• il y a 2 semaines
Le maire socialiste de la commune normande indique qu'il s'agit d'une tumeur de haut grade, détectée en 2022, mais qu'il va "bien". Il terminera prochainement son cycle d’immunothérapie.

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Transcription
00:00Le sujet, il est éminemment intime, il est personnel et chacun fait comme il peut, donc ne voyez vraiment aucun jugement dans la question que je vais vous poser.
00:09Mais vous parliez tout à l'heure de transparence. Vous n'avez rien dit de votre maladie pendant deux ans. Pourquoi est-ce que vous ne l'avez pas dit ?
00:18Oui, la question est parfaitement légitime. Je vous ai dit d'abord qu'il y a eu une forme de déni de ma part.
00:24Et bien sûr que c'est un travail sur soi qui prend du temps. Et comme plein, plein de gens, ça n'a rien de très original, ce que je raconte sont amenés à le faire.
00:35Et puis au départ, si vous voulez, pour le dire simplement, je me disais tout ça sera vide derrière moi parce que c'est la faute à pas de chance.
00:41Donc de toute façon, voilà, j'aurai une opération, ce sera fini. Puis en fait, voilà, vous voyez bien que non.
00:47Donc à partir d'un moment, on se dit à quoi ça sert de le cacher ? En fait, plutôt que de se dire pourquoi vous en avez parlé, la vraie question, c'est pourquoi ne pas en parler ?
00:54Parce que ça ne doit pas être tabou. Bien sûr qu'une maladie, ça peut être grave. Bien sûr. Mais pourquoi toujours donner le sentiment que des personnes qui seraient malades,
01:03elles seraient un peu moins humaines ? Elles seraient à ne pas regarder. On ne veut pas voir. Mais ça fait partie de notre société.
01:09Il y a près de 500 000 nouveaux cancers diagnostiqués en France chaque année, de plus en plus jeunes et de façon de plus en plus chronique.
01:18Donc faire l'autruche, ça n'a aucun sens. Mais ça veut dire que c'est encore compliqué de dire, notamment quand on est maire, mais ça peut être dans plein de boulot,
01:27évidemment, mais quand on est maire, de dire je regarde et moi, je suis malade et d'une certaine manière, j'ai cette faiblesse là en moi.
01:34C'est compliqué de le dire ?
01:38Oui, mais il y a quelqu'un, j'ai oublié son nom, mais un grand philosophe, je crois, ou un écrivain qui a dit quand je suis faible, en réalité, je suis fort.
01:47Ce que je veux dire par là, c'est que bien sûr, le cliché, c'est notamment en politique, mais comme vous venez de le suggérer dans d'autres domaines,
01:56c'est souvent le cliché, c'est alors l'homme, évidemment plus que la femme, parfait, à qui rien n'arrive jamais, qui surmonte toutes les difficultés.
02:04Mais ça n'existe pas. Et où est l'humanité ? Est-ce qu'elle est dans ce fantasme-là, ce cliché un peu viriliste, validiste, masculiniste ?
02:16Ou est-ce que l'humanité, et finalement, c'est de ça dont on a besoin en politique, c'est d'abord de l'humanité.
02:21Et je ne donne aucune leçon. Moi-même, j'ai plein de défauts et je peux faire plein de bêtises et parfois, quand on est malade, on peut devenir insupportable pour les proches.
02:29Mais est-ce que l'humanité, ce n'est pas d'abord de tout simplement montrer et dire que l'on est humain comme les autres ?

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