c'est toute une jeunesse qui est touchée.
02:22Et pourtant, la jeunesse, c'est normalement la force vive de la nation. Et on est en train de la perdre. Donc il va falloir réagir urgemment,
02:30même si notre ministre de l'Intérieur a bien compris le problème. On espère que le chef du gouvernement va débloquer des fonds pour la justice et la police,
02:39pour qu'on mette un terme à tout cela. – Vous parlez d'actes de barbarie, et je crois que c'est vraiment le mot, pendant que vous parlez,
02:44vous voyez à gauche de l'écran ce qui s'est passé, qui est résumé. Moi, ce que j'ai envie de savoir, Axel Ronde, parce que moi,
02:50il y a certaines personnes qui me disent « mais ça a toujours existé ». En gros, voilà, c'est parce que vous en parlez que ça prend de telles proportions.
02:58Est-ce que vous, avec votre expérience, vous dites par exemple, une scène telle qu'elle s'est passée, avec ce jeune homme enlevé, humilié, frappé,
03:07cheveux coupés, obligé de boire son urine, tentative de viol, ça a toujours existé, vraiment ?
03:13– Pas autant. Bien évidemment, il y a toujours eu des affaires. Il y a toujours eu, dans la pègre et dans les grosses affaires, on a pu avoir des gens.
03:25Mais c'était pour des millions d'euros, des trafics de gros. Mais là, pour rien du tout. Je veux dire, on peut torturer.
03:31Il n'y a plus de filtre, finalement. Puis c'est le profil des jeunes, les 15, 16, 17 ans. C'est ça qui nous interpelle.
03:39Avant, on avait affaire à des caïds, 25, 30 ans. Et oui, ils pouvaient mener des opérations comme celles-là, mais c'était vraiment quelque chose de grave.
03:51Là, c'est pour des infutilités. Ils ne se rendent pas compte qu'ils peuvent aller entre 15 et 20 ans de prison.
03:57C'est ça, qu'ils n'ont plus de filtre, ils n'ont plus de réalité de la vie. Et ça, il va falloir remettre ces valeurs-là dans la société.
04:07Parce qu'on ne peut plus, je vous dis, rester sur ces actes de torture, de barbarie, qui explosent de plus en plus.
04:16Parce que vous en parlez, mais malheureusement, c'est le quotidien. Et nous, c'est notre quotidien. Les policiers français sont sous ces affaires en permanence.
04:27Et finalement, on a besoin aussi d'avoir un soutien plus au niveau des politiques qui puissent, je vous dis, débloquer des fonds.
04:37Parce que c'est ça, le nerf de la guerre, qu'on puisse nous remettre des équipements pour qu'on puisse réellement traquer et arrêter toutes ces filières de criminels qu'il y a dans notre pays.
04:47Et c'est en explosion. Et de plus en plus, moi, je le constate, ça fait bientôt 28 ans que je suis dans la police nationale.
04:54Et je n'ai jamais vu ça depuis ces deux dernières années, une explosion de la délinquance et de la délinquance juvénile.
05:00– Merci beaucoup Axel Ronde pour te parler du syndicat CFTC Police.
05:02C'était intéressant de le remettre en perspective. Et ce que vous avez dit à la fin, ça fait 27 ans que vous êtes dans ce métier.
05:07Depuis deux ans, vous n'avez pas vu une telle situation. Juste un mot Christine Kelly, je m'adresse vers vous, parce que vous êtes maman.
05:12Vous avez une jeune fille. C'est terrorisant, quand on a une enfant, de voir ce qui se passe. 16 ans, enlevés, torturés.
05:20– Je dis toujours quand vous avez les bonnes questions, parce que j'ai immédiatement pensé à cette fille de 10 ans qui avait été enlevée et torturée aussi dans une cave.
05:30Ma fille, elle a 10 ans, je l'ai enfermée dans une école. J'ai enfermée dans une école.
05:36Parce que je ne peux pas imaginer un seul instant qu'elle fasse 200 mètres dans Paris, seule, en allant au collège.
05:44J'ai enfermée dans une école, une pension. Pourquoi ? Pour sa sécurité. Pourquoi ?
05:49Parce qu'on ne peut plus faire confiance à la sécurité, ni en France, ni à Paris. On ne se sent plus en sécurité. Voilà.
05:56Donc on cherche une école où son enfant est en sécurité. Parce que l'enfant a 16 ans.
06:00On n'oublie pas non plus la jeune fille, à Courbevoie, si ma mémoire est bonne, qui, parce que juive, avait aussi été fracassée.
06:07On n'oublie pas la petite Lola, qui avait à peine 12 ans, lorsqu'elle a été cueillie, comme ça, en sortant de l'école.
06:14Ça ne s'oublie pas. Vous m'avez parlé en tant que maman. En tant que maman, on prend ses précautions.
06:19On a peur. Nuit des joies, on a peur.

Recommandations