400 000 enfants déplacés… on parle de génération perdue…
Certaines écoles privées sont encore accessibles dans les régions épargnées… mais les établissements publics ferment… alors que ce sont des centaines de milliers d’enfants qui avaient accès à l’éducation… dont les élèves réfugiés syriens et palestiniens.
Certaines écoles privées sont encore accessibles dans les régions épargnées… mais les établissements publics ferment… alors que ce sont des centaines de milliers d’enfants qui avaient accès à l’éducation… dont les élèves réfugiés syriens et palestiniens.
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00:00Louisa, dans votre chronique vue à l'étranger, on se rend au Liban où l'on estime que plus de 400 000 enfants n'ont plus accès à leurs établissements scolaires.
00:08La dernière chose dont ce pays a besoin, en plus de tout ce qu'il a déjà traversé, c'est le risque d'une génération perdue, a déploré Ted Sheban, directeur général adjoint de l'UNICEF.
00:18Pour rappel, depuis le 23 septembre dernier, dans sa lutte contre le Hezbollah, Israël a intensifié ses bombardements dans le sud du Liban et de Beyrouth.
00:27Selon les autorités libanaises, c'est plus d'un million trois cent mille personnes qui ont dû quitter leur foyer.
00:33400 000, c'est le nombre d'enfants qui ont été déplacés ou séparés de leur famille, précise le responsable onusien.
00:39Plus d'une centaine d'enfants sont morts, d'autres blessés.
00:42Écoutons plutôt le témoignage de cette mère de famille au chevet de son fils, Walid.
00:46Walid fut frappé par un bombardement.
00:48On a pu entendre ça dans un reportage d'Arthur Saradin sur France Inter.
00:52On lui a tiré dessus et le garçon qui était avec lui est mort.
00:57Mon fils a eu le ventre complètement ouvert et l'estomac perforé.
01:01Il a réussi à se traîner seul dans la rue et a échappé à la fumée du bombardement.
01:06Moi, j'étais loin. Quand j'ai vu la fumée, je me suis effondré au sol.
01:09J'ai pleuré, hurlé à Dieu de sauver mon petit, mais je n'ai plus de maison.
01:15Quand ces blessures seront soignées, je ne sais pas où on ira, mais je veux qu'ils s'en sortent.
01:20400 000 enfants déplacés, on parle de génération perdue.
01:25Certaines écoles privées sont encore accessibles car elles se trouvent dans des régions épargnées.
01:29Mais les établissements publics ferment alors que ce sont des centaines de milliers d'élèves
01:33qui avaient accès à ces écoles, dont les élèves réfugiés palestiniens et syriens.
01:38Mais alors, que deviennent justement ces écoles qui sont en train de fermer, Louisa ?
01:42Eh bien, les écoles sont transformées en abris pour accueillir les familles déplacées.
01:45Les enfants passent leur journée dans les rues.
01:47Les parents installent des tentes le long des routes, sur les plages,
01:51car les écoles publiques et les centres d'accueil sont bondés.
01:54Certains enfants n'ont pas eu de rentrée.
01:55On s'inquiète aussi beaucoup sur la perte de leur apprentissage,
01:58puisque violences mais traumatismes résident et définissent leur quotidien.
02:03D'ailleurs, le haut responsable de l'UNICEF parle des enfants,
02:07disant qu'ils se recroquevillent au moindre bruit fort.
02:09Évidemment, ils vivent sous le bruit des bombardements.
02:12Voici ce que confiait Kedak, une jeune fille de 13 ans vivant près de la frontière syrienne,
02:18au micro d'Arthur Saradan, sur France Inter.
02:21On a vraiment eu peur, car ils étaient très proches et on les a vraiment ressentis.
02:27On est entourés par les tirs, tout le pays est attaqué.
02:30On entend les bruits et on ne sait pas ce qu'il peut se passer.
02:35Peut-être qu'on n'aura pas le temps de s'enfuir.
02:38C'est dur de travailler et de se concentrer sur l'école parce qu'on a peur tout le temps.
02:42On ne sait pas si on va pouvoir aller à l'école le jour suivant
02:47ou si quand on est à l'école, on pourra rentrer à la maison.
02:50On va continuer jusqu'au jour et rentrer à la maison en sécurité.
02:53Que demande l'UNICEF pour apporter la paix et aider les enfants à se reconstruire, Louisa ?
02:58Plusieurs choses, évidemment.
03:00Tout d'abord, un cessez-le-feu immédiat, plus de financement,
03:03car à date, l'UNICEF n'a touché que 11% des 105 millions de dollars indispensables
03:07pour la survie des trois prochains mois au Liban.
03:10Il demande de protéger les routes afin de pouvoir promettre un accueil
03:14et un accès sans encombre aux travailleurs humanitaires.
03:17Et il demande aussi, je cite,
03:18« de trouver des solutions d'apprentissage alternatives pour les enfants touchés,
03:22afin d'éviter que toute une génération ne soit perdue ou privée d'éducation ».
03:27Jeudi dernier, la directrice exécutive adjointe de l'UNICEF
03:30concluait dans son discours lors de la conférence internationale
03:33de soutien au peuple et à la souveraineté libanaise, je cite,
03:37« Trop d'enfants ont tout perdu, sauf l'espoir ».
03:40Aristote disait « L'espoir est un rêve éveillé,
03:43vous êtes leur dernier espoir, aidez-les à sortir de ce cauchemar ».
03:47Dans la même conférence, Emmanuel Macron a annoncé une aide exceptionnelle du Liban
03:51à hauteur de 100 millions d'euros,
03:53en rappelant les liens séculaires entre les deux pays
03:56et a demandé également un cessez-le-feu.